Ce n'est pas parce que les usines ferment les unes après les autres, parce qu'on n'appelle plus « ouvriers » ceux qui travaillent ni « patrons » ceux qui les exploitent, que la lutte des classes a disparu.
Les réformes qu'on nous promet, c'est le grand bond en arrière. C'est revenir au début du XXe siècle. À un système de servage comme celui qui existe aujourd'hui dans les pays que nous avons pillés, spoliés et qui nous rendent la monnaie de la pièce en nous faisant crever parce que chez eux la misère est si grande qu'on peut faire travailler n'importe qui pour un euro la journée de quinze heures!
Les politiques vont ramasser les pots cassés et les emballer dans un joli papier de soie pour éviter de dire trop clairement à leurs électeurs que ce sont eux qui vont payer pour une faillite industrielle. Dans un cas comme le nôtre, il faut comprendre une chose : le contribuable, sans être l'employeur, joue le rôle du financier.
Cette entreprise n'existe pas, dit Rudi. Vous avez lu le journal, c'est comme la blague des pantalons à une jambe qui ne sont pas faits pour être portés mais pour être vendus et revendus...
C'est la meilleure réplique de De Gaulle. Un jour, en voyage officiel, il voit écrit sur un mur : Mort aux cons! Et il aurait dit : « Vaste programme... »
(...) tu ne comptes pour rien, t'es un « opérateur » de production comme ils disent, quelque chose entre l'animal de trait et la pièce mécanique (...)
Commencer par couper la télé, fermer le robinet aux images pour leur ouvrir les yeux sur la réalité. Il y a en France aujourd'hui combien? huit, neuf millions de chômeurs … Et il ne se passe rien. Pourquoi? Parce qu'ils sont devant leur petit écran, les yeux écarquillés, hypnotisés, avec sous le crane une éponge qui leur sert juste à savoir si c'est chaud ou si c'est froid. Les politiques ne sont pas fous. Ils peuvent dépenser des fortunes pour la télé, c'est de l'argent bien placé. C'est l'argent de la paix sociale, le plus grand neuroleptique jamais mis en circulation. Ca vaut toutes les camisoles de force. Avant, c'était le curé qui disait: ne vous inquiétez pas, vous pouvez vous crever sur terre pour le roi ou le patron, ce n'est pas grave, au contraire c'est ce qui peut vous arriver de mieux. Aujourd'hui, même plus la peine d'aller au paradis: les roses et le miel sont sous vos yeux, chez vous. D'accord, vous n'avez pas le droit d'y toucher, d'y accéder - sauf quelques élus- mais vous avez le droit de le voir et rêver en être un jour ...
- Je voudrais pouvoir te dire des choses...
- Des choses comment ?
- Des choses pour te plaire.
- Mais tu me plais !
- Je te plais mais je n'ai pas les mots...
- Qu'est-ce que ça peut faire ?
- ça m'empêche d'entrer dans ton chagrin.
Si les actionnaires des boîtes pouvaient se passer d’ouvriers, ils s’en passeraient tout de suite - et peut être qu’un jour ils s’en passeront vraiment ! - mais en attendant, ce qu’ils veulent, ce sont des esclaves, des ignorants corvéables à merci.
- T'as pas encore compris ce que ça veut dire " plan social "? ça veut dire le contraire de ce qu'on croit ! ça veut dire qu'on fout tout le monde à la porte en leur passant la main dans le dos, style " ne vous inquiétez pas, ça ira mieux demain".