AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Vivants et les Morts (43)

- T'as pas encore compris ce que ça veut dire " plan social "? ça veut dire le contraire de ce qu'on croit ! ça veut dire qu'on fout tout le monde à la porte en leur passant la main dans le dos, style " ne vous inquiétez pas, ça ira mieux demain".
Commenter  J’apprécie          515
Si les actionnaires des boîtes pouvaient se passer d’ouvriers, ils s’en passeraient tout de suite - et peut être qu’un jour ils s’en passeront vraiment ! - mais en attendant, ce qu’ils veulent, ce sont des esclaves, des ignorants corvéables à merci.
Commenter  J’apprécie          350
- Je voudrais pouvoir te dire des choses...
- Des choses comment ?
- Des choses pour te plaire.
- Mais tu me plais !
- Je te plais mais je n'ai pas les mots...
- Qu'est-ce que ça peut faire ?
- ça m'empêche d'entrer dans ton chagrin.
Commenter  J’apprécie          321
Michel Saint-Pré est le maire de Russel depuis dix ans, sans étiquette, plutôt à gauche, au centre gauche, au centre du centre gauche, enfin au centre gauche du centre. Quelque part, n'importe où pourvu qu'il soit réélu chaque fois qu'il se présente.
Commenter  J’apprécie          220
- C'est non. Pas question.
- Réfléchissez, dit Rouvard, avant de dire n'importe quoi. Vous avez quand même cinq minutes. Ce que je vous propose, c'est un tiers de salaire en plus et un boulot où vous devez faire marcher votre tête. C'est pas un poste de garde-chiourme.
Rudi sent qu'il doit une explication :
- Écoutez, dit-il à Rouvard, c'est pas contre vous ni contre personne, mais c'est non. Non, non et non. Trois fois non. Vous faites super bien votre boulot et je suis sûr qu'ils ont raison de compter sur vous pour relancer la Kos. Mais moi, c'est différent. Si j'acceptais votre proposition j'aurais l'impression de trahir les autres. Ceux qui sont dehors là, qui se gèlent le cul devant un brasero. Je ne peux pas faire ça. Si vous m'aviez proposé de passer à la maîtrise il y a un mois, même une semaine, quand on n'était pas dans cette merde, je vous aurais dit oui tout de suite. Je vous aurais même dit merci et j'aurais payé un coup à toute la maintenance. Mais là, en pleine grève, c'est comme déserter. Je ne peux pas faire ça. Attendez, je ne suis pas un saint : je ne pense pas qu'aux autres en disant ça, je pense à moi. Si je vous suivais, je ne pourrais plus me voir en peinture.
Commenter  J’apprécie          170
- (...) Je vais vous dire, les seuls dieux que je supporte, ce sont les dieux grecs ou romains. Une sacrée bande de coureurs de jupons qui passent leur temps à s'envoyer en l'air avec les déesses ou à séduire les belles humaines. Pour ça, je suis partant, je veux bien en être. Mais il ne faut pas compter sur moi pour me prosterner devant un lapin écorché !
Commenter  J’apprécie          161
Nous devons penser le monde que nous voulons si nous ne voulons pas que d'autres le confisquent à leur profit, confisquent jusqu'à nos rêves et nous ramènent à l'état d'esclaves, de marchandises.
Commenter  J’apprécie          140
« L’autre jour, il m’a traité d’esclave et cela m’a mis très en colère. Comment pouvait-il me traiter d’esclave ? Comment pouvais-je être un esclave ? J’ai du travail ; mais c’est vrai que ce travail me permet seulement d’assurer ma survie pour que je puisse continuer à travailler ; je suis propriétaire de ma maison ; mais c’est vrai que je ne le suis qu’en apparence, en réalité, c’est la banque qui l’est ; je suis libre d’aller où bon me semble ; mais ça, ce n’est vrai qu’en théorie car j’ai pas un sou vaillant pour me déplacer ; j’ai la liberté d’expression, mais chacun sait que s’exprimer publiquement sur l’entreprise qui vous emploie c’est ouvrir soi-même la porte d’où on vous poussera dehors. Lorquin avait raison. Tout ce qu’il disait était vrai : j’étais un esclave, je suis un esclave, nous sommes des esclaves. »
Commenter  J’apprécie          140
Lorquin ne se démonte pas :
-- Regarde-toi dans une glace et demande toi si tu es un homme libre.
Rudy veut répondre mais Lorquin le devance ;
--Ne me dis pas que j'emploie les grands mots,que je devrais écrire,que je dérailleJ'emploie les mots qu'il faut,ç' 'est tout.
Il compte sur ses doigts :
-Un, tu n'as rien à toi :ta maison, elle est à la banque ;le jour où ils ferment le robinet,t'es à la rue.Deux,en théorie tu peux aller où bon te semble,en réalité, comme tu n'as pas un sou devant toi,t'es bien obligé de rester là où tu es ! Je ne te demande pas où tu vas en vacances :tu restes là, t'es assigné à résidence.Trois, tu travailles pour gagner tout juste ce qui te permet de survivre,rien de plus.Et si tu t'avises de te plaindre, le peu que tu as on te l'enlève pour t'apprendre les bonnes manières. Alors tu la fermes parce que ta baraque,ta femme,tes gosses......Alors d'accord, t'es pas fouetté, t'es pas vendu sur le marché, t'as le droit de vote et le droit d'écrire dans le courrier des lecteurs de "La Voix" que tu n'es pas d'accord avec ce qui t'arrive,t'as la liberté d'expression !Quelle liberté ?Tu sais bien que si tu écrivais une lettre pour dire vraiment ce que tu penses et si tu l'envoyais, ce serait comme si tu redigeais publiquement ta fiche d'inscription à l'ANPE. Crois-moi:si tu veux bien regarder de près, ta vie ne vaut pas un pet de lapin,tu ne comptes pour rien,t'es un "opérateur "de production com le ils disent, quelque chose entre l'animal de trait et la pièce mécanique......
Commenter  J’apprécie          120
Rudi s'élance.
Ses yeux s'accoutument vite à l’obscurité. La surface de l'eau garde la mémoire des éclairs qui ont déchiré la nuit. Ce n'est pas un mur aveugle qui se dresse devant lui. Il y a une phosphorescence. Mille éclats de lumière piqués dans les gouttes de pluie qui le transpercent. Rudi avance au centre d'une cathédrale d'ombres dont les arches et la flèche sont hors de sa vue. A ce moment, il ne pense pas au gros Willer. C'est pour lui-même qu'il affronte le courant sournois à l’œuvre sous ses pieds, la nuit angoissante. Par défi. Par orgueil. Pour se sentir vivant dans chaque mouvement de son corps. Rudi n'a pas d'autres biens que ses bras, ses jambes, sa tête. Pas de propriété hors du territoire étroit de sa peau. Souvent il songe : je suis un requin, si je m'arrête, je meurs. Sa vie est une course, un combat. Même quand il lit, c'est avec la rage d'un boxeur qui monte sur le ring.
Commenter  J’apprécie          110






    Lecteurs (943) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Amants de la Littérature

    Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

    Hercule Poirot & Miss Marple
    Pyrame & Thisbé
    Roméo & Juliette
    Sherlock Holmes & John Watson

    10 questions
    5266 lecteurs ont répondu
    Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}