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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sabrina, restauratrice d'oeuvres d'art au musée des Beaux-Arts à Bruxelles est en possession d'une sculpture étonnante qui lui vient de sa grand-mère Angela, décédée dernièrement.
Angela est venue de Toscane après 1945. Son mari faisait partie des nombreux ouvriers italiens volontaires pour travailler dans les mines wallonnes. Ce buste d'argile revenait à chaque fille aînée de sa famille depuis des siècles.
Sabrina fait appel à son ancien professeur d'Histoire de l'art avec qui elle a eu une histoire d'amour qui s'est terminée dans la douleur.
le buste est signé Constanza Masiato. le modèle n'est autre que Simonetta Vespucci qui a illuminé tout Florence à la manière d'une étoile filante. Hélas !
Sabrina décide de partir à Florence sur les traces de ses origines et de la sculpture de la terre. Elle est aidée au départ par un spécialiste du Quattrocento.
Elle retrace l'histoire des artistes qui ont croisé le chemin de la jolie Simonetta Vespucci et l'ont représentée.
Les chapitres sont partagés sous forme de narrations entre Sabrina, la restauratrice ; Angela, sa grand-mère ; Constanza , la sculptrice du 15ème siècle, auteure de l'oeuvre et Simonetta Vespucci , la belle Florentine.
C'est un roman très intéressant qui nous livre des techniques de modelage de l'argile , de cuisson.
J'ai beaucoup aimé le passage où l'auteure fait habilement la distinction entre l'artisan et l'artiste. L'interprétation de la peinture sur la couverture du livre et ses symboles sont très intéressants.
Je ne connaissais pas les livres de Christiana Moreau et j'ai beaucoup apprécié sa manière d'écrire ainsi que la documentation approfondie de ses sujets.
Je savais par contre qu'elle était originaire de la région liégeoise.
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Che meraviglia ! Une petite merveille !
Quand un ami féru d'art à la très belle plume l'a chroniqué, j'ai éprouvé l'envie irrépressible de lire La dame d'argile. La Sans Pareille, Florence, le quattrocento et quelques femmes courageuses me donnaient rendez-vous. L'amour aussi est au rendez-vous celui de l'art, des hommes, d'un pays
Je m'étais toujours demandé pourquoi tant d'italiens étaient parti en Belgique maintenant je sais . La vie d'Angela qui rejoint son époux mineur en Belgique est touchante quand on pense à toutes ces pesonnes séparées de leur famille, de leur pays , de leur culture. Quel courage !
Une statue sert de fil conducteur à une histoire d'exil : du coeur, d'un pays, de sa passion, de sa famille.
Simonetta est la Sans Pareille, cette étoile filante au destin tout tracé par sa naissance qui embrasa le coeur des florentins, de Boticelli et de Giuliano de' Medici. Une triste et brève destinée mais un rendez-vous avec l'immortalité.
Costanza Marsiato est l'artiste qui a sculpté la belle dame. Elle veut apprendre à Florence auprès des plus grands, tous les grands artistes s'y trouvent. Elle bravera tous les interdits, se travestira en homme. Son ami, seul au courant la laissera partir par amour et veillera sur elle. Malheureusement Savonarole prend le pouvoir et une fois encore l'art et la beauté sont détruits. Elle réussira à fuir Florence avec sa statue.
Des années plus tard, à la mort de Nonna Angela, la statue (petit bout d'Italie ramené dans ses valises) est donnée à sa petite-fille Sabrina qui veut connaître son histoire. Désireuse de découvrir ses racines et pour mettre fin à une relation malheureuse cette dernière part pour Florence. Et là, j'ai eu l'impression que la phrase : « le temps revient. » s'accomplissait, l'histoire de Costanza est découverte et perdurera grâce à Sabrina qui ramènera à son tour un bout d'Italie.
De sa plume douce et émouvante, Christiana Moreau a su restituer la vie florentine du Quattrocento, donner une voix à ses nombreuses familles émigrées en Belgique même si leurs débuts furent difficiles on y retrouve l 'âme italienne telle un rayon de soleil. Une autre grande dame est Florence avec ses monuments, son riche passé, la campagne toscane, Impruneta et ses terres cuites, là ou tout commença.
C'est aussi un clin d'oeil du destin car si Costanza n'a pu devenir artiste, cinq cent ans plus tôt, Sabrina sa descendante est restauratrice au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles.
Je vous recommande chaudement ce COUP DE COEUR ainsi qu'un week-end à Florence car c'est un roman qui se lit d'une traite.
Merci aux éditions Préludes.
#La dame d'argile#NetGalleyFrance
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Au décès de sa grand-mère, Sabrina, restauratrice d'oeuvres d'art au musée des Beaux-Arts de Bruxelles hérite d'une superbe statue, sur laquelle est gravé : Constanza Marsiato, avec comme devise : « La sans pareille ». Qui peut-bien se cacher derrière ce nom ?

Elle va donc remonter dans l'histoire familiale pour comprendre pourquoi une statue d'une telle valeur a pu être en possession d'Angela, sa grand-mère donc, qui a quitté son Italie natale en 1945 pour suivre son mari qui a fui la misère pour aller travailler dans les mines en Belgique via un contrat sordide : 1000 tonnes de charbon pour chaque ouvrier italien qui viendra creuser dans des conditions plus que précaires.

« le premier accord bilatéral « mineur-charbon » prévoyait le transfert de cinquante mille travailleurs italiens dans les mines belges. Pour chaque ouvrier envoyé en Belgique, l'Italie recevait une tonne de charbon. Des hommes échangés contre du charbon ! »

Angela rejoint Giuseppe, son mari deux ans plus tard, emportant avec elle, un seul bien précieux cette statue qui se transmet à la fille aînée de génération en génération : « la Belle Dame », comme on l'appelle dans la famille. L'exil est douloureux, avec son corollaire, la pauvreté et la difficulté de se faire accepter et aussi la revanche à prendre pour la génération suivante.

Le récit fait alterner l'histoire d'Angela, celle de Constanza, celle de Simonetta Vespucci et bien sûr celle de Sabrina et plus on avance vers l'authentification de la statue, plus on apprend de choses sur le statut des femmes depuis le Quattrocento. Les femmes, à l'époque, ne pouvait pas être artiste, sinon elles encourraient la peine suprême.

On a des images fortes, telle Constanza déguisée en homme pour pouvoir se faire embaucher dans un atelier où l'on travaille l'argile, et on exécute des oeuvres pour le compte des Medici alors que leur puissance commence à décliner. Certes Lorenzo, Il Magnifico règne toujours mais la révolte gronde attisée par les incantations de Savonarole, le grand incendie des oeuvres dites licencieuses : le bûcher des vanités

"Autrefois insouciante dans sa joie de vivre, Florence était maintenant sous l'emprise d'une affolante fièvre de pénitence, sous la domination du prêcheur obnubilé par le péché. C'est à l'aide de ces malédictions apocalyptiques qu'il enterrait les libres penseurs. Dans les rues, ses jeunes disciples qu'il désignait comme son « armée des anges » appelaient au repentir."

Chaque période est intéressante, et j'ai eu un plaisir immense à côtoyer Simonetta Vespucci, la Sans Pareille, qui posait nue pour Sandro Botticelli par exemple, sur les moeurs de l'époque. Son arrivée et son installation à Florence au printemps 1472 montrent à quel point elle a été importante, dans la cité, et l'amour que lui portait la population. Dès son arrivée, Giuliano, le frère de Lorenzo est tombé amoureux d'elle, comme chaque habitant de la ville.

L'auteure nous explique la manière de travailler l'argile, les différentes sortes d'argile, le manière de réaliser la cuisson, avec une belle réflexion très intéressante sur l'artiste par rapport à l'artisan.

Souvent, dans ces récits gigognes, je trouve la partie qui se passe de nos jours, décevante, par rapport au XVe siècle notamment, et dans ce roman Christiana Moreau nous présente une héroïne qui souffre car ne réussit à vivre que dans son métier aux dépens de sa vie personnelle, mais elle est attachante et quand elle raconte son coup de foudre pour Florence, avec des allusions sympathiques au Syndrome de Stendhal, elle est crédible et à la hauteur des femmes qui l'ont précédée.

J'ai découvert Christiana Moreau avec « Cachemire rouge » qui m'a beaucoup plu alors je n'ai pas hésité, au grand dam de ma PAL, à choisir celui-ci quand il a été proposé par NetGalley. C'est un bel hommage à l'Art, dans toute sa splendeur, et toutes ses dimensions. J'ai arpenté Florence avec Sabrina, découvrant avec elle toutes ses splendeurs et mes yeux brillent encore. Entre nous, je suis pratiquement certaine que je tomberais en pâmoison dans cette ville, en rencontrant autant de beauté que je n'ai pas encore visitée et pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque…

Tout est soigné et beau dans ce roman comme en témoigne la magnifique couverture qui semble inspirée du portrait de Simonetta attribué à Piero di Cosimo.

Je dévoile le moins de choses possible afin de vous donner envie de lire ce beau roman, écrit par une artiste car, outre ses talents de peintre, l'auteure travaille elle-même l'argile, et grâce à elle, j'ai découvert les particularités de l'argile de la ville de Impruneta, ville située quatorze km au sud de Florence qui devient rose après la cuisson.


Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de Christiana Moreau dont il me reste à découvrir « La sonate oubliée ».
immense coup de coeur donc.

#LaDamedargile #NetGalleyFrance
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Il y a quelques années, je visitais le musée Condé à Chantilly. J'avais été intrigué par un beau portrait de femme. le cartel indiquait : « Portrait de femme dit de Simonetta Vespucci – Piero di Cosimo, vers 1480 ». Je savais que cette femme avait été peinte par les plus grands artistes de la renaissance italienne et avait été la muse du grand peintre italien Sandro Botticelli.

Le portrait du musée Condé m'apparaissait à nouveau sur la couverture du roman de mon amie Christiana Moreau, artiste elle-même, peintre, sculptrice et écrivaine. Son troisième livre ne pouvait donc qu'intéresser le passionné d'art que je suis.
Quelle aventure ! Tout le long du roman, elle m'a entrainé dans une sorte de jeu de piste, balisé d'indices, joué par quatre femmes, une statuette en argile étant l'élément central du jeu.

Chapitre après chapitre, en Belgique à notre époque, puis dans la période dite du Quattrocento, 15ème siècle italien, riche période de l'art de ce pays annonçant le début de la Renaissance en Europe, nous suivons le parcours mouvementé de ces femmes. Elles sont toutes magnifiques :
SABRINA est restauratrice de nos jours au musée des Beaux-Arts de Bruxelles. Belge d'origine italienne, elle se lance dans une recherche pour connaître le nom de la sculptrice d'un portrait en argile dont elle vient d'hériter de sa grand-mère italienne Angela. le nom de l'auteure de la sculpture, une femme, est gravé dans l'argile : Costanza Marsiato, avec une devise : « La Sans Pareille ».

ANGELA, deux générations auparavant, grand-mère de Sabrina, quitte l'Italie et sa famille pour aller retrouver son mari Guiseppe parti travailler dans les mines de charbon en Belgique. Avant son départ, elle demande à sa mère de respecter une tradition : lui donner la sculpture de terre cuite surnommée « La Belle Dame » qui se transmet de générations en générations, de mère en fille aînée, depuis des siècles.

COSTANZA, à la fin du quattrocento, quitte son père qui fait des poteries dans un atelier du village d'Impruneta réputé pour la qualité de sa terre, une argile enrichie par les alluvions du fleuve l'Arno. La jeune femme rêve de devenir une artiste. Les femmes n'étant pas acceptées dans les ateliers, elle se travestit en homme et rejoint l'atelier d'un maître florentin qui exécute des objets d'art pour Medici. Quelques années plus tard, quittant la Florence terrorisée par le moine Savonarole, elle retournera à son village avec sous le bras sa sculpture de la belle Simonetta décédée vingt années auparavant.

SIMONETTA, mariée à Marco Vespucci, est la reine de la ville de Florence dirigé par Lorenzo de Medici, surnommé Lorenzo il Magnifico, grand mécène des arts. Son frère Guiliano est amoureux de la jeune femme. Tous les artistes de la ville ne pensent qu'à faire son portrait.

Ce roman historique, véritable livre d'art, m'a tenu en haleine de bout en bout. Un régal dont beaucoup de lecteurs vont se délecter !
Je rêvais depuis longtemps de visiter Florence, joyaux artistique du quattrocento italien. Il suffisait de suivre l'auteure. Elle connaissait tout sur cette cité et la richesse de son patrimoine. Je l'ai visitée en marchant à ses côtés le long de l'Arno. J'ai même pu admirer les merveilleuses peintures de Botticelli exposées à la galerie des Offices.

À Florence, l'héroïne du livre, Simonetta Vespucci, était surnommée par les habitants « la bella Simonetta » ou « La Sans Pareille ». Sandro Botticelli adorait platoniquement cette femme dont il fit sa muse. Comment oublier « La Naissance de Vénus » et « le Printemps », toiles mondialement célèbres. Elles ne seront achevées par le maître qu'après la mort du modèle, pleurée par toute la ville, à 23 ans.

Le travail de l'argile, le séchage, la cuisson dans les fours, n'ont pas de secret pour Christiana Moreau qui le pratique régulièrement toute l'année. J'ai découvert la ville d'Impruneta, près de Florence, et cette terre dont les particularités permettaient la naissance de poteries dont la couleur devenait rouge rosé après cuisson.

Par un savant modelage dans la glaise gris-bleu de son village, la sculptrice, Costanza, va ressusciter « La Sans Pareille » décédée vingt ans auparavant. Visiblement, l'auteure s'est inspirée du portrait de Simonetta Vespucci peint par Piero di Cosimo, celui qui m'attirait irrésistiblement au musée Condé à Chantilly : front bombé et dégagé, petit nez retroussé, chevelure torsadée entrelacée de perles, un serpent s'enroulant autour du précieux collier au-dessus de sa poitrine, symbolisant la mort de la jeune femme. Curieusement, dans cette description, j'ai repensé à Agnès Sorel, la maîtresse du roi de France Charles VII, et son très beau portrait par Jean Fouquet en 1453 : sourcils et cheveux toujours épilés afin de dégager très haut son front d'un bombé parfait, poitrine dénudée.

Christiana Moreau, n'a pas eu besoin de forcer son talent de romancière démontré dans ses deux précédents romans. Artiste complète, elle possédait en elle tous les ingrédients nécessaires pour conter avec talent cette histoire foisonnante mêlant réalité et fiction dans le monde de l'art.

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Un magnifique roman choral qui trace le portrait de quatre femmes, entre le Quattrocento et notre époque. Sabrina est restauratrice d'art à Bruxelles, sa grand-mère Angela vient de mourir et elle hérite d'une sculpture en terre cuite signée Costanza Marsiato et intitulée La Sans Pareille. L'oeuvre se transmet de mère en fille ainée depuis des siècles, Sabrina pressent sa valeur et se demande comment Angela issue d'une famille pauvre pouvait détenir un tel trésor. Elle sort d'une histoire compliquée avec son ancien professeur d'histoire de l'art et décide qu'un séjour à Florence pour retrouver ses racines et celles de la statue s'impose.

Tour à tour Sabrina, sa grand-mère Angela, Costanza l'artiste du XVème siècle et la belle Simonetta Vespucci prennent la parole et racontent leur histoire. Sabrina mène son enquête avec l'aide de Stefano, un expert florentin qui ne tarde pas à tomber amoureux d'elle.

L'Italie de 1945 est ravagée par la guerre et la crise économique, il n'y a pas de travail et la misère règne. Giuseppe n'a d'autre choix que de partir pour la Belgique où il deviendra mineur dans un charbonnage dans des conditions terribles, puis ouvrier dans la sidérurgie. Angela le rejoint et raconte la dure condition des émigrés italiens déracinés dont les enfants grandiront dans leur nouveau pays.

Costanza vit à la fin du XVème siècle, fille d'un artisan et très douée, elle désire devenir une artiste, une vraie créatrice, mais ce rêve est interdit aux femmes. Elle se travestira en hommes et risquera sa vie pour suivre son projet, mais déjà les Médici sont en déclin, puis Savonarole prend le pouvoir. Il n'y a plus de place pour les fêtes, l'art et la beauté à Florence, Costanza s'enfuira juste à temps.

Simonetta a régné sur la ville vingt avant Costanza. Tout Florence était amoureux d'elle, en particulier Giuliano, le frère de Lorenzo il Magnifico et Sandro Botticelli qui en a fait sa muse pour toujours. Elle a posé pour de nombreux peintres et illuminé Florence telle une météorite avant de mourir à vingt-trois, laissant ses admirateurs inconsolables.

Christiana Moreau brosse de remarquables portraits de femmes, très convaincants et bien écrits. Elle nous parle avec brio de la place et du rôle des femmes à ces différents moments. Costanza est en avance sur son temps et elle ne pourra être reconnue, en dehors de sa famille et de son maître. Simonetta est une femme objet, mais elle a été élevée pour cela et apprécie finalement son statut de reine de beauté, ainsi que la relation platonique qui la lie à ses amis. Elle mourra très jeune mais est immortalisée par ses nombreux portraits. L'auteure parle abondamment de la vie à Florence et de l'art du Quattrocento, de la peinture, de la sculpture et des artistes. Ces parties sont très documentées et vraiment passionnantes, on voit bien que le sujet est maitrisé.

Le style est varié et très agréable, il coule comme l'Arno . L'auteure nous propose aussi toute une réflexion très intéressante sur ce qu'est un artiste et ce qui le distingue de l'artisan et sur la création en général. Ce roman historique est un coup de coeur que je recommande chaleureusement.

Merci à Netgalley et aux Editions Préludes pour cette magnifique découverte.

#LaDamedargile #NetGalleyFrance
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Sabrina, restauratrice au musée des beaux-arts de Bruxelles vient tout juste de perdre sa "nonna", Angela. Dans la maison de cette dernière, elle découvre avec étonnement une magnifique sculpture en argile, datant de la Renaissance italienne et représentant le buste d'une jeune femme "la Sans Pareille", signée de la main de Costanza Marsiato. Qui était cette mystérieuse sculptrice ? Comment sa grand-mère est-elle entrée en possession de ce chef-d'oeuvre ? Sabrina n'hésite pas une seule seconde et part pour Florence afin de mener l'enquête ...

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé la plume de l'auteure de "La Sonate oubliée". Un récit à quatre voix, où s'exprime le destin de quatre femmes unies à travers diverses époques, autour d'une même oeuvre d'art. Nous découvrons : Sabrina, une jeune femme mal dans sa peau depuis une rupture sentimentale ; Angela quittant sa Toscane natale pour rejoindre son époux devenu mineur, en Belgique ; Costanza, jeune artiste de talent née à une mauvaise époque et Simonetta, jeune muse à la beauté parfaite, partie trop tôt.
Un style clair et léger qui nous éblouit en nous transportant au coeur de Florence pendant la Renaissance mais également sombre lorsque l'auteure évoque avec émotion le triste passé des italiens envoyés dans les mines en Belgique.
Extrêmement bien documenté, nous en apprenons, entre autre, plus sur Sandro Botticelli, auteur de la célèbre "Naissance de Vénus", sur la répression organisée par Savonarole bannissant toute forme d'art et de réjouissances sur son passage, ...

Une invitation au voyage.

#LaDamedargile #NetGalleyFrance !
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Sabrina est une jeune femme qui vit à Bruxelles, d'origine italienne elle est restauratrice au Musée des Beaux-Arts.
A la mort de sa grand-mère Angela, elle trouve dans ses affaires une magnifique sculpture en argile, buste féminin signé Costanza Marsiato.

Il s'agit de « La Sans-Pareille », d'époque Renaissance c'est le portrait de Simonetta Vespucci, « cette jeune femme a illuminé les chefs-d'oeuvre des maîtres du Quattrocento, Ghirlandaio, Pollaiuolo, Piero di Cosimo, Botticelli ou Leonardo da Vinci ».

Sabrina – Angela – Costanza – Simonetta.
Quatre voix conjuguées pour quatre destins de femmes.

De l'ombre à la lumière, pour ces artistes femmes de l'époque.

Histoire de l'art, histoires de femmes, d'émancipation, de passion, de talents, d'amours défuntes, de courage et d'audace.

Voyage au coeur de la Renaissance italienne – Splendeur rayonnante du Quattrocento - Aventure dans la riche Florence… les merveilles d'architecture de Brunelleschi …
Créativité prospère de l'art florentin à son apogée, faste et grandeur, quête de perfection et d'harmonie.
La devise d'El Magnifico « le temps revient » résonnera t'elle à travers les siècles…

Emotions – Réalités sociales – Histoire – Magie et beauté de l'art florentin – Vie de passion pour ces artistes sous la protection de Laurent le Magnifique - Puissance des familles comme les Medici, les Vespucci, à l'aube de temps plus sombres, obscurantisme, guerres d'Italie …

Bel hommage aux artisans et artistes, à leurs talents et persévérance.
Ces artisans sous les doigts desquels la magie opère, expression sublime du talent de l'artiste. Exutoire extraordinaire.
« Toutes les émotions négatives et les angoisses accumulées dans la journée sortaient de ses doigts pour être canalisées dans la terre qui absorbait les frissons néfastes ».

Un roman lumineux, passionnant et sensible où l'on ressent la fibre artistique de Christiana Moreau.
J'ai adoré ce troisième roman de l'auteure, porté par une verve romanesque et passionnée sous la plume de son talent très inspiré.
Clin d'oeil à la magnifique couverture.
Une très belle lecture ! Merci Christiana Moreau.
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Coup de coeur pour ce merveilleux roman !
Comme dans ses précédents écrits, l'autrice met en scène des femmes, jeunes qui, chacune à leur façon, vont marquer leur époque. Pas avec de grands faits mais par de petits gestes qui prouvent leur volonté, leur courage, leur résilience. Ces femmes sont impressionnantes et j'ai vibré avec elles tout au long du livre. J'ai d'ailleurs éprouvé de la tendresse mais aussi du respect pour Angela, jeune mariée arrivée d'Italie et un grand coup de chapeau à Sabrina pour son geste envers sa famille et son pays.
l'auteure manie avec adresse les changements de lieux et d'époque relatant avec précision des faits historiques mais aussi l'histoire quotidienne de ces personnes.
Grâce aux descriptions, j'ai été transportée en Toscane, à Florence, à Arezzo, et je n'ai éprouvé aucune difficulté à matérialiser ces paysages exquis.
Que dire des évocations des oeuvres d'art ? Elles sont précises mais témoignent surtout d'une grande sensibilité d'artiste. l'analyse picturale est complète, les formes, les couleurs, les thèmes, les sujets ne sont pas oubliés.
je recommande vivement ce roman qui met à l'honneur les émigrés italiens venus travailler en Belgique.
C'est un pur moment d'Histoire, d'histoires, de culture, d'émotions.
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Troisième roman de Christiana Moreau. J'ai retrouvé le style j'avais aimé dans son premier roman : "La sonate oubliée".

Comme dans la "La sonate oubliée", on voyage dans le temps et dans l'espace - entre la Belgique et l'Italie - .

Cette fois-ci l'objet central de l'intrigue est une sculpture en argile représentant un buste de femme. Et pas n'importe quelle sculpture : elle a été réalisée au quattrocento dans la région de Florence, elle est étonnamment signée par une femme ( Costanza Marsiato) et le modèle est Simonetta Vespucci (la belle-soeur d'Amerigo qui donna son prénom au continent américain). Mais comment est-elle parvenue jusqu'à Sabrina, restauratrice au musée des Beaux-Arts de Bruxelles de nos jours.

Ce buste , elle l'a retrouvé dans les affaires de sa grand-mère décédée. Comment Angela a-t-elle pu être en possession d'une telle oeuvre ? Sabrina va enquêter à Florence pour en savoir plus sur cette précieuse statue. Dans le même temps, son séjour fera l'objet d'une quête personnelle entre autres sur ses origines italiennes.

Ce roman choral ( 4 femmes : Sabrina, Angela, Costanza et Simonetta) aborde des époques historiques et artistiques marquantes pour l'Italie. Ces femmes sont, sans le savoir, liées par cette statue.

1° le quattrocento au cours duquel des artistes comme Botticelli, Brunelleschi, Pollaiuolo ou des nobles comme les Medici ou les Vespucci marquent la belle ville de Florence de leur empreinte. C'est aussi l'avènement du dictateur Savonarole.

2° La fin de la seconde guerre mondiale et l'accord bilatéral conclu entre la Belgique et l'Italie : "un mineur contre du charbon" . Un troc où les mineurs ont été considérés comme des esclaves, encaqués dans des baraquements sans aucun confort qui avaient servi de prison pendant la guerre. On leur avait promis une vie meilleure et pourtant….

Christiana Moreau est une belle conteuse. Son écriture est fluide et dans le même temps, dense en informations historiques et artistiques. . On ressent aussi que l'auteure est une belgo-italienne issue de cette fameuse immigration d'après guerre. Elle a écrit ce roman avec "ses tripes". Et cela se sent.

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A mon tour de m'être laissé emporter par le "libeccio" généré par ce formidable roman.

Un véritable régal pour tout amoureux de l'art, de l'Italie, et de la Renaissance. Et j'en fais partie.

4 destins, 4 femmes, 4 périodes et un point commun cette énigmatique statue de Simonetta Vespucci.

En couverture : "Portrait de femme dit Simonetta Vespucci"
Elle nous apparaît dans une nudité qui l'apparente aux héroïnes et déités de l'Antiquité, la coiffure extravagante et précieuse. le serpent, le paysage, sont comme gorgés de significations cryptées.
Le paysage verdoyant d'un côté et desséché de l'autre symbolise le cycle des saisons. le nuage noir enveloppant le profil est un présage funèbre saisissant. Présage de sa mort si précoce, fauchée par la tuberculose dans la fleur de l'âge ?
Et ce reptile qui ondulé sur son cou, qu'on a longtemps cru être l'aspic de Cléopâtre, est en réalité l'Ouroboros : symbole néoplatonicien de la mort, ce serpent se mordant la queue qui est l'image de l'éternel retour de la nature, mais aussi de la mort nécessaire à la résurrection et qu'il faut traverser pour accéder à la beauté idéale et éternelle.

Ainsi, les poètes que sont Angelo Poliziano, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole et même Laurent le Magnifique qui le soir des obsèques de Simonetta fut témoin d'un étrange phénomène dans le ciel de Pise: un astre qu'il n'avait jamais observé auparavant venait soudain de s'allumer, plus brillant que les autres, il pensait que c'était l'âme de Simonetta qui s'était transformée en étoile, il en écrivit un admirable sonnet présent dans le livre

Et les peintres surtout Botticelli qui en fera "sa muse" jusque dans la mort. La légende voulant que sa sépulture se trouve dans la même église. Mais aussi Piero di Cosimo au travers de ce portrait repris en couverture.

Tous auront rendu à Simonetta Vespucci le plus éclatant hommage, et lui auront dressé le plus magnifique tombeau, fait d'impérissables chefs-d'oeuvre.

A cette liste d'hommages, j'ajoute sans complexe ce roman de Christiana Moreau qui nous transporte par son écriture. Et nous livre ici un magnifique roman empreint de grâce, de beauté, et de connaissances à l'image du Quattrocento.
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