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Sabrina, restauratrice d'oeuvres d'art au musée des Beaux-Arts à Bruxelles est en possession d'une sculpture étonnante qui lui vient de sa grand-mère Angela, décédée dernièrement.
Angela est venue de Toscane après 1945. Son mari faisait partie des nombreux ouvriers italiens volontaires pour travailler dans les mines wallonnes. Ce buste d'argile revenait à chaque fille aînée de sa famille depuis des siècles.
Sabrina fait appel à son ancien professeur d'Histoire de l'art avec qui elle a eu une histoire d'amour qui s'est terminée dans la douleur.
le buste est signé Constanza Masiato. le modèle n'est autre que Simonetta Vespucci qui a illuminé tout Florence à la manière d'une étoile filante. Hélas !
Sabrina décide de partir à Florence sur les traces de ses origines et de la sculpture de la terre. Elle est aidée au départ par un spécialiste du Quattrocento.
Elle retrace l'histoire des artistes qui ont croisé le chemin de la jolie Simonetta Vespucci et l'ont représentée.
Les chapitres sont partagés sous forme de narrations entre Sabrina, la restauratrice ; Angela, sa grand-mère ; Constanza , la sculptrice du 15ème siècle, auteure de l'oeuvre et Simonetta Vespucci , la belle Florentine.
C'est un roman très intéressant qui nous livre des techniques de modelage de l'argile , de cuisson.
J'ai beaucoup aimé le passage où l'auteure fait habilement la distinction entre l'artisan et l'artiste. L'interprétation de la peinture sur la couverture du livre et ses symboles sont très intéressants.
Je ne connaissais pas les livres de Christiana Moreau et j'ai beaucoup apprécié sa manière d'écrire ainsi que la documentation approfondie de ses sujets.
Je savais par contre qu'elle était originaire de la région liégeoise.
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Che meraviglia ! Une petite merveille !
Quand un ami féru d'art à la très belle plume l'a chroniqué, j'ai éprouvé l'envie irrépressible de lire La dame d'argile. La Sans Pareille, Florence, le quattrocento et quelques femmes courageuses me donnaient rendez-vous. L'amour aussi est au rendez-vous celui de l'art, des hommes, d'un pays
Je m'étais toujours demandé pourquoi tant d'italiens étaient parti en Belgique maintenant je sais . La vie d'Angela qui rejoint son époux mineur en Belgique est touchante quand on pense à toutes ces pesonnes séparées de leur famille, de leur pays , de leur culture. Quel courage !
Une statue sert de fil conducteur à une histoire d'exil : du coeur, d'un pays, de sa passion, de sa famille.
Simonetta est la Sans Pareille, cette étoile filante au destin tout tracé par sa naissance qui embrasa le coeur des florentins, de Boticelli et de Giuliano de' Medici. Une triste et brève destinée mais un rendez-vous avec l'immortalité.
Costanza Marsiato est l'artiste qui a sculpté la belle dame. Elle veut apprendre à Florence auprès des plus grands, tous les grands artistes s'y trouvent. Elle bravera tous les interdits, se travestira en homme. Son ami, seul au courant la laissera partir par amour et veillera sur elle. Malheureusement Savonarole prend le pouvoir et une fois encore l'art et la beauté sont détruits. Elle réussira à fuir Florence avec sa statue.
Des années plus tard, à la mort de Nonna Angela, la statue (petit bout d'Italie ramené dans ses valises) est donnée à sa petite-fille Sabrina qui veut connaître son histoire. Désireuse de découvrir ses racines et pour mettre fin à une relation malheureuse cette dernière part pour Florence. Et là, j'ai eu l'impression que la phrase : « le temps revient. » s'accomplissait, l'histoire de Costanza est découverte et perdurera grâce à Sabrina qui ramènera à son tour un bout d'Italie.
De sa plume douce et émouvante, Christiana Moreau a su restituer la vie florentine du Quattrocento, donner une voix à ses nombreuses familles émigrées en Belgique même si leurs débuts furent difficiles on y retrouve l 'âme italienne telle un rayon de soleil. Une autre grande dame est Florence avec ses monuments, son riche passé, la campagne toscane, Impruneta et ses terres cuites, là ou tout commença.
C'est aussi un clin d'oeil du destin car si Costanza n'a pu devenir artiste, cinq cent ans plus tôt, Sabrina sa descendante est restauratrice au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles.
Je vous recommande chaudement ce COUP DE COEUR ainsi qu'un week-end à Florence car c'est un roman qui se lit d'une traite.
Merci aux éditions Préludes.
#La dame d'argile#NetGalleyFrance
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec le roman La dame d'argile de Christiana Moreau.
Ce livre nous parle du destin de quatre femmes. Tout commence avec Sabrina, une restauratrice d'art qui vient d'hériter de sa grand mère une statue. Une oeuvre d'art nommée La dame d'argile qui date de la renaissance. Fascinée, Sabrina va faire des recherches. Comment sa grand-mère s'est-elle retrouvée en possession de cette oeuvre ? Qui en est le modèle ? Et qui l'a fait ?
Voici quatre destins et époques différentes qui se font écho.
A travers ce livre se fait ressentir la passion de l'auteure pour les arts plastiques. Ce qui donne du relief à l'histoire et une certaine harmonie. Ce fût une belle surprise.


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Au décès de sa grand-mère, Sabrina, restauratrice d'oeuvres d'art au musée des Beaux-Arts de Bruxelles hérite d'une superbe statue, sur laquelle est gravé : Constanza Marsiato, avec comme devise : « La sans pareille ». Qui peut-bien se cacher derrière ce nom ?

Elle va donc remonter dans l'histoire familiale pour comprendre pourquoi une statue d'une telle valeur a pu être en possession d'Angela, sa grand-mère donc, qui a quitté son Italie natale en 1945 pour suivre son mari qui a fui la misère pour aller travailler dans les mines en Belgique via un contrat sordide : 1000 tonnes de charbon pour chaque ouvrier italien qui viendra creuser dans des conditions plus que précaires.

« le premier accord bilatéral « mineur-charbon » prévoyait le transfert de cinquante mille travailleurs italiens dans les mines belges. Pour chaque ouvrier envoyé en Belgique, l'Italie recevait une tonne de charbon. Des hommes échangés contre du charbon ! »

Angela rejoint Giuseppe, son mari deux ans plus tard, emportant avec elle, un seul bien précieux cette statue qui se transmet à la fille aînée de génération en génération : « la Belle Dame », comme on l'appelle dans la famille. L'exil est douloureux, avec son corollaire, la pauvreté et la difficulté de se faire accepter et aussi la revanche à prendre pour la génération suivante.

Le récit fait alterner l'histoire d'Angela, celle de Constanza, celle de Simonetta Vespucci et bien sûr celle de Sabrina et plus on avance vers l'authentification de la statue, plus on apprend de choses sur le statut des femmes depuis le Quattrocento. Les femmes, à l'époque, ne pouvait pas être artiste, sinon elles encourraient la peine suprême.

On a des images fortes, telle Constanza déguisée en homme pour pouvoir se faire embaucher dans un atelier où l'on travaille l'argile, et on exécute des oeuvres pour le compte des Medici alors que leur puissance commence à décliner. Certes Lorenzo, Il Magnifico règne toujours mais la révolte gronde attisée par les incantations de Savonarole, le grand incendie des oeuvres dites licencieuses : le bûcher des vanités

"Autrefois insouciante dans sa joie de vivre, Florence était maintenant sous l'emprise d'une affolante fièvre de pénitence, sous la domination du prêcheur obnubilé par le péché. C'est à l'aide de ces malédictions apocalyptiques qu'il enterrait les libres penseurs. Dans les rues, ses jeunes disciples qu'il désignait comme son « armée des anges » appelaient au repentir."

Chaque période est intéressante, et j'ai eu un plaisir immense à côtoyer Simonetta Vespucci, la Sans Pareille, qui posait nue pour Sandro Botticelli par exemple, sur les moeurs de l'époque. Son arrivée et son installation à Florence au printemps 1472 montrent à quel point elle a été importante, dans la cité, et l'amour que lui portait la population. Dès son arrivée, Giuliano, le frère de Lorenzo est tombé amoureux d'elle, comme chaque habitant de la ville.

L'auteure nous explique la manière de travailler l'argile, les différentes sortes d'argile, le manière de réaliser la cuisson, avec une belle réflexion très intéressante sur l'artiste par rapport à l'artisan.

Souvent, dans ces récits gigognes, je trouve la partie qui se passe de nos jours, décevante, par rapport au XVe siècle notamment, et dans ce roman Christiana Moreau nous présente une héroïne qui souffre car ne réussit à vivre que dans son métier aux dépens de sa vie personnelle, mais elle est attachante et quand elle raconte son coup de foudre pour Florence, avec des allusions sympathiques au Syndrome de Stendhal, elle est crédible et à la hauteur des femmes qui l'ont précédée.

J'ai découvert Christiana Moreau avec « Cachemire rouge » qui m'a beaucoup plu alors je n'ai pas hésité, au grand dam de ma PAL, à choisir celui-ci quand il a été proposé par NetGalley. C'est un bel hommage à l'Art, dans toute sa splendeur, et toutes ses dimensions. J'ai arpenté Florence avec Sabrina, découvrant avec elle toutes ses splendeurs et mes yeux brillent encore. Entre nous, je suis pratiquement certaine que je tomberais en pâmoison dans cette ville, en rencontrant autant de beauté que je n'ai pas encore visitée et pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque…

Tout est soigné et beau dans ce roman comme en témoigne la magnifique couverture qui semble inspirée du portrait de Simonetta attribué à Piero di Cosimo.

Je dévoile le moins de choses possible afin de vous donner envie de lire ce beau roman, écrit par une artiste car, outre ses talents de peintre, l'auteure travaille elle-même l'argile, et grâce à elle, j'ai découvert les particularités de l'argile de la ville de Impruneta, ville située quatorze km au sud de Florence qui devient rose après la cuisson.


Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de Christiana Moreau dont il me reste à découvrir « La sonate oubliée ».
immense coup de coeur donc.

#LaDamedargile #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Quatre histoires quatre chemins de vie de quatre femmes jeunes belles et droites comme des flammes.
Des siècles les séparent et un fil conducteur les unit, celui d'un héritage, d'une passion, d'un amour et d'une incroyable force de vivre. A cela s'ajoute le talent d'une conteuse qui est l'auteure, Christiana Moreau, dont la connaissance érudite d'un quattrocento majestueux et bouillonnant d'une effervescence artistique que nous connaissons, enrichit le roman et lui confère valeur de document.
Sabrina la conservatrice du Musée des Beaux-Arts de Bruxelles, Angela, sa grand-mère, Constanza Marsiato la talentueuse sculptrice de la Renaissance, audacieuse et passionnée, et Simonetta Vespucci, "la Sans Pareille", modèle des plus grands peintres, beauté radieuse. Un buste de Simonetta réalisé par Constanza est transmis d'une génération à une autre, de mère en fille, jusqu'à nos jours et devient la propriété de Sabrina. Si proches, si lointaines, le temps est le premier à s'étonner des liens forts qu'il a créés entre elles. Un fil de soie, fin et fragile, souple et résistant unit les quatre femmes. La vie a essayé de le casser, mais il s'est noué, renforcé et assoupli pour pouvoir épouser sans trop de dégâts les chemins rocailleux, boueux, souvent en pente raide, et avancer.
Le roman prête sa voix lyrique à l'histoire de ces femmes et rend hommage à la création et la transmission à la passion qui n'est pas vouée à l'échec et qui se transforme dans "la médiocrité du quotidien".
Tout n'est pas éclatant dans la vie, c'est ainsi.
Après la guerre les italiens ont quitté leur terre pour trouver espoir sur une autre, et s'y établir.
Angela et son mari Giuseppe sont cette immigration italienne en Belgique où les mines de charbon attendaient la main d'oeuvre de ceux qui voulaient survivre coûte que coûte et nourrir leurs familles.
Constanza Marsiato est artiste flamboyante dans un XVe siècle dont les lumières ne reconnaissaient ni n'éclairaient facilement la femme autrement qu'au foyer, épouse et mère. Son oeuvre est née pourtant d'une passion que rien et personne ne pouvait étouffer. le buste en terre réalisé par Constanza a survécu, "les grands artistes ont toujours raison trop tôt" , mais ils ne le savent pas toujours... qu'importe.
La Dame d'argile, très fragile, est née de l'amour et devient résistante au passage du temps.
Renaissance, "le temps revient" la devise de Lorenzo il Magnifico, et grâce au talent de Constanza, Simonetta revenait, renaissait. le maître de la jeune sculptrice est éblouit : "même figure emblématique de son mythe de beauté universelle, païenne plus que chrétienne, femme plus qu'ange. Tu as su faire la synthèse de toutes ces choses sous-jacentes et les décrypter. Tu es une grande artiste..."
Symbole très fort, la terre est fil conducteur, lien et liant à travers les siècles, amour et source de vie, terre nourricière et créatrice.
Le roman comme une toile réunit les fils qui la tissent, qui se serrent et se nouent, leurs histoires créent et se perpétuent. La terre de la Toscane est la terre universelle, germination, création et transmission, et le temps revient... un jour, on ne sait pas quand.
Toutes les routes mènent à Rome et ici elles mènent à la création, la passion et la naissance d'une beauté devant laquelle le temps s'arrête, pour la contempler.
L'histoire racontée d'un ton léger et d'une écriture fluide, nous envoie ce message de quête enflammée qui entretient la vie. Quatre femmes, quatre graines et des germinations sans fin.
Du début à la fin le roman traverse les siècles jusqu'au quattrocento par l'identité de ces femmes unies sans le savoir par un buste d'argile, de terre, qu'elles ont créé, adoré, transmis et offert à la postérité.
Christiana Moreau, peintre et sculptrice, passionnée du quattrocento, nous donne rendez-vous avec les grands artistes de l'époque, et de tous les temps, dans leurs ateliers, avec leur technique et leur combat, l'un d'eux, Sandro Botticelli , "nature si sensible, vulnérable" nous accompagne ainsi qu'il accompagne Constanza et nous éclaire de son génie et de sa bienveillance, de son amour infini pour la peinture.
La nature a créé des chefs d'oeuvre, l'homme aussi, il suffit d'un regard amoureux pour qu'ils renaissent à tout instant.
Merci Alain pour m'avoir guidée vers la découverte de cette auteure et de son roman de passion et de lumière.
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Le destin d'une sculpture magnifique: la dame d'argile, représentation de la Sans-Pareille à travers l'histoire de quatre femmes à différentes époques:
Sabrina, descendante d'immigrés italiens en Belgique, découvre la statue dans le grenier de sa grand-mère. Restauratrice d'oeuvres d'art, elle est la fierté de sa famille, petite fille d'un italien devenu mineur en Belgique pour fuir la misère italienne. elle va vouloir comprendre comment cette oeuvre de grande valeur a pu échouer dans ce grenier.
Angela est la grand-mère de Sabrina, c'est elle qui rejoignant son mari en Belgique y a apporté la dame d'argile.
Constanza était artiste et sculpteur. Elle a du se déguiser en garçon pour exercer son art, La dame d'argile est son oeuvre, réalisée à l'époque où le moine Savonarole va dresser le bucher des vanités à Florence.
Simonetta est la Sans Pareille, Déjà morte quand Constanza l'a représentée, elle a ébloui Florence en ce Quattrocento où les arts se sont épanouis sous Laurent le Magnifique.
L'auteure nous raconte en parallèle les destins de ces quatre femmes et les liens qui les unissent au fil du temps, liens qui grâce à la quête de Sabrina, vont se redessiner.
Un chapitre est alternativement consacré à chacune d'entre elles, procédé intéressant , mais qui m'a un peu frustrée par moments, nous obligeant le temps des trois autres chapitres à laisser de coté une de ces femmes.
J'ai trouvé passionnant les chapitres consacrés à Simonetta Vespucci et à Costanza Marsiato. J'y ai beaucoup appris sur la vie à Florence dans cette fin du quatorzième siècle, où avant de passer sous l'influence de Savonarole, Florence a été la cité des arts, J'ai aimé entrer dans la vie quotidienne de certains artistes renommés, découvrir un peu plus les techniques utilisées, à cette époque. L'auteure nous fait partager avec beaucoup d'enthousiasme son amour et ses connaissances de l'art et de cette époque.
J'ai aussi aimé découvrir le quotidien de cette famille italienne, qui au lendemain de la guerre, va quitter cette Italie ou il n'y a a pas de travail, encore déchirée par les traces de la guerre, et les convictions passées de chacun. On ressent bien toute le difficulté à s'intégrer dans un pays de langue et de climat bien différents.
La vie de Sabrina est celle qui m'a le moins passionnée, peut-être parce que j'y ai appris moins de choses. D'elle je retiendrai l'amour qu'elle exprime pour la Belgique, même si elle n'oublie pas ses racines italiennes. La Belgique est le pays qui a donné une chance à ses grands-parents,qui lui a permis à elle de devenir une restauratrice d'art reconnue.
Merci aux éditions Préludes pour ce partage
#LaDamedargile #NetGalleyFrance

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Une très belle lecture où une sculpture d'argile va relier les personnages féminins de ce livre.

Des destinées nous permettant de naviguer dans le temps et l'espace pour une plongée dans l'histoire.

La femme de notre époque : Sabrina est celle qui découvre le buste dans le grenier de sa grand-mère Angela qui vient de mourir. Sabrina est restauratrice au musée des Beaux Arts en Belgique et elle va enquêter sur cette statue et remonter dans le temps.

Cette statue d'argile est signée Costanza Marsiato. Nous allons donc découvrir l'histoire de cette femme sculptrice à l'époque de la Renaissance mais également on va découvrir la vie du modèle de cette sculpture : Simonetta Vespucci.


La Renaissance italienne quelle époque fabuleuse pour les arts. L'auteure nous en parle très bien, sans prétention, et nous fait découvrir cette époque à travers des regards féminins, aussi bien dans les ateliers que dans les palais avec la famille des Médicis et ce modèle féminin de Simonetta Vespucci.

On visite aussi Florence avec Sabrina, avec tout ce que nous pouvons admirer dans cette ville magnifique, héritage du Quattrocento !

Les chapitres alternent entre les divers personnages féminins : Sabrina, Angela, Costanza, Simonetta.

Avec en toile de fond ce que ces femmes on eu a subir mais aussi à vivre, dans leur métier, dans leur statut social, mais aussi dans leur vie intime et amoureuse.

On remonte jusqu'à la Renaissance à l'époque d'aujourd'hui et on voyage à Florence en Italie aussi en Wallonie.

La grand-mère Angela, elle, a dû rejoindre son mari en Wallonie suite à un accord bilatéral qui a conduit des hommes italiens à travailler dans les mines De Belgique pour que l'Italie puisse avoir du charbon en échange.

Angela ayant apporter avec elle précautionneusement dans une valise la belle sculpture qui était dans la famille de génération en génération.


Je remercie NetGalley et les Editions Préludes
pour cette lecture que j'ai beaucoup appréciée
et qui m'a fait voyager dans le temps et l'espace
au travers des vies féminines captivantes
avec cette sculpture en fil conducteur.

Un livre qui nous apprends des choses et nous divertit que demander de plus !



Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Il y a quelques années, je visitais le musée Condé à Chantilly. J'avais été intrigué par un beau portrait de femme. le cartel indiquait : « Portrait de femme dit de Simonetta Vespucci – Piero di Cosimo, vers 1480 ». Je savais que cette femme avait été peinte par les plus grands artistes de la renaissance italienne et avait été la muse du grand peintre italien Sandro Botticelli.

Le portrait du musée Condé m'apparaissait à nouveau sur la couverture du roman de mon amie Christiana Moreau, artiste elle-même, peintre, sculptrice et écrivaine. Son troisième livre ne pouvait donc qu'intéresser le passionné d'art que je suis.
Quelle aventure ! Tout le long du roman, elle m'a entrainé dans une sorte de jeu de piste, balisé d'indices, joué par quatre femmes, une statuette en argile étant l'élément central du jeu.

Chapitre après chapitre, en Belgique à notre époque, puis dans la période dite du Quattrocento, 15ème siècle italien, riche période de l'art de ce pays annonçant le début de la Renaissance en Europe, nous suivons le parcours mouvementé de ces femmes. Elles sont toutes magnifiques :
SABRINA est restauratrice de nos jours au musée des Beaux-Arts de Bruxelles. Belge d'origine italienne, elle se lance dans une recherche pour connaître le nom de la sculptrice d'un portrait en argile dont elle vient d'hériter de sa grand-mère italienne Angela. le nom de l'auteure de la sculpture, une femme, est gravé dans l'argile : Costanza Marsiato, avec une devise : « La Sans Pareille ».

ANGELA, deux générations auparavant, grand-mère de Sabrina, quitte l'Italie et sa famille pour aller retrouver son mari Guiseppe parti travailler dans les mines de charbon en Belgique. Avant son départ, elle demande à sa mère de respecter une tradition : lui donner la sculpture de terre cuite surnommée « La Belle Dame » qui se transmet de générations en générations, de mère en fille aînée, depuis des siècles.

COSTANZA, à la fin du quattrocento, quitte son père qui fait des poteries dans un atelier du village d'Impruneta réputé pour la qualité de sa terre, une argile enrichie par les alluvions du fleuve l'Arno. La jeune femme rêve de devenir une artiste. Les femmes n'étant pas acceptées dans les ateliers, elle se travestit en homme et rejoint l'atelier d'un maître florentin qui exécute des objets d'art pour Medici. Quelques années plus tard, quittant la Florence terrorisée par le moine Savonarole, elle retournera à son village avec sous le bras sa sculpture de la belle Simonetta décédée vingt années auparavant.

SIMONETTA, mariée à Marco Vespucci, est la reine de la ville de Florence dirigé par Lorenzo de Medici, surnommé Lorenzo il Magnifico, grand mécène des arts. Son frère Guiliano est amoureux de la jeune femme. Tous les artistes de la ville ne pensent qu'à faire son portrait.

Ce roman historique, véritable livre d'art, m'a tenu en haleine de bout en bout. Un régal dont beaucoup de lecteurs vont se délecter !
Je rêvais depuis longtemps de visiter Florence, joyaux artistique du quattrocento italien. Il suffisait de suivre l'auteure. Elle connaissait tout sur cette cité et la richesse de son patrimoine. Je l'ai visitée en marchant à ses côtés le long de l'Arno. J'ai même pu admirer les merveilleuses peintures de Botticelli exposées à la galerie des Offices.

À Florence, l'héroïne du livre, Simonetta Vespucci, était surnommée par les habitants « la bella Simonetta » ou « La Sans Pareille ». Sandro Botticelli adorait platoniquement cette femme dont il fit sa muse. Comment oublier « La Naissance de Vénus » et « le Printemps », toiles mondialement célèbres. Elles ne seront achevées par le maître qu'après la mort du modèle, pleurée par toute la ville, à 23 ans.

Le travail de l'argile, le séchage, la cuisson dans les fours, n'ont pas de secret pour Christiana Moreau qui le pratique régulièrement toute l'année. J'ai découvert la ville d'Impruneta, près de Florence, et cette terre dont les particularités permettaient la naissance de poteries dont la couleur devenait rouge rosé après cuisson.

Par un savant modelage dans la glaise gris-bleu de son village, la sculptrice, Costanza, va ressusciter « La Sans Pareille » décédée vingt ans auparavant. Visiblement, l'auteure s'est inspirée du portrait de Simonetta Vespucci peint par Piero di Cosimo, celui qui m'attirait irrésistiblement au musée Condé à Chantilly : front bombé et dégagé, petit nez retroussé, chevelure torsadée entrelacée de perles, un serpent s'enroulant autour du précieux collier au-dessus de sa poitrine, symbolisant la mort de la jeune femme. Curieusement, dans cette description, j'ai repensé à Agnès Sorel, la maîtresse du roi de France Charles VII, et son très beau portrait par Jean Fouquet en 1453 : sourcils et cheveux toujours épilés afin de dégager très haut son front d'un bombé parfait, poitrine dénudée.

Christiana Moreau, n'a pas eu besoin de forcer son talent de romancière démontré dans ses deux précédents romans. Artiste complète, elle possédait en elle tous les ingrédients nécessaires pour conter avec talent cette histoire foisonnante mêlant réalité et fiction dans le monde de l'art.

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J'ai passé un très bon moment avec la "Dame d'argile" qui es le nom d'une sculpture remarquable d'une femme en buste qui constitue trait d'union entre les quatre femmes qui sont au coeur de ce roman.
Il y a d'abord Simonetta, celle qui a servi de modèle à la Dame d'Argile, femme adulée de la Florence des Médicis et muse des plus grands peintres et sculpteurs de son époque.
Vient ensuite Costanza, l'artiste qui a réalisé la sculpture, une vingtaine d'années après la mort de son modèle, alors que Florence a basculé sous le contrôle de Savonarole qui rejettent toute forme de plaisirs, jugés immoraux, y compris à travers les oeuvres d'art.
Bien plus tard, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, Angela doit quitter son Italie natale pour rejoindre son mari qui s'est engagé comme mineur en Belgique. Elle emporte avec elle la Dame d'Argile qui se transmet dans la famille depuis des générations.
Et de nos jours, nous suivons Sabrina, la petite-fille d'Angela, qui a hérité de la Dame d'Argile et qui décide de partir en Italie sur les traces de la sculpture pour essayer de comprendre comment sa grand-mère a pu entrer en possession d'une telle oeuvre d'art et comment une inconnue a pu sculpter cette statue à une époque où les artistes étaient pour la plupart des hommes.

Quatre femmes et quatre périodes pour quatre histoires émouvantes qui abordent de multiples sujets : la place de la femme dans la société, dans l'art, le déracinement, la place à laisser à l'amour, la place qu'occupe l'art dans la société, etc.

J'ai été particulièrement touchée par ce qu'avaient à endurer les immigrés italiens appelés à venir travailler en Belgique dans les mines de charbons dans des conditions terribles, tant au fond de la mine que dans les baraquements mis à disposition.

J'ai juste trouvé dommage que le roman ne soit pas plus long pour permettre à l'auteur de développer pleinement ces quatre récits qui auraient presque mériter qu'on leur consacre un roman à chacun.

La plume de Christiana Moreau est très agréable malgré un petit manque de fluidité, de naturel parfois, en particulier dans les dialogues. Il n'empêche que La Dame d'Argile est une jolie découverte et que je vais sûrement jeter un oeil sur les autres livre de Christiana Moreau.
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Un magnifique roman choral qui trace le portrait de quatre femmes, entre le Quattrocento et notre époque. Sabrina est restauratrice d'art à Bruxelles, sa grand-mère Angela vient de mourir et elle hérite d'une sculpture en terre cuite signée Costanza Marsiato et intitulée La Sans Pareille. L'oeuvre se transmet de mère en fille ainée depuis des siècles, Sabrina pressent sa valeur et se demande comment Angela issue d'une famille pauvre pouvait détenir un tel trésor. Elle sort d'une histoire compliquée avec son ancien professeur d'histoire de l'art et décide qu'un séjour à Florence pour retrouver ses racines et celles de la statue s'impose.

Tour à tour Sabrina, sa grand-mère Angela, Costanza l'artiste du XVème siècle et la belle Simonetta Vespucci prennent la parole et racontent leur histoire. Sabrina mène son enquête avec l'aide de Stefano, un expert florentin qui ne tarde pas à tomber amoureux d'elle.

L'Italie de 1945 est ravagée par la guerre et la crise économique, il n'y a pas de travail et la misère règne. Giuseppe n'a d'autre choix que de partir pour la Belgique où il deviendra mineur dans un charbonnage dans des conditions terribles, puis ouvrier dans la sidérurgie. Angela le rejoint et raconte la dure condition des émigrés italiens déracinés dont les enfants grandiront dans leur nouveau pays.

Costanza vit à la fin du XVème siècle, fille d'un artisan et très douée, elle désire devenir une artiste, une vraie créatrice, mais ce rêve est interdit aux femmes. Elle se travestira en hommes et risquera sa vie pour suivre son projet, mais déjà les Médici sont en déclin, puis Savonarole prend le pouvoir. Il n'y a plus de place pour les fêtes, l'art et la beauté à Florence, Costanza s'enfuira juste à temps.

Simonetta a régné sur la ville vingt avant Costanza. Tout Florence était amoureux d'elle, en particulier Giuliano, le frère de Lorenzo il Magnifico et Sandro Botticelli qui en a fait sa muse pour toujours. Elle a posé pour de nombreux peintres et illuminé Florence telle une météorite avant de mourir à vingt-trois, laissant ses admirateurs inconsolables.

Christiana Moreau brosse de remarquables portraits de femmes, très convaincants et bien écrits. Elle nous parle avec brio de la place et du rôle des femmes à ces différents moments. Costanza est en avance sur son temps et elle ne pourra être reconnue, en dehors de sa famille et de son maître. Simonetta est une femme objet, mais elle a été élevée pour cela et apprécie finalement son statut de reine de beauté, ainsi que la relation platonique qui la lie à ses amis. Elle mourra très jeune mais est immortalisée par ses nombreux portraits. L'auteure parle abondamment de la vie à Florence et de l'art du Quattrocento, de la peinture, de la sculpture et des artistes. Ces parties sont très documentées et vraiment passionnantes, on voit bien que le sujet est maitrisé.

Le style est varié et très agréable, il coule comme l'Arno . L'auteure nous propose aussi toute une réflexion très intéressante sur ce qu'est un artiste et ce qui le distingue de l'artisan et sur la création en général. Ce roman historique est un coup de coeur que je recommande chaleureusement.

Merci à Netgalley et aux Editions Préludes pour cette magnifique découverte.

#LaDamedargile #NetGalleyFrance
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