Page 33 – Le métro
La jeune fille est belle, elle lui sourit jusqu’à montrer ses dents, si blanches, si parfaites, si émouvantes. Il sent qu’il devrait dire quelque chose mais il reste muet. Muet de désir, mais effervescent. C’est elle qui va lui adresser la parole et lui rougit comme un adolescent, ému aussi de s’apercevoir que malgré ses premiers cheveux blancs, sa silhouette un peu voûtée, ses demi-lunes, son ventre un peu trop rond mais tellement rassurant, il est capable de séduire encore.
Le sourire de la jeune fille est plus que « La naissance de Vénus » de Botticelli. Plus beau que le plafond de la chapelle Sixtine. Un instant, elle plonge à nouveau son regard dans le livre et puis le relève, incapable de se concentrer sur les mots, sans doute plus troublée qu’il n’y paraît. Peut-être déjà amoureuse elle aussi… transie, emportée, bouleversée par le jeu de regards qui s’est installé entre eux et qui dans quelques heures sans doute les aura transformés en amants exaltés, passionnés, insatiables, et fougueux.
Ses lèvres si adorables, si voluptueuses enfin remuent. Elle dit « Vous voulez ma place monsieur ? »
C’était donc ça le bonheur. On ne l’a pas vu venir. On l’a juste entendu s’en aller...
Il était une fois dans un village un enfant triste qui n'aimait pas le cirque. "J'aime pas le cirque", qu'il disait. "Le cirque ça pue. Ça sent le fauve et la pisse, le crottin de cheval et la rancœur. Ça sent la mort."
La fin du monde étant pour dimanche, la priorité aujourd’hui est de poursuivre ses activités habituelles. Personnellement, aujourd’hui, j’ai les courses, la lessive et finir les mots-croisés. Notamment.
Mettons la jolie nappe blanche
Les fleurs coupées
Le vin au frais
Allons déjeuner sous les branches
Ça va tomber par où ça penche
La fin du monde est pour dimanche
Pour l’instant vous grandissez, vous êtes contents, mais vous verrez qu'un jour vous finirez par le regretter. Vous vieillirez et vous ne saurez plus comment vous arrêtez. votre age deviendra une dépendance.