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Baptiste Morizot, nous emmène dans des réflexions philosophiques très riches sur notre rapport aux autres vivants, au travers d'expériences vécues sur le terrain, dans ses campagnes de suivi de meutes de loup, pour en appréhender la complexité de leur organisation et identifier des voies de sortie aux conflits stériles entre bergers victimes et loups prédateurs.
Comme toujours, la réalité n'est pas telle qu'on nous la dépeint et oui, un équilibre entre les deux vivants, entre une vie sauvage et un pastoralisme respectueux est possible.
Mais ce n'est pas par la seule expérience de la vie avec les loups que Baptiste Morizot étaye son propos, c'est aussi en nous rappelant toutes les interdépendances dont nous sommes la résultante, dont nous sommes fait et qui nous obligent à reconsidérer combien notre monde moderne s'est détaché du vivant, en en perdant les égards dont devrions être redevables envers ce vivant sans qui nous ne pourrions pas être.
Les notions partagées et réflexions proposées sont parfois subtiles et pas tours aisées d'accès, mais elles nous invitent à une relecture, à prendre le temps de nous les approprier pour enfin en appréhender toute la signification.
C'est un livre qui m'a fait beaucoup réfléchir et que j'ai trouvé des plus intéressant à lire dans le monde où le consumérisme est devenu si prégnant dans nos existences et que je recommande vivement.
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J'ai entendu plusieurs fois M. Morizot à la radio et le trouvais clair et passionnant. J'ai été surprise à la lecture de ce livre par sa difficulté à le lire, pas de facilités de style ou de termes bref pas de vulgarisation de la pensée. Et même, ai-je trouvé, une complexification du style pour expliquer une pensée qui en soi n'est pas difficile d'accès. Alors un peu déçue...
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Une révélation pour moi. Une approche de l'écologie et du vivant pleine d'espoir de poésie et d'intelligence. Une philosophie du concret, une façon d'écrire en partant d'expérience de pistage de loups, d'observation des espèces. Je sors heureux de cette lecture. C'est sûr que ça aide pour le lire d avoir déjà un pied dans le sujet et quelques notions de biologie et d'évolution.
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Baptiste Morizot nous offre un regard original sur le vivant, car ses constats s'appuient sur du concret, sur sa capacité objective à observer, sans parti pris. Ses traques aux loups, pour en déterminer leur comportement, leur relation avec le milieu qui les abrite sont remarquablement décrites. Elles le conduise à esquisser des règles de courtoisie et de diplomatie que l'homme devrait mettre en oeuvre pour obtenir des relations apaisées avec le vivant. C'est un plaidoyer salutaire pour la reconnaissance de l'autre, également produit de l'évolution des espèces. Quelques passages philosophiques sont un peu difficile à suivre, mais les situations et les exemples concrets l'emportent et méritent qu'on s'y attarde. Une grande humilité émane de cette écriture qui suggère des pistes d'amélioration possibles. A signaler également la qualité de la « postface » d'Alain Damasio qui fait une synthèse remarquable des points essentiels de l'ouvrage.
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Un texte riche et très bien pensé.
J'ai parfois eu l'impression de lire un roman plus qu'un essai tant le sujet, les phrases et la narration étaient agréables.
Une pensé, que je partage de tout coeur, reviens en boucle : le vivre ensemble est la clé.
Tous ensemble !
Tous les êtres vivants sur cette douce Terre.
A lire et à réfléchir
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Une pensée claire et intelligente qui nous aide à repenser notre place dans la nature. Baptiste Morizot débusque les préjugés culturels qui nous ont amenés à considérer le monde qui nous entoure comme un réservoir de ressources à notre disposition. Cette position délétère nous mène à la catastrophe. B.Morizot nous propose de nous considérer comme des vivants parmi d'autres ; il change notre regard. Cela donne de l'espoir et surtout, permet de retrouver du sens à notre condition humaine. Gros coup de coeur.
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Pense avec les loups.
Depuis le col drômois de la Bataille, haut lieu des passages migratoires d'oiseaux et de chauves-souris, le philosophe Baptiste Morizot, féru de pistage [l'art de se rendre disponible « aux signes d'autres formes de vie »], s'interroge sur ce que la crise écologique comprend de nos relations tronquées avec le vivant. Si notre insensibilité à l'égard de la « nature » nous fait la rabaisser, elle occulte les liens de parenté et d'altérité avec les autres formes de vie et amoindrit notre présence au monde. Pour donner corps à ces réflexions, l'auteur va raconter, en première partie de l'ouvrage, intitulée « Une saison chez les vivants », en 11 épisodes, ses approches du loup dans le Vercors. Quand un hurlement le transperce d'une joie exaltante, Baptiste Morizot répond : « Je hurle comme j'ai appris à le faire, pour correspondre à l'attitude, à la trame, à l'enroulé particulier de leur langue… », « une phrase de salutation diplomatique ». A partir de ce contact vocal, l'auteur va décliner ses rencontres et ses réflexions jusqu'à l'apothéose du dernier épisode quand la meute de loups, après avoir répondu une première fois, diffère ensuite sa réponse en décidant de se rendre auprès de l'émetteur humain, un « barbare » qui devient pour le loup « l'objet de la quête d'un fauve ». le lecteur néophyte émerveillé découvrira au passage le « hurlement chorus », le « sur-visage » expressif, la grotte cultuelle de ritualisation animale, la sociabilité et la solitude « élective » des loups, des idées clairement présentées, riches de sens quant au tissage du vivant.
S'ensuivent deux courts textes : « Les promesses d'une éponge » et « Cohabiter avec ses fauves : l'éthique diplomatique de Spinoza » qui annoncent la seconde partie du livre : « Passer de l'autre côté de la nuit : vers une politique des interdépendances ».
Après avoir rappelé notre besoin en sel, héritage de notre passé aquatique ainsi que l'empilement ancestral qui s'ensuit (bactérie, éponge, etc.), Baptiste Morizot évoque le récent « concept de convergence » développé par la biologie de l'évolution qui fait prendre conscience de la multiplicité des formes intelligentes, développées et potentielles, dans la nature. En se penchant ensuite sur l'éthique de Spinoza, l'auteur s'intéresse aux animalités intérieures, à l'emprise de la raison sur les passions : « La diplomatie revient alors à connaître finement, par une éthologie de soi, le comportement délicat et ardent de sa vie affective, pour amadouer et influencer des désirs à la vitalité intacte. Et les faire converger dans une direction ascendante, c'est-à-dire généreuse. » En accordant ses fauves intérieurs, l'homme peut faire émerger une joie des profondeurs de son être.
Enfin, en s'appuyant sur sa participation au projet CanOvis qui étudie, depuis le plateau varois de Canjuers, les interactions entre les loups, les troupeaux et les chiens de protection, Baptiste Morizot donne du sens à la « diplomatie des interdépendances ». Il faudrait alternativement « penser loup, sentir berger, être brebis ou prairie ».
L'essai tente l'alliance du pisteur et du philosophe, de l'homme de terrain et de l'enseignant-chercheur. Il peut dérouter le naturaliste peu enclin au maniement des concepts philosophiques mais les deux parties du livre correspondent à deux facettes de l'auteur qui jongle en permanence entre la vie et l'étude, le réel et le concept, les deux s'épaulant, s'enrichissant, oeuvrant à un nouveau champ conceptuel salutaire, la diplomatie des interdépendances et les égards ajustés, proposé ainsi en partage : « Il faut remettre en jeu cet alliage incandescent de la puissance des sens la plus vibrante et de la pensée la plus aiguisée. Voilà la grande leçon du pistage ».
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La première moitié m'a plus enthousiasmé pour son récit de pisteur, les très beaux passages sur le chant du loup, son observation de la nature, ses descriptions poétiques et inspirées de la nature, de la neige et des éléments que pour son travail philosophique et ses réflexions sociétales. Ceci dit, j'ai suivi avec attention sa pensée, que j'ai trouvée limpide, intelligente et à laquelle j'ai été sensible. J'ai surtout apprécié le fait qu'il entame sa réflexion sur le terrain, à partir d'une expérience concrète et passionnante.

Les trois autres parties - la seconde moitié du livre - sont beaucoup plus théoriques, moins accessibles, et demandent de posséder certains outils dont je me suis parfois senti dépourvu. L'auteur adopte un ton plus érudit et, s'il ne m'a jamais vraiment égaré, il a alors en partie perdu mon attention.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur…
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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Baptiste Morizot poursuit, et approfondit la trace suivie dans Sur la piste animale, que j'avais dévoré récemment.
Ici, le pistage et l'observation des loups constituent la matière de ses réflexions philosophiques, qui l'emmènent un pas plus loin, sur l'actuelle nécessité pour l'homme de retisser du lier avec les autres composantes du vivant, d'établir une diplomatie interespèces des interdépendances.
La première partie du livre est le récit habité de moments de pistages... et contrepistages, d'échanges hurlés avec des loups et d'observations effectuées au camp de Canjuers dans le cadre d'une recherche-action sur l'adaptation du pastoralisme à la présence du loup.
Ensuite, le propos devient plus intellectuel, mais jamais désincarné, car la réflexion de Baptiste Morizot est toujours sensible. Elle n'assène jamais, ouverte aux contradictions qu'elle accueille pour tenter de les dépasser en avançant, s'appuyant sur Spinoza ou sur Nietzche...
Enfin, Baptiste Morizot nous propose de s'engager sur une voie dont l'homme occidental s'est détourné, celle des égards ajustés, c'est-à-dire de "retrouver et d'inventer les égards ajustés envers les autres formes de vie qui font le monde". Chacun-e de nous peut tenter de devenir, comme le propose Baptiste Morizot, "enfin cosmopoli".
Bref, un livre inspiré...et inspirant!
Retrouver Alain Damasio pour une postface à l'écriture jubilatoire ajoute encore à la "joie intense" procurée par ce livre...
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C'est très certainement un excellent livre sur le fond mais qui n'est pas accessible à tout un chacun. En effet, n'étant pas un féru de philosophie, j'ai été hermétique à certains passages, sans trop comprendre ce que je lisais !
J'ai par contre adoré toute la partie concrète, sur les loups et leur environnement.
Encore un livre qu'il faudrait relire pour mieux l'appréhender.

Dans la post-face Alain Damasio nous dit : D'être un peu plus grand en quittant ces pages, tout simplement. Que demander d'autres ?

L'objectif est donc atteint !
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