Ils ont fait l'Histoire, tome 4 : Jaurès

Sang froid nécessaire
Le plus grand danger à l'heure actuelle n'est pas, si je puis dire, dans les événements eux - mêmes. Il n'est même pas dans les dispositions réelles des chancelleries, si coupables qu'elles puissent être; il n'est pas dans la volonté réelle des peuples: il est dans l'énervement qui gagne, dans l'inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l'incertitude aiguë, de l'anxiété prolongée.
Jean Jaurès, L'humanité, 31 juillet 1914

Ils n'ont pas compris que mon but n'est pas de gagner une guerre, mais bien de l'éviter.
Bref, ils sont déjà prêts à me coller au mur en même temps que les affiches de mobilisation.

Mais pourquoi tant redouter la guerre, puisqu’elle est la mère de la révolution ?!

Ce n'est pas que nous fassions fi des concours que la France, par l'habileté et la sagesse de sa diplomatie, pourrait s'acquérir dans le monde, mais nous pensons qu'un peuple, quand il calcule les chances de l'avenir et l'effort nécessaire d'indépendance et de salut, ne doit compter que sur sa force.

Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience.

Ce qui importe avant tout, c'est la continuité de l'action, c'est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde. Là réside la garantie pour l'avenir.

Dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.
(extrait d’un discours de Jaurès p.24)

- Nous pensons qu'un peuple, quand il calcule les chances de l'avenir et l'effort nécessaire d'indépendance et de salut, ne doit compter que sur sa force.

Quand vingt siècles de christianisme ont passé sur les peuples, quand depuis cent ans ont triomphé les principes des droits de l'homme....
Est il possible que des millions d'hommes puissent, sans savoir pourquoi, sans que les dirigeants le sachent, s'entretuer sans se haïr ?

Il n'y a d'inépuisable que l'eau qui vient des sources profondes et il n'y a que la démocratie, il n'y a que la nation, que le peuple tout entier, qui soit la source des forces où la France devra puisée pour son salut.