Voici un roman tout doux, d'une sensibilité à fleur de plume.
Un roman calme, feutré, presque soyeux.
Ariane, après le départ de Mamame, sa grand-mère, en maison de retraite, prend soin de la maison familiale. Il apparaît vite évident que Mamame ne sera plus capable de rentrer chez elle et continuer à y vivre seule, même avec de l'aide. Se pose alors la question: que va-t-on faire de la maison?
Après mûre réflexion, Ariane et son compagnon vont prendre possession des lieux.
Nous découvrons dans les premières pages le contexte de cette passation, ainsi que de la naissance de la maison. Construite en 1954 par le grand-père d'Ariane. C'est marrant, si cette date n'avait pas été précisée, je m'en faisait une image nettement plus ancienne. La façon dont on en parle me donne le sentiment d'un lieu abandonné depuis beaucoup plus longtemps.
J'ai eu cette sensation d'abandon, de vide, de poussière figée dans le temps, avant qu'Ariane ne prenne les choses en main et entreprenne de lui redonner vie. C'est un endroit très encombré, crasseux, plein d'une quantité d'objets amassés au fil du temps par les premiers propriétaires, dont la jeune génération vide cet endroit sans regrets. Ce sont des pans d'histoire familiale qui disparaissent, mais il faut bien qu'Ariane y trouve sa place et puisse y construire sa vie. le principal est qu'elle en garde l'essence.
C'est un récit à double voix. D'une part la maison, personnifiée, qui livre son ressenti sur ses heures de gloire, sa déchéance et son avenir, mais aussi sur ses occupants.
Anne-France Mossoux donne une âme à cette maison, une conscience aigüe de ce qu'elle est, de ce qu'elle représente, des aspirations de ses habitants.
Et de l'autre, Ariane, qui, à travers cette maison, renoue avec son passé familial.
Je dois avouer que ce récit m'a à plusieurs reprises rappelé à moi aussi mes maisons-racines, celles de mes grands-parents, paternels et maternels, et celle de mes arrières grands-parents. Des instants d'émotions sur des images de ces lieux qui m'ont vue grandir.
Merci beaucoup à L'Harmattan de m'avoir offert ces moments de nostalgie.
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