AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782343218069
146 pages
Editions L'Harmattan (25/01/2021)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Les deux narratrices, la maison des grands-parents et l’unique petite-fille, dernière descendante de cette branche paternelle, ont des racines en commun. Les circonstances de la vie vont les rapprocher. Elles vont se rencontrer, s’apprivoiser, se lancer ensemble dans une aventure, devenir intimes et puis se transformer.
Ce récit à deux voix met aussi en scène une galerie d’humains et quelques chats et s’approche, par instants, de la frontière entre le monde d... >Voir plus
Que lire après La maison-racinesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« La Maison-racines », c'est un récit de vie à deux voix : celle d'Ariane et celle de la maison de sa grand-mère paternelle. Car, si les vieilles pierres pouvaient parler, elles auraient certainement de nombreuses choses à raconter. La « maison Hubin », construite par le grand-père d'Ariane, vit, pense et prend la parole. Et elle a beaucoup de secrets et de souvenirs à partager et à faire découvrir à Ariane. En décidant d'emménager dans la maison familiale, la jeune femme renoue avec son passé et avec l'histoire paternelle dont elle est la dernière mémoire vivante.

Puisqu'il s'agit d'un récit de vie autobiographique (même si les noms ont été modifiés), le roman laisse bien évidemment une grande place à l'introspection et à l'expression des sentiments. On est au plus proche de l'intimité d'Ariane, de son vécu, de son ressenti. Et de celui de la maison, à travers laquelle d'autres sentiments peuvent s'exprimer. L'auteure écrit avec tellement de fluidité et de simplicité empreinte de poésie que je me suis réellement sentie plongée au coeur du récit. Joie et tristesse se mêlent dans le récit et j'ai été réellement émue par l'histoire d'Ariane et de la maison Hubin.

« La maison-racines » est une petite pépite que je suis contente d'avoir découverte. Et Anne-France Mossoux ne s'est pas trompée quand, en me dédicaçant son livre, elle m'avait souhaité « Bienvenue dans ma maison-racines, où vous retournerez peut-être vers les vôtres ! ». J'ai pris le temps de la visiter, de m'en imprégner et, plus d'une fois, je me suis surprise à stopper ma lecture, le temps d'un bref ou d'un long moment d'introspection parce qu'une situation ou une phrase avait fait remonter en moi un souvenir d'enfance lié à mes grands-parents, à leurs maisons et à celle de mes parents. Cette petite bulle de nostalgie m'a fait un bien fou.

(Centre Culturel de Huy, Les Matins du livre, Décembre 2021)
Commenter  J’apprécie          50
Voici un roman tout doux, d'une sensibilité à fleur de plume.

Un roman calme, feutré, presque soyeux.


Ariane, après le départ de Mamame, sa grand-mère, en maison de retraite, prend soin de la maison familiale. Il apparaît vite évident que Mamame ne sera plus capable de rentrer chez elle et continuer à y vivre seule, même avec de l'aide. Se pose alors la question: que va-t-on faire de la maison?

Après mûre réflexion, Ariane et son compagnon vont prendre possession des lieux.

Nous découvrons dans les premières pages le contexte de cette passation, ainsi que de la naissance de la maison. Construite en 1954 par le grand-père d'Ariane. C'est marrant, si cette date n'avait pas été précisée, je m'en faisait une image nettement plus ancienne. La façon dont on en parle me donne le sentiment d'un lieu abandonné depuis beaucoup plus longtemps.

J'ai eu cette sensation d'abandon, de vide, de poussière figée dans le temps, avant qu'Ariane ne prenne les choses en main et entreprenne de lui redonner vie. C'est un endroit très encombré, crasseux, plein d'une quantité d'objets amassés au fil du temps par les premiers propriétaires, dont la jeune génération vide cet endroit sans regrets. Ce sont des pans d'histoire familiale qui disparaissent, mais il faut bien qu'Ariane y trouve sa place et puisse y construire sa vie. le principal est qu'elle en garde l'essence.

C'est un récit à double voix. D'une part la maison, personnifiée, qui livre son ressenti sur ses heures de gloire, sa déchéance et son avenir, mais aussi sur ses occupants. Anne-France Mossoux donne une âme à cette maison, une conscience aigüe de ce qu'elle est, de ce qu'elle représente, des aspirations de ses habitants.

Et de l'autre, Ariane, qui, à travers cette maison, renoue avec son passé familial.

Je dois avouer que ce récit m'a à plusieurs reprises rappelé à moi aussi mes maisons-racines, celles de mes grands-parents, paternels et maternels, et celle de mes arrières grands-parents. Des instants d'émotions sur des images de ces lieux qui m'ont vue grandir.

Merci beaucoup à L'Harmattan de m'avoir offert ces moments de nostalgie.
Lien : https://lyseelivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          00
Quelle jolie découverte que La maison-racines, c'est à la fois mignon et réconfortant, c'est un petit livre doudou à lire quand ça ne va pas. Ce qui m'a attiré dans ce livre c'est que la maison est personnifiée et qu'elle nous donne son point de vue sur son évolution, mais aussi sur l'évolution des personnages, j'ai vraiment un faible pour les récits ou les objets inanimés ont une voix. Je pense que ça fait appel à mon âme d'enfant quand je suis hors du livre et que je me demande si ma maison a aussi une conscience.
Lien : https://mellecupofteabouquin..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Remettre le foyer en route, ce n’était pas anodin, symboliquement. Je me souviens de leurs yeux pétillants, quand le feu a pris. Et de leur plaisir renouvelé à chaque fois qu’ils touchaient la fonte et sentaient la chaleur se dégager peu à peu.

J’ai ri intérieurement quand j’ai constaté le premier repas qu’Ariane préparer sur l’Aga : des crêpes avec des raisins secs. Des « bouquettes » comme disait la grand-mère, pour qui c’était un must. Elles se dégustaient avec de la cassonade, qu’on appelait ici « le sucre du petit garçon » en référence à la tête de l’enfant figurant sur le paquet. (…)

L’Aga, c’est comme mon nombril, le lieu par lequel je respire, j’insuffle de l’énergie positive et je capte les émotions qui sont les plus utiles à mes habitants. (p.41)
Commenter  J’apprécie          30
Pendant l’agonie de ma grand-mère, lorsque j’étais à ses côtés, j’étais centrée sur ce qu’elle vivait. (…)

Une fois qu’elle fut enterrée, par contre, je suis confrontée à un grand blanc. (…) J’avais le sentiment que mon arbre généalogique était ébranlé. Je me sentais comme après un élagage sauvage, avec des branches lourdes de tristesse et d’à quoi bon. Du côté paternel, plus de aïeux : je serai la première et la dernière pour le reste de mon existence. Je trouvais que j’étais beaucoup trop jeune pour me faire ce constat : je n’avais que 35 ans. Ma solitude me donnait le vertige et la nausée.

Un ami m’a suggéré que je pouvais être une branche à moi toute seule. Cette métaphore m’a plu et je l’ai adoptée. Parfois, l’idée de « branche » était plus forte ; d’autres fois, le refrain « toute seule » raisonnait davantage. Enfant unique, j’avais appris à vivre avec un vaste monde intime, des émotions et des vécus que je ne partageais avec personne. Pourtant, ce statut m’avait longtemps laissé en bouche un arrière-goût de regret. (…)

Désormais, ma vie allait se conjuguer selon un nouveau temps : le temps qu’il me reste, avec le sentiment d’urgence qu’il accompagne. (pp.83-84)
Commenter  J’apprécie          00
J’appréhende ma vie comme une succession de vagues qui s’avancent et déferlent sur la grève du temps, démarrent depuis l’enfance et toujours y retournent, pour y retrouver des ressources, y ajouter d’autres expériences, remodeler les souvenirs pour me renouveler. (p.133)
Commenter  J’apprécie          20
Voilà comment, mine de rien, la vie assemble nos puzzles et nous tricote des plans sournois, alors que nous pensons être libres, tramons des projets et nous nous croyons maître de notre destinée. (p.25)
Commenter  J’apprécie          20
J’étais la maison de la famille, des boites de conserve et des ribambelles. Je suis devenue la maison des chats, des livres et de l’intime.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : récits de vieVoir plus

Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}