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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une lecture bouleversante… Voilà le premier mot qui me vient ! Il va être délicat pour moi d'en poser d'autres dessus.

Je fais partie de ces personnes qui croient fermement qu'il faut lire des récits sur les horreurs du passé, qu'il ne faut jamais oublier jusqu'où peut aller l'être humain pour ne pas faire les mêmes erreurs. Les camps de concentration sont des réalités effrayantes qu'on ne peut qu'imaginer, même en se plongeant dans de tels récits. le texte de Véronique Mougin m'a replongée dans les souvenirs d'une lecture du lycée L'Ecriture ou la vie de Jorge Semprun. Comme là, on lit le récit de la vie en camp mais aussi l'après et je me souviens qu'à l'époque, cette seconde partie du récit m'avait moins touchée, m'avait, il faut le dire, ennuyée. C'était il y a 17 ans… Péché de jeunesse, donc !

Aujourd'hui, peut-être parce qu'avec le temps, on vit tous des drames, bien moins organisés, bien moins diaboliques, des drames personnels, des drames de la vie, avec lesquels il faut composer, il faut vivre. On sait alors que les méthodes divergent : certains veulent oublier, certains passent leur temps à se dire que c'était mieux avant, tous essaient de s'en sortir.

Tomi a vécu des choses que l'on peut à peine imaginer. de sa vie au camp, ce qui m'a le plus bouleversée, c'est cet instinct de survie qui a poussé les déportés à laisser de côté leurs sentiments, cette envie de vivre qui va au-delà de l'amour que l'on porte aux autres, aux siens même. Les SS parviennent à faire de leurs prisonniers les bêtes qu'ils voyaient en eux et le plus atroce dans tout ça, c'est que les prisonniers eux-mêmes en ont conscience. Comment en vouloir à ce père qui abandonne le chantier au profit de l'atelier de couture quitte à passer la journée sans pouvoir protéger son enfant ? Comment en vouloir à ce fils qui laisse son père se faire tabasser ? Et pourtant c'est révoltant. On voudrait que ce ne soit pas acceptable, mais on ne peut que le comprendre. Comme on comprend leur culpabilité et leur aveuglement.

L'instinct de survie, le culot, la chance réussissent à Tomi mais à quel prix ? Comment peut-on vivre en étant persuadé, comme tout un chacun, qu'on le mérite, tout simplement, quand on a vu tous ces hommes, qui le méritaient eux aussi, mourir dans des conditions atroces ?

Tomi donne le change, ment, se ment mais se fracture aussi au fur et à mesure du temps. Bien sûr, il y a la réussite après, la haute couture, l'amour, la famille mais la faille est profonde et on ne peut la colmater. On le sent…tout le temps. Les camps ont rendu ces hommes, même les survivants, fébriles, sur la corde raide. C'est ce qui rend le héros si attachant, il se noie dans les images des filles qu'il habille de peur de les voir disparaître, comme sa propre mère s'est, dans ses souvenirs, volatilisée. La hargne de Tomi, sa colère, la révolte qui le caractérise dès le début du roman, prennent une toute autre teinte après Dora.

Est-il vraiment passionné par la couture ou lui permet-elle simplement de focaliser son cerveau sur d'autres images que celles de sa mère et de son frère, sur d'autres tissus que le rayé crasseux des uniformes du camp, sur le bruit (combien de fois salvateur dans toute cette aventure) de la machine à coudre qui atténue le brouhaha alentour ? Bien sûr, Tomi a du talent, mais un talent né, encore une fois, de son instinct de survie. Il l'admet d'ailleurs à la fin. Il ne s'agit pas de dire que des choses positives aussi se construisent dans les camps, ce serait obscène. Mais le destin de Tomi est une leçon : même s'il vit toute la suite de son existence dans la peur (plus que dans la colère finalement), il prend sa revanche (au sens propre du terme) dans chacun de ses actes, sans être jamais pleinement satisfait, complètement rassuré. Les camps ont anéanti sa foi, pas sa foi juive qui ne l'a jamais trop préoccupé, mais sa foi en la vie.

La force de Véronique Mougin est d'avoir réussi à ne pas faire d'Où passe l'aiguille un roman triste. La gouaille de ce narrateur-gamin (même adulte), les personnages hauts en couleurs que sont Marcel ou M. Antoine, que le narrateur admire mais juge en même temps (parce qu'Antoine n'a fait que changer de voie quand d'autres ont dû changer de vie) font que l'on sourit très souvent, mais comme Tomi, avec dans le coeur un goût amer, un goût acide même, qui ternit quelque peu tous ces sourires. J'en suis ressortie complètement retournée, admirative : plus qu'un coup de coeur, ce roman a été un coup au coeur.
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Où passe l'aiguille m'a été offert par l'équipe de la librairie où j'ai fait mon stage de fin d'études. Inspiré du parcours de son cousin, Véronique Mougin raconte simplement, sans donner de leçons, l'holocauste et la reconstruction.
Le récit est porté par Tomas, dit Tomi, un jeune garçon d'une dizaine d'années que l'on va voir grandir au fil des pages, le plus souvent malgré lui à cause des événements. Car s'il mène une vie plutôt tranquille avec ses parents et son jeune frère Gaby, son enfance est troublée par la présence des Allemands. Lentement mais inexorablement, le monde se disloque et le cauchemar s'insinue sournoisement dans la vie de cette famille juive respectable.
« Il n'y a plus que nous, ceux qui ont le sang-froid et plus une larme à verser. » (p.231) Dans un premier temps, Où passe l'aiguille raconte l'holocauste depuis le point de vue de Tomas. Des privations progressives aux camps en passant par les ghettos, tous les aspects de cette sombre époque sont abordés. de plus, entre chaque chapitre, un autre témoin prend la parole comme en un flash et nous livre son point de vue déchirant sur la Shoah. Mais surtout, le roman donne à voir la déshumanisation à l'oeuvre. Bien sûr, les traitements subis par les détenus sont inhumains. Mais le témoignage de Tomas permet aussi de lever le voile (et d'expier ?) ce que ces derniers ont dû faire pour pouvoir survivre.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2018/09/24/ou-passe-laiguille-veronique-mougin/
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J'ai été tellement touchée par Tomi, jeune juif hongrois, qui raconte son histoire et celle de siens depuis les prémices de la guerre jusqu'aux camps de concentration. C'est un battant, il s'adapte, se débrouille pour survivre. Lui qui ne voulait pas être tailleur comme son père, se met à la couture pour survivre au sein du camp. Il finira second d'une grande maison de couture, ce que l'on découvre dans la 2e partie du roman.

J'ai adoré l'histoire qui est une vraie leçon de vie, et surtout, une histoire d'amour filial, même si Tomi est constamment en rébellion contre son père. Il y a des passages très durs qui te tirent les larmes. Que d'émotions ressenties au cours de cette lecture !

Mais j'ai surtout aimé le style du livre : la première partie est racontée par Tomi lui-même (il y a même des passages où l'on rit !), alternant avec des pensées ou des lettres des personnes qui traversent sa vie. Cela rend le récit plus personnel, plus émouvant.

Véronique Mougin serait la petite cousine de Tomi. L'échange entre l'auteur et le vieil homme qu'il est devenu, fait l'objet de la dernière partie du livre. Elle a écrit ce roman avec son coeur, cela se sent !
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J'ai beaucoup aimé ce livre, l'histoire incroyable (mais vraie!) qu'il raconte, la manière dont il est construit (Tomi raconte son histoire, entrecoupée de passages où ceux qu'ils croisent interviennent) et dont il se ré-inscrit dans le présent avec le dernier chapitre.
J'ai lu de nombreux livres sur la période ou les rescapés des camps, et il est l'un des rares où je n'ai pas pleuré. Non pas qu'il ne soit pas émouvant, au contraire, mais il n'y a de pathos... et je pense que cela ait surtout dû à la force mentale de Tomi.
Quel parcours admirable...qui ne saurait faire oublier les siens, et la peur...
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Où passe l'aiguille de Véronique Mougin est un coup de coeur terrible. J'ai été bouleversée par le destin à la fois tragique et plein d'espoir de Tomas Kiss.

En s'inspirant des souvenirs de son cousin, Véronique Mougin nous raconte entre réel et fiction -en conservant les faits marquants comme leur contexte et en y incluant des scènes imaginées (de dialogues entre autres)-, l'histoire d'un jeune homme appelé Tomi, né en Hongrie à Beregszász, en révolte contre sa famille qui lui cachait un lourd secret, et particulièrement contre son père qui désespère de le voir choisir la plomberie plutôt que l'artisanat familial qu'est la couture : Kiss, tailleurs de père en fils. Nous sommes en 1944, le nazisme ronge la ville de Tomi. Brutalement, toutes les familles juives vont être déportées vers les camps et la famille de Tomi en fait partie. D'abord séparé de sa mère et de son petit frère sur les quais d'Auschwitz, il rejoindra le camp de Dora-Mittelbau avec son père Hermann, son meilleur ami Hugo et le père de celui-ci. C'est une véritable plongée en enfer qu'ils vont vivre jour après jour. Quand le nazisme leur a tout enlevé, Tomi ne compte plus que sur son esprit de révolte et sa débrouillardise pour s'en sortir quitte à prendre tous les risques en prétendant savoir coudre alors qu'il sait à peine enfiler un fil dans le chas d'une aiguille.

Ce roman est une énorme leçon de vie et de courage. Tomi vit l'horreur des camps de concentration, l'humiliation, la violence, la déshumanisation mais il parvient à survivre à tout ça avec une force de résilience incroyable. Il crée sa chance en levant le doigt quand un jour un SS demande des tailleurs. Alors qu'il ne sait pas coudre, son esprit vif et débrouillard imagine qu'il saura apprendre sur le tas, qu'il n'aura de toute façon pas le choix. Tomi est prêt à courir le risque quitte à améliorer d'un brin son quotidien. Car être tailleur, c'est se retrouver à l'abri et dans la chaleur de l'atelier quand les autres s'épuisent et se tuent à la tâche dans des travaux extrêmement physiques. Tomi veut tenir la distance le plus longtemps possible car il en est sûr, tout ça ne durera pas, un jour on viendra les sauver c'est obligé. En attendant Tomi trouve refuge dans les étoffes. Les nazis souhaitent anéantir le peuple juif en leur prenant tout, en les dévêtant, en leur ôtant jusqu'au moindre bout de tissu qui faisait encore d'eux des hommes. Tomi refuse de se résigner et rêve de cotons, de soieries, il s'y raccroche comme à un espoir, une lueur d'humanité. le tissu finit par incarner pour lui bien plus qu'un simple vêtement, le tissu renferme la dignité qu'on veut lui arracher. Cela va le déterminer de façon profonde, le tissu va faire partie de lui et tout le reste de sa vie, il le consacrera à la couture, à ce tissu qui l'aura sauvé de bien des manières.
Véronique Mougin nous emporte dans cette histoire poignante de façon magistrale. Je suis conquise par le style de cette auteure que je ne connaissais pas. Les mots sont filés, brodés, elle use à merveille du champ lexical de la couture pour bâtir son récit. Elle parvient à rendre compte des pires atrocités avec pudeur et sans sensationnel et à faire ressentir au lecteur l'orgueil du héros, sa morgue, car Tomi ne se soumettra jamais et fera en sorte de s'en sortir coûte que coûte. le ton n'est pas larmoyant, au contraire, il est plein d'espoir même s'il est vrai qu'on ne peut retenir ses larmes en lisant certains passages. J'ai beaucoup aimé la façon dont le récit est construit. Entre les chapitres menés par la narration de Tomi s'intercalent des voix, diverses voix. Souvent la voix qui s'exprime dans ces passages en italique appartient à un personnage présent dans le chapitre précédent. Par ce procédé, l'auteure projette une lumière différente sur Tomi, sur ce qu'il raconte et permet d'avoir le ressenti des autres personnages qui constituent le récit. J'ai été complètement chavirée par le personnage de Tomi qui est le personnage principal de l'histoire mais j'ai également été très touchée par le personnage de Marcel qui accueille Tomi comme mécanicien dans son atelier de couture parisien. Il croit en Tomi et il voit grand pour lui, il le rêve en haute couture, et cette bienveillance est extrêmement émouvante à lire.

Où passe l'aiguille est un grand roman, un roman coup de coeur qui nous transperce. C'est un incroyable message d'espoir et de courage que nous livre Véronique Mougin à travers son héros Tomi. Celui-ci est parvenu à faire de la haute couture à partir des haillons de l'inhumanité. Il a surmonté de terribles épreuves, l'horreur des camps de concentration, en se réfugiant dans l'univers de la couture. le souvenir des beaux habits, des tissus et de leur douceur lui a permis de survivre face aux atrocités, de ne jamais se résigner et devenir un couturier d'exception dans la haute couture constitue la plus belle des revanches contre le monde rêche des pyjamas rayés.
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Tomas est un adolescent hongrois au caractère bien trempé. Espiègle, n'en faisant qu'à sa tête, le jeune garçon se rebelle contre sa famille. Il s'obstine à ne pas suivre la voie de son père qui est tailleur et il a d'autres rêves plein la tête.

Mais, l'arrivée des nazis et de la guerre va briser son quotidien paisible et ses idéaux. Car Tomas est juif.

De la ségrégation au train qui l'emmène vers les camps de la mort, on suit le périple de Tomas et de sa famille dans une des périodes les plus sombres de l'Histoire durant laquelle il a vécu l'indicible et été témoin de la barbarie des hommes. La couture deviendra finalement sa seule arme pour survivre dans cet enfer.

Puis, survient la libération des camps. Des mois d'horreur qui laissent à Tomas des cicatrices indélébiles. Sa fuite vers Paris et son entrée dans le monde effervescent de la haute-couture l'aideront peu à peu à cohabiter avec ses démons.

Véronique Mougin s'inspire d'une histoire vraie pour édifier ce récit de vie poignant sur une famille que l'Histoire n'a pas épargné. On assiste à leur déportation, à leur quotidien dans les camps. Mais, ces événements difficiles nous sont relatés avec le point de vue de Tomas qui, malgré l'horreur, n'a pas perdu son sens de l'humour, ce qui empêche le récit de sombrer dans le pathos.

Si la première partie est centrée sur les camps, la seconde est plus légère et nous entraîne à Paris où l'univers de la haute-couture sauvera Tomas et lui permettra de se reconstruire. L'écriture est fluide, les mots nous touchent au coeur et l'auteure dépeint le tout avec beaucoup de réalisme.

J'ai également apprécié les chapitres en italique qui entrecoupent le récit de l'adolescent et permettent aux proches de Tomas de s'exprimer pour nous donner une autre vision du personnage.

Ce magnifique roman nous livre un destin de vie hors du commun. Après avoir affronté l'horreur des camps, Tomas parviendra à rassembler les morceaux de sa vie en lambeaux grâce à du fil et une aiguille. Un récit fort et bouleversant.


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'ai un peu abandonné mon blog depuis quelques mois mais je n'ai pas oublié la lecture. Bien au contraire ! C'est d'ailleurs grâce à mon blog (et à Babelio) que je découvre de nouvelles lectures et c'est avec une immense joie que j'ai reçu en avant première le roman de Véronique Mougin Où passe l'aiguille.  J'avais découvert cette auteur à travers son premier roman Pour vous servir et cette fois je la découvre à nouveau avec l'histoire de son cousin. 

Où passe l'aiguille est l'histoire d'une vie, celle de Tomi mais cette vie qui semblait s'annoncer comme banale va se révéler, au fil des pages et des aventures, extraordinaire. Son histoire débute en Hongrie, à l'aube d'une période sombre de l'Histoire. Tomi, jeune garçon rebelle et insouciant, va être confronté à la violence de la grande Histoire. Mais parfois dans la violence, la douleur et la souffrance naît un destin remarquable. 

J'ai plongé dans l'histoire de Tomi suivant le fil que me tendait Véronique Mougin. Je l'ai suivi dans ses souffrances, dans sa solitude, sa peur mais aussi dans sa persévérance, son courage. J'ai vu L Histoire faire naître l'histoire inattendue de Tomi en pensant que derrière la fiction de l'auteure se cachait dans les plis romanesques une histoire vraie et j'ai été admirative face à cette capacité à relever la tête, encore et encore. Ce roman est non seulement un bel hommage à celui qui a inspiré "Tomi" mais aussi aux métiers de la couture, à ces mains qui créent et qui ne sont pas sans rappeler celles qui écrivent. 

Je recommande donc cette lecture qui sera bientôt possible pour tous puisque Où passe l'aiguille parait le 31 janvier aux éditions Flammarion
Lien : https://wordpress.com/post/g..
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Wow. J'ai terminé le dernier chapitre de ce roman en disant « wow ». Véridique. Quelle histoire mes amis. Quelle histoire !

Où passe l'aiguille, le second roman de Véronique Mougin paru chez Flammarion (après « Pour vous servir ») est tout simplement magnifique. Peut-être parce que justement, l'histoire est vraie ! Ceci n'est pas une autobiographie et il est certain que l'auteur a rédigé ce récit avec ses propres mots, ses propres phrases et émotions. Cependant, l'histoire de Tomi n'est pas une invention. Il s'agit de la véritable histoire d'un membre de sa famille (son cousin, précisément) qui faisait partie des déportés du camp de Dora en 1944. Un demi-siècle d'histoire, son histoire, est retranscrite dans ces pages. Des pages remplies d'émotions, de souvenirs, de tristesse et d'espoir. L'espoir qui nous permet de croire en un avenir meilleur. Car le point principal de ce récit est bien celui-ci :

« (…) du même point peuvent naitre le meilleur et le pire, que la vie est retorse, tortueuse, inextricable, qu'elle te rend fou de chagrin, qu'elle te remplit de joie, en vérité c'est du fil la vie, tu comprends? »

Une histoire dont le fil débute en Hongrie, où une famille de juifs vit simplement, d'amour et de joie, du travail de leur père, tailleur et de moments partagés ensemble. En 1944 cependant, la vie de Tomi cesse d'être celle qu'il a toujours connu. Sa mère, son père, son frère, son meilleur ami… un à un, Tomi va les perdre de vue. Parfois pour les retrouver plus tard, parfois pas… Sa vie sera loin d'être douce pendant ces années 44-45 où il vivra à côté des chambres à gaz, dans le froid et la misère, au camp où les juifs sont entassés, forcés de travailler pour rien et dans des conditions désastreuses.

Son père, Monsieur Kiss, tailleur, a bien essayé de lui enseigner les ficelles (c'est le cas de le dire) du métier quand il était plus jeune mais cela n'a jamais intéressé Tomi. Seulement, une opportunité de ne plus travailler dans le froid va poindre le bout de son nez au camp et Tomi va sauter sur l'occasion. Il fera ce qui est nécessaire pour faire partie de l'équipe en charge des vêtements et tenues des travailleurs et officiers. Même s'il ne sait pas coudre, il apprendra. Il trichera. Il y arrivera. Hongre, Allemagne, Auschwitz… et puis Paris…, la vie de Tomi continue à suivre son fil. Une vie que l'on n'aurait jamais imaginé pour ce jeune juif déporté. Une vie qui l'amènera à travailler dans la sphère de la Haute Couture…

Un roman historique bouleversant qui passe d'une atmosphère à une autre en toute simplicité. Un récit complet mêlant à la fois horreur et art, beauté et mort. Une retranscription authentique de la vie du déporté #55789 qui mérite d'être connue. Non pas pour lui uniquement, mais pour que l'histoire ne se répète pas. Pour que ses ancêtres et amis ne tombent pas dans l'oubli. Merci Véronique Mougin pour ce récit haut en émotions. le dernier chapitre a fait toute la différence. A lire dès le 31 janvier.
Lien : https://atouchofbluemarine.w..
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Coup de coeur pour ce roman à l'écriture fluide qui est écrit à hauteur d'enfant avec un langage et des préoccupations qui correspondent aux personnages. La partie sur les camps bien qu'insoutenable par ce qu'elle évoque montre aussi la force de caractère des survivants et leur débrouillardise pour survivre. La partie parisienne est plus subtile car elle dépeint en filigrane les failles béantes avec lesquelles sont rentrés les déportés qui en apparence menaient une vie équilibrée voire pleine de réussite. Les personnages même secondaires sont très attachants et l'on ressent bien les déchirures engendrées par leur disparition à chaque étape de la vie de Tomi. C'est un livre que je conseillerai de lire à partir de 14 ans car c'est l'âge qu'a le personnage principal.
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Je viens de tourner la dernière page de ce livre, et je n'ai pas envie de quitter Tomy. le Tomy enfant, impétueux et farceur grimpant en haut de son arbre. le Tomy dans la tumulte de la guerre, l'horreur des camps et toujours au plus près de son père. le Tomy à la sortie des camps, en quête de sa vie passée et en fuite perpétuelle de ses souvenirs. le Tomy qui renaît, avec une aiguille à la main et une femme à ses côtés...
J'ai souri, j'ai beaucoup pleuré et terriblement aimé ce livre.
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