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Vendetta

Avec L'AmericaMichel Moutot nous offre un magnifique roman. On y suit un jeune pêcheur sicilien contraint de fuir aux États-Unis après la découverte de sa relation avec la fille d'un chef mafieux.

Michel Moutot fait partie de ces rares auteurs qui réussissent à embarquer leur lecteur dès les premières lignes de leur roman. C'était le cas avec Ciel d'acier et Sequoias, c'est aujourd'hui le cas avec L'America. La seule constante demeurant ce regard tourné vers l'Amérique.
Tout commence pourtant en Sicile, avec un scénario à la Roméo et Juliette, qui fait se rencontrer un jeune pêcheur et la fille d'un riche propriétaire et négociant de l'île.
« Sur une majestueuse chaloupe blanche, la plus belle embarcation de l'île, Ana Fontarossa, longs cheveux châtains, sourire de madone, fixe Vittorio Bevilacqua. Elle a remarqué dès son arrivée ce beau jeune homme mince mais musclé, brun au regard clair, les cheveux coupés court, une petite tache de naissance au coin de l'oeil gauche, comme une larme. Elle ne l'a pas quitté des yeux…» Dès qu'il apprend cette relation Salvatore Fontarossa voit rouge. le chef mafieux ne saurait tolérer cette union. Il convoque ses trois fils Paolo, Aldo et Enzo et sa famille Ana. «Il tonne, de sa voix grave à l'accent rocailleux des montagnes.
– Puttana! Salope! Traînée! Ton cousin avait raison! Pas encore dix-neuf ans et déjà le vice au corps! Je sais ce que tu as fait hier soir, où tu étais. Tu devrais savoir que rien ne m'échappe à Trapani. Je suis sûr que c'était ce pêcheur de merde, ce pouilleux de Marettimo. Lui, il est mort. Tu m'entends? Mort! Tu as déshonoré ta famille. Ma seule fille! Tu m'as déshonoré.»
En fait, Vittorio a pu échapper aux tueurs, mais il est dès lors conscient du danger qui le menace. Il a juste le temps de prévenir sa famille avant de prendre la fuite: «Ce que j'ai fait va déclencher une vendetta qui peut durer des années. Ce Fontarossa va me chercher jusqu'au bout de la terre. Si je reste ici je vous mets en danger. Si je disparais, ils vous épargneront.» Grâce au soutien d'un riche négociant qui a déjà eu maille à partir avec la mafia et au bout de quelques péripéties, il parviendra à embarquer pour l'Amérique.
Il ne sait alors rien de ce qui se passe sur son île. La soif de vengeance de Fontarossa aura coûté la vie à plusieurs personnes. Ana, qui est enceinte, est recluse dans un couvent, avant que son père ne décide de la marier de force.
C'est à la Nouvelle-Orléans que commence la nouvelle vie de celui que les autorités américaines ont rebaptisé Victor Water. S'il ne tarde pas à prendre ses marques au milieu des différentes communautés qui tentent de contrôler le trafic de marchandises, il va aussi se rendre compte qu'on ne lui fera aucun cadeau et que, comme en Sicile, une police parallèle gangrène la ville et avec laquelle il finira aussi par avoir maille à partir. Il lui faut à nouveau fuir, partir pour la Californie car à New York la mafia a déjà étendu son réseau et n'aurait guère de peine à la localiser. du côté de Pittsburgh, il va retrouver son ancien métier de pêcheur.
Ana, quant à elle, ne l'a pas oublié. Elle a compris qu'il a pu fuir et entend le retrouver par tous les moyens, même si l'entreprise est des plus périlleuses.
Ces retrouvailles improbables auront-elles lieu? C'est tout l'enjeu de la dernière partie de ce magnifique roman qui, entre Jack London et Mario Puzo, nous tient en haleine du premier au dernier chapitre.
Avec Michel Moutot, qui s'appuie sur une solide documentation, on retrouve en effet la veine des grands romans d'aventure, capable de nous décrire les bayous de Louisiane aussi bien que les saisons de pêche en Alaska, sans oublier pour autant d'explorer les tréfonds de l'âme humaine, ce besoin de vengeance aveugle pour un «code d'honneur» auquel on ne saurait déroger aussi bien que la passion brûlante de deux amoureux pour lesquels le désir s'affranchit de toutes les règles. C'est magnifique, brillant, addictif.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Voilà un roman bouleversant que je conseille sans modération à tous les amoureux de la littérature d'aventures et de sagas.
1902.
Italie.
La Sicile, ses îles ensoleillées, ses eaux turquoise, ses citronniers, ses pêcheurs de thon, ses jolies filles et...ses mafieux.
Le beau Vittorio Bevilacqua, pêcheur de thon, tombe sous le charme de la ravissante Ana... Mauvaise pioche.
La jeune femme n'est autre que la fille du chef de clan mafieux Salvatore Fontarossa.
Don Salva, qui règne par la violence sur son territoire, demande à son fils aîné de régler définitivement le problème.
Tout ne se passe pas comme prévu.
Et nous voici embarqué dans un roman noir que le talent de l'auteur sublime.
Alors ici, pas de chevauchée dans les grands espaces, pas de territoires arides, non, ce roman, c'est l'eau et les bateaux.
L'eau qui arrose les citronniers de Sicile que gère Don Salva, l'eau des rivières et des mers poissonneuses, l'eau des Océans que traversent les migrants vers la terre promise, l'eau c'est aussi les larmes versées... et les bateaux dans lesquels l'auteur nous fait vivre tout ça.
Je n'avais jamais encore pêché le thon.
Sous la plume de Michel Moutot c'est être au plus près,  dans l'embarcation. On est trempé. L'adrénaline , les muscles des pêcheurs, le sang,  le poisson qui dans un dernier effort tente de sauver sa vie, tout y est.
Plus tard, j'ai pêché le saumon et la sardine, et là encore vous avez de belles pages de lectures, je vous l'assure.
S'il y a du Cid ou du Roméo et Juliette (pour le côté classique de l'histoire) dans la romance et le drame qui se joue autour, ce qui fait l'intérêt de ce livre c'est cette incursion au plus près de la vie de chacun des personnages.
Un roman écrit à la manière d'un célèbre journaliste et écrivain que les principaux protagonistes de L'America vont d'ailleurs croiser au cours de leur périple.
Ces deux amants que la vie va séparer, Michel Moutot va vous faire vivre leur quête de liberté.  Entre la Sicile et l'Amérique, en alternance, et croyez-moi ce n'est pas de tout repos. (San Francisco, 18 avril 1906, ça vous parle, par exemple ?)
L'amour plus fort que la haine ?
De l'Italie, ou de la Californie à l'Alaska, si vous voulez connaître le destin de Vittorio et Ana, je vous invite à lire le nouveau roman d'un auteur que je viens de découvrir avec plaisir (Petit conseil amical, prévoyez quelques mouchoirs, il y a des moments difficiles).
Bon voyage dans des eaux sombres...




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La Sicile des années 1900, l'honneur des familles, les filles sous cloche, les hommes en vendetta, les amours contrariées, et l'exil vers l' America Dream.

Tout cela fait de l'excellent romanesque, bien qu'un peu convenu, car la transhumance historique du Vieux Continent vers le Nouveau Monde a déjà fait l'objet de littérature ou fiction cinématographie. Par sa diversité d'évènements et de lieux, ce nouvel opus serait la base d'un beau film d'époque. Mais il ne possède pas l'originalité de Ciel d'acier, le premier livre de l'auteur, qui nous faisait découvrir la société surprenante des bâtisseurs de gratte ciels.

Néanmoins le « savoir-raconter » de Michel Moutot fait merveille, sachant y associer un contexte visuel qui transporte entre l'Italie et les États Unis, et accompagne le lecteur au plus près des personnages. La fuite du héros coursé par la mafia sicilienne nous fait traverser un pays en pleine expansion, porté par cet esprit d'entreprise propre aux colons et offrant la vision d'un melting-pot violent et industrieux aux mentalités de racisme bien ancrées. L'accent est mis sur la diaspora italienne et particulièrement sur son implantation maritime due au savoir-faire de pêche en mer.

Bonne pioche pour ce roman historique. le récit est enlevé, emporté par les rebondissements, travaillé dans les descriptions, et surprenant dans sa manière radicale de conclure l'aventure.
Tout contribue à passer un très bon moment de lecture
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Avec L'America, Michel Moutot nous entraîne dans un long voyage de la petite île de Marettimo en Sicile à Monterey en Californie en passant par Sorrente, Gênes, New York, la Nouvelle Orléans, San Francisco. le fil conducteur ? Un jeune homme sicilien, Vittorio, obligé de fuir sa terre natale pour échapper à la vendetta.

A travers le destin de ce personnage, Michel Moutot - auteur de Ciel d'Acier déjà sur une vision de l'american dream- nous raconte l'exil de milliers de siciliens vers le Nouveau Monde et tourne quelques pages de l'histoire américaine des années 1902 à 1910.

La vie de Vittoria est tout sauf un long fleuve tranquille, le rythme est enlevé et le récit aborde de manière très romanesque des sujets aussi variés que l'implantation de la mafia et son fonctionnement, la vie des siciliens aux états-unis, le racisme anti-noir..

Quelques petits bémols qui viennent parfois ternir le plaisir de lecture : des dialogues qui ne sonnent pas toujours justes, des personnages qui n'existent que par leur action mais n'ont pas vraiment l'épaisseur psychologique attendue et un procédé consistant à une sorte de voix off intérieure pour bien souligner ce qu'éventuellement nous n'aurions pas compris.

Toutefois ne boudons pas notre plaisir car si vous êtes en manque de romanesque et que vous avez envie de changer de décor mille et une fois, de vous transporter en Sicile comme en Californie ,cet America est pleinement pour vous !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Que ces hommes et ces femmes ont été courageux, ceux qui ont embarqué en troisième classe sur des bateaux pour une longue traversée jusqu'à l'Amérique avec le passage obligé par Ellis Island à l'entrée du port de New-York.
Parmi eux , beaucoup d'Italiens et de Siciliens fuyant la misère , attiré par des mirages , on dirait maintenant des fake news ... et pour un certain nombre quittant leur pays pour échapper à une vengeance et à une mort certaine !

Pour Vittorio Bevilacqua, la décision a du être rapide; le coup de foudre réciproque du jeune pécheur originaire de Marettimo , une île sicilienne et d'Ana Fontarossa , fille d'un des hommes les plus importants de cette région finit par la mort du fils ainé venu punir celui qui a l'impudence d'aimer et de se faire aimer ...

Les chapitres alternent avec l'aventure de Vittorio débarquant à la Nouvelle Orléans puis à San Francisco pourchassé par les hommes de Salvatore Fontarossa , retrouvant son activité de pécheur au milieu des autres siciliens dans ce nouveau pays et celle d'Ana , prisonnière de son père et qui veut rejoindre l'homme qu'elle aime .

Les péripéties sont nombreuses, les pages tournent avec fébrilité tout en faisant connaissance avec la pêche au saumon ou à la sardine , en frémissant de peur lorsque nos héros sont en proie aux sbires du mafioso , aux bandits qui ne connaissent pas de frontières ou aux hommes mal intentionnés proposant leur aide à la belle Ana ...

La fin de ce gros livre avançant , les hypothèses pour un dénouement heureux ou pas se bousculent dans la tête du lecteur , je ne vous dirai rien et il vous faudra le découvrir par vous même !

Jamais ennuyeux, bien écrit, c'est un excellent roman d'aventures comme sait si bien le faire Michel Moutot qui m'avait déjà enchanté avec Séquoias .
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" Ciel d'acier " découvert par hasard , m'avait bien plu mais je ne me souvenais plus du nom de cet auteur et c'est par le plus grand des hasards que cet autre titre m'est tombé sous les yeux .

Comparable aux romans de Clavel sur le grand nord ou à quelques titres d'aventures de Jack London , ce livre est assez captivant . Il y est question d'émigration italienne au début des années 1900 , de la naissance de la mafia , de vendetta et d'un amour improbable entre un petit pécheur sicilien et la fille d'un mafieux . On y croise à deux reprises le journaliste Jack London . je n'ai pu m'empêcher , à certains moments , de penser aux deux anarchistes Sacco et Vanzetti qui débarquèrent à Ellis Island à peu près à la même date .
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Après avoir assisté à une rencontre avec l'auteur, pour un autre de ses romans, je m'étais promis de faire un jour l'expérience de la plume de Michel Moutot, qui me semblait trempée dans le souffle de l'aventure et guidée par une passion communicative pour les héros anonymes et leur terrain de jeu exceptionnel : l'Amérique. Je me suis donc embarquée pour un voyage époustouflant, entre Sicile et "America", terre rêvée et pleine de promesses de richesse ou de liberté pour ceux qui tentent le voyage sans plus se retourner. Michel Moutot n'est pas le premier à choisir ce contexte pour trame de roman mais il a plusieurs atouts dans sa manche. Un parti-pris assumé de roman d'aventures, une documentation impressionnante qui lui permet de reconstituer de façon très visuelle les activités des ports de pêche au début du 20ème siècle, comme si nous y étions et une fin qui vous laisse bouche bée.

L'histoire débute en 1902 à Marettimo, une petite île au large de la Sicile. Il suffit d'un regard échangé pour que Vittorio Bevilacqua et Ana Fontarossa tombent follement amoureux l'un de l'autre. Simple pêcheur, Vittorio ignore que la belle Ana est la fille de Salvatore Fontarossa que l'on a pris l'habitude d'appeler Don Salva, un puissant fontaniero (il a la mainmise sur la distribution de l'eau dans une région qui vit essentiellement de l'agriculture) et qui ne rigole pas avec l'honneur. La nuit passée avec Ana lui vaut une condamnation à mort, à laquelle il échappe miraculeusement et tue son exécuteur, le propre fils aîné de Don Salva. Vittorio n'a plus le choix, il doit fuir. Ce sera un long voyage vers l'Amérique, la Nouvelle-Orléans puis San Francisco. Il ignore tout du sort d'Ana, enceinte de lui et forcée d'épouser un homme qu'elle déteste mais qui n'a qu'une idée en tête : partir elle aussi et retrouver Vittorio. le lecteur est invité à suivre les trajectoires parallèles des deux jeunes gens, qui se déploient dans un très riche contexte. Côté Sicile : l'essor de la mafia, la densification des réseaux à travers toute l'Italie, l'exploitation des agriculteurs et des pêcheurs contraints à l'immigration. Côté Amérique : le développement des activités de pêche, l'idéal de la libre entreprise, la concurrence des différentes communautés, l'industrialisation (avec notamment la création des conserveries de sardines du côté de Monterey), la pêche des saumons en Alaska.

On ne s'ennuie pas une minute. On assiste depuis le bateau de Vittorio au tremblement de terre de San Francisco en 1906, on croise Jack London en plein reportage, on partage avec Ana les conditions épouvantables d'une traversée de l'Atlantique, on se demande si le "parrain" va finir par s'attendrir devant tant de volonté. Michel Moutot n'hésite pas à sauter d'un registre narratif à un autre, tantôt descriptif, tantôt se glissant dans les réflexions de chacun des protagonistes pour mieux nous faire partager leurs dilemmes. Il n'occulte ni la violence ni la cruauté, du côté de la mafia bien sûr mais également sur la terre américaine où règne une certaine insécurité, du racisme... On ne les lâche pas, nos deux amoureux dont le destin a basculé une nuit de juillet 1902, on attend le dénouement avec fébrilité. Et on est servi.

Encore un roman paru en mars, en plein marasme... dommage, il mérite une bien meilleure visibilité et constitue une parfaite lecture estivale, aussi dépaysante qu'apprenante. A accompagner d'un petit verre de Marsala.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Plus je lis et découvre Michel Moutot et plus j'aime cet auteur. Dans ces livres, il aborde tous les thèmes qui me sont chers : les indiens, la ruée vers l'or, la chasse à la baleine, les séquoias géants, l'Italie, la Mafia, l'Alaska. Sa prose est poétique et agréable, ils sont rares ces auteurs qui me transportent du début à la fin d'un livre (en parlant de fin, Moutot est un spécialiste des fins non convenues et surprenantes !). Dès les premières lignes, on sait qu'on ne sera pas déçu du voyage, car oui lorsque l'on ouvre un de ces livres il s'agit d'un voyage à part entière.

L'America, c'est l'histoire de Vittorio Bevilacqua et d'Ana Fontarossa, les Roméo et Juliette de ce début de XXè siècle. Vittorio est un pêcheur sans le sou, qui habite sur la petite île de Marettimo. le fruit de sa pêche fait vivre sa mère et ses deux jeunes soeurs. Un beau jour, lors de la fête de Sant'Alberto à Trapani, il fait la connaissance de la ravissante Ana, c'est le coup de foudre, ils s'aiment le temps d'une nuit. Mais Ana n'est autre que la fille unique du puissant fontaniero, parrain de la Mafia locale. Quand la liaison de sa fille avec un pauvre pêcheur arrive à ses oreilles, Don Salvatore est fou de rage, traite sa fille de puttana, de salope et charge son fils aîné de laver l'honneur de la famille. Vitto, se défend et tue le fils du fontaniero et doit fuir en Amérique pour éviter la vendetta du puissant chef de clan sicilien. La Mano Nera est partout et Vitto, rebaptisé Victor Water par un fonctionnaire de l'immigration américaine, sait qu'il ne dormira plus jamais sur ses deux oreilles. de New York à la Nouvelle-Orléans, en passant par San Francisco et ses environs ou encore l'Alaska, notre héros tente d'échapper à son destin et de se bâtir une vie dans le Nouveau Monde. En parallèle, nous suivons la vie d'Ana qu'un évènement vient bousculée à jamais. Elle qui n'a qu'un seul désir : échapper à son père et pouvoir fuir cette maudite île pour retrouver son Vitto…

Encore une fois je me suis laissé happé par ce palpitant roman d'aventures et d'amour. L'America est aussi un livre d'histoire particulièrement bien documenté sur l'arrivée en Amérique, l'immigration et Staten Island, la vie en Sicile au début du XXè siècle au milieu des orangers et des citronniers, la Nouvelle-Orléans, the Big Easy ou encore la quête de l'or rose, le fameux Salmon rush en Alaska. Michel Moutot figure parmi mes auteurs français contemporains préférés. Un grand coup de coeur !
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Salvatore Fontarossa gère, avec ses fils, la distribution de l'eau entre les différents propriétaires terriens. Oh, pas bénévolement bien sûr, il demande 3 caisses d'oranges sur 10 à chaque propriétaire pour lui donner de l'eau. On est en Sicile, et chacun doit se plier aux volontés de ces chefs mafieux. Il a une fille qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux....gare à celui qui y toucherait.
Quand il recrute les hommes de main dont il a besoin et que chacun respecte son autorité,  il les fait jurer en leur piquant le doigt avec son couteau et dépose le sang dans un mouchoir, qu'ils ne doivent pas laver...
Ana est sa fille chérie...qu'on ne doit regarder qu'en baissant les yeux.
Mais Vittorio Bevilacqua, un jeune pêcheur, n'a pas baissé les yeux...non il en est vite tombé amoureux, et cet amour a été vite consommé...la jeune fille est enceinte. Salvatore Fontarossa ne le sait pas mais confie à son fils aîné le soin de régler le problème et de punir le gamin. Celui-ci sait qu'il est condamné à mort, à une mort violente. Alors il fuit vers cette vaste Amérique, il fuit Ana, il fuit les tueurs lancés à sa recherche.L'océan est trop petit pour que Vittorio soit tranquille....même s'il change de nom. Fontarossa trouvera toujours des hommes de main pour lui permettre d'assouvir sa vengeance. Ceux-ci n'hésitent pas à user du couteau, à laisser des morts derrière eux, à tuer des femmes, des innocents.
Là-bas dans cette Amérique, le gamin n'est pas à l'abri.
Une soixante de courts chapitres pour nous conter cet amour, cette fuite, ces dangers, la vie de la gamine, la vie de Vittorio, sa fuite.
Michel Moutot nous embarque dans une belle aventure. Lui, le journaliste sait nous captiver, nous surprendre, nous indigner...bref nous donner du bon temps.
L'été se termine...vous auriez pu lire ce lire sur la plage, quelques chapitres chaque après-midi, vous auriez pu voyager à ses côtés. Maintenant que vous êtes de retour à la maison, prenez du bon temps, oubliez les mièvreries de la télé...j'allais employer un autre mot.. et faites-vous plaisir avec ce beau voyage.
Merci Monsieur Moutot, j'ai eu le plaisir de vous rencontrer dans un salon du Livre, dans votre ville natale, j'ai eu l'honneur de rencontrer votre père...le Phénix...Que de temps s'est écoulé, que de souvenirs...
Je vais reparler de vous. C'est certain.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ce récit est celui du rêve américain, auquel tant de migrants ont cru en voulant rejoindre les États-unis. Vittorio, jeune pêcheur sicilien, n'a certes pas vraiment eu le choix, obligé de fuir son île pour être tombé amoureux d'Ana, la fille d'un chef mafioso, et avoir tué un proche de ce dernier. Poursuivi par les sbires du capo, il débarque ainsi en Amérique, et tente d' oublier Ana, laquelle de son côté, va tout mettre en oeuvre pour le retrouver...

Comme les quelques lignes précédentes le laissent penser, cette histoire, qui se lit assez facilement et non sans déplaisir en dépit de péripéties globalement assez prévisibles, est très très romanesque. Mais pourquoi l'avoir gâchée en partie par une telle conclusion ? Celle-ci est surprenante, brutale, et m'a semblé à contre courant de l'esprit général du récit. L'auteur est néanmoins libre d'achever son histoire comme il le souhaite, et sur le fond, je ne peux rien dire. Par contre, sur la forme, je ne comprends pas que l'on puisse expédier en deux pages à peine la conclusion d'une telle saga, cela me dépasse... et forcément, cela joue sur mon ressenti global concernant cette lecture.
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