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EAN : 9782757899830
384 pages
Points (16/06/2023)
4.05/5   131 notes
Résumé :
À l’aube du XXe siècle, des hommes intrépides bâtissent la mythique route One, balcon sur l’océan Pacifique qui longe la côte ouest des États-Unis, de la Californie du Sud aux confins du Canada. Mais le destin du jeune ingénieur chargé de tracer la voie sur ces terres sauvages va croiser celui du dernier grand propriétaire terrien de Big Sur, mormon polygame à la fortune mystérieuse, prêt à empêcher toute intrusion dans son domaine et préserver ses secrets.
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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Vous avez toujours tripé sur la Route 66, rêvé d'enfourcher votre Harley,
votre tondeuse à gazon ou votre motobécane pour tracer le bitume à la conquête de l'Ouest et du rêve Américain mais en réfléchissant, vous trouvez que ce n'est pas très original. Alors pourquoi ne pas jeter votre dévolu sur une route bis, la sublime route 1 qui longe toute la cote Est, vue sur le Pacifique garantie !
Michel Moutot vous fait revivre  la naissance de cette autre route mythique. Construite dans les années 30, elle relie San Francisco à Los Angeles. Et je peux vous dire sans trop en dévoiler que sa construction n'a pas été du gâteau. Son bouquin commence sur les chapeaux de roue. du haut du rocher de Big Sur, avec une vue  panoramique plongeante sur l'océan pacifique,  Hyrum Rock, un Mormon polygame marmonne qu'il n'a pas du tout envie que cette satanée route traverse son havre de paix. Mais des hommes et des engins de construction, emmenés par Wilbur Tremblay, un tout jeune ingénieur,  s'approchent à pas de géant. le choc risque d'être terrible...
A travers  Route one, Michel Moutot a réussi à nous retracer l'Amérique des années 30, celle des chantiers titanesques mais aussi de la Grande dépression à la Steinbeck en n'oubliant pas d'y inclure la main mise de la mafia. Méfiant au départ du trajet qui aurait pu être tape à l'oeil, je me suis finalement laissé guider par la plume fluide de Michel Moulot. le spectacle en valait la peine. Au final, Route one, c'est un bon road trip.
Je remercie Babelio, Masse critique et les éditions du Seuil pour la découverte.
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Michel Moutot est un véritable conteur.
Un passeur éclairé au verbe à la fois didactique et hyper plaisant.
Ciel d'acier était déjà une révélation.
Route One vient ici confirmer cet état de fait.

Menu du jour, la construction chaotique d'une route aujourd'hui mythique traçant son sillon de la Californie du Sud aux confins du Canada.
Un jeune ingénieur, Wilbur Tremblay, bourré de talent, pour mener à bien ce projet dantesque.
Un ennemi déterminé, Hyrum Rock, mormon polygame, qui voit d'un très mauvais oeil ce chantier appelé à balafrer ses terres ancestrales et accessoirement fouler d'un pied rageur (si tant qu'une route en posséda) ses secrets les plus inavouables.

Si le récit apparaît foutraque en se baladant d'une époque à une autre sans la moindre logique, il n'en demeure pas moins parfaitement lisible.

Michel Moutot convoque ainsi passé et présent pour évoquer un monde en perdition.
Tout comme dans Ciel d'acier, il fait la part belle à ces forçats du boulot. Ces travailleurs avides de lendemains qui chantent mais qui n'y laisseront, au final, que de la sueur, des larmes et du sang. du Steinbeck dans le texte.
Mais c'est également le déclin d'un monde autrefois libre de toute entrave au profit d'un bouleversement économique et sociétal qui avance à grands pas.
Et la tendresse, bordel, me direz-vous ?
Il y en a.
Discrète, pudique, belle comme un lever de soleil que l'on attendait pas.

Michel Moutot aura su, de manière éclatante, allier fiction et réalité historique pour le plus grand panard d'un lecteur définitivement accro à sa plume ensorceleuse et son style éminemment attrayant.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Seuil pour l'ivresse de cette balade.
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Le rancher, l'ingénieur et la mafia

L'épopée constituée par la construction de la California State Route One donne à Michel Moutot l'occasion de nous offrir un nouveau formidable roman. Derrière cette page d'histoire, l'auteur de L'America retrouve des hommes ambitieux, la mafia, l'amour et la mort.

Disons-le d'emblée. C'est une fois encore une réussite totale, un gros coup de coeur. Après nous avoir enchanté avec Ciel d'acier, son premier roman qui racontait l'édification des gratte-ciels de New York, puis avoir récidivé avec Séquoias et L'America, le roman de l'émigration, de la Nouvelle-Orléans à la Californie, voici donc son quatrième roman américain. Il nous entraine cette fois au sortir de la Première Guerre mondiale, toujours sur la côte ouest.
Les premiers chapitres nous permettant de découvrir les personnages qui vont se croiser plus tard à des époques différentes de leur vie. le premier à entrer en scène, en 1935, est Hyrum Rock, propriétaire d'un immense ranch à Big Sur. Il voit d'un mauvais oeil les engins de chantier et l'avancée des travaux de la route côtière qui vient manger une partie des terres que son père fait prospérer.
On part ensuite dans le Maine vingt ans plus tôt. A St Clouds vit un orphelin, Wilbur Oak. le garçon de huit ans découvre que son pensionnat est isolé à la suite d'intempéries qui ont détruit le pont qui les reliait à la ville. Il se promet alors de devenir un as du génie civil.
On remonte ensuite jusqu'en 1847, à l'époque des pionniers comme Samuel Brannan et Moses Rock. Missionné par les mormons pour trouver un endroit où leur église pourrait suivre ses préceptes sans être inquiétée, il crée New Hope avec une poignée d'hommes et de femmes. Cette terre vierge, situé à un confluent de rivières non loin de Monterrey, finira par convenir à Moses qui décide de ne pas suivre les colons qui partent pour Salt Lake City. Il entend profiter de l'espace qui est mis à sa disposition et laissera à son fils un domaine de vingt mille hectares au bord de l'océan. Et le secret de sa fortune.
Puis on retrouve Wilbur. Adopté par le couple Tremblay, il va pouvoir réaliser son rêve et devenir ingénieur civil. Une réussite que sa mère ne verra pas, emportée par un cancer. Son père, victime de la grande dépression, perd son emploi, sa maison et sera sauvé in extremis par son fils adoptif qui l'emmène avec lui au Nevada où l'attend son premier grand chantier, le barrage de Boulder près de Las Vegas. Les conditions de travail et le respect très approximatif de la législation et de la sécurité heurtent sa morale. Et comme son père, engagé comme croupier dans un casino, refuse de truquer les parties, il préfèrent fuir vers la côte.
C'est là, autour de Big Sur, que Wilbur Tremblay retrouvera du travail et se heurtera à Hyrum Rock. Sur la partie la plus difficile de cette California State Route One, il devra aussi composer avec les prisonniers de San Quentin, main-d'oeuvre mise à disposition pour aider à la construction de la route en échange de 35 cents par jour et d'une réduction de peine ainsi que des hommes mandatés par le plus célèbre des détenus d'Alcatraz, Al Capone.
On l'aura compris, ce chantier focalise l'attention, les ambitions, les trafics. Mais offre aussi une voie vers la liberté, y compris pour les femmes vivant sous le joug de Hyrum Rock. Il donne aussi à Michel Moutot l'occasion de nous offrir un nouveau grand roman, plein de bruit et de fureur, de drames humains et de grandes avancées, de sentiments à fleur de peau. La fin de époque et l'émergence d'un Nouveau Monde, un tourbillon dans lequel on se laisse emporter avec énormément de plaisir, un peu comme si Alexandre Dumas avait croisé la route de John Steinbeck !


Lien : https://collectiondelivres.w..
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C'est une vue célèbre, dont aucune série ou film se déroulant en Californie ne se prive : cette route qui suit les escarpements rocheux au ras de la côte. C'était un projet ambitieux, au temps des grands travaux dans une Amérique sûre de son fait, ignorant encore la catastrophe imminente qui allait ébranler une économie fragile.
Il n'en reste pas moins que ce chantier a vu le jour, provoquant des drames, des pertes humaines liées à l'absence d'anticipation des dangers. Les propriétaires de terrain sur le trajet n'ont pas non plus le choix. Malgré tout la coalition des Rock, une famille mormone, lutte par tous les moyens pour protéger son pré carré, et pour cause, la mine d'or qu'elle y exploite discrètement risque fort de disparaitre avec les travaux.

On suit en parallèle, ou tout au moins en décalé, le destin du jeune Wilbur Tremblay, orphelin brillant que son adoption par un couple aimant a tiré d'affaire. C'est un ingénieur doué et c'est à lui que l'on doit l'achèvement de cette route.


La construction du roman est très décousue, on passe d'une époque à l'autre sans grand logique, il faut donc un peu de temps pour se repérer, et remettre les personnages dans leur contexte. Je ne vois pas l'utilité d'un tel procédé, hormis celle une tendance qui se généralise. Ce n'est pas le plus confortable pour le lecteur.

L'histoire n'en est pas moins passionnante, pour ce qu'elle raconte des vies de pionniers et des aléas du développement des Etats -Unis. Las Vegas n'est qu'un petit village qui vit déjà des revenus des tripots et de la prostitution, faisant fi des lois de prohibition. La mafia oeuvre avec beaucoup de persuasion.


Hormis la construction du roman déroutante, j'ai vraiment beaucoup aimé cette tranche d'histoire américaine.

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil

320 pages Seuil 6 mai 2022
Masse critique babelio
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Michel Moutot est un conteur hors pair ! Je l'avais découvert dans un de ses précédents ouvrages : « Séquoias », de 2018, qui m'avait fourni une bonne dose d'aventures de deux frères, chasseurs de baleines, courant 19ème siècle. C'était à la fois une épopée dans le temps mais aussi dans l'espace. le livre avait d'ailleurs remporté tous les suffrages et reçu le Grand Prix des Lecteurs de L'Actu Littéraire, édition 2018, pour lequel j'étais membre du jury. Vous pouvez retrouver ma chronique sur mon blog.

Lorsqu'on m'a proposé de découvrir son dernier livre, « Route One », j'ai bien entendu foncé ! Cette fois-ci, c'est en Californie qu'il nous transporte, courant 20ème siècle, lors de la construction de la route, longeant l'Océan Pacifique, le long de falaises abruptes. On l'a tous déjà vue dans l'un ou l'autre film ou série mais très peu de gens en connaissent ses origines. Michel Moutot emmène ses lecteurs pour une grande expédition sur plus de 300 pages.

Encore une fois, j'ai retrouvé tout le talent dont il fait preuve, dans ses descriptions tant pour les paysages que pour les hommes. C'est une véritable immersion dans la construction de cette route tentaculaire que l'on vit, même si nous n'en sommes que lecteurs. Au final, c'est comme si nous y avions nous-mêmes participé.

L'auteur ne se cantonne pas au bâti seul, mais c'est aussi tout ce qui l'entoure qui l'intéresse et qu'il nous confère. Je suis à chaque fois subjuguée par le travail de recherches en amont qui doit être fait pour donner un bouquin de cette qualité, où les détails aussi bien techniques que l'atmosphère qui régnait durant ses années sont apportés.

Le style fluide fait que le lecteur ne voit pas les pages qui passent et pourtant, c'est un récit très dense et très fourni. Rien n'est omis et on ne peut que s'étonner par la clarté des faits comme si Michel Moutot avait d'une façon ou d'une autre lui-même assisté à l'édification de cette route.

Encore une fois, j'ai été charmée par ce nouveau livre de Michel Moutot. Si vous cherchez à la fois l'aventure et le dépaysement, ce livre est fait pour vous !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Dans un coin de la salle, sur une estrade de bois brut, les Rock Islanders, l'orchestre d'Alcatraz (folklore de l'Ouest, chansons populaires) ont entamé une répétition. C'est un privilège, réservé aux détenus exemplaires, de pouvoir rompre la monotonie des journées d'enfermement sur "le Rocher" en jouant de la musique. (..)
Les sept premiers mois de son séjour, à cause de sa réputation, de sa légende imprimée aux quatre coins du pays, six ans après le massacre de la Saint-Valentin, Al "Scarface" Capone avait été placé à l'isolement, surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des gardiens triés sur le volet, patronyme aux consonances italiennes interdit. Mais comme le disait à qui voulait l'entendre le directeur, le bon air de la baie et un règlement strict semblaient avoir transformé le loup en agneau, et, après Noël, il avait reçu l'autorisation de faire venir une mandola, grande mandoline sicilienne, et de participer une fois par semaine aux répétitions.
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- Tu vois, fils, j’ai toujours regretté d’être né cent ans trop tard. Ces voitures qui pétaradent, ces usines et ces conserveries de sardines qui empestent l’atmosphère, ce n’est pas pour moi. Tu vois ce paysage ? Tu imagines la tête des premiers gars qui ont découvert ce coin ? Et là ils massacrent la montagne pour tracer à coups de dynamite une route le long de la côte, pour attirer les touristes et les promoteurs. Je ne l’ai jamais vu, ce Mormon, mais à sa place je ne serai pas ravi non plus de voir arriver les bulldozers.
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Les suspensions du Golden Gate Bridge seront posées, la Porte d’Or sera franchie. Le planning de l’ingénieur en chef Joseph Strauss, qui a jusqu’ici été tenu, voire devancé, prévoit une inauguration de l’ouvrage avant l’été 1937.

Vues de la berge, leurs silhouettes graciles se détachent sur le bleu dur du ciel de mai. Bridgemen et ironworkers, les meilleurs spécialistes de la construction d’ouvrages métalliques sont venus de tout le pays pour participer à ce chantier dont tout le monde savait, avant le premier coup de pioche, qu’il entrerait dans la légende.

p. 85-86
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Il a fallu bâtir trente-deux ponts, faire sauter des pans de montagne et s'abîmer dans l'océan des dizaines de machines, aplanir des collines, creuser défilés et tunnels pour mettre ce point final à la conquête de l'Ouest. Les Dodge et les Caterpillar ont remplacé les lions des montagnes et les mustangs, les derniers grizzlys se terrent au fond des canyons, survolés par les condors de Californie que des chasseurs venus des grandes villes vont bientôt exterminer. Des motels, des stations-service et des parcours de golf vont pousser le long de la route, les touristes vont accourir de tout le pays pour découvrir ces grandioses paysages, les bus des Greyhound Lines vont relier en quelques heures Los Angeles à San Francisco.
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La Route One arrive de Los Angeles, d'où elle est partie il y a plusieurs années, pour rallier San Francisco, dans le cadre des grands projets du président Roosevelt. Pour les Californiens des villes, c'est un symbole de progrès, le point final à l'épopée de la conquête de l'Ouest ; les ouvriers au chômage depuis le début de la crise de 29 et tout juste embauchés sur le chantier y voient la fin de leur cauchemar, un retour au travail, la satisfaction d'empoigner un outil ; les fermiers de la région l'opportunité d'exporter plus facilement récoltes et bétail, l'armée une voie nécessaire à la protection de la côte, les politiques une réalisation prodigieuse à mettre à leur actif.
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Vidéo de Michel Moutot
Marettimo, petite île au large de la Sicile, juillet 1902. Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l'été dans la maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu'il met en marche un engrenage qui l'obligera à fuir à l'autre bout du monde. Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d'un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule. « Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts », lui dit un ancien. De Naples à New York, puis à La Nouvelle-Orléans, Vittorio tente d'oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l'homme qu'elle aime ?
"L'America", Michel Moutot.
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