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Sauvé de l'oubli par les éditions Albin Michel et leur collection « Les grandes traductions », Sándor Márai, tout comme son oeuvre, vit dans les soubresauts de l'Histoire, une vie faite d'exil, face aux Allemands dans un premier temps, lors de la Seconde Guerre mondiale, puis en raison de cet idéologie communiste qui, en 1948, le contraindra à fuir la Hongrie qu'il ne reniera jamais, continuant d'écrire son oeuvre dans sa langue natale. Il vécut 88 ans, dont 41 années en exil. La nuit du bûcher, traduit par Catherine Fay et publié par les éditions Albin Michel, dont la première parution en langue originale remonte à 1974 et qui réunit des thèmes chers à l'auteur, est un fantastique questionnement sur l'extrémisme et sur la condition humaine.

La nuit du bûcher est une longue lettre d'un Carme d'Avila qui vient à Rome pour découvrir les méthodes employées par la Ville Éternelle dans son combat contre les hérétiques. Son séjour, qui durera deux ans, lui permettra d'entrevoir l'organisation spécifique du Saint-Siège, d'entendre des anecdotes sur les différents moyens utilisées par les hérétiques pour sauver leur vie mais aussi de confronter son point de vue et les coutumes de son pays. Son voyage touchant à sa fin, il lui sera permis d'assister à la dernière nuit d'un hérétique du nom de Giordano Bruno, personnage historique et ancien frère dominicain qui a développé, en étudiant les travaux de Copernic, la théorie de l'héliocentrisme et dont le procès pour hérésie dura sept années. Il retranscrira le tout dans cette lettre qui fera office de rapport et qu'il fera parvenir à ses frères.

La suite sur le blog :
http://unepauselitteraire.com/2015/11/30/la-nuit-du-bucher-de-sandor-marai/
Lien : http://unepauselitteraire.co..
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Saisissant ! On a beau avoir entendu et lu bien des horreurs sur les pratiques de l'Inquisition, les descriptions de sévices physiques font froid dans le dos. Et en ce qui concerne les pressions psychologiques, ce n'est pas mieux.
Le style très direct, dépouillé, propose une lecture qui plonge dans l'atmosphère de l'époque où la "trouille" devait être partout dès lors que l'on sondait les convictions. Elles devaient bien souvent s'effacer devant l'affichage de croyances qui permettaient de rester en vie !
Il faut savoir cela pour comprendre que les perversions du monde moderne ne sont pas nées ex nihilo...
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Il y a quelques jours, j'ai pu prendre conscience de tout ce que la religion produisait de pire à l'heure actuelle grâce à Yasmina Khadra et à son inquiétant Khalil. Désormais je sais ce qu'elle a pu produire de pire par le passé grâce à Sandor Marai et à son terrifiant La nuit du bûcher. Pourtant je n'étais pas totalement ignorante des ignominies de l'Inquisition, ayant visité le musée de l'inquisition à Carcassonne il y a quelques années, j'en étais ressortie abasourdie et choquée. Mais de découvrir à travers ce roman les schémas de pensée de ces fanatiques religieux si peu sûrs du bien fondé de leurs propres croyances qu'ils se sentent obligés de massacrer des supposés hérétiques afin que ceux-ci ne mettent pas à mal leur dogme, il y a là un nouveau pas de franchi dans ce que l'humanité a pu engendrer de pire dans son histoire. Parce que, comme l'explique si bien le personnage central de ce récit, le carme d'Avila rendu à Rome pour prendre des cours de torture (pardon, d'Inquisition), il ne s'agit pas uniquement d'éradiquer des impies mais de leur faire vivre les pires supplices pour assouvir un appétit démoniaque (pardon, pour sauver leur âme). Après avoir lu des romans comme ceux-là, j'ai bien du mal à trouver une circonstance atténuante aux religions de toutes sortes mais heureusement pour moi, je peux aujourd'hui le dire haut et fort sans risquer de finir sur le bûcher.
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Livre splendide et terrifiant dont on ne sort pas indemne...
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« Ils étaient d'accord : le livre représentait un énorme danger car, pour beaucoup de gens, il était susceptible de provoquer la terrifiante possibilité d'une réflexion indépendante. D'accord également quand le padre, soufflant et transpirant, déclara que le seul moyen de lutter efficacement contre le danger était d'incarcérer tous les suspects. D'accord aussi pour dire que la méthode souveraine dans le combat contre l'hérésie était de réduire à néant tous les livres, auteurs et lecteurs louches, parce qu'il n'y aurait pas d'ordre dans le monde tant que vivraient des hommes qui feraient l'expérience de penser par eux-mêmes. » .

Au déclin du XVIème siècle, un jeune carme espagnol est envoyé à Rome en « stage d'observation » pour rapporter chez lui tous les enseignements qui permettront à la redoutable Sainte Inquisition d'être encore plus performante.
Au terme d'un séjour fait de dévotion et d'admiration pour la grande charité qu'il prête au censeurs romains, celui-ci assiste à un ultime bûcher, celui de Giordano Bruno [https://fr.wikipedia.org/wiki/Giordano_Bruno], prêtre apostat et intellectuel hérétique. Son obstination à prêter la moindre allégeance à ses bourreaux l'amène à renoncer à l'Inquisition.
Non parce que celle-ci est un acte abjecte et inadmissible... Mais parce qu'elle est vouée à l'échec : si des hommes aussi fiers et courageux s'opposent à elle, notre carme estime que c'est en vain qu'elle exercera son pouvoir, les irréductibles ne seront jamais vaincus (ou sauvés, selon le point de vue)

Sandor Marai nous propose, sous forme d'une lettre de confession, un récit à l'écriture à la fois ample et compassée. L'Inquisition y est décrite dans tous les détails, fort peu réjouissants, par un homme qui lui est totalement dévoué, dans une complaisance liée à son aveuglement, selon un un procédé par moments un peu trop didactique. Ce n'est qu'à la page 206 (sur 254) qu'il a brusquement son illumination, par un mécanisme qu'on s'explique mal, puisque jusque là le doute ne s'était pas le moins du monde immiscé en lui. Ce retournement brutal est certainement la faiblesse du livre. S'ensuivent alors l'exil en Suisse où il côtoie la société civile et les protestants, et une ouverture à l'autre sans pour autant qu'il renie sa foi. Il découvre une liberté, ainsi que le prix qu'elle peut coûter : celle d'autoriser le savoir, et l'écrit, au côté de la foi.

A travers l'Inquisition, Marai dénonce tous les régimes totalitaires, et postule que par la résistance et la persévérance, les opprimés détiennent une force et peuvent vaincre.
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Terrible et prenant, presque lu d'une seule traite malgré le sujet un peu austère (l'inquisition) on veut à tout prix savoir à quel moment le narrateur va basculer de l'autre côté, une de mes lectures récentes les plus marquantes
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