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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Naples, à la fin de la deuxième guerre mondiale . Les gens survivent sous le soleil, au milieu des odeurs et des couleurs , ils parlent, s'emballent, magouillent. Parmi eux , deux étrangers qui traversent la scène et dont on ne sait trop rien mais sur qui on suppute autour du vin d'Ischia.

Roman à la construction particulière puisqu'il est longtemps question des Napolitains , de leur vie, leur difficulté, leur rapport à la terre , à la mer . Sans réelle histoire. Mais sans doute inspiré de la vie de Sandor Marai qui a passé quelques années en Campanie.
Et puis on plonge dans la vie de l'étranger , pourquoi il est là et on en vient à évoquer les désastres des dictatures, quelles soient fascistes ou communistes . de façon absolument remarquable. Une vision de l'homme ballotté par les tyrans , de la mise en place du communisme qui se présentait comme la solution et qui fut une punition et un asservissement pour des millions et des millions de gens .
Et Naples, toujours , les Napolitains et leur saint fétiche , San Gennaro, dont le sang se liquéfie deux fois ans, les Napolitains qui demandent des miracles quotidiennement, le soleil , les fleurs, les odeurs, la mer . une belle écriture.
Une grande découverte, que je dois à plusieurs critiques lues ici sur cet auteur .

Je finirai par un moment que j'ai adoré.
Pourquoi l'être humain au bout du rouleau, qui ne croit plus en rien , ne serait pas comme San Gennaro? pourquoi son sang ne bouillonnerait il pas à nouveau ?
Peut être parce que les miracles , c'est surtout dans les églises ?
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Conduire est un plaisir. Pas tant pour l'exercice en lui même, mais parce que cet acte suppose de partir dans une autre direction, une évasion. Surtout, depuis que je ne me déplace plus pour de stricts motifs professionnels, conduire est un plaisir…
Lire est un plaisir. Partir, découvrir, s'évader… Surtout lorsque la lecture ne vise pas une utilité matérielle…
Lire c'est souvent conduire une belle voiture de sport, une de celle que l'on ne possèdera jamais parce que la métaphore s'arrête au feu rouge des contingences financières et, surtout au panneau stop des représentations bien ancrées. Celle, par exemple, qui m'intime l'ordre de considérer les automobiles comme des substituts phalliques, et donc, par conséquent, de les refuser en tant que symboles de machisme. Ferrari rime avec a priori…
Pourtant, j'aime conduire… DS, 2CV, trafic aménagé et pourquoi pas Dacia et même Trabant.
Le miracle de San Gennaro, c'est un Truck massif, une de ces bestiasses que l'on croise sur les highways américaines avec en bande-son l'improbable rencontre d'ACDC et de Sibelius… Très fier de l'avoir dompté… Mais que ce fut difficile, j'ai fait craquer la boîte de vitesse, la carlingue a toussoté, le monstre de métal m'a subjugué… Un moteur d'une puissance inouïe, une force inhabituelle, des pistons par centaines, des durites à foison, l'admiration pour cette mécanique dont je me contentais d'admirer les effets faute d'en comprendre le fonctionnement, la diabolique articulation… L'impossibilité d'aller vite malgré les formidables potentialités du moulin… Dès le départ, cette centaine de pages, chronique d'un quartier napolitain, j'avais le sentiment de me trouver face à un tableau de bord splendide mais dont j'ignorais les fonctionnalités. J'appuyais sur des boutons, des manettes, soulagé de constater que je continuais de me déplacer.
Puis, j'ai pris un rythme de croisière avec des paysages un peu plus familiers, des réflexions sur le totalitarisme, sur le destin tragique de cette Mitteleuropa qui bascula du nazisme vers le stalinisme, sur ces individus ballotés par l'histoire qui choisirent ou subirent l'exil. Sur le GPS s'affichaient des itinéraires contemporains, échos tragiques d'autres drames… Pas la peine de m'étendre, vous devez posséder les mêmes cartes… le trajet se déroula avec des haltes incontournables dès lors que l'on chemine en humanisme. La religion dressait ses tours et j'actionnais les essuie-glace pour discerner au mieux les enjeux de cet horizon. Les miracles, l'extase mystique peuvent égarer et commettre les pires forfaits. Mais, l'absence de sacré, le matérialisme exacerbé, à quoi mènent-t-ils ? Aux dictatures ? Au suicide ? Dans le siège de mon terrible engin, je regrettais d'avoir séché les cours de mécanique philosophique parce que le Miracle de San Gennaro vous entraîne sur des routes ou plutôt des pistes dignes de la Selva, traversant des jungles de références inconnues ou inhabituelles pour le cancre que je reste. Conducteur du dimanche, quoi !
Oui, mais un piètre pilote, gonflé de l'orgueil de revenir d'un voyage qui commence par cette phrase « Les personnages de ce roman, purement imaginaires, n'ont rien à voir avec des personnages réels ». Bien sûr, l'injonction est contradictoire : la lecture de la biographie de Màrai permet de mesurer que c'est bien son histoire qu'il nous raconte… Eprouvant et magnifique voyage… Heureux d'être descendu de cette vertigineuse cabine où j'ai transpiré autant que frissonné du plaisir de cette découverte. Mais comme disait l'autre « Et c'est tant mieux parce que je f'rai pas ça tous les jours… »
Alors, ça vous dit un trip en truck ?
Une suggestion, découvrez quelques citations sur Babelio, lisez le dernier chapitre (partie IV, chapitre 17) parce que ça ne « spoilera » rien du tout mais par contre c'est tellement limpide, ça vibre comme un V12, la promesse d'un ailleurs …
Si votre curiosité est titillée, attachez vos ceintures, bon courage et belle route…
Pour ma part, je vais me changer les idées au volant d'une petite berline, j'ai quelques courbatures. Mais, p… que c'est bon de sentir craquer ses articulations rouillées ! Ça veut dire que l'on vit encore…
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Sandor Marai n'a pas son pareil pour relater, faire ressentir, des lieux, des atmosphères, des personnages, des couleurs, des odeurs, des attitudes, des sentiments éphémères.
Le Miracle de San Gennaro est d'abord le miracle pour le romancier de la découverte d'un espace de liberté et de toute beauté, le Pausilippe, près de Naples, là où il échoue après sa fuite de la Hongrie soviétisée. Et en attendant de partir pour les Etats-Unis. Il est encore en Europe et il comprend, il embrasse encore cette culture, ces gens, cette langue.
Il est à la fois dans la nostalgie, déjà, et la découverte de cette terre et de son peuple de Pausilippe.
Les dizaines de pages vouées à la description, à l'observation et des paysages, et des ambiances et des gens de ce petit coin de paradis - pour lui-, sont délicieuses. A déguster, lentement, à savourer, à relire, doucement, posément, l'écriture de Sandor Marai transcende ce qu'il a vu, ce qu'il a senti, ce qu'il a entendu.
Puis vient le couple d'étrangers, ombres et mystères. Ce n'est pas les pages du roman qui m'ont le plus intéressée. Même si l'on a vite fait le parallèle entre lui le réfugié, l'exilé, l'étranger et son personnage. Même si 'lon fera aussi le parallèle entre le personnage qui est mort et l'auteur, Sandor Marai, qui meurt en quittant sa Hongrie, sa langue, mais qui vivra parce qu'il est mort. Car, nonobstant, il restera un réfugié et un exilé.
Parmi tous les livres de ce magnifique écrivain que je viens de lire ces derniers mois, celui-ci retient vraiment mon affection. En effet, j'ai aimé cette lecture, je l'ai savourée car l'écriture est si délicate et si fine, et j'ai ressenti de belles et tristes émotions. Sandor Marai en exil, s'attache à une terre idyllique, tout en devant la quitter pour un monde inconnu. Très beau, très symbolique. Très émouvant.
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