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Citations sur La pouponnière d'Himmler (39)

Elle le laisse prendre Arne, mais se tient à l’écart. À l’écart de tout et de tout le monde. Et aussi de cet homme qui lui inspire de la répulsion. Quelque chose dans son odeur, ses yeux, le grain de sa peau. Quelque chose de maladif dans l’aspect de son épiderme. Sa maigreur, son haleine. Son visage asymétrique. Il ressemble à la mort. Il ressemble aussi au souvenir de sa propre humanité. Au temps où elle gardait du pain pour un étranger qui l’avait bousculée. Elle n’éprouve envers lui aucune colère, alors que c’est sans doute la seule émotion qui la fait tenir debout. C’est aussi celle qu’exprime son visage ardent, la brûlure semblait superficielle mais n’a pas guéri, ne guérira pas, elle le sait, jamais le sang qui lui bat maintenant dans la peau ne retournera dans ses veines. 
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À la fin quand ils le lui ont pris il ne pesait plus que trois kilos et des poussières. Chaque fois qu’elle soulève un paquet de sucre ou de farine ou n’importe quoi d’autre,elle pense à lui, à ce qu’il pesait dans ses mains et dans ses bras, au ressenti de ce poids-là. Et elle se demande combien il pèse maintenant, que pèse donc ce qu’il reste de lui. Ça
l’obsède, elle ne pense qu’à ça et bien sûr elle n’en dit rien à personne.
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Grâce à vous, chères mères, qui êtes vom besten Blut, du meilleur sang, et avez su choisir un partenaire de valeur supérieure du point de vue racial, il suffira de quelques générations pour faire disparaître de notre Allemagne toute trace de sang impur. Un siècle tout au plus. Nos Heime sont conçus pour qu’y naissent les plus magnifiques éléments de notre race : vos enfants. Notre religion, c’est notre sang.
Aussi, je vous remercie, chères mères. La maternité est la plus noble mission des femmes allemandes.
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Il lui dit qu’il va l’épouser. Il jure, sur son honneur. Sur son uniforme. Il jure qu’il l’aime, que c’est la première fois, et il pleure, peut-être aussi parce qu’il est très jeune et que sans doute il ne rentrera jamais chez lui. Elle dit d’accord, elle aussi, mais ils ne peuvent pas se marier. Pour le moment c’est impossible. Elle dit qu’ils vont attendre, la fin de la guerre. Elle l’attendra toujours, et elle aussi elle jure.
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« Il n’y a pas d’un côté le bien, de l’autre le mal, il y a de longues glissades dont on ne se relève pas, et des passages quelquefois imperceptibles de l’un à l’autre. Quand on s’en rend compte, il est déjà trop tard »
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Elle se lève tous les jours, et son corps chancelle, treillis trop fin colonisé par une plante grimpante qui devient trop lourde. Des os comme des brindilles creuses et nues étouffées par une verdure étrangère, et ses pas sont tout petits, et ses yeux manquent de lumière.
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Elle est devenue un creux rempli de ventre. Une terre qui sèche à mesure qu'un arbrisseau y pousse, et elle se meurt à mesure que sous sa peau son enfant naît. Une urne funéraire dans laquelle trempent des fleurs vives aux racines terrifiantes.
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La vie a cette sale propension à broyer la beauté. Rien ne survit mieux, pense-t-il, que les lâches et les crapules. Elle était enceinte, aussi. Et en ces temps de guerre, la vie fragile d'un enfant n'est faite que pour s'éteindre comme une bougie entre le gras du pouce et l'index.
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Plus de sirènes, mais les dents de Renée continuent à claquer. La guerre arrivera. Elle en est sûre. Elle le sent, même physiquement, que la guerre est en train d'avancer dans sa direction. Respiration haletante, comme si elle courait. Dans sa tête elle court si vite qu'elle ne dormira plus, ne se couchera plus, elle ne sera plus jamais chez elle nulle part. Elle le sent dans le picotement du bout de ses doigts. Elle le sent dans ses os.
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