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Critique de kuroineko


Quel bonheur de découvrir enfin les deux premiers textes de Murakami Haruki! Son Kafka sur le rivage m'a "ouvert" les portes de la littérature japonaise en 2006. En en apprenant plus sur l'auteur, au fur et à mesure de mes lectures, je ressentais une frustration à l'idée de ne jamais pouvoir lire Écoute le chant du vent et Pinball, 1973, puisqu'il se refusait à toute réédition.  Certes, son oeuvre prolifique permettait de nombreuses découvertes. Néanmoins, l'envie de lire ses débuts me taraudaient. Ainsi qu'en apprendre plus sur le Rat, et le narrateur bien sûr, qu'on retrouve dans La course au mouton sauvage et Danse, danse, danse.
Et pourtant, il y a maintenant quelques années que la réédition est parue et voilà seulement que je le lis... Ô esprit versatile...

Une fois dit tout ça, quid des romans eux-mêmes? Déjà, le titre du premier, Écoute le chant du vent, est un enchantement par son évocation très poétique. Pinball, 1973, lui, interpelle par sa prosaïque référence au flipper. Mais avec Murakami, il serait bien surprenant qu'on ait affaire à un "simple" récit purement prosaïque.
Dès le premier roman, il m'a semblé que tout Murakami était là. Ou presque. S'il n'a pas complètement l'aboutissement de ses titres ultérieurs, il pose d'emblée un univers particulier. Construit comme une succession d'instantanés, il questionne et aborde des sujets qui seront repris plus tard. Les métaphores et comparaisons singulières émaillent déjà les chapitres.

Un peu plus dense et linéaire, Pinball, 1973 est vraiment dans la continuité d'Écoute le chant du vent. Avec des personnages saisissants comme il sait si bien les créer. Ainsi les jumelles qui vivent avec le narrateur. Et même les protagonistes les plus secondaires, comme le réparateur des tableaux électriques du téléphone, valent la peine d'être appréciés à leur juste valeur. Sous couvert du quotidien d'un jeune homme de vingt-quatre ans, fondateur avec un associé d'une petite entreprise de traduction d'articles de presse ou de publicités, rien n'est vraiment anodin.

Cette sorte de miroitement ténue de la réalité, qui pourrait laisser place très vite à des éléments irréels, c'est ce qui m'a séduit chez Murakami. A l'évidence, après lecture de ses deux premières histoires, cela semble faire partie de son ADN littéraire.
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