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Citations sur L'étoffe du temps (15)

Il y a une chose qu’il faut que tu saches, Victor, lui dit Schweigaard. Quand un bœuf perd l’équilibre, il trébuche et se relève. Quand un oiseau perd l’équilibre, il décolle et s’envole.

(Actes Sud, p.228)
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Quand elle était en colère, elle devenait comme le grand tétras des forêts, mettait toutes ses forces dans de violents battements d’ailes, à toute vitesse dans la ramure des cimes de sapins, jusqu’à devoir se poser, épuisée.
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Les hommes ont différentes façons de ramer. Chacun a la sienne quand il s’agit de partir ou de revenir chez soi. Comme on a sa propre façon de pêcher ou de broyer du noir.
Mais tous s’enfuient de la même manière. À coups de rames rapides et inégaux. En tournant constamment la tête pour vérifier qu’ils ne dévient pas de leur cap. Et sans jamais lever les yeux vers l’endroit qu’ils quittent.
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Et pourtant. Il n'aurait pas pensé l'obscurité comme obscure s'il n'avait pas été possible de désirer la lumière
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Il célébrait la messe de Pentecôte, on était en 1905, et la semaine qui s’achevait avait vu se produire de grands événements. Le mercredi, l’Union avec la Suède avait enfin été dissoute. Le matin même, il avait hissé lui-même le drapeau du presbytère, et la plupart des fermiers des environs en avaient fait autant. Des manifestations de joie avaient éclaté les jours suivants, grandes et petites, et voici qu’à l’instant, juste avant le début de la cérémonie, alors qu’il était assis dans la sacristie derrière une fenêtre entrebâillée, il avait entendu cancaner sur le thème du « pas du tout convenable ! » Depuis la chaire, il voyait à présent de quoi il retournait. Quatre paroissiennes, assises côte à côte au milieu de l’église, gardaient les dents serrées et le regard bien droit, tandis qu’autour d’elles la gent vêtue de noir jetait en tous sens des œillades inquiètes.
Les quatre femmes portaient des costumes folkloriques. Deux arboraient un corselet au motif de tartan rouge. Les autres, des robes sombres, brodées de fleurs jaunes et rouge foncé, qui lui rappelèrent un modèle montré par la veuve Stueflaaten.
Schweigaard attendit le silence, puis introduisit son office par quelques mots bien pensés, suggérant que chacun venait à l’église dans ses plus beaux habits, et qu’un vêtement pouvait aussi valoir un drapeau, ce drapeau national que les Norvégiens, enfin, possédaient en propre ! Ce faisant, il eut signifié aux quatre rebelles une sorte d’approbation.
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L’éternelle prière du pêcheur. Seigneur, donne-moi une truite assez grosse pour que je n’aie pas à mentir sur sa taille.

(Actes Sud, p.285)
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Les morts, on n'a pas besoin de leur demander leur avis. Les morts ne sont jamais rien que des gens contents et qu'on admire.
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Il sentit monter un plaisir doublé d'inquiétude. Une émotion à laquelle il risquait fort de céder, totalement inconnue, qui tenait à la fois de l'étincelle et de la force, suivie d'une envie d'abandon aux forces et étincelles sentimentales.
Il ressentait de l'affection.
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- Vous croyez vraiment à ce genre de fable, monsieur Schweigaard ?
- Je... j'aspire d'une manière générale au règne de la raison, bien sûr. Mais j'ai plus de doutes à mesure que j'avance en âge. Je doute de tout. A mon arrivée ici, les superstitions étaient florissantes. Maintenant, nous avons le chemin de fer, une desserte postale régulière, des journaux plus fiables, des écoles organisées, et surtout, des machines qui vont pouvoir petit à petit se charger du travail éreintant que font les paysans. Et à chaque nouveau progrès, je vois disparaître d'anciennes croyances.
- C'est une bonne chose, non ? dit Harrison.
- Mmoui, c'est ce que je pensais avant. Je voulais en finir avec ces vieilleries, de préférence du jour au lendemain. Je suis moins sûr de mon fait aujourd'hui. Nous sommes en train de perdre l'émerveillement. J'ai le sentiment de ne plus pouvoir atteindre le fond des âmes de la même manière. Les gens se contentent si vite des explications qu'on leur donne. Ils se précipitent, ils n'ont plus aussi peur des conséquences de leurs actes que ceux qui les ont précédés.
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Rien n'est un porte-bonheur en soi. Ce qui porte chance, c'est d'y croire.
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