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Citations sur Le génocide voilé : Enquête historique (19)

Stanley constatera que dans certaines régions d' Afrique, après leur passage, il ne subsistait guère plus de 1 % de la population. Dans le Tanganyika, les images des horreurs de la traite étaient partout visibles. Nachtigal, qui ne connaissait pas encore la région, voulut s'avancer jusqu'au bord du lac. Mais à la vue des nombreux cadavres semés le long du sentier, à moitié dévorés par les hyènes ou les oiseaux de proie, il recula d'épouvante. Il demanda à un Arabe pourquoi les cadavres étaient si nombreux aux environs d'Oujiji et pourquoi on les laissait aussi près de la ville, au risque d'une infection générale. L'Arabe lui répondit sur un ton tout naturel, comme s' il se fût agi de la chose la plus simple du monde: « Autrefois nous étions habitués à jeter en cet endroit les cadavres de nos esclaves morts et chaque nuit les hyènes venaient les emporter: mais, cette année, le nombre des morts a été si considérable que ces animaux ne suffisent plus à les dévorer. Ils se sont dégoûtés de la chair humaine. »
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les Anglais se sont toujours posés en champions de l'abolition. Mais on oublie trop souvent que leur abolition de l'esclavage devait plus à l'économie qu'à la morale. Ils pensaient qu'il était plus avantageux de réduire en esclavage les Africains chez eux que de les exporter vers le Nouveau Monde. Non seulement ils n'y étaient plus si rentables, étant donné les évolutions industrielles du moment, mais ils coûtaient cher (il fallait quand même les nourrir !). Si le discours officiel plaçait l'abolition sur un plan moral, nul n'était dupe. Le système esclavagiste était de plus en plus inefficace et improductif, comme le notait l'économiste Adam Smith. l'Angleterre avait tout simplement su anticiper tous ces bouleversements.
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Il est donc difficile de ne pas qualifier cette traite de génocide de peuples noirs par massacre, razzias sanglantes puis castration massive. Chose curieuse pourtant, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient la voir recouverte à jamais du voile de l'oubli, souvent au nom d'une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C'est en fait un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux qui aboutit à ce déni. (p. 271)
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Dans l'histoire de la résistance de captifs africains, l'insurrection la plus dure et la plus meurtrière fut celle des Zendjs déportés dans le monde arabo-musulman. Les hommes arrachés à leurs terres ne se laissèrent pas toujours mener à l'abattoir sans réagir. Arrivés sur les lieux de leur calvaire, ils se sont souvent révoltés.
L'une des sources historiques les plus anciennes connues sur cette revolte des Zendjs est celle d'Alexandre Popovic. Ce chercheur nous révèle qu'en 689, 690 et 694, les esclaves africains s'étaient insurgés en Mésopotamie.
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Longtemps appréhendée comme un désert inhabitable et stérile, parce qu'on en jugeait d'après les terres du littoral, où le climat était malsain et souvent fatal aux étrangers, l'Afrique noire, que les négriers arabo-musulmans allaient mettre à feu et à sang, n'était ni aride ni stérile et inhabitée, comme pouvait le laisser penser le Sahara. Nombre de voyageurs en témoignent. Ils rencontraient d'abord des steppes couvertes de grandes herbes, puis des contrées boisées et des champs cultivés où le bétail s'élevait sans soin, dans un univers riche et luxuriant. Sur cette terre aussi douce que la soie à certains endroits, de petites chaînes de montagnes s'allongeaient entre les cours d'eau.
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Avant l'arrivée des Arabo-Musulmans, chaque communauté africaine avait sa propre culture, un système original de croyances et de coutumes. (...) C'est parce qu'il avait conscience du caractère éphémère et fragile de l'existence que l'Africain évoluait dans une profonde religiosité. (...)L'univers spirituel de l'Africain est composé de trois mondes relativement lié entre eux. Le premier est son environnement immédiat (...) Le deuxième est celui d'un être immatériel associé à un ancêtre défunt. (...) Enfin, le troisième est le royaume des esprits.
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« Mais tout a commencé là, au Darfour, et cela n’a apparemment jamais cessé. C’est le mépris des Arabes pour les Noirs qui continue de s’y manifester cruellement aujourd’hui encore par une pratique de l’esclavage à peine dissimulée et par un véritable nettoyage technique ».
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Ainsi, la triste réalité est bien que des Noirs ont livré d'autres Noirs. Parce que aucun peuple n'est différent d'un autre dans les vertus ou dans le crime. Quand les chasseurs d'hommes arabes ne faisaient pas le travail eux-mêmes, la plupart des rabatteurs qui livraient des captifs noirs aux négriers étaient bien des Noirs.
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Entre 1864 et 1890, la traite arabo-musulmane a ponctionné plus d'hommes du continent noir qu'il n'en sortait auparavant en un siècle avec les Occidentaux.
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La plupart de ces savants arabes n'hésitaient pas à citer les médecins de la Grèce antique. Ils rappelaient que Galien avait défini chez les Noirs dix caractères absents chez les Blancs, à savoir: cheveux crépus, fins sourcils, larges narines, lèvres épaisses, dents saillantes, mauvaise odeur de peau, basse mortalité, pieds fendus, long pénis, humeur joyeuse.
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