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EAN : 9782070141661
192 pages
Gallimard (07/05/2013)
3.67/5   6 notes
Résumé :
« Les Chinois n’ont pas inventé les échecs. Mais depuis 4 000 ans, leur jeu de go est
un redoutable exercice de stratégie dont les règles sont subtiles : sur un damier de 361
intersections, les joueurs disposent leurs pions noirs et blancs. Le principe consiste à conquérir
ou à contrôler le maximum de territoires. C’est à cela que jouent les Chinois en Afrique contre
les anciennes tutelles coloniales. Autrement dit, l’empire du Milieu y a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La Chine a effectué une entrée fracassante dans les études africaines. Il n'est plus concevable d'évoquer la géopolitique de l'Afrique, ses relations avec les autres régions du monde ou même ses perspectives économiques à l'ère de la mondialisation sans mentionner le rôle croissant de l'Empire du milieu. Un africaniste digne de ce nom se doit aujourd'hui d'être un peu sinologue.
L'engouement suscité par ce nouveau partenaire n'avait d'égal que son exotisme. Enfin lisait-on l'Afrique allait pouvoir sortir du face-à-face inégal dans laquelle elle était enfermée avec les puissances occidentales coloniales hier et néo-coloniales aujourd'hui.

Cet enthousiasme a fait long feu. Et l'ouvrage de Tidiane N'Diaye est révélateur du désamour grandissant dans lequel est en train de lentement glisser l'Empire du milieu. Hier portée aux nues, la Chine est aujourd'hui de plus en plus souvent vouée aux gémonies.
Tidiane N'Diaye énumère tous les reproches adressés à ce nouveau partenaire, hier encore paré de toutes les vertus : le modèle de coopération « gagnant-gagnant vanté par Pékin serait un jeu de dupe, les échanges bilatéraux bénéficiant avant tout à la Chine qui importe les matières premières dont elle a cruellement besoin tandis que les importations de biens de consommation courante déstructurent les fragiles industries africaines (telle l'industrie textile au Mali ou en Côte d'Ivoire) ; le refus de toute ingérence politique du partenaire chinois conduit de facto à offrir une planche de salut aux régimes les moins démocratiques du continent (Soudan, Zimbabwe, Angola …) ; les Chinois exportent leurs pratiques des affaires, peu transparentes et corruptrices ; ils n'ont aucun respect pour la protection de l'environnement ou pour la santé du consommateur ; ils replongent dans la spirale de l'endettement des pays qui viennent à peine d'assainir leur situation financière avec les bailleurs occidentaux ; ils manifestent à l'égard des Africains un racisme d'un autre âge ; etc. Il n'est pas jusqu'aux prostituées chinoises auxquelles l'auteur reproche dans un (trop) long chapitre leurs pratiques anticoncurentielles !
Cette charge en règle aurait été plus convaincante si elle avait été mieux étayée (l'ouvrage est dépourvu de références infrapaginales et sa bibliographie, d'un laconisme excessif, ne liste quasiment que des sources francophones), si elle avait été exposée dans un vocabulaire moins outrancier (la Chine est décrite comme un « monstre affamé » prêt à fondre sur « la proie africaine » par de « gigantesques dévastations aux pillages subtilement organisés ») et si elle n'était pas lestée de quelques contre-vérités qui la décridibilisent (l'auteur évoque l'utilisation de « bagnards » ou de « repris de justice » sur les chantiers chinois sans citer aucune source alors que la méticuleuse enquête de Juan Pablo Cardenal et Heriberto Araujo, La silenciosa conquista china (Memoria Critica, 2011) pourtant critique à l'égard de la Chine, conclut honnêtement à l'inexistence de telles pratiques).
Comme l'avaient montré avec autrement plus de subtilité, les auteurs réunis autour de Raphaël Gabas et Jean-Jacques Chaponnière (Le temps de la Chine en Afrique, Karthala, 2012), l'action de la Chine en Afrique ne mérite ni tant d'éloges ni autant d'opprobres. La Chine n'y a pas d'agenda caché, de visées conquérantes, ni même de politique mûrement planifiée. Loin de l'image centralisée que donne l'expression de « Chinafrique », maladroitement calquée sur celle de « Françafrique » en 2008 par les deux journalistes Serge Michel et Michel Beuret, la politique chinoise en Afrique est la conjonction d'une multiplicité d'initiatives individuelles sur lesquelles Pékin n'a guère de prise. Des paysans chinois à la recherche d'un meilleur salaire que celui que leur donne la culture de la terre dans leur pays viennent exploiter le cuivre en Zambie, couper le bois des forêts gabonaises ou vendre des chaussures à Dakar. Rien de comparable avec le système élaboré dans la France de la Vème République par Jacques Foccart.

Si la Chine est de plus en plus influente en Afrique, ce n'est pas la conséquence d'une politique mûrement planifiée et, encore moins, d'un intérêt spécifique pour le continent africain résultant, comme ce fut le cas pour la France coloniale, de son passé. Cette influence croissante ne diffère guère de celle que la Chine, avide de débouchés pour ses exportations et de matières premières pour nourrir sa croissance, se taille dans d'autres régions en développement : Asie centrale, Amérique du Sud et, au premier chef, Asie du sud-est où sa diaspora est la plus nombreuse et ses intérêts économiques les plus importants.
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« Qui ne se préoccupe pas de l'avenir lointain se condamne aux soucis immédiats » Confucius C'est par ces mots de sagesse que débute l'ouvrage de Tidian N'DIAYE sur la Chine-Afrique.
Les relations entre la Chine et l'Afrique remontent à l'époque de la dynastie Han, vers 206 avant J-C. Les premiers récits chinois sur l'Afrique quant à eux datent du VIIIè siècle avant notre ère.

Par la suite ce sont les explorations maritimes menées par l'eunuque Zheng HE qui ont permis les échanges commerciaux. le motif économique était évident, mais dénué de tout but expansionniste. Il s'agissait de nouer des amitiés, de créer des opportunités d'échanges économiques en privilégiant une coopération mutuelle à la recherche d'avantages réciproques.
Si l'on exclut la période Maoiste et le repliement sur soi de l'empire du milieu, à partir des indépendances et lorsque les pays occidentaux ont déserté l'Afrique, la Chine dont l'économie avait été mise à mal par la révolution culturelle s'est de nouveau tournée vers le continent Africain.
L'enquête de l'auteur nous projette sur les conséquences désastreuses des nouvelles relations économiques entre la Chine et l'Afrique. L'invasion des produits chinois sur les marchés africains, perturbe la production locale, les produits contrefaits de mauvaise qualité sont dangereux pour la population. La plupart des entreprises chinoises trustent les appels d'offre des grands chantiers. Elles peuvent mobiliser rapidement et à moindre prix des ouvriers durs à la tâche, qui ne parlent ni anglais ni français, et qui se soucient peu des autochtones.
Cette enquête, efficacement documentée, ouvre nos yeux sur les contreparties chèrement payées par les africains, tant au regard de la santé que de l'environnement et qui pourraient bien compromettre le développement et l'avenir économique de ces pays.
Lien : http://www.traverseesafricai..
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Un peu déçu, je m'attendais à une enquête de fond, sourcée, complète, comme l'auteur a l'habitude de faire. Au final, même si le livre nous révèle de nombreuses choses sur la relation sino-africaine, ça manque de sources et de fond. J'imagine qu'il est difficile d'avoir beaucoup de sources sur ce sujet, mais les rares sources sont souvent de la bouche de personnes lambda, ce qui ne fait pas très sérieux.

Le livre fait donc office de mise en bouche sur le sujet, il faudra chercher ailleurs pour trouver mieux, mais pas sur que ça existe.
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critiques presse (1)
NonFiction
19 août 2014
Un ouvrage sur les relations sino-africaines qui tend au pamphlet et déconcerte par son manque d’unité.
Lire la critique sur le site : NonFiction

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Vidéo de Tidiane N'Diaye
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