Citations sur Lolita (335)
Immobile au bord de mon abîme, j'écoutais ces harmonies frissonnantes, et le pétillement de ces cris isolés qui perçaient le chaste bruissement de l'arrière-fond sonore et je compris alors que la raison la plus poignante de mon désespoir n'était pas l'absence de Lolita à mes côtés, mais l'absence de sa voix au coeur de cette harmonie.
D'emblée, nous fûmes passionnément, gauchement, scandaleusement, atrocement amoureux l'un de l'autre; désespérément, devrais-je ajouter, car nous n'aurions pu apaiser cette frénésie de possession mutuelle qu'en absorbant et en assimilant jusqu'à la dernière particule le corps et l'âme l'un de l'autre.
Tu sais, ce qui est affreux quand on meurt, c’est qu’on est si entièrement seul.
Et je me retrouvai seul, roulant sous la pluie du jour agonisant, et les essuie-glaces étaient en pleine action, mais que pouvaient-ils contre mes larmes ?
"Brute, me dit-elle avec un sourire caressant. Vous êtes ignoble. J'étais pure et fraîche comme une pâquerette et regardez ce que vous avez fait de moi. Je devrais appeler les flics et leur dire que vous m'avez violée. Oh! vous êtes un dégoûtant - un vieux bonhomme dégoûtant."
Plaisantait-elle vraiment ? Je crus déceler dans son verbiage stupide une note menaçante, presque hystérique.
Je suis torturé par une migraine de tous les instants, dans l'air opaque de cette cellule tombale. Mais je dois persévérer. Déjà écrit plus de cent pages et n'ait encore rien dit. Les dates se mélangent dans ma mémoire. Cela devait être vers le 15 août 1947. J'ai peur de ne pouvoir aller jusqu'au bout. Le cœur, la tête - tout. Lolita, Lolita, Lolita, Lolita, Lolita, Lolita, Lolita, Lolita, Lolita. Monsieur l'Imprimeur, veuillez répéter jusqu'au bas de la page.
D'emblée nous fûmes passionnément, gauchement, franchement, atrocement amoureux ; désespérément, devrais-je dire aussi, car nous n'aurions pu apaiser ce désir de possession mutuelle qu'en nous imprégnant littéralement l'un de l'autre, en nous dévorant réciproquement jusqu'à la dernière particule du corps et de l'âme.
Mais le poison était dans la plaie, et cette plaie ne s'est jamais cicatrisée
Tout est est parfaitement bien réglé dans nos esprits, et moins nous voyons telle personne en particulier, et plus nous sommes heureux de constater, chaque fois que nous entendons parler d’elle, à quel point elle se conforme sérieusement à l’idée que nous faisons d’elle. Tout écart dans les destins que nous avons décrétés nous semblerait non seulement anormal, mais immoral. Nous préférions, ne pas avoir connu du tout notre voisin, le marchand de hot dogs en retraite, s’il s’avérait qu’il vient de produire le plus merveilleux recueil de poésie qu’ait connu son époque.
Mon pyjama blanc est orné dans le dos d'un motif lilas. Je ressemble à l'une de ces pâles araignées tuméfiées que l'on voit dans les jardins anciens. Je suis assis au milieu d'une toile lumineuse et tire d'un petit coup sec sur tel ou tel fil. En l'occurrence ma toile est tendue partout à travers la maison, et j'écoute, assis dans mon fauteuil tel un sorcier rusé.