Le trajet en bus le conduit directement à l'hôtel-pension "Les chevaux". Une seule petite valise pour bagage, un petit air triste et timide, Jorge prend une chambre, toute simple mais propre, pour une durée indéterminée. Après la première nuit, il va au garage récupérer sa vieille voiture tombée en panne. En demandant au garagiste s'il connaît quelqu'un qui embauche dans le coin, celui-ci l'envoie chez Andrès "Le vieux" qui tient une scierie dans la zone industrielle. Ce dernier l'embauche, à l'essai pour le moment. Très peu bavard, taciturne, il est seul la plupart du temps, ne semble connaître personne dans cette ville et ne parle jamais de son passé...
Javi, un ado de 17 ans, a quitté l'école depuis maintenant 1 an. Sans en prévenir sa mère. En effet, elle se fait assez de souci en ce moment avec tous ces promoteurs immobiliers qui convoitent sa maison afin d'implanter un centre commercial. Javi, débrouillard, vit de petites combines: il récupère les objets volés et les rend à ses propriétaires, il va faire peur ou frapper un quidam sous la demande d'un ado trouillard. le tout moyennant quelques billets...
Javi et Jorge, immanquablement, vont se croiser dans cet album. Quel est le lien qui les unit? Qu'a donc fait Jorge dans son passé pour s'enfuir ainsi? Pourquoi ce cauchemar qui le réveille en sursaut?
Ce long récit de Pep Domingo dit Nadar entremêle habilement les histoires de Javi et Jorge et le passé de ce dernier. Par bribes, l'on passe de l'un à l'autre et l'on apprend à les découvrir. le puzzle prend forme. Ces deux êtres, solitaires, en proie à leurs doutes, timide et mutique pour l'un, débrouillard pour l'autre, ont évidemment une histoire commune que l'on ne découvre qu'à la toute fin. L'auteur prend le temps d'installer les personnages, le récit n'en est que plus captivant. Avec une mise en scène très travaillée et un noir et blanc simple mais efficace, l'on se laisse séduire par ce scénario empli d'humanité.
Je suis tel du
Papier froissé...