Monotone Blue

Nagabe est un auteur vraiment singulier, peut-être l'un des rares à qui j'attribuerais un peu une aura d'auteur underground, depuis ma découverte de son singulier Enfant et le maudit. Je suis donc ravie de le retrouver avec un nouveau titre plein d'anthropomorphisme pour évoquer l'épineuse question d'actualité du harcèlement scolaire.

J‘ai découvert Nagabe avec L'Enfant et le Maudit, un titre fantastique tirant plutôt sur le conte de fée mais avec des propos très intéressants sur la différence ou encore la parentalité. J'ai ensuite été ravie de le retrouver dans ce que j'appellerais des romances boys love inclusive peuplées d'animaux prenant la place des hommes pour conter des histoires parfois un peu dérangeantes, il faut l'avouer, notamment dans The Wize Wize Beasts of The Wizarding Wizdoms plus que dans le Patron est une copine. Il reprend ici ces codes dans une nouvelle romance LGBT, lycéenne cette fois, qui reprend le schéma du friends to lovers, mais avec un habillage d'une douceur et d'une bienveillance folle, qui m'a fait avoir un petit coup de coeur !

Comme dans ses autres oneshots, il habille sont histoire d'un décor assez banal : un lycée lambda, mais transforme les lycéens qu'on connaît en animaux de toutes les espèces : chat, chiens divers, renard, loup et bien sûr un lézard, qui vient d'arriver et détonne dans ce paysage. le héros de l'histoire, ce sera le détaché Hachi, un chat dans toute sa splendeur, très indépendant, qui se moque des études et est assez indifférent aux autres. Celui-ci voit la vie de manière monotone, au sens le plus strict du terme car il ne voit pas toutes les couleurs, et il s'ennuie. Sa rencontre avec le lézard Aoi, différent des gens qu'il connaît, va l'amener à évoluer et sortir de sa torpeur.

Monotone Blue conduit avec étrangeté et douceur le lecteur d'une histoire qui peut sembler banale : l'accueil d'un nouvel élève différent, à une histoire éminemment touchante et puissante où on abordera amitié et différence ainsi que trauma suite à du harcèlement scolaire. C'est inattendu et ô combien apprécié à une époque où la sensibilisation est essentielle et ce genre d'histoire différente, originale, peut être une belle façon de le faire, surtout sous la plume tellement pleine d'émotion de Nagabe. Il y a quelque chose chez cet auteur et la transposition qu'il fait du mal être psychique dans les transformations du corps de ses personnages.

J'ai pour ma part été totalement séduite par l'ambiance de ce titre. Tranquille, presque nonchalante et pourtant terriblement intérieure. J'ai aimé la façon dont l'auteur traite d'abord de la différence, aussi bien de celle assez évidente d'Aoi, qui sera le prisme de cette histoire, mais aussi celle plus discrète d'Hachi, qui détonne par son détachement vis-à-vis de ses camarades et son côté un peu asocial dans lequel je me suis retrouvée. Cependant, c'est avec la rencontre des deux, leur confrontation et la naissance de leur relation si singulière que le titre va prendre toute sa couleur et quelle couleur puissante, forte et brillante ! J'ai été très émue par les émotions que commencent maladroitement à ressentir chacun des adolescents : du désir non compris d'Hachi, en passant par sa jalousie et bien sûr la peur immense d'Aoi de voir se répéter ce qu'il a déjà vécu avant, ailleurs. L'auteur fait preuve de beaucoup de finesse, rendant ces émotions encore plus fortes pour le lecteur.

Mais l'histoire n'est pas que drame et sentiments réprimés, c'est d'abord une très belle amitié qui se tisse lentement et avec une jolie pointe d'humour. Avec les doubles sens provoqués par le caractère animal des personnages, on ne peut que rire quand ils jouent à se montrer leur queue et à la toucher ; quand Hachi découvre la fraîcheur de la peau d'Aoi, ça donne aussi lieu à du pelotage en règle ; et j'en passe et des meilleures. Il se crée ainsi une sorte de double lecture amusante, plein de connivence, entre nous et l'auteur, qui permet de dédramatiser un peu les enjeux, qui certes sont importants et sérieux, mais ne doivent pas non plus tomber dans un excès de pathos. Ici, l'équilibre est parfaitement trouvé.

Les dessins recèle également de nombreuses scènes d'une grande douceur où on a envie de câliner nous aussi ses animaux, de les prendre dans nos bras et sécher leurs larmes à venir. C'est d'une douceur extrême et d'une beauté incroyable. Je n'aurais jamais cru apprécier un jour un dessin de lézard, eux qui me font froid dans le dos dans la vraie vie, mais ici l'auteur nous subjugue par ses jeux de blanc et noirs texturés sur sa peau. Quant à Hachi, c'est la figure type du chat blanc et noir classique qui fait très matou, on a aussi envie de se pelotonner contre lui. Et en même temps, le titre n'est pas juste joli, il y a une magnifique science des cadrages chez l'auteur qui crée des scènes en champ – contre champ, échange de regard, focus sur certaines parties du corps, qui rendent hommage aux sentiments amoureux adolescents.

Je pensais faire une petite lecture tranquille, presque banale et anecdotique, j'ai été frappée de la puissance des émotions qu'elle a su me transmettre dans cette relation qui a tout de la surprise. Nagabe est vraiment un excellent conteur et son goût pour traiter de la différence et de la maltraitance, avec douceur et poésie mais force, me va droit en plein coeur. La détresse d'Aoi, je l'ai vécue avec lui. Sa représentation charnelle du traumatisme est une excellente trouvaille. Et quelle magnifique amitié amoureuse pleine d'espoir. Une merveille !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

J'ai découvert cet auteur via "L'enfant et le maudit", une beauté visuelle et une histoire touchante et sombre. Et là, j'apprends qu'elle fait du yaoi !

L'histoire sous la forme d'animaux devenue humanoïdes nous narre une histoire simple et triste : le rejet car on est différent et le harcèlement scolaire.

Aoi est un lézard qui est discret, timide. Hachi est un chat fainéant et mauvais élève.

Hachi découvre la particularité de Aoi , sa queue teintée d'un bleu électrique, rare couleur visible pour Hachi !

Un marché se fait entre les deux et une relation nait les perturbant.

J'ai aimé ce que que chacun apporte à l'autre. Hachi permet à Aoi de se révéler, de croire en l'autre, Aoi permet au chat de découvrir l'amour.

Mais Aoi a un passé sombre qu'il a vécu sur son ancien lycée.

Les flashback nous font peine et montre la cruauté que peuvent avoir certains adolescents.

Ce manga est fort, avec un sujet d'actualité mais rempli d'espoir et de douceur.

Les dessins sont parfait comme dans "L'enfant et le maudit" le regard de Aoi est incroyable et tout passe par là. Hachi est tout dans les postures, les oreilles.

Vraiment, je vais continuer à découvrir cet auteur (autrice ?) Car j'aime son univers, ses coups de crayon.

Le mangaka Nagabe est de retour dans un one-shot pour nous parler avec des animaux et des lycéens du droit à la différence, du respect de l'autre, de toutes nos différences et de la complexité des relations sociales parfois exacerbées par des malentendus, des incompréhensions surtout à un âge aussi complexe.
Le graphisme est agréable. Aoi le nouvel élève est un lézard, un saurien perdu du milieu des mammifères.
Il est avec le chat Hachi sur la belle couverture qui montre aussi cette différence qui va commencer à tisser un lien imprévu entre ces deux là. Nous prenons le temps d'apprendre à les connaître et tout s'éclaircira plus sur Aoi.
Hachi est un filou, sincère, direct, et décidément pas porté sur les cours.
Aoi lui est un élève très studieux et bon. Il excite la curiosité des nouveaux sauf Hachi avant qu'il voit sa queue bleue. Et pour être juste, il a tout de suite une proposition. Aoi montre quand même au passage l'utilité de ce qu'on apprend en cours.
Ce manga permet aussi de célébrer la nouvelle collection de Noeve Grafx et est à mettre entre toutes les mains. En toile de fond il aborde un sujet grave et rappelle ce qui est tolérable et ce qui est parfaitement intolérable, car oui parfois on peut se laisser dépasser. Avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse et des erreurs on aborde les relations qu'ils entretiennent. Une oeuvre d'utilité publique.
Il se tient même si on aurait pas été contre continuer à passer du temps avec eux.
Vous passerez par bien des émotions.

Sorti en 2019 au Japon, Monotone blue inaugure la nouvelle collection inclusive de Noeve grafx, Y2, et m'a immédiatement attirée avec son incroyable couverture en noir et blanc, où la seule touche de couleur provient de la queue du lézard. Je ne connaissais que de nom le mangaka, je n'ai malheureusement pas lu L'Enfant et le maudit, du coup je le découvre avec ce one-shot et autant dire que c'était une superbe lecture, un très gros coup de coeur !

Avec son univers original et un style graphique travaillé, le manga met brillamment en scène des personnages anthropomorphes, les thérianthropes, dans un lycée japonais alors qu'un nouvel élève différent y fait son entrée.

Hachi est un élève blasé de tout. Il ne porte d'intérêt à rien, que ce soit ses camarades de classe ou bien ses études. Il cultive sa solitude. Comme il voit peu de couleurs, tout lui semble plat et monotone. Jusqu'à l'arrivée d'Aoi, premier lézard dans cette classe de mammifère, transféré d'un autre lycée. le jeune élève est très studieux, plutôt discret et étrange. Mais ce qui attire l'attention d'Hachi, et le sort de sa torpeur, c'est la queue d'Aoi, d'un bleu intense.

À travers cette jolie amitié qui se crée, puis un peu plus au fil des pages, entre ces deux personnages finalement très seuls, de nombreux thèmes vont pouvoir être abordés avec beaucoup de justesse. Déjà l'amitié avec la découverte de l'autre et la reconstruction ; puis, l'ouverture à l'autre et à soi aussi, l'apprentissage de soi-même, savoir s'aimer pour être aimé, tout ça ; et enfin la différence avec l'orientation sexuelle et le harcèlement scolaire.

J'ai beaucoup aimé le dessin et la mise en scène, qui accompagnent très bien cette histoire originale, et qui rendent ces personnages anthropomorphes très expressifs. le manga, pudique, est rempli d'émotions qu'il exprime de manière douce mais aussi plus violente à la mesure des bouleversements qui assaillent nos personnages. J'ai aussi beaucoup apprécié le côté réaliste de cet univers anthropomorphe, avec les caractéristiques animales qui sont mêlées de manière logique à leur humanité.

Le manga m'a beaucoup touché, avec d'une part cette belle relation qui se crée entre les deux personnages, mais aussi à travers le harcèlement qu'a subi Aoi dans son précédent lycée. C'est donc un très gros coup de coeur que je recommande ! Ce qui me donne très envie de découvrir les autres titres de l'auteur… 😉
Lien : https://lesaffamesdelecture...

Un manga avec une jackette déjà magnifique ! L'histoire est touchante, en plus du contexte original. Elle exploite parfaitement les différences de races pour déployer les thèmes de l'amour adolescent, de l'homosexualité et du harcèlement, sans cliché.