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Citations sur Le Jourde et Naulleau : Précis de littérature du XXIe siècle (18)

[...] ... Grammaire, vocabulaire.
Marc Lévy écrit dans Et si c'était vrai :

1) Quand il lui demanda comment connaissait-elle son prénom, elle répondit qu'elle était déjà là bien avant qu'il n'emménage.

2) ... imposant bâtiment de style néoclassique construit au début du siècle où, dans des dizaines de salles aux voûtes majestueuses, règne une atmosphère si différente à bien d'autres lieux semblables.

3) Il avait près de quatre-vingts suspects, dont l'un d'entre eux était peut-être en attente d'un don d'organe ou avait l'un des siens dans la même situation.

4) Green Street est une jolie rue bordée d'arbres et de maisons.

I - Rétablissez la syntaxe normale. Profitez-en pour réviser les règles de l'interrogation indirecte.

II - Trouvez quelque chose pour arranger la fin de la phrase.

III - Supprimez la redondance de la relative, puis tentez de comprendre la fin de la phrase.

IV - Imaginez ce que pourrait être une rue qui ne serait pas bordée de maisons. Ne cédez pas au vertige métaphysique. ... [...]
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« Comme beaucoup de grands écrivains, Alexandre Jardin n’a pas de biographie : sa vie est dans son œuvre. » (p. 133)
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[...] ... "Telle que vous me voyez, là, je marche dans la rue Eugène- Gonon.

Tout un programme. (1)

Quoi ? Sans blague ? Vous ne connaissez pas la rue Eugène-Gonon ? Attendez, vous me faites marcher, là ?

C'est une rue bordée de petites maisons en meulière avec des petits jardins en pelouse et des marquises en fer forgé. La fameuse rue Eugène-Gonon de Melun.

Mais si ! Vous savez, Melun ... Sa prison, son brie qui gagnerait à être mieux connu et ses accidents de train.

Melun. (2)

Sixième zone de carte orange."

(1) : Cette magistrale entrée en matière constitue une démonstration de l'art consommé avec lequel l'auteur sait capter l'attention bienveillante du lecteur. Tout d'abord, prendre le personnage en pleine action, in media res. Mais faire en sorte que cette action soit banale, afin de favoriser l'identification. Ne pas omettre un petit clin d'oeil complice au lecteur. Il est toujours content qu'on le prenne à témoin. Pimenter par une figure de style, ironie ou paradoxe. Ici, il s'agit d'une sorte d'antiphrase : "tout un programme" ironise sur la banalité de marcher dans une rue banale, et anticipe sur le développement ultérieur de l'ironie. Faire en sorte tout de même que cette figure soit aussi un cliché. Ici, en quatre lignes, quatre expressions toutes faites : "telle que vous me voyez", "tout un programme", "sans blague", "vous me faites marcher." Le cliché est important pour appâter la sympathie du lectorat. Il a l'air d'un trait d'esprit, d'une invention verbale, mais c'est un trait devenu si courant qu'il peut appartenir à n'importe qui. L'important est que le lecteur puisse faire en sorte de s'attribuer le langage du texte. Il ne s'exprimerait pas autrement. Il s'identifie.

(2) : Tirer à la ligne constitue le b-a-ba réthorique dans les techniques d'appât du lecteur. Plus le mot ainsi détaché est banal, mieux cela vaut. On crée ainsi un effet de constraste très seyant. ... [...]
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[...] ... L'excellence de la forme répond dans cette oeuvre à l'originalité du fond. Marc Lévy maîtrise parfaitement un passé simple d'une grande distinction et se risque parfois, mais moins souvent, à des subjonctifs imparfaits avec lesquels on ne le sent pas complètement à son aise. Il fait bien attention aussi à employer de jolis synonymes, pour ne pas répéter les mots, comme on l'explique en quatrième pour faire des rédactions.

En mars 2053, Marc Lévy publie son oeuvre testament, L'Amour au delà de l'Amour. Il s'éteint quelques mois plus tard en murmurant : "Je me demande comment l'éternité sera-t-elle possible à vivre, mon amour, sans que je peux te serrer dans mes bras, mais crois-moi, nonobstant, un jour, nous serons réunis pour toujours", sous les torrents de larmes de l'assistance. ... [...]
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Parvenu au grade d'adjudant dans la police de la pensée, Christophe Conte savait d'instinct quand il convient de verbaliser et quand il faut saluer d'un coup de képi.
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"Là, le souffle brûlant dissipe les vapeurs du désespoir, rompt les amarres, dessine un chemin ailleurs quand toutes les issues semblent fermées. Au sommet des cratères de glace, l'aiguille de la poésie jaillit des flancs troués de famines et de tempêtes." (Dominique de Villepin)
Ce souffle qui d'une main dissipe les vapeurs, d'une autre rompt les amarres, d'une autre encore dessine un chemin, tandis que des aiguilles jaillissent de flancs troués par des famines au sommet de cratères trahit deux influences majeures de Dominique de Villepin : Henri Monnier ("le char de l'Etat navigue sur un volcan" " Ce sabre est le plus beau jour de ma vie") et Pierre Dac (le scalpel de vote perspicacité a eu vite fait de faire un vol piqué dans le velours de ma belle âme"). (Jourde et Naulleau)
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Entre-temps, Bernard-Henri Lévy avait lui-même fait, en à peine quelques minutes, des débuts et des adieux sur scène très remarqués dans la capitale libyenne. Une représentation soigneusement préparée par plusieurs mois d'une imitation si parfaite du ministre des Affaires étrangères que Nicolas Sarkozy, alors président de la république, s'y laisse prendre et suit son conseil d'entrer en guerre contre la Libye, croyant avoir eu affaire à Alain Juppé. Le 15 septembre 2011, dans Benghazi libéré, Nicolas Sarkozy est acclamé sur une estrade par la population locale. C'est alors que débute le show BHL. Lequel, tout en prenant à témoin les millions de téléspectateurs de son manège comique (tout juste s'il ne décoche pas des clins d’œil à l'intention des caméras), tente de se glisser derrière le président français pour figurer à l'écran. Mis dans la combine, un membre du service d'ordre, faussement autoritaire et riant sous cape, le ramène hors champ. Bernard-Henri Lévy chausse alors des lunettes noires et tente à pas feutrés de regagner la place d'où il a été chassé, nouvelle intervention du gros bras, etc. Impayable. […] A noter que, quelque temps plus tard, Nicolas Sarkozy lui rendra hommage en reprenant au pas près cette chorégraphie de la resquille lors du défilé d'hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo.
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Tout en fumant, il observait Laure. Il la regardait manger et boire et ses yeux étaient aussi noirs, aussi brillants que les olives qui garnissaient la pizza (76).

(Emmanuelle Bernheim)

(76) Si la pizza s'antropomorphise, l'homme se pizzaïse. La relation homme-femme se place donc ici entièrement sous le signe de la pizza, symbole de l'union des principes féminin (circularité lunaire, sauce tomate menstruelle) et masculin (l'anchois et les petites olives noires).
(Jourde ou Naulleau)
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Ne jamais insulter l'avenir, telle est la devise du carriériste.
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« Les textes qui figurent dans ce recueil, aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, ont bel et bien été écrits, relus, publiés et vendus. C’étaient d’autres mœurs. » (p. 8)
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