AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 114 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Catherine Nay est née de Tours en 1943 mais elle a fait ses études à Périgueux. Unique fille dans une fratrie de cinq enfants, elle décide très tôt qu'elle sera journaliste. Une vraie passion qui jamais ne s'éteindra.
Catherine Nay est l'une des rares femmes dans le milieu de la presse à avoir fait son trou dès les années 60. Elle a commencé à L'Express, dirigé par les célèbres et médiatiques Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud. Elle partira ensuite, dès le milieu des années 70, à Europe 1. Elle travaillera aussi à Jours de France.
Ce que Catherine Nay raconte, dans le premier tome de ses mémoires, ce n'est pas tant sa vie personnelle – sur laquelle elle est assez pudique car seuls quelques éléments nous sont offerts – mais plutôt professionnelle. C'est encore le temps du journaliste à l'ancienne, sans les réseaux sociaux. C'est un temps, pas si lointain, mais déjà passé où les journalistes étaient l'intermédiaire incontournable pour être entendu. La presse écrite misait sur le fond et pas uniquement sur le sensationnel.
Le journalisme représentait la liberté. La profession était exercée avec intégrité. C'est tout cela que raconte Catherine Nay : elle ne cache pas son ancrage à droite – là où sa collègue de L'Express, Michèle Cotta, était à gauche. Jusqu'en 1981, Catherine Nay a eu relativement de la chance, la France était à droite. En 1981, c'est un chamboulement et elle doit se réinventer. C'est presque un nouveau monde pour elle. Avec le retour de Chirac en 1995, elle sera davantage dans son élément. Mais cela, ce sera dans le second tome.
Evidemment, comme tout livre politique qui se respecte, l'autrice donne son opinion sur les personnages qu'elle a croisé. Acerbe avec certains, tendre avec d'autres, son sens de l'observation est en tout cas toujours en éveil et sa plume demeure alerte tout au long des quelques trois cent cinquante pages. Que l'on soit d'accord ou non avec elle, on peut au moins lui reconnaître le talent des formules. Ce qu'elle écrit n'engage qu'elle, mais tout cela, elle l'a connu de l'intérieur, et son témoignage est précieux.
Quant à sa vie privée, elle en parle peu. Juste assez pour contextualiser, pas trop pour ne pas tomber dans le voyeurisme. Elle a rencontré Albin Chalandon, de vingt-trois ans son aîné, dans la fin des années 70. alors ministre, marié et père de trois garçons, il ne divorcera jamais mais vivra avec Catherine Nay une longue histoire d'amour de plus de cinquante ans. Lui aussi a été un témoin privilégié du XXème siècle, tour à tour ministre sous De Gaulle, Pompidou puis Mitterrand (pendant la première cohabitation), il fut aussi député du Nord. Une fois veuf, en 2016, il a épousé Catherine Nay avant de décéder en 2020 à l'âge de 100 ans.
A eux deux, elle la journaliste, lui l'homme politique, ce sont deux témoins extraordinaires de la Cinquième République.
La lecture de ces Souvenirs, souvenirs, se relève drôle et rapide.
Commenter  J’apprécie          30
C'est mon premier livre de Mme Nay et ce ne sera pas le dernier ! Quelle écriture, limpide, directe sans fioritures ! Evidement ça ne peut intéresser la génération Z, la politique française de 1965 à 1995 n'a pas trop d'intérêt pour ces nouveaux nés. Et puis il faut être passionné par la politique ! Quand on a réuni ces deux critères, la passion et être de la génération Y ou antérieure alors on aime : et c'est mon cas.
Sous forme de petits articles, toujours très courts, la grande Catherine nous raconte ses débuts de vie à Périgueux déjà comme une grande gigue et puis ses années à l'Express puis à Europe 1. Spécialisée des partis de droite et grande amoureuse d'un ministre, l'amour de sa vie, on comprend si on ne le savait pas de quelle bord elle est. Ce n'est pas fait pour me déplaire.
La liste est longue des hommes et femmes qu'elle a fréquenté : JJSS, Giroud, Lagardère, Dassault. Et puis beaucoup de journalistes toujours en fonction. Enfin les politiques les 4 présidents de cette période et plein d'autres bêtes politiques. J'oubliais les petites histoires d'alcôve de tout ce petit monde.
Vivement la période suivante pour de nouvelles aventures avec la Catherine.
Commenter  J’apprécie          31
En lisant cet ouvrage, j'ai retrouvé avec bonheur des souvenirs des années dites "les 30 glorieuses". Que d'optimisme malgré une vie qui n'était pas toujours aussi rose qu'on le dit. Mais le bon vivre à la française était bien répandu dans tous les milieux, nous n'en étions pas au : "tout tout de suite", ni au désir forcené d'avoir mieux que le voisin. Nous ne connaissions pas l'envie omniprésente...
Les portraits décrits par Mme Catherine Nay sont édifiants, en bien comme en mal, surtout il y a beaucoup de bienveillance et d'admiration pour de grands personnages que l'on a trop tendance à oublier, notamment le Président Pompidou qui aimait tant la France et les Français, et bien d'autres encore ...
Un grand plaisir de lecture si vous aimez un peu ou beaucoup la politique et ses petits et grands secrets, tout cela exposé d'une plume alerte et plaisante.

Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (225) Voir plus




{* *}