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Fabrice Néaud a mis en dessin un vieux projet, celui d'une première tranche autobiographique de sa jeunesse dans les années 90, que Delcourt publie en deux ouvrages, les tomes 1 et 2 étant réunis, tandis que le 3e tome sort à part mais à la même date.

Dans cette tranche de vie, l'auteur revient sur sa précarité professionnelle, celle d'un diplômé des beaux arts ne trouvant pas de travail fixe, vivant difficilement de petits boulots, s'essayant à des projets qui n'aboutissent pas toujours, comme cette immense saga de science-fiction lorsque c'était l'apogée du genre.

Dans sa vie intime, c'est aussi un jeune homosexuel un peu isolé. Il y a bien quelques amis, mais on sent dans son ouvrage une solitude pesante, et l'absence d'une famille au fil des pages laisse un vide criant. Alors il y a les rencontres cachées, car avant internet et les applications mobiles, il fallait bien rencontrer les garçons dans ces lieux publics à la faveur de la nuit, dans une ambiance alliant glauque et dangereux.

De ces quelques tristes escapades, il y aura la rencontre avec Stéphane, un jeune appelé du régiment voisin. Une histoire de trois fois rien qui prit une place immense dans la vie de l'auteur, un ébranlement qui le poussera parfois à des comportements à la limite de la raison.

J'ai été plutôt surpris par la tonalité de cette chronique, j'avais peut-être espéré un récit plus optimiste et joyeux et j'ai découvert une vie que j'ai ressentie comme triste et solitaire, finalement conforme à ce que j'imaginais être la vie de nombreux jeunes homos restés en province à cette époque là. le dessin de l'auteur s'articule d'ailleurs dans cette bichromie noir et blanc, ce qui renforce une ambiance un peu morose. Je ne pense pas lire le 3e tome, mais je remercie l'auteur et l'éditeur de m'avoir confié cet exemplaire à découvrir.

🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley
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Merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Delcourt pour m'avoir donné l'occasion d'entrer dans l'univers de Fabrice Néaud.
Journal 1&2, c'est un voyage original, une balade en blanc et noir, dans une BD qui déroule sur moins de deux ans, le regard d'un auteur-dessinateur sur son vécu, ses doutes, ses désirs. Récit autobiographique, le livre est original par sa forme graphique, et son contenu, au-delà du factuel, dans la recherche émouvante d'une vérité subjective. Je me suis prise au jeu, touchée par la sincérité du propos qui structure le récit, et génère des contrastes heureux. le blanc et noir du graphisme tout d'abord, dans un trait qui tranche et montre à voir : pas de nuances de gris mais la fragilité qui transparait dans le dessin qui s'efface par moments jusqu'à dissoudre l'image dans le vide, les nuances sont apportées par des rayures, des hachures, des traits qui coupent, qui soulignent ou pas. le graphisme raconte ainsi l'histoire, il porte aussi les impressions, les ressentis, les pensées, et sait traduire de façon originale les moments de grande blessure, de souffrance, comme au moment de la rupture avec Stéphane, dans un bégaiement du dessin en gros plan sur la nuque, image forte du temps qui piétine et qui fait mal. Contraste dans le traitement du temps, il ne pèse pas toujours de la même manière ,c'est un peu comme dans la vie on a parfois l'impression que le temps s'affole et puis sans transition, ensuite il se fige… la première partie est un temps long, c'est le temps de la rencontre, du désir, de la déception, la seconde partie est un temps court qui tourne le dos à la première, c'est le temps d'après Stéphane, celui de la mise en forme de l'association, d'un autre départ, celui en épilogue du regard en arrière.
Je n'ai pas été gênée par la forme graphique adaptée à l'autobiographie, au contraire j'ai ressenti les dessins, plus comme une mise à distance que comme une mise à nu, peut- être parce que le dessin impose à l'imagination, des visions qui la bornent et la limitent. J'en ai accepté le cadre. La lecture de Journal ne laisse pas indemne, j'en garde le plaisir d'un partage, celui d'une altérité qui tend la main à l'autre.
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Journal d'un artiste qui livre ses tourments et interrogation sur l'orientation de son oeuvre mais aussi sa vie amoureuse, je dois reconnaître les traits particulièrement réussis et réalistes des dessins de ce journal.
Une ambiance que j'ai trouvé assez sombre et qui correspond aux nombreux tourments, à la solitude parfois.
Mais malheureusement, les dessins étaient trop crus, trop intimes pour moi. Au-delà des dessins, l'histoire ne m'a pas non plus entraînée.
Je pense juste que c'est là un album qui ne me correspond pas malgré toutes les qualités que beaucoup pourront trouver dans ce journal intimiste.
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Je ne connaissais pas Fabrice Neaud, je ne savais pas qu'il avait écrit un journal intime, ni qu'il l'avait mis lui-même en images dans un roman graphique en 1996 et 1998. J'ai découvert tout cela avec cette superbe réédition qui compile les 2 premiers opus de son autobiographie en bande dessinée. Quelle réussite, tant sur le plan du graphisme qu'émotionnellement ! Les dessins sont précis, beaux, expressifs, ronds et finis. Pas De minimalisme, de gros traits, au contraire Fabrice Neaud trace des contours maitrisés empreints de réalisme, accentués par l'utilisation exclusive du noir et blanc, sortant de la routine grâce à des cases de grandeurs différentes. Il ne met aucun filtre à sa bande dessinée, et nous livre crument et brutalement les rapports entre hommes, le sexe, les étreintes. C'est honnête et beau, inédit et ambitieux, sincère et pudique, parfois « choc » mais décomplexé.

On entre dans son univers gay, celui des rencontres éphémères dans des bars spécialisés ou à la nuit tombée dans des jardins publics, celui du mensonge, des non-dits, de la honte parfois. Mais c'est aussi l'histoire de la précarité financière et sociale. A la recherche du grand amour, Fabrice le trouve chez Stéphane, avec qui il échange un peu plus qu'avec les autres, des paroles, pas que du sexe. Et il y croit. Stéphane est remarquablement bien croqué, avec un visage qu'on n'oublie pas. On sent l'amour dans cette représentation, le désir fulgurant, l'attachement, puis le délitement.

Fabrice Neaud excelle dans l'art de créer des dessins plus qu'expressifs, des bulles courtes qui dévoilent le peu de dialogues échangés et surtout la voix intérieure, les pensées, les espoirs déçus et les espérances, le vide et la solitude.

Le ressenti est total à la lecture de cette oeuvre graphique, peut-être parce que c'est autobiographique et que l'auteur est aussi le dessinateur.

Je remercie Babelio et les Editions Delcourt pour cette belle découverte qui me donne envie de poursuivre ce journal avec le Tome 3 à paraître.
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☼ Mon avis ☼

Avant de commencer ma chronique, je voulais remercier les Éditions Delcourt ainsi que Babelio pour l'envoi du roman graphique Journal 1 & 2 de Fabrice Neaud.
" Journal 1 & 2 " possède une histoire qui a déjà été publiée en 1996 et 1998, c'est tout récemment que la maison d'édition Delcourt a voulu remettre en lumière cette oeuvre en la rééditant.
Malgré les 20 ans d'écart entre l'ancienne édition et la nouvelle, c'est pour moi la première fois que j'entends parler de l'auteur et de son histoire.
Fabrice Neaud nous raconte sans tabou son homosexualité, ses difficultés professionnelles ainsi que ses relations sentimentales.
Pour le coup, je suis très contente d'avoir pu découvrir une partie de sa vie malgré que je n'aie pas entièrement aimé ma lecture.
Tout d'abord ce qui est génial avec ce titre, c'est que Fabrice ose raconter certains moments difficiles de sa vie tout en restant le plus sincère possible.
Forcément, nous allons rentrer dans sa vie privée qu'il expose sans l'embellir.
On remarque très rapidement ses galères dans le domaine du travaille ou bien même dans ses relations personnelles.
Il y a très peu de moments où il est joyeux, on ressent à longueur de temps sa détresse, son envie de trouver la bonne personne ou de réussir sa vie grâce à son coup de crayon.
Personnellement, j'ai bien aimé les mots qu'utilise l'auteur pour nous décrire ses sentiments, sa dépression ainsi que l'amour qu'ils pouvaient ressentir à certains moments.
Parfois, il y a des planches très réussies avec de jolis décors ou des personnages bien détaillés au niveau du visage.
Cependant, toutes les planches ne sont pas comme ça, il y a des séquences où les visages sont moins beaux à regarder, flouté ou qui disparaît volontairement à cause des émotions du protagoniste.
C'est un livre qui montre l'état d'esprit du personnage qu'on suit et ce qu'il a envie de faire.
Il y aura des phrases crues, des moments osés, des scènes de sexe qui ne sont pas cachées et tout simplement des moments privés de sa vie.
Par contre, je n'ai pas accroché plus que ça pour le dessin ni pour les personnages du récit ou la manière dont l'histoire est racontée.
À la fin du livre, on peut découvrir une postface de l'auteur qui nous explique les raisons qui l'ont poussé à divulguer sa vie dans les années 90 ou il était difficile de vivre librement quand on a un penchant pour les hommes.
Journal 1 & 2 est un livre qu'il faut tout de même découvrir, qui a sa place et dont j'ai tout simplement aimé le franc parlé de l'auteur.

Lien : https://mangastra.blogspot.c..
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Après plus d'un an de galère, Fabrice, diplôme des Beaux arts est embauché dans une église pour peindre un chemin de croix. Allégorie pour le moins en lien avec la débâclé de sa vie amoureuse tant elle est chaotique et instable. Parce que voila nous sommes en 1992 et Fabrice est homosexuel. Pas fa ile à cette époque d'assumer cette identité et les bars glauques et les parcs sont les seuls endroits où faire des rencontres. Il aura le sentiment de trouver l'amour avec Stéphane mais ce sentiment n'est pas partagé et il est pénible à Fabrice de renoncer à cette relation, de passer à autre chose…
C'est un récit extrêmement intime et presque impudique que nous livre Fabrice Neaud, le journal sombre et triste d'un jeune homme dans une ville de province. C'est sombre, c'est dur, à l'image du dessin noir et blanc, ne laissant aucune trace d'espoir dans ce récit assez tragique. C'est agressif aussi, révolté, c'est le cri de colère d'un écorché vif.
J'ai été particulièrement marquée par les portraits, parfois superbes et précis, comme c'est souvent le cas de Stéphane, parfois aux visages estompés, voire aux traits absents, comme pour souligner le peu d'importance accordé à certains protagonistes ou pour mettre en exergue les soubresauts de la mémoire.
Difficile de dire si j'ai aimé ou pas. J'avoue avoir eu du mal avec les interrogations philosophiques du héros mais ce roman ne m'a pas laissée insensible et je lirai avec intérêt les tommes 3 et 4.
Merci à la masse critique Babelio et aux éditions Delcourt pour la découverte. Il est toujours intéressant de découvrir un univers même et surtout lorsque celui ci nous est totalement étranger.
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Je viens de quitter le roman Térébenthine pour lire Journal dans la foulée, un hasard curieux car les deux abordent la suite de parcours d'étudiants des Beaux-arts à une décennie d'intervalle. le caractère autobiographique domine dans l'oeuvre de Fabrice Neaud. C'est une belle oeuvre graphique, finalement c'est celle d'une vie de plasticien, une vie bien malmenée dans le professionnel comme dans l'intime. Cette réédition chez Delcourt est certainement moins confidentielle qu'à l'époque (Ego comme X, 1996/1998) et, j'espère, s'adressera à un public plus large. Je ne vais pas revenir sur ce que d'autres ont très bien relaté déjà. C'est la mise à nu de Fabrice, homosexuel en province dans les années 90. C'est aussi un excellent témoignage sur l'histoire de la gestation d'une création , les moyens (collectif, association, subvention, commande, aide sociale), la dimension juridique et la forme propre à ce roman graphique, la place de l'artiste au sein de la société. Être et vivre de sa création s'affiche ici comme un véritable chemin de croix. Quelle ironie du sort ! Alors oui Journal est sombre mais cette lecture est signifiante et bouleversante à de nombreux égards. Je n'ai ni été gênée par le trait qui s'efface, ni par le texte qui occupe le vide. Journal est bien un « vrai travail ».
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Le récit de vie d'un jeune homosexuel dans la France des années 90 qui rappel le chemin parcouru pour l acquisition de droits encore fragiles.
Une ville de province, un artiste qui peine à joindre les deux bouts, peine à trouver une place dans le monde, avec l' autre.
La solitude qui ronge, l'art qui tente de transcender.
Documenter des instants de vie pour rester au présent et ne pas choir. Être là.

Les balades nocturnes pimentées de réflexions sur la vie sont des planches douces
Les planches illustrant l'intérieur et la solitude même en amour sont plus âpres.
Le dessin réaliste prend parfois des allures fantôme.
Le noir et blanc sert parfaitement l'idee de relaxer l'image d un réel trop encombrant.
Le tout est sincère et pudique.

A voir: Pour un versant plus militant et collectif de la même époque : 120 battements par minutes traite de l'émergence du Sida et de la lutte face à l'invisibilité de l'homosexualité dans la France des années 90.
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Alors déjà, merci à l'éditeur et l'opération masse critique de Babelio pour la réception de cette BD. Et désolée si cette fois je rends ma critique un jour en retard mais j'ai traversé des périodes de stress dernièrement où je n'arrivais plus à lire quoi que ce soit, plus l'organisation d'un déménagement imminent...

Ceci dit, je viens de finir ce journal 1 et 2 et j'ai aimé la recherche d'authenticité de l'auteur et dessinateur, sa manière de raconter, jamais complaisante pour les autres ni lui-même (il montre les moments de tendresse, de courage, mais aussi les lâchetés, les ridicules, les mauvais comportements dont les siens). le dessin est réaliste (et même cru) et rend en même temps très bien les émotions et les phases de vie que traverse l'auteur. Il nous livre la difficulté à vivre son homosexualité dans une "communauté d'hommes" qui pour beaucoup ne cherchent que des relations sexuelles et avec 95÷ d'hétéro dans le monde, la dichotomie désir/amour qu'il ressent, sa dépendance affective à un homme (Stéphane) qui n'a jamais été amoureux de lui, les difficultés financières liées au métier d'artiste, l'envers du décor d'un métier artistique, la pauvreté et l'espoir du renouveau. La postface est aussi intérressante en ce qu'elle éclaire toutes les réflexions suscitées par la publication d'une autobiographie avec les risques juridiques que ça comporte (droit à l'image...) et les risques de froisser des personnes.
J'ai particulièrement aimé le passage sur son amour non réciproque pour Stéphane qui montre à la fois les travers de l'un et de l'autre : Stéphane paraît soit pervers de lui laisser de faux espoirs, peu empathique soit trop insouciant, inconscient. Quant à l'auteur, il devient un moment harceleur (moralement) quand Stéphane décide de couper les ponts (ce qui peut se comprendre après avoir reçu des pages entières de colère et de mots très durs). Fabrice Neaud a le courage de ne pas cacher une partie des faits pour être vu uniquement sous un bon jour tout le temps.

Je vais mettre quelques citations plus tard car certaines réflexions sont très intéressantes et très bien tournées j'ai trouvé.
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Ecrire cette critique a été difficile car je suis très mitigée sur cette bande dessinée.

D'un côté, j'ai été touchée par la mise à nu de l'auteur sur son homosexualité et sur son décalage au monde mais d'un autre on est tenu à distance comme si Fabrice Neaud ne souhaitait pas nous voir trop près. Ce sentiment est assez paradoxal car nous assistons à des pans de vies très intimes mais finalement on nous laisse là... et on s'empreigne assez peu des pensées de notre personnage.

J'ai eu du mal à finir ce roman graphique. Je reconnais la maîtrise du trait et la beauté de certaines planches mais j'avoue que je n'y ai pas été sensible. N'étant pas physionomiste et ne retenant pas les noms, il m'est arrivé plusieurs de mélanger les personnages.

Je suis restée, quand même, sur ma faim à la fin de ce roman, j'ai eu envie de connaître la suite c'est pourquoi j'ai trouvé la postface assez intéressante. Et, bien qu'imposante, j'ai beaucoup aimé ce dévoilement de la part de l'auteur où il revient 30 ans après sur cette oeuvre intime.

Je remercie grandement Babelio et Delcourt pour l'envoi de ce roman graphique pour une masse critique privilégiée.
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