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Citations sur Petits châteaux de Bohême - Les nuits d'octobre - (10)

Chœur d'amour

Ici l'on passe
Des jours enchantés !
L'ennui s'efface
Aux cœurs attristés
Comme la trace
Des flots agités.

Heure frivole
Et qu'il faut saisir,
Passion folle
Qui n'est qu'un désir,
Et qui s'envole
Après le plaisir !
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Notre-Dame est bien vieille ; on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu'elle a vu naître.
Mais, dans quelque mille ans, le temps fera broncher
Comme un loup fait un boeuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d'une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher.

...
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Politique

Dans Sainte-Pélagie,
Sous ce règne élargie,
Où, rêveur et pensif,
Je vis captif,

Pas une herbe ne pousse
Et pas un brin de mousse
Le long des murs grillés
Et frais taillés !

Oiseau qui fend l'espace...
Et toi, brise, qui passe
Sur l'étroit horizon
De la prison,

Dans votre vol superbe,
Apportez-moi quelque herbe,
Quelque gramen, mouvant
Sa tête au vent !

Qu'à mes pieds tourbillonne
Une feuille d'automne
Peinte de cent couleurs
Comme les fleurs !

Pour que mon âme triste
Sache encor qu'il existe
Une nature, un Dieu
Dehors ce lieu,

Faites-moi cette joie
Qu'un instant je revoie
Quelque chose de vert
Avant l'hiver !
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Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée

.....
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Au printemps l’oiseau naît et chante :
N’avez-vous pas ouï sa voix ?…
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l’oiseau – dans les bois !

L’été, l’oiseau cherche l’oiselle ;
Il aime – et n’aime qu’une fois !
Qu’il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l’oiseau – dans les bois !

Puis quand vient l’automne brumeuse,
il se tait… avant les temps froids.
Hélas ! qu’elle doit être heureuse
La mort de l’oiseau – dans les bois !
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AVRIL

Déjà les beaux jours, ― la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; ―
Et rien de vert : ― à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !

Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
― Ce n'est qu'après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l'eau.
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Epitaphe

Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.

C'était la Mort! Alors il la pria d'attendre
Qu'il eut posé le point à son dernier sonnet;
Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.

Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
Il s'en alla disant : " Pourquoi suis-je venu? "

869 - [Le Livre de poche n° 1226, p. 66]
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LE COUCHER DU SOLEIL

Quand le Soleil du soir parcourt les Tuileries
Et jette l’incendie aux vitres du château,
Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau
Tout plongé dans mes rêveries !

Et de là, mes amis, c’est un coup d’œil fort beau
De voir, lorsqu’à l’entour la nuit répand son voile,
Le coucher du soleil, — riche et mouvant tableau,
Encadré dans l’Arc de l’Étoile !
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Vers Dorés

"Eh quoi! Tout est sensible."
Pythagore

Homme, libre penseur! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant:
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;
Un mystère d'amour dans le métal repose;
"Tout est sensible!" Et tout sur ton être est puissant.

Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie:
A la matière même un verbe est attaché...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie!

Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché;
Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres!
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Des corridors. – Des corridors sans fin ! Des escaliers – des escaliers où l’on monte, où l’on descend, où l’on remonte, et dont le bas trempe toujours dans une eau noire agitée par des roues, sous d’immenses arches de pont… à travers des charpentes inextricables ! Monter, descendre, ou parcourir des corridors, – et cela pendant plusieurs éternités… Serait-ce la peine à laquelle je serais condamné pour mes fautes ?
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