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Gérard Macé (Préfacier, etc.)Bertrand Marchal (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070314782
400 pages
Gallimard (02/06/2005)
4.13/5   83 notes
Résumé :
L'œuvre poétique de Gérard de Nerval est désormais proposée dans une nouvelle édition afin de rendre tout l'allant, tout le merveilleux, tout l'envoûtement des poèmes de l'auteur d'«El Desdichado». Ici, pour que rien ne vienne entraver l'incomparable magie, c'est le plaisir de la lecture qui est privilégié. Car, comme le souligne Gérard Macé, «C'est le chant des sirènes qu'on entend dans “Les Chimères”, un chant dont le charme est si puissant qu'il peut être mortel ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Étrange édition que voici qui reprend deux ou trois fois les mêmes poèmes, réutilisés par Nerval dans plusieurs recueils et communications avec ses amis et relations !
On ressasse un peu les mêmes feuilles plusieurs fois, comme un bovidé qui passerait d'estomac en estomac les mêmes vers pour mieux les y digérer, plus complètement.
Le livre s'ouvre sur la merveille des merveilles, El Desdichado, "Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé,
le prince d'Aquitaine à la tour abolie:
ma seule étoile est morte et mon luth constellé
porte le soleil noir de la mélancolie."
On comprend le mal dont souffre gérard de Nerval, très vite et très fort, on en profite avec les yeux et le coeur.
De la douleur pure, liquide, à boire goutte à goutte.
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Recueil foutoir où l'on rencontre les soupirs de saintes et des cris de fées, le récit d'un jadis dilettante, une étude sur Ronsard et la poésie médiévale, une piécette à l'italienne, des odelettes bucoliques et des sonnets mystiques. Comme un papillon, on picore, on savoure, on laisse de côté ce qui échappe, les allusions obscures à la mythologie, les symboles mystérieux, les relents de folie. D'ailleurs, la sent-on, cette folie qui tuera Nerval? Pas assez. Tout cela reste, à l'exception de ces bizarres Chimères, très romantique sauce Victor Hugo sans le souffle. Retenons donc le soleil noir de la mélancolie, le Christ déçu aux oliviers et le charme d'un mélange détonnant d'ancien et de nouveau.
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C'est d'une faiblesse abyssale à mon sens.
Pas très beau, très auto-centré ou genre je défends mes potes Gaultier et Huguo.
Je trouve ça confondant de narcissisme, chiant au possible et comme dit tellement pas beau que je c'e, est confondant.
Le côté "je chante les louanges de l'armée française parce que c'est l'armée de la liberté" c'est quand même super limite. Et ensuite son remède c'est de ne croire en plus rien mais de faire allusion à Dieu et à la Bible très très souvent quand même.
Toute cette formidable schizophrénie et le côté je me repais de ma mélancolie j'ai grand mal. Ah non mais tu sais si si je suis triste...
Ultra narcissique et tellement too much. Protégez vous en et fuyez loin.
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Je ne suis pas une inconditionnelle de Gérard de Nerval, mais certains de ses poèmes réussissent à m'émouvoir ou à m'inspirer (entre autres, le poème "Le point noir"). le recueil est selon moi bien inégal, je comprend difficilement l'unité ou le fil conducteur de ce dernier.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
El Desdichado.

Je suis le ténébreux, - le veuf - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus?... Lusignan ou Biron?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron:
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de là fée.
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Le Christ aux Oliviers.

I

Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras,
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;

Il se tourna vers ceux qui l'attendaient en bas
Rêvant d'être des rois, des sages, des prophètes...
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : " Non, Dieu n'existe pas ! "

Ils dormaient. " Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J'ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !

Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l'autel où je suis la victime...
Dieu n'est pas ! Dieu n'est plus ! " Mais ils dormaient toujours !


II

Il reprit : " Tout est mort ! J'ai parcouru les mondes ;
Et j'ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,
Aussi loin que la vie, en ses veines fécondes,
Répand des sables d'or et des flots argentés :

Partout le sol désert côtoyé par des ondes,
Des tourbillons confus d'océans agités...
Un souffle vague émeut les sphères vagabondes,
Mais nul esprit n'existe en ces immensités.

En cherchant l'oeil de Dieu, je n'ai vu qu'une orbite
Vaste, noire et sans fond, d'où la nuit qui l'habite
Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours ;

Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,
Seuil de l'ancien chaos dont le néant est l'ombre,
Spirale engloutissant les Mondes et les Jours. "


III

" Immobile Destin, muette sentinelle,
Froide Nécessité !... Hasard qui, t'avançant
Parmi les mondes morts sous la neige éternelle,
Refroidis, par degrés, l'univers pâlissant,

Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle,
De tes soleils éteints, l'un l'autre se froissant...
Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle,
Entre un monde qui meurt et l'autre renaissant ?

O mon père ! est-ce toi que je sens en moi-même ?
As-tu pouvoir de vivre et de vaincre la mort ?
Aurais-tu succombé sous un dernier effort

De cet ange des nuits qui frappa l'anathème ?...
Car je me sens tout seul à pleurer et souffrir,
Hélas ! et, si je meurs, c'est que tout va mourir ! "


IV

Nul n'entendait gémir l'éternelle victime,
Livrant au monde en vain tout son coeur épanché ;
Mais prêt à défaillir et sans force penché,
Il appela le seul - éveillé dans Solyme :

" Judas lui cria-t-il, tu sais ce qu'on m'estime,
Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché :
Je suis souffrant, ami ! sur la terre couché...
Viens ! ô toi qui, du moins, as la force du crime ! "

Mais Judas s'en allait, mécontent et pensif,
Se trouvant mal payé, plein d'un remords si vif
Qu'il lisait ses noirceurs sur tous les murs écrites...

Enfin Pilate seul, qui veillait pour César,
Sentant quelque pitié, se tourna par hasard :
" Allez chercher ce fou ! " dit-il aux satellites.


V

C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...
Cet Icare oublié qui remontait les cieux,
Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux,
Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime !

L'augure interrogeait le flanc de la victime,
La terre s'enivrait de ce sang précieux...
L'univers étourdi penchait sur ses essieux,
Et l'Olympe un instant chancela vers l'abîme.

" Réponds ! criait César à Jupiter Ammon,
Quel est ce nouveau dieu qu'on impose à la terre ?
Et si ce n'est un dieu, c'est au moins un démon... "

Mais l'oracle invoqué pour jamais dut se taire ;
Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère :
- Celui qui donna l'âme aux enfants du limon.
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        Vers dorés

                Eh quoi ! Tout est sensible !
                Pythagore



Homme ! libre penseur – te crois-tu seul pensant
Dans ce monde, où la vie éclate en toute chose
Des forces que tu tiens ta main dispose
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant…
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose,
Un mystère d’amour dans le métal repose :
Tout est sensible ; – Et tout sur ton être est puissant

Crains dans le mur aveugle un regard qui t’épie
À la matière même un verbe est attaché…
Ne la fais pas servir à quelque chose impie.

Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres.
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Le point noir

Quiconque a regardé le soleil fixement
Croit voir devant ses yeux voler obstinément
Autour de lui, dans l'air, une tache livide.

Ainsi, tout jeune encore et plus audacieux,
Sur la gloire un instant j'osai fixer les yeux:
Un point noir est resté dans mon regard avide.

Depuis, mêlée à tout comme un signe de deuil,
Partout, sur quelque endroit que s'arrête mon oeil,
Je la vois se poser aussi, la tache noire! -

Quoi, toujours? Entre moi sans cesse et le bonheur!
Oh! c'est que l'aigle seul - malheur à nous, malheur! -
Contemple impunément le Soleil et la Gloire.
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« Artémis »

La treizième revient… C’est encor la première ;
Et c’est toujours la seule, — ou c’est le seul moment :
Car es-tu reine, ô toi ! la première ou dernière ?
Es-tu roi, toi le seul ou le dernier amant ?...

Aimez qui vous aima du berceau dans la bière ;
Celle que j’aimai seul m’aime encore tendrement ;
C’est la mort — ou la morte… Ô délice ! ô tourments !
La rose qu’elle tient, c’est la Rose trémière.

Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule :
As-tu trouvé ta croix dans le désert des cieux ?

Roses blanches, tombez ! vous insultez nos dieux :
Tombez, fantômes blancs de votre ciel qui brûle :
— La sainte de l’abîme est plus sainte à mes yeux !
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