Du sang sur la glace

Ce que l'on croit savoir des gens est une chose, ce que l'on sait d'eux en est une autre.

Certaines femmes ne savent pas ce qui est bien pour elles, elles se contentent de déborder d'amour sans rien exiger en contrepartie. Oui, c'est comme si cette absence de contrepartie, justement, les embrasait plus encore. Elles doivent continuer d'espérer être un jour récompensées, les pauvres. Un amour plein d'espoir, désespérant. Quelqu'un devrait leur apprendre que ce n'est pas ainsi que marche le monde.

Comme dans un livre où l'écrivain décide précisément quand un évènement va se produire, événement dont vous savez qu'il va se produire, mais qui ne s'est pas encore produit. Car il y a un bon moment dans l'histoire, donc il vous faut attendre un peu, les choses doivent venir dans le bon ordre.

Ils tourbillonnaient ensemble, le vent et la neige, tournaient et tournaient sur les quais, dans le noir, entre les hangars fermés pour la nuit. Jusqu'à ce que le vent se lasse et laisse sa partenaire de danse tout contre le mur.

Mon père me disait que je lisais à en devenir con.

Car il y a un bon moment dans l'histoire, donc il vous faut attendre encore un peu, les choses doivent venir dans le bon ordre.

Je me sentais comme un gars qui est assis à une table de poker avec quatre mauvais perdants lourdement armé et naturellement suspicieux.

Donc. En résumé, nous pouvons formuler les choses ainsi : je n'arrive pas à rouler lentement, je suis soft comme du beurre, je tombe bien trop souvent amoureux, je perds la tête quand je suis furieux, et je suis mauvais en maths. J'ai lu un ou deux trucs, mais j'en sais bien peu et en tout cas pas le genre de choses qui peuvent être utiles. Et j'écris plus lentement que ne se forme une stalactite.

Qu'est-ce donc qui nous fait prendre conscience que nous allons mourir ? Que se passe-t-il le jour où nous comprenons que la fin de notre vie n'est pas seulement une possibilité, mais un foutu fait ?

Nous nous aimâmes. Ce n'est pas la pudeur qui me fait choisir cet euphémisme chaste et romantique plutôt qu'un mot plus direct et instrumental. C'est parce qu'aimer était tout bonnement le terme le plus approprié.