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3,92

sur 330 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir découvert récemment l'adaptation de Frédéric Pontarolo, je découvre aujourd'hui celle de Fido Nesti. Si le premier s'était permis quelques libertés (je ne m'en rends compte que maintenant en terminant ce dernier, ayant lu le roman depuis un moment déjà), Fido Nesti, lui, est resté extrêmement fidèle à l'oeuvre originale.

Au niveau des graphismes, ils sont aussi très différents. Ceux de Fido Nesti sont plus courbes, plus arrondis, peut-être moins détaillés également. Les visages sont moins strictes, parfois moins précis. Mais dans l'ensemble, les dessins sont aussi éloquents et dénonciateurs. Ils sont très sombres et oppressants, avec des nuances qui vont du gris au noir, et le peu de couleurs que l'auteur nous offre restent fades, ternes. Ils sont en totale adéquation avec l'intrigue et l'ambiance pesante et angoissante que l'on perçoit tout du long.

Quant au texte, comme dit plus haut, j'ai eu l'impression d'avoir relu le roman, avec des illustrations en prime. C'est hyper complet, rien n'est oublié. Il y a très très peu de dialogues, ce n'est essentiellement que de la narration, créant malheureusement quelques longueurs ici et là. Il y a beaucoup à lire, le texte est parfois très condensé, ne le rendant pas toujours très lisible. C'est très rare que je mette autant de temps à lire un roman graphique (presque quatre heures !). D'ailleurs, les deux chapitres entiers du livre de Goldstein ont failli m'achever...

Mais il retranscrit en conséquence parfaitement toute la force du roman de George Orwell : l'aspect psychologique du personnage de Winston, le contexte politique, la peur et la tension omniprésentes. du coup, il n'y a vraiment pas besoin d'avoir déjà lu le roman auparavant, cette adaptation étant très aboutie.

L'appendice, à la fin, expliquant le néoparler est très enrichissant.

J'ai une préférence pour l'adaptation de Frédéric Pontarolo, dont j'ai préféré les dessins, que j'ai trouvée également plus fluide et dans laquelle l'auteur y ajoute "sa patte personnelle". Mais je ne peux que vous conseiller celle de Fido Nesti, si vous ne connaissez pas encore l'oeuvre originale, mais également pour en admirer tout le travail conséquent de l'auteur et dans lequel on perçoit son attachement pour ce roman culte.
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J'étais ravie quand je suis tombé sur ce roman graphique adapté d'un roman que j'avais beaucoup aimé (il y a bien longtemps, certes).
Et bien ce fut une déception, je dois avouer.
Je m'attendais à une adaptation, donc à une originalité, l'adoption d'un point de vue, d'un prisme particulier sur cette oeuvre d'Orwell. Et là je ne l'ai pas ressenti. Mes souvenirs sont anciens, mais il me semble que le texte, l'ambiance, le tout est très bien respecté, sans réelle prise de distance.
Côté dessin, j'ai trouvé le trait et les couleurs tristes, assez fades. Alors oui, le monde de 1984 est triste et fade, mais j'aurai eu envie de découvrir autre chose. Ces variations de gris et de rouge (enfin, rouge...rouge terne et délavé, oui).
Voilà, ce roman graphique n'est pas mauvais, pas de soucis. Mais ce n'est pas ce que j'attendais. Je chercherai une autre adaptation.
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Belle adaptation du chef d'oeuvre orwellien. Choix de couleurs ternes et sombres, trait noir et épais des silhouettes et des personnages, cadrage souvent serré, régulier, très oppressif des vignettes. On se retrouve vite happé par une ville de Londres triste et morne, en déliquescence, on serpente aux côtés de Winston Smith dans des quartiers en ruines et on traverse des buildings staliniens froids et lugubres. Bref, un roman graphique en harmonie avec l'ambiance post-brexit.
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Si « 1984 » a plusieurs fois été l'objet d'adaptations cinématographiques et théâtrales, l'oeuvre n'avait jamais été adaptée en roman graphique ; c'est désormais chose faite avec ce volumineux album de Fido Nesti sorti chez Grasset début novembre 2020, quelques semaines après la parution des oeuvres complètes de George Orwell dans « La Pléiade », qui coiffait au poteau trois autres adaptations parues début janvier.

Il paraissait dans un climat très étrange, en pleine pandémie, quand le président de la plus grande démocratie mondiale refusait de céder sa place et clamait haut et fort qu'il ne fallait pas croire ce qu'on voyait et ce que l'on entendait ; il avait pour dessinateur, un homme qui doit subir tous les jours le régime populiste de Bolsonaro … Alors oui, forcément, on s'attendait à des parallèles dressés entre le roman et notre société.

Il n'en est rien.

Fido Nesti fait preuve d'une fidélité totale à l'oeuvre source. La couverture, reprend les couleurs de celle de la première édition du roman : beige, gris et rouge dans une esthétique proche du courant futuriste. Il conserve la division en trois parties du roman et ses 24 chapitres. le livre de Goldstein est repris in extenso ainsi que l'appendice sur le « novlangue » ou plutôt « néoparler » dans la traduction de Josée Kamoun qui a été choisie. Cette dernière a d'ailleurs prêté son concours à l'exercice d'ajustement des textes figurant dans les phylactères et les récitatifs . le dessinateur a en effet gardé près de 40 % du manuscrit initial (400 pages dans la version poche), ce qui est énorme au regard des contraintes narratives propres à la bande dessinée. Et ceci constitue pour moi la limite principale de cet album : il est bavard, bien trop bavard.

Certains passages sont laissés en langue anglaise ce qui souligne à la fois la fidélité à l'oeuvre originelle mais également l'impossible émancipation du dessinateur. L'avalanche de texte noie le lecteur surtout dans les trente premières pages. On a l'impression que le dessin « rétréci » par l'ampleur des cadres de récitatifs peine à s'imposer ; les planches en deviennent suffocantes et l'adaptation semble finalement une illustration bien sage et ordonnée dans un gaufrier classique …

Et puis, l'on se dit que cela permet tout de même de mettre en avant l'importance de la parole. Nesti joue des codes graphiques. Les appendices qui relient les phylactères aux personnages sont ondulés, sinueux, comme des serpents ou des jets de fumée : ils matérialisent finalement dans leur étrange forme tout le pouvoir nocif de la parole. de même on quitte enfin le gaufrier classique pour des angles de prise de vue et des plans variés. le protagoniste – Winston – est vu en plan rapproché puis en demi ensemble ; en plongée puis en contre plongée, comme si l'on voulait nous faire sentir qu'il est sans cesse examiné, espionné et redonner ainsi toute sa portée à la célèbre phrase « Big brother is watching you ». L'auteur multiplie les gros plans sur les bottes des tortionnaires comme pour nous montrer la chappe de plomb qui pèse sur le héros ; parfois les personnages débordent sur les bordures sortant ainsi du cadre au propre comme au figuré.

Peu à peu, l'auteur déploie sa palette même s'il ne fonctionne qu'avec les trois couleurs présentes dès la couverture. On passe de planches monochromes rendant le climat morose d'Océania (Londres) et ses paysages de béton et de ruines à d'autres où les nuances se mêlent. le rouge prend de plus en plus de place quand la violence et la colère sont prégnantes ; quand apparaissent les moments de bonheur avec Julia, le rouge s'adoucit et devient rose pâle. Fido Nesti choisit aussi à dessein d'enlaidir ses personnages : ils sont tous semblables, sans âge, ternes, aux petits yeux rétrécis comme pour montrer que l'élan vital les a quittés.

C'est un ouvrage qui permettra de se remémorer le roman pour ceux qui l'ont lu et de s'en faire une bonne idée pour ceux qui ne le connaissaient pas ; C'est d'ores et déjà un succès de librairie ( 4000 exemplaires vendus en moins de deux mois) mais personnellement je préfère la version de Xavier Coste qui est moins une illustration redondante qu'une réinterprétation graphique magnifique du roman dystopique
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J'ai enfin lu ce classique de la littérature mais j'ai opté pour la version BD.
Au début, j'ai eu du mal avec le graphisme puis finalement, il renforce beaucoup le propos du récit.
Trois couleurs sont utilisées et transforment les dessins en cauchemar éveillé.
Car c'est vraiment d'un cauchemar dont on parle, ultra visionnaire puisqu'écrit en 1950.
Georges Orwell nous décrit une civilisation sous contrôle et surveillance totale. « Big Brother is Watching You », ça vous parle ?
Un monde de solitude, qui croit ce qu'on lui raconte sans rien vérifier, qui abandonne ses libertés et efface le passé…

Une dystopie très bien rendue et anxiogène au possible…

Mais mon avis reste mitigé. Je pense que ce roman graphique complète parfaitement le récit initial quand on l'a déjà lu mais n'est pas totalement idéal pour une découverte.

Vous avez lu le roman ?
Pensez-vous que c'est une bonne idée d'adapter les classiques en BD ?

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Je trouve ce livre très spécial. Il peut très bien plaire à beaucoup de gens comme pas beaucoup. Au début, je n'avais pas du tout accroché mais au fil du temps que je lisais, j'ai commencé à m'accrocher, il m'a fait me poser plusieurs questions sur la société dans laquelle on vit.
Killian
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Cette adaptation en bande dessinée du roman dystopique éponyme de George Orwell, rend hommage à l'original tout en le réinterprétant. N'ayant pas lu le roman et même si je connaissais le fond de l'histoire, j'ai été un peu perdue au départ. Une page introductive serait la bienvenue car les jeunes générations ne savent même pas qu'il s'agit d'une adaptation…

Malgré ça, le style particulier de Fido Nesti m'a poussé à continuer. Il utilise des lignes épaisses et des couleurs vibrantes pour créer une atmosphère oppressante et claustrophobique qui reflète parfaitement la nature sombre et oppressante de la société décrite dans le livre. L'auteur utilise également des techniques de mise en page qui renforcent l'impact émotionnel de l'histoire, notamment en utilisant des cases sans texte pour souligner le silence oppressant dans lequel les personnages vivent.

Le régime totalitaire présenté dans l'histoire, contrôle tous les aspects de la vie de ses citoyens, en utilisant des techniques de surveillance, de propagande et de manipulation du langage pour assurer la soumission de la population. Ce néoparler appauvrit le vocabulaire afin de mieux contrôler la population. Son fonctionnement est expliqué en quelques pages à la fin de l'ouvrage. C'est une mise en garde contre ce type de régime et les conséquences qui en découlent.

Une adaptation pas toujours claire qui m'a donné envie de lire l'oeuvre originale.
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