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Déjà les premières lignes donnent le ton, un style sec et précis,comme le personnage de Claudio, un des deux narrateurs. le style est comme je l'aime, l'homme non, dont les qualificatifs vont au-delà de ces deux adjectifs, dans le négatif.
Cecilia, le second personnage, qui parle aussi à la première personne est dans la même verve, un brin plus chaleureux.
Et pourtant le récit est fascinant et la prose finit par nous rapprocher de ces personnages au départ si peu attrayants.
Claudio, l'exilé cubain mysogine qui travaille dans l'édition à New York et Cecilia, mexicaine passionnée de cimetières, étudiante à Paris, s'alternent pour raconter leur passé -pour lui à La Havane, sous la dictature de Castro, pour elle à Oaxaca, au Mexique,seule avec son père chez sa grand-mère malade - et leur présent, le temps d'un hiver. Comme on peut l'imaginer le chemin de ces deux-là vont se croiser.....Claudio le mysogine va succomber à Cecilia......mais ce n'est pas une énième histoire d'amour, l'essentiel est ailleurs.
Magnifique roman sur fond de paysages d'hiver, sur la solitude, l'amour, la maladie,la dépression,le destin, la mort,.......et la passion des livres et des bibliothèques , bref la Vie avec tous ses ingrédients. Tellement triste mais tellement beau,émouvant et profond.

C'est le premier livre de l'écrivaine mexicaine Guadalupe Sànchez Nettel que je viens de lire et ce ne sera sûrement pas le dernier.
J'ai adoré, merci Flodopas pour cette merveilleuse découverte.

"Êtres imparfaits dans un monde imparfait, nous sommes destinés à ne jamais connaître que des miettes de bonheur." ( Julio Ramon Ribeyro)



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Quel plaisir de lire mon deuxième livre d'un écrivain mexicain en quelques semaines !
Cécilia, vingt- cinq ans, mélancolique, esseulée, "exilée", à Paris pour ses études, aime et déteste Paris, car la ville est un des personnages principaux de ce roman profond: au parfum de fleurs en mai, son décor de carte postale l'été , sa bonne humeur qui envahit l'air comme un nuage bienfaisant ........

Et puis Paris l'automne : le froid, l'humidité, la boulangère odieuse, l'hostilité , l'indifférence glacée des passants, leur absence de chaleur humaine .........
Ce sentiment d'isolement enfin, tenace ,qui frappe l'étranger ne pourra plus le lâcher à moins que......
Ces sentiments ambigus nourrissent l'ouvrage, ce que l'on pourrait appeler "les saisons mentales " de l'auteur......
Claudio, exilé cubain à New-York, misogyne, cultivé, lucide se réfugie dans la totale maîtrise du quotidien afin d'éviter toute défaillance sentimentale..
Il a une maîtresse américaine plus âgée que lui, Ruth .
Au fil des chapitres , bien construits, se déroule un très beau chassé croisé des voix singulières de Claudio et Cécilia..
Leurs voix s'entremêlent et nous invitent , nous lecteurs, à partager leur intimité, goûts , névroses, ruptures, contradictions .

Ils vont se rencontrer.
Parviendront-ils à s'aimer malgré leurs blessures, deuils, ou ruptures ?
Comment vivre sans souffrir ?
Claudio, Cécilia, Tom son ami et les autres ?
L'auteur d'une manière sensible, subtile, poignante, au plus près, grâce à une écriture ciselée,travaillée nous donne à voir deux personnages, deux histoires, deux mondes très différents, solitude, amour, maladie, dépression, deuil, sur fond de culture, de la passion des livres et des bibliothèques !
Elle nourrit un attachement vrai , une proximité réelle avec ses personnages plaisants à rencontrer dans un mélange dynamique et cultivé!
Une très belle oeuvre à conseiller ! Sensible, audacieuse, singulière, profonde, au charme infini .
Je précise que je ne connais pas l'auteur, c'est son septième roman .
Une découverte bienvenue !

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Je viens de passer un moment très particulier mais très agréable grâce à la lecture de ce livre Après l'hiver.
J'ai eu un peu de difficulté à me repérer avec les personnages au début mais cela n'a en aucun cas gâcher mon plaisir de côtoyer et de vivre avec Claudio, Cécilia, Tom et les autres. Tous ont une personnalité bien particulière et c'est d'ailleurs leurs failles, leurs névroses, leurs travers qui font que je l'on s'attache à eux et que l'on a plaisir à découvrir. On fait un bout de chemin avec eux et ces tranches de vie nous accrochent. Certains passages font sourire, d'autres sont poignants et l'ensemble est émouvant. Je reprends la dernière phrase qui résume bien ce que je ressens : " Guadalupe Nettel nourrit une proximité et un attachement sans pareils à ses personnages et livre ici un grand roman, au charme subtil et poignant"
Un merci très sincère à Babelio et les éditions Buchet Chastel.
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L'auteur est mexicain et je n'avais pas encore découvert de style d'écriture de ce pays ! de plus, mon petit tour là-bas, j'ai la chance de l'avoir fait grâce à Babelio et à sa Masse critique. Merci aux éditions Buchet Chastel et à l'équipe de Babelio pour cette découverte.

Mexique, Cuba, Paris, New-York, Boston, Oaxaca. Des tas de lieues éparpillés dans le monde où nous parcourons pas à pas une étape de la vie de deux personnages. Claudio est unique en son genre, son caractère et sa façon très stricte de vivre peuvent s'apparenter à ceux d'un moine, mais un moine beaucoup moins tendre et distant des femmes...
Cecilia est originaire du Mexique, d'Oaxaca où son enfance a été parcheminé de tendresse et d'abandon, d'une famille joyeuse au fantôme de sa mère, de lecture enthousiaste à une immense peine à vivre. Ils ne se connaissent pas encore mais leur rencontre leur fera changer de train de vie. Beaucoup de couleurs les attendent dans le ciel de l'océan qui les sépare !

Claudio et Cecilia ne sont pas loin du couple d'étrangers qui recèle une histoire digne d'un roman. En même temps, avec deux destins si différents, on peut s'attendre à l'histoire passionnante de deux personnes que tout oppose.

Je m'attendais à un voyage coloré, très optimiste, ouvert vers la joie de vivre. Après l'hiver est un roman qui se lit tout seul, obligeant son lecteur à découvrir des chemins qu'il ne pensait pas croiser dans cette lecture.
Les émotions sont selon moi encore trop peu divergentes, j'aurai adoré voir le passé de Claudio, ou un peu plus de détails sur la progression sentimentale de Cecilia. J'ai eu l'impression que le cadre lui-même empêchait les personnages de jouer sur leur originalité.
J'ai beaucoup apprécié le voyage, l'auteur veut posséder deux personnages, deux histoires et deux mondes très différents, pour un mélange dynamique et cultivé. C'est une lecture moderne d'un style assez rustique, la démarche m'a beaucoup plu, et l'ambiance est détendue, d'une saison à l'autre les chapitres sont plus ou moins fluide.
Je recommande ce roman à ceux qui aiment les voyages à travers le quotidien de personnages plaisants à rencontrer.
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Belle surprise.On est parfois attiré par une couverture et ce fut le cas.
Claudio,un exilé cubain,ou pour madame Royal un

voyageur, vit à New York au

milieu de rituels quotidiens.Il entretient une relation sulfureuse mais sans sentiment avec une cougar pleine aux as,mais peut être est ce un pléonasme.
Cécilia finit elle vaguement ses études Paris en vivant chez une cubaine qui s avère être l'ex belle soeur de Claudio.
Très beau chassé croisé entre deux personnages dont on imagine vite qu'ils vont se rencontrer.La force de l'ouvrage vient après la rencontre,moment où les protagonistes vont être mis face à leurs responsabilités.Beaucoup de questionnements, le poids du passé, l'amour sous différentes formes,une belle écriture.Un très bon moment
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Belle découverte, grâce à la très intelligente revue littéraire le Matricule des Anges, de Guadalupe Nettel, écrivain mexicain cosmopolite qui partage sa vie entre Paris, Mexico et Barcelone.
Après l'hiver décline tout en nuances le thème de la solitude et de la mort. Cecilia, étudiante mexicaine installée à Paris pour poursuivre ses études, se cloître dans un petit appartement dont la fenêtre principale donne sur le cimetière du Père Lachaise. Cette vue sur l'immense tristesse des vivants entre en résonnance avec l'infinie solitude que Cecilia ressent dans cette ville si froide et si hostile en hiver. Elle rencontre Tom son voisin de palier dont la bibliothèque est constituée uniquement d'auteurs enterrés au Père-Lachaise. Avec lui, elle redécouvre les joies simples d'un repas partagé ou d'une ballade à deux dans Paris. Parallèlement se déroule à New-York la vie de Claudio, exilé cubain, se réfugiant dans la totale maîtrise du quotidien et de sa vie pour éviter toute défaillance sentimentale. Il a une maîtresse, Ruth, une américaine, dont la docilité et la complaisance le confortent dans son mode de vie routinier. Claudio et Cecilia vont se rencontrer à Paris. Pour Claudio, c'est le coup de foudre. Cecilia est sans aucun doute l'âme soeur tant attendue. Mais aimer n'est pas simple pour un homme comme Claudio qui veut contrôler sa vie dans les moindres détails. Comment vivre sans souffrir, c'est à cette éternelle question que ce beau roman tente de répondre avec sensibilité et clairvoyance.
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" - (...) Les livres nous accompagnent. Ils renferment les pensées et les voix d'autres personnes qui vivent ou qui ont vécus dans ce monde. Tous ces écrivains ont en commun d'être enterrés ici, en face de nous. Tu ne les entends sans doute pas encore, mais ils nous parlent sans cesse. Et pas seulement eux, ceux qui n'ont rien écrit aussi. Tu les entendrais si tu n'écoutais pas la radio. Commence à les lire et tu verras qu'ils te sembleront familier.
(...)
Je suis restée plusieurs minutes debout, face aux étagères où Tom exposait ce qu'avaient publiés les habitants du cimetière, classé par ordre alphabétique. J'ai passé en revue les titres, les quatrièmes de couverture et surtout les noms : Colette, Balzac, Molière, Alfred de Musset, Marcel Proust et Oscar Wilde, entre autres. Je me suis demandé s'il y avait un lien qui les unissait, en dehors du fait d'être enterrés au même endroit. J'ai fait confiance au hasard et j'ai pris un ouvrage pas trop gros. le nom de son auteur ne m'étais pas étranger, mais je n'avais encore rien lu de lui. Il s'agissait d'une oeuvre posthume : L'Infra-ordinaire."
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Ce livre nous raconte la vie de deux personnages dont les chemins vont se rencontrer un jour; ils auront une relation qui était faite pour durer, mais elle va échouer.
Il résulte intéressant d'appréhender l'histoire par chaque personnage séparément et c'est au lecteur d'interpréter les faits avec son propre critère.

Le premier personnage est Cecilia Rangel, une jeune mexicaine d'Oaxaca aux yeux et cheveux très noirs, arrivée à Paris pour étudier un troisième cycle en littérature. Elle est un peu étrange, taiseuse, obsédée par les cimetières et les livres. On saura très peu sur son parcours académique, mais on saura beaucoup sur sa vie d'étudiante étrangère fauchée avec des phrases assez sévères sur notre Ville Lumière.
L'autre personnage est Claudio, un cubain de New York qui travaille dans le milieu de l'édition. Un être plein de manies, assez cultivé et entouré de rituels qui font de sa maison un refuge; il est aussi un coureur de jupons qui rêve de rencontrer la femme idéale: une créature suave férue de littérature avec qui avoir des conversations passionnantes. Claudio a une ancienne liaison amoureuse avec une femme plus âgée que lui, Ruth, qui le gâte et s'occupe bien de lui.

Cecilia et Claudio vont vivre une relation intense et Claudio aura la sensation d'avoir trouvé la femme de sa vie; ils partagent aussi cette obsession des cimetières, un point qui pourrait symboliser quelque chose qui les ronge de l'intérieur.
Mais Claudio ne saura pas choisir et ils vont se séparer. Ils auront des épreuves difficiles à vivre par la suite desquelles ils en sortiront diminués.

Ce livre suggère que l'amour parfait est une utopie, impossible de le rencontrer ici bas.
Deux fois est cité l'écrivain péruvien Julio Ramon Ribeyro avec une de ses phrases qui resume bien l'histoire de Cecilia et Claudio : êtres imparfaits dans un monde imparfait, nous sommes condamnés à avoir seulement des parcelles de bonheur.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Un chassé-croisé entre deux exilés : Claudio, qui a fui Cuba pour New York, et Cecilia, native d'Oaxaca au Mexique, partie poursuivre de vagues études à Paris.
Le roman alterne les chapitres consacrés à l'un et à l'autre, jusqu'à leur rencontre via une amie commune. L'auteure, Guadalupe Nettel, fait preuve d'une grande maîtrise pour dépeindre les pensées de ses personnages, tous deux un peu cabossés et perdus. Pourtant, j'ai eu beaucoup de difficultés avec le personnage de Claudio qui m'a d'emblée déplu par son opportunisme (avec Ruth, sa riche compagne "cougar") et son cynisme horripilant. Cecilia m'a davantage touchée, par sa mélancolie, sa rêverie, qui se manifestent au travers de son attachement pour les cimetières (ne vient-elle pas d'Oaxaca, où "el dia de los muertos" est une institution).
Un troisième personnage très étrange, Tom, le voisin italien de Cecilia à Paris, m'a aussi interpellée...
En résumé, un livre qui m'a davantage plu pour le style et la puissance de narration de l'auteure, que pour l'histoire et le caractère des personnages principaux.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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L'auteure est mexicaine et un de ses personnages l'est aussi: Cecilia, seule à Paris, mélancolique, mutique (ses propos acerbes sur les parisiens me vengent de l'accueil qu'ils ont fait à la petite provinciale que j'étais...) après avoir été hébergée par une amie, elle trouve un studio minable avec vue sur le cimetière. Les murs sont très fins et la radio dérange Tom: il vient s'en plaindre mais grâce à cela il va créer des liens avec Cécilia; malheureusement il part en Sicile et donne peu de nouvelles. Cécilia accepte une soirée chez des amis et va se laisser charmer par Claudio, exilé cubain, qui très vite lui déclare sa flamme. Mais ce type est assez antipathique, il vit aux dépens de celle qu'il appelle sa cougar et qu'il n'arrive pas à quitter bien qu'elle ne suscite plus de désir chez lui.
Cécilia et Claudio vont rompre. Cécilia va replonger dans la solitude jusqu'à ce que Tom réapparaisse, plus malade que jamais. A partir de son hospitalisation, Cécilia va accompagner Tom.
Le procédé littéraire de l'alternance des propos des personnages me lasse un peu mais j'ai beaucoup aimé ce livre qui ne se déroule pas du tout comme on pourrait l'imaginer (ce n'est pas du tout une romance); la psychologie des personnages est fine; les considérations sur les livres sont intéressantes . A lire!
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