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EAN : 9782492596483
240 pages
DALVA (03/02/2022)
4/5   40 notes
Résumé :
Les deux amies s’étaient fait un serment : jamais elles ne se laisseraient aller à être mères. Impossible d’imaginer renoncer à leur liberté pour un enfant. Et pourtant, un jour, Alina décide de tomber enceinte. Laura vacille, accablée à l’idée de voir son amie renoncer à leurs idéaux. La réalité, elle, se chargera de les balayer tout à fait ; la venue de l’enfant d’Alina, la petite Inès, s’accompagne de terribles surprises. Tandis que la jeune femme découvre une ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman qui explore différentes facettes de la vie des femmes et des mères.

- Une femme enceinte à qui on apprend que son enfant ne survivra pas plus de quelques heures, on lui conseille même d'acheter tout de suite une tombe pour son bébé.

- Une célibataire dont la relation de couple a craqué parce qu'elle ne veut pas avoir d'enfants.

- Une mère dont les colères de son fils rappellent trop les violences de son mari défunt.

Un récit poignant de situations dramatiques, avec des émotions exprimées sobrement, sans tomber dans le mélo. Une bien belle découverte que cette autrice d'origine mexicaine (grâce au Festival America de Vincennes).
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Laura, la narratrice, et son amie Alina, sont d'accord depuis toujours sur le fait qu'elles n'auront pas d'enfants. Lorsqu'elles ont trente-trois ans, elles se retrouvent vivre toutes les deux à Mexico, et c'est alors qu'Alina annonce qu'elle a décidé d'avoir un enfant avec son compagnon Aurelio. Les deux amies continuent à se voir, et Laura se trouve même plutôt contente lorsque son amie est finalement enceinte. de son côté, Laura porte beaucoup d'intérêt et d'affection, même, au petit garçon de huit ans de sa voisine, montrant ainsi qu'elle aime les enfants, se refusant juste à en concevoir elle-même. Mais la grossesse d'Alina s'avère difficile et les futurs parents doivent faire face à une nouvelle terrible.
Je retrouve Guadalupe Nettel dont j'avais lu un recueil de nouvelles intrigantes (La vie de couple des poissons rouges), comportant cinq textes ayant pour thème commun les animaux, et montrant un imaginaire original, qui m'avait fait penser à celui de l'auteure japonaise Yoko Ogawa.
Ici, à part un nid de pigeons dont Laura suit l'évolution sur sa terrasse, pas d'animaux, mais une exploration originale du thème de la maternité. Les chapitres alternent entre la grossesse d'Alina, la naissance problématique de son enfant, et la vie de Laura qui tente de créer un lien avec son petit voisin, Nicolas, un enfant difficile mais attachant. J'ai trouvé que la liaison entre les deux histoires, ou l'ajout de quelques passages didactiques, était parfois un peu maladroit, sans toutefois nuire à l'intérêt que j'ai porté au livre.
Les enfants, que ce soient ceux que l'on n'attend pas, ceux que l'on choisit ou ceux qu'on renonce à avoir, sont au coeur du roman. L'autrice, qui s'est inspirée entre autres de l'histoire d'une de ses amies, réussit à esquiver toute dramatisation excessive. On la sent pourtant engagée pour les causes des femmes, et au Mexique, de grandes avancées restent encore à faire, et très intéressée par les relations parents-enfants. J'ai trouvé que le roman dégageait une grande sincérité.
J'ai apprécié aussi le soin apporté au livre par les éditions Dalva : jolie couverture à rabats, mise en page et papier agréables.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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J'étais contente de découvrir une nouvelle autrice de l'Amérique, pas celle du nord, en l'occurrence une écrivaine mexicaine, une jeune autrice.
Et j'ai terminé cette lecture avec le sentiment agréable que le Monde change aussi dans de bonnes directions.

Ce qui fait du bien évidemment.

C'est un roman et une écriture avec beaucoup de distance mais pourtant beaucoup de sensibilités.

Et il y est en effet question d'explorer la question de la maternité à travers plusieurs histoires joliment croisées, joliment je dis, car j'ai rencontré une belle solidarité féminine dans ces histoires, moins dans les déclarations que dans les faits, ce qui est exactement ce qui est souhaitable...

Les deux femmes, personnages principales du roman, vivent malgré leur promesse commune de leur jeunesse de ne pas mettre d'enfant au monde, des histoires fortes liées à la maternité et restent proches en évoluant chacune à leur façon. Elles évoluent aussi en fonction de leur histoire, et des gens qu'elles fréquentent, et bien sûr leurs histoires, leurs choix face à la maternité croiseront parfois leurs relations à leurs mères, à la solitude ou au couple, et à tout ce qui peut être en jeu.

Le parallèle avec les oiseaux est intéressant, avec les pigeons qui vont couver un oeuf de coucou durant ce récit, et ce que cela va provoquer chez une des femmes.

C'est un roman très contemporain, à la fois mexicain et universel, très réaliste et que j'ai trouvé intéressant et réussi.
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Laura, jeune thésarde, vit à Mexico et a une conviction profonde : elle ne désire pas d'enfant. Son amie Alina, qui partageait son opinion, décide finalement de devenir mère et tombe enceinte. Les médecins détectent à l'échographie une malformation cérébrale et, même s'ils annoncent qu'elle sera fatale, la petite Inès nait et lutte pour vivre. Ses parents, qui s'étaient préparés à un deuil, se battent pour que leur fille se développe au mieux, malgré un lourd handicap. En parallèle, Laura aide sa voisine, Doris, une mère célibataire qui a du mal à gérer son fils Nicolas, sujet à de fortes crises de violence.
La romancière mexicaine Guadalupe Nettel livre un récit sensible sur la difficulté d'être une « bonne mère » comme la société le demande, d'apprendre à aimer son enfant et à le faire grandir dans un environnement sain et bienveillant. Par le portrait de ces trois femmes courageuses, l'autrice s'interroge aussi sur les différentes formes de parentalité et vante l'idée de « maternité de substitution ». Elle démontre qu'accepter l'aide d'un tiers, voisine, nourrice, n'est en rien problématique et permettrait même d'enrichir sa propre maternité : cette sororité aiderait ainsi les femmes à supporter le poids qui pèse sur elles quand elles deviennent mère.
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Dès les premières lignes, je me suis identifiée à Laura tant ses pensées sont similaires à celles qui me traversent régulièrement l'esprit. C'est rare et assez déstabilisant [j'avais presque l'impression que l'autrice était dans ma tête] mais c'est aussi ce qui m'a fait accrocher directement à cette histoire.

L'autrice nous raconte deux années de la vie de ces deux amies, alternant les chapitres consacrés à Laura et ceux concernant Alina. Néanmoins, toute la narration se fait à la première personne du singulier, du point de vue de Laura : comme si elle nous racontait leur histoire. le rythme est assez particulier : alors qu'on pourrait croire que les événements d'un chapitre à l'autre se passent simultanément dans la vie de chacune, on s'aperçoit que les deux temporalités ne concordent pas toujours. Parfois, il se passe quelques heures dans la vie de l'une quand on passe plusieurs jours avec l'autre. Cela m'a gênée à plusieurs reprises car j'avais l'impression d'être face à des “anomalies” du texte et cela m'a plusieurs fois fait sortir de ma lecture. Mais, d'un côté, c'était tellement flagrant qu'à la deuxième, je me suis dit que cela devait être voulu.

A travers la vie de ses héroïnes, Guadalupe Nettel aborde de nombreuses thématiques qui touchent à la vie quotidienne des femmes et aux violences qu'elles subissent : l'envie ou non d'avoir des enfants, les réactions que nos choix peuvent provoquer chez nos proches, l'accompagnement du corps médical et les inégalités dans l'accès aux soins au Mexique, les violences conjugales et leurs conséquences sur la vie des enfants qui en sont témoins, les féminicides [très fréquents au Mexique], etc. Ce sont des sujets difficiles et lourds qu'elle parvient pourtant à distiller à travers le récit de manière juste et conforme à notre réalité quotidienne.

Les relations mères-filles sont également largement traitées par l'autrice à travers plusieurs duos d'âges très différents. Là encore, je l'ai trouvée très juste et nuancée, notamment dans la relation entre Laura et sa propre mère.

Et enfin, ce roman est un véritable appel à la sororité qui prend une place importante dans les interactions qui sont présentées. C'est même la clé de nombreuses situations.

L'Oiseau rare m'a véritablement fait passer par des montagnes russes émotionnelles auxquelles je ne m'attendais pas : le début du roman était presque drôle. Donc même si j'en suis ressortie avec le coeur réchauffé par la beauté des relations qui se tissent entre toutes ces femmes, je vous conseille de choisir le bon moment pour le lire.

De mon côté, je compte m'intéresser de plus près à l'oeuvre de Guadalupe Nettel ainsi qu'au catalogue des éditions Dalva car cette première rencontre avec L'Oiseau rare m'a donné envie de les revoir.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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critiques presse (1)
LeMonde
05 août 2022
L’une rêvait d’une fille parfaite, l’autre ne voulait pas être mère. La romancière mexicaine confirme son goût pour l’étrangeté.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je fais partie de ces gens dont le corps se crispe intégralement quand les pleurs d'un bébé retentissent dans un avion ou la salle d'attente d'un cabinet, et qui deviennent fous si ces cris se prolongent au-delà de dix minutes. Mais ce n'est pas non plus comme si les enfants me repoussaient complètement. Les voir jouer au parc ou s'écarteler pour un jouet dans un bac à sable peut même parvenir à me distraire. Ils sont un exemple vivant de ce que nous serions nous, êtres humains, si le civisme et les règles de savoir-vivre n'existaient pas. (16)
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Les deux pigeons étaient revenus. Posés sur le nid, ils roucoulaient plus fort que d’habitude, me semblait-il. Regrettaient-ils la présence de l’autre œuf ? Vivaient-ils sa disparition comme une perte douloureuse ou était-ce une chose à laquelle les pigeons et les autres animaux étaient préparés, quand nous autres êtres humains ne pouvions tout simplement pas le tolérer ?
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« Pourquoi durer est-il mieux que brûler? » se demandait le sceptique Roland Barthes. L’amour et le bon sens ne sont pas toujours compatibles. Généralement l’on tend à choisir l’intensité le peu qu’elle dure et malgré tout ce qu’elle met en péril.

(Dalva, p.99)
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Incontestablement une grossesse change quantité de choses, entre autres la relation que l’on entretient avec les gens : les amies qui avaient décidé de ne pas avoir d’enfants la regardaient à présent différemment, comme si Alina était atteinte d’une maladie contagieuse. Au contraire, celles qui en voulaient et voyaient le temps passer la contemplaient avec une admiration teinte d’envie. J’ignore si l’une d’elles, autre que moi, était sincèrement heureuse pour elle.
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Quand on est jeune, il est facile d’avoir des idéaux et de vivre en accord avec eux. Ce qui est compliqué, c’est de maintenir une cohérence dans le temps malgré les difficultés que nous impose la vie.
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Videos de Guadalupe Nettel (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guadalupe Nettel
Boulder, la narratrice éponyme du roman d'Eva Baltasar, est cuisinière sur un cargo lorsqu'elle tombe amoureuse de Samsa ; attachée à son indépendance, elle décide néanmoins de s'installer avec elle en Islande. Leur amour est intense et sensuel, mais lorsque Samsa lui impose l'arrivée d'un enfant, leur couple se fissure ; tandis que le désir emporte la narratrice vers d'autres rives, elle réussit pourtant à nouer un lien singulier avec l'enfant biologique de Samsa. S'il est aussi question de maternité dans L'Oiseau rare, le désir ou le non désir d'enfant des héroïnes du roman de Guadalupe Nettel éprouve leur destin de femmes. La romancière y dépeint les multiples façons d'être mère et les mille façons d'aimer quand il faut faire face aux drames inattendus de la vie. Les deux autrices sondent avec poésie et justesse l'intimité de femmes ballottées par de puissants vents contraires.
Eva Baltasar est une écrivaine et poétesse catalane. Elle a fait paraître dix recueils de poèmes et trois romans. Ses deux premiers romans, Permafrost et Boulder, sont parus en français aux éditions Verdier (trad. Annie Bats, 2020 et 2022).
Guadalupe Nettel, née au Mexique, a partagé sa vie entre Mexico, Barcelone et Paris. Elle a écrit des recueils de nouvelles et quatre romans, dont le Corps où je suis née (trad. Delphine Valentin, Actes Sud, 2014), et Après l'hiver (trad. François Martin, Buchet-Chastel, 2016).
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