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Citations sur Délicieuse (13)

Je voudrais que tu pleures. Comment peux-tu supporter ma détresse sans pleurer ?
C'est là, maintenant, que je comprends.
Tout en toi est sec. Tout en toi qui me concerne.
C'est elle qui a volé ta substance. Tu sais que cet instant est la fin de nous, la fin de ta vie dans cette maison, la fin de ta constance auprès de ton fils, ce sont vingt ans de construction appliquée et on plante là le chantier, c'est une taille nette de scalpel qui sépare deux siamois, et rien ne saigne en toi. Pas même un sanglot retenu, pas même les cornées humides. Je me serais même contentée d'une voix chevrote. Mais rien. Je ne te suis plus rien.
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Allons, Martha, regarde les choses en face. Regarde la bouche du seul homme de ta vie répondre, très calme et un peu penaude toutefois, non, tu ne la connais pas, et oui, j'ai fait l'amour avec elle, et je vais te dire quelque chose, j'ai adoré ça.
C'est exactement là que, dans les dessins animés, un marteau gigantesque s'abat sur les occiputs pour en faire jaillir une ribambelle d'oiseaux qui chantent ou des manèges de constellations. Je suis hébétée, empêtrée dans mes oiseaux et mes étoiles.
(p. 20)
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Je vous ai mise dans une case avec de l’amour.

C’est Monsieur A. qui parle ainsi.

Monsieur A., lors d’un premier séjour en prison pour meurtre, a dévoré le foie de son compagnon de cellule.

-Par erreur :

Il pensait que c’était le cœur.

N’imaginons pas une scène d’anthropophagie faite de bruit et de fureur :

Ce foie, il l’a délicatement prélevé et l’a cuisiné avec des carottes.

Passer une demi-heure avec Monsieur A. permet de revaloriser ses propres marasmes intimes.

Il reprend : Vous, je ne vous mangerai pas.

Merci.

Parce que vous êtes dans ma boîte avec l’amour.

Alors vous ne mangez pas ceux que vous aimez ?

Non. Je mange ceux que je hais pour pouvoir les chier.

Je les considère comme de la merde, j’en fais de la vraie merde.

Je transforme l’abstrait en concret.

Monsieur A. est mon énigme.

Je te mange. Je te dévore. Je fais entrer ta chair dans ma bouche et offre la mienne à ton palais.

Dents, langue et lèvres voraces dans des phénomènes de succion, aspiration, mordillements qui

dérivent parfois en morsures franches, l’amour est un repas.

Mais manger l’autre par mépris, tordre le cou à toutes les théories anthropologistes qui nous

apprennent qu’éventuellement on mange l’autre par admiration, pour absorber sa puissance ou son

courage, ça je n’y avais jamais pensé.

Délicieuse Marie Neuser
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Je sais combien la douleur pilonne du lever au coucher, je sais la déchirure comme une ouverture chirurgicale qui ne se referme jamais, et le suintement, et les morphines invisibles qui ne font jamais effet. Je sais un être qui s'éteint et les gesticulations vaines pour tenter de le rallumer. Je sais tout du vide, moi. Je t'en plaindrai presque. Plaindre quelqu'un est une brèche miraculeuse pour lui faire encore plus mal. La fausse compassion, l'empathie de théâtre, le choix des mots en exécution capitale, avec subtilité, est un vice délicieux.
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L'écroulement de ma vie dépend de dix lignes dans un blog de merde.
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Préface du roman

"Suis-je fou? Ou seulement jaloux? Je n'en sais rien, mais j'ai souffert horriblement.

J'ai accompli un acte de folie, de folie furieuse, c'est vrai;

mais la jalousie haletante, mais l'amour exalté, trahi, condamné, mais la douleur abominable que j'endure, tout cela ne suffit-il pas pour nous faire commettre des crimes et des folies sans être vraiment criminel par le cœur où par le cerveau?

Oh! J'ai souffert, souffert d'une façon continue, aiguë, épouvantable.

Guy de Maupassant."
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Je me mets à songer que tout pourrait dépendre de moi désormais, que c’est peut-être toi qui attends un geste, une décision, une action folle, pour te tirer de là, pour t’arracher à Circé, la salope, la marmonneuse d’enchantements. Si cette conne de Pénélope avait enfilé ses spartiates pour aller chercher et ramener Ulysse par la peau du cul au lieu de rester dans ses pantoufles à se taper des travaux d’aiguille, c’est un époux fringant qu’elle aurait retrouvé, pas un héros fatigué. Je dois te libérer.
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Tu sais ce que tu es en train de me demander,Raph?D'accepter d'avoir peur.Tu me demandes d'avoir le courage d'avoir peur tout le temps,comme si je n'en avais pas assez bavé.
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Je voulais être elle. Martha avait aimé être Martha quarante ans durant,aujourd’hui Martha aurait voulu être Aline tout entière,et qu'importent les sourcils épais et les dents en avant.
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Vingt ans de folle osmose comme deux soleils précis et sereins,ça peut donc s'arrêter comme ça.
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