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EAN : 9782265114524
416 pages
Fleuve Editions (14/01/2016)
3.86/5   114 notes
Résumé :
Dans la commune italienne de P., on sauve les apparences. Et surtout le dimanche. Le 12 septembre 1993 a dérogé à la règle.
Ce jour-là, Gloria Prats quitte son amie Elena pour honorer un rendez-vous . Elle franchit le perron de l'église de la Miséricorde. Un rendez-vous furtif, pas plus de quelques minutes.
Le 12 septembre 1993, les minutes deviennent des heures. Gloria ne ressort pas.
Une fugue à coup sûr. On un coup de ce petit Albanais trop d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 114 notes
Qui est donc Gloria ? Une jeune fille sérieuse, ordinaire, un peu boulotte, pas très belle mais certainement attachante et très aimée de sa famille.
Un jour avec la complicité d'Elena, une amie elle répond favorablement à l'invitation d'un camarade de collège, Damiano, qui souhaite lui remettre un cadeau.
Elle se rend donc à l'église de la Miséricorde pour le rencontrer et personne ne la verra jamais ressortir.

Damiano est présenté dès le départ comme le coupable idéal. Fils à papa, veule, un peu détraqué, il est présenté sous un jour tellement peu sympathique que l'on ne peut pas l'aimer.

En réalité, on part d'un fait divers réel et tragique comme on en voit malheureusement dans nos journaux chaque jour. Mais on va vite évoluer vers un univers nauséabond, bien plus tordu que prévu.

On l'aura compris, l'intérêt de ce roman ne réside pas dans la résolution de l'énigme, dont on nous donne les clés dès le début, mais bien dans la description de l'environnement de l'enquête.
Du côté policier, il y a quelque chose des romans d'Andréa Camilleri. Mais autour des évènements de l'enquête il y un nombre impressionnant de thèmes abordés :
 L'emprise d'un système mafieux sur les milieux dirigeants, même au niveau local.
 Un sujet sur les prêtres pédophiles.
 le silence des autorités cléricales.
 le pouvoir, la peur, les faux-témoignages.
 Une description intelligente du phénomène des migrants ainsi que des réactions des habitants que l'inaction des autorités conduisent à la peur et au rejet.
 Etc.

Tout cela est raconté dans un style très fluide, avec des chapitres très courts et une structure chronologique déstructurée qui oblige le lecteur à se concentrer sur les personnages et les dates.
Les analyses des sentiments, pour ne pas dire la psychologie des personnages sont particulièrement bien rendues.

Bref, vous entrez dans ce roman et n'en ressortirez que quand on vous aura expliqué comment les choses ont évolué, quelles décisions seront prises.
C'est une très belle découverte que celle de cet auteur et cela donne envie de lire le premier roman de la série proposée par Marie Neuser : « Prendre Lily » qui reprend le même anti-héros central , sur des faits postérieurs et présentant cette fois le volet Anglais de l'enquête.
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Prendre Gloria fait suite, éditorialement parlant, à Prendre Lily. Pourtant, l'affaire Gloria, en Italie en 1993, est antérieure à l'affaire Lily, en Angleterre en 2002. de plus, le premier tome du diptyque Prendre femme avait déjà donné les grandes lignes du cas de la jeune Italienne. Comment, dès lors, bâtir un récit qui ne soit pas redondant et captive son lectorat? C'est dans de pareilles circonstances qu'on reconnaît le talent. Et Marie Neuser n'en manque pas.

Alors que Prendre Lily racontait le déroulement des faits via son narrateur, le policier Gordon McLiam, selon un axe chronologique, Prendre Gloria mêle témoignages directs et récit à la troisième personne du singulier, extraits d'audition et de comparution, etc. le roman navigue casse la linéarité du premier par des allers-retours dans le temps.

Et du temps, il s'en passe, depuis la disparition de la jeune Gloria Prats, seize ans, en ce dimanche 12 novembre 1993! Disparition, perversion, corruption, manipulations, délation... Et autres "-tion" aberrants qui révèlent une justice aux ordres de pouvoirs tentaculaires et ombreux, des notables bien propres sur eux aux mains peu ragoûtantes, ...
La lecture de Prendre Gloria m'a entraînée aussi sur des chemins de "sion/tion": révélations, indignation, répulsion, ... admiration (pour l'auteure). J'ai eu beaucoup de mal à lâcher le volume cette nuit tant me retenaient les atermoiements de l'enquête et les sinistres arrangements autour. Une vision très noire - hélas belle et bien basée sur des faits réels - du système judiciaire italien. Entre autres systèmes puisque la ville de P. où se déroulent les faits apparaît suintante de secrets malveillants et honteux, de relations viciées, de rejet et de nauséabonds préjugés. On est loin très loin de la Bella Vita latine.

Que de douleurs et d'amertume dans ce roman! Et quel talent de la part de Marie Neuser de le rendre encore plus captivant que le premier tome! Narrations, cheminements, contextualité, qualités d'écriture, tout y est pour empêcher de le reposer avant la dernière page. Bravo!
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J'ai reçu ce livre dans le cadre des rencontres Babelio avec un auteur. Je ne connaissais pas Marie Nauser et ce livre a été une vraie découverte pour moi. Il s'agit d'une enquête policière en deux volumes sauf que le lecteur connait déjà le coupable. Malheureusement inspirés de faits réels en Angleterre et en Italie, il y a un tome pour une enquête policière dans chaque pays.
Ici, il s'agit du premier meurtre en Italie, le premier livre écrit ("Prendre Gloria") mais publié après "Prendre Lily"(Angleterre).
Synopsis de l'histoire : Une adolescente a disparu dans une église dans un petit village italien. C'est cette disparition qui a donné envie à l'auteur d'écrire sur cette histoire.
Une histoire passionnante avec une multitude de témoignages et de personnages, chacun racontant une scène du récit, un témoignage sur la victime ou sur le meurtrier. On y voit les tribulations des enquêteurs. L'auteur s'est appuyé sur les procès filmés en Italie et l'émission de recherches des disparus qui diffusait tous les week-ends pendant des années des témoignages sur cette affaire. Ainsi rien ne sonne faux, tout sonne juste. le coupable ne parle pas, il n'y a donc pas de pathos sur lui.
Mais on voit des gens qui se réfugient dans le mensonge, un village entier qui se tait. Lorsque que l'on apprend que le corps de cette jeune fille était dans les combles de l'église, on se demande "Pourquoi n'a-t-on rien vu?", "N'as-t-on pas fouillé l'église au moment de la disparition?" le lecteur a l'impression que tout le monde connait la vérité mais que tout le monde se tait. C'est arrivé dans un village en Italie mais ca aurait très bien pu se produire en France également. C'est une description terrifiante des êtres humains, lâches, corruptibles...
Il y a une ambiance mafieuse. L'auteur a essayé d'apporté du sens à cette affaire, un motif à chaque protagoniste "pourquoi Mr X a menti?".
La phrase de fin du père du coupable est terrifiante "Pauvre petit chéri : je te l'avais pourtant répété cent fois, qu'il ne fallait pas serrer aussi fort. On t'en paiera une autre."
Du coup, j'ai aimé ce livre, et j'ai envie de lire la suite "Prendre Lily" pour voir pourquoi on a mis autant de temps à attraper et juger le coupable.
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A suivre ma retranscription de l'entretien avec l'auteur
Q = question/ intervention des lecteurs/ ou de l'intervenant de Babélio
A = réponse de l'auteur
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Q 1 Comment avez vous connu cette affaire du "verqat* killer"?
A 1 Quand on a découvert le corps de Elisa et dans l'émission italienne "Chi l'ha visto" = "ou es-tu?" Dans cette émission on distillait des éléments sur le principal suspect de l'affaire comme dans le livre. Elle discutait de l'affaire avec une amie, qui lui a conseillé d'écrire un livre. Elle s'est posé la question "comment puis-je le faire" puis a décidé de le faire.

Q 2 Qu'est-ce qui vous intéressait en tant qu'auteur?
A 2 Je n'étais pas particulièrement intéressée par l'enquête en elle-même. Je voulais comprendre les liens logiques de tous ces éléments qui arrivaient dans les médias les uns par rapport aux autres. Exemple : le curé brésilien? L'histoire des cheveux?! J'ai laissé vagabonder mon imaginaire d'écrivain pour mettre de la lumière dans les zones d'ombres.

Q 3 Quelles ont été vos recherches?
A 3 J'ai fait une recherche pénétrante avec les moyens du bord, car je ne suis pas journaliste, mais l'affaire a été très suivie par les journalistes et les médias italiens, je me suis appuyé sur des articles, des vidéos, des interviews. Notamment l'émission italienne "Chi l'ha visto" qui diffusait des éléments d'enquête. Et en Italie les procès sont filmés donc on peut voir des choses comme la magistrate aboyeuse qui s'acharne sur les jeunes témoins innocents.

Q 4 C'est un récit à plusieurs voix, mais on ne perd pas le fil de l'histoire. Aviez-vous un plan précis de l'histoire ?
A 4 Je n'ai pas raconté tout de façon chronologique mais comment j'ai reçu les faits, via les émissions. C'est un puzzle. Je l'ai présente de cette manière avec les dates pour ne pas tout mélangé et j'avais des fiches que j'épinglais sur le mur sur un tableau e t que je déplaçais. J'avais un repère rapide par tranche de temps.

Q 5 Tous les éléments sont imbriqués. Est-ce qu'il ya des ajouts, des modifications par rapport aux personnages secondaires ? Est-ce que vous avez changé de regards sur les personnages ?

A 5 Non. Dès le début je savais ce que je voulais écrire. Je savais qui était qui. le seul personnage inventé est le monsieur qui a déplacé les tuiles, parce que d'un coup les tuiles avait disparu sans raison.

[Le passage suivant est un peu flou dans mes notes l'auteur échange avec une lectrice de Babélio, qui travaille dans le domaine de la justice, et qui souhaite obtenir des informations sur le système judiciaire italien. Je n'ai pas retenu exactement sa fonction.]

A 6 Quand j'ai écrit Solivo a été condamné de façon définitive an Angleterre. Il n'avait pas encore fait appel quand j'ai écrit le livre. J'ai mis 3 ans à écrire les livres. J'ai écris les livres pendant le procès. Il a pris la perpétuité pour Lily ? Son appel a été rejeté. Et pour l'affaire Gloria en Italie, il a pris 30 ans de prison en plus.

Q 7 Cela parait surprenant car en France, il y a le secret de l'instruction et en Italie tout semble transparent. le système juridique italien est différent et semble sous l'influence de la mafia. La magistrate est mise en cause en Italie et elle est encore en poste. En France ce serait infaisable, il y aurait des procès. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur le système judiciaire italien ?
A 7 L'affaire a été livrée en pâtures à l'opinion publique, ce qui est très déstabilisant. Les avocats parlent des affaires en public, toutes les informations sont du domaine public. C'est très étrange. C'est différent avec le système anglais, il a fallu que je consulte des avocats par rapport au droit anglais pour savoir ce que je pouvais mettre dans le livre. J'ai inventée la motivation de la magistrate. J'ai essayé de mettre de la lumière et trouver des motivations aux différents personnages. Pourquoi ont-ils fait des faux témoignages ? On ne sait toujours pas pourquoi le curé brésilien n'a rien dit ?! Qu'est ce qui traverse l'esprit humain (ordre/ loi des familles ?) pour empêcher de retrouver cette adolescente ?

Q 8 Quel est le rôle des gens d'église hauts placés ? Peut être le poids de la religion est il énorme en Italie ? Dans la vie ? Dans la société ? Ont-ils un pouvoir sur la justice ?
A 8 Je ne peux pas vous dire par rapport à la justice mais par rapport à la société OUI. En Italie, on n'a pas l'opportunité d'être athée. Je me souviens d'un ami jouant dans un groupe punk avec des crucifix et des rameaux d'olivier. Dans l'affaire Elisa Claps de son vrai nom, avec le cadavre décomposé au dessus des fidèles, le curé n'a pas été remis en cause. Ce n'est pas envisageable dans la société italienne.

Q 9 Il y a une omerta familiale à ne pas briser, une forteresse autour du coupable. Les pouvoirs de la mafia et de l'église sont-ils réels ? Avez-vous dressé un portrait fidèle de l'Italie ?
A 9 C'est un portrait assez fidèle même si il existe beaucoup de portraits. C'est vrai surtout dans le sud qui a un système assez féodal. Dans les années 90, les jeunes ont affronté la mafia de Falcone/Borcelino, il y a eu des associations de jeunes pour lutter contre la mafia. Il y a eu un grand bouleversement la petite mafia du Sud. Les propriétaires terriens avaient la main mise sur les serfs, il y avait des petits arrangements entre notables. On bidouillait les plaquettes de freins.
C(e n)'est (pas ?) un hasard si le coupable a été arrêté en Angleterre. L'enquête a durée huit ans. Il n'était plus protégé par le cocon familial. Il était seul moins protégé. Il manquait l'ADN pour l'incriminer. Il a été arrêté plus facilement. (Commentaire personnel : A priori le tueur a tué deux personnes en Angleterre en 2002, Heather Barnett et Jong Ok-Shin, et Elisa Claps en Italie en 1993.) le père est autant coupable que le fils. C'est l'affaire Barnett qui a permis son arrestation.

[Q 10 Qui sont les héros de l'histoire ?]
A 10 Il n'y pas de héros, de policiers qui prend l'affaire juste des protagonistes qui pédalent dans la choucroute/merde. C'est un roman chorale. Les policiers ont un petit rôle. Finalement les seuls héros sont les membres de la famille de Gloria/Elisa. Il y a encore beaucoup de zone d'ombres, de personnes qui se taisent encore. Ils ont besoin de connaitre la vérité.

Q 11 Personne n'a été inquiété/inculpé ?
A 11 Personne n'a recherché le prêtre ! Les femmes de ménages de l'église sont mises en examen maintenant. Et elles démentent les propos du curé en disant qu'il est fou.

Q 12 Toute l'affaire est ahurissante. On a une image terrifiante de la justice en Italie, un état de droit pas assez fort pour protéger de cas aussi graves. Donc cela ouvre la voie à de terribles dérives, des vengeances personnelles ?
A 12 Dans le tribunal il ya des discussions debout/assis. Un mélange, i l y a beaucoup de monde en salle d'audience. Ce n'est pas une question de bonne ou mauvaise justice. On découvre le système judiciaire en Italie.

Q 13 C'est inquiétant car au niveau européen/ Une décision rendue par un état membre est applicable dans un autre état de l'union européenne.
A 13 En Angleterre c'est plus conforme à ce qui se passe en France. Il y a eu huit ans de procédures. Les flics devenait fous, il y avait beaucoup de preuves psychologiques, le suspect était surveillé pendant quelques mois, mis sur écoute 24h/24. On entend peu sa voix. Je n'ai pas réussi à lui donner la parole. J'ai pu décrire ses agissements mais je n'ai pas pu rentrer dans sa tête. Je ne sais pas si c'est parce que c'est trop malsain ou trop facile.

Q 14 C'est une bonne présentation du coupable. Il est présenté de façon humaine. On comprend ce qui a structuré sa personnalité, comment il a glissé sur la pente. On a presque de la compassion/empathie des circonstances atténuantes on ne sombre pas dans le pathos Il n'y a pas de paroles complaisantes, d'apitoiement.
A 14 Les émissions retraçaient le manque de père, cet homme qui se consacre qu'a son musée. Un père arrogant, fasciste (psychologie du surhomme). Un père qui lui a dit "tu prends la femme si tu veux"

Q 15 La symbolique du cheveu est bien trouvée. le jeune garçon qui subit des sévices, sonne également vrai.
A 15 L'histoire du curé pédophile est inventée mais ca collait bien avec le reste de l'histoire. Pourquoi y avait-il un matelas recouvert de fluides (baisodrome) dans les combles de l'église? Pourquoi Don Pépé tolérait-il ca? C'était une connivence entre le curé et les jeunes.

Q 16 Vous avez un agent Pierre Astier. Vous avez publié chez Fleuves noir? Quel a été le lien entre vous trois? Est ce qu'ils sont intervenus dans vos écrits?
A 16 Il n'y a eu aucune intervention extérieure pendant l'écriture de mes romans. J'ai créé ce dytique en trois ans. Quelques mois après avoir terminé, j'ai rencontré un agent et fleuves noir.

Q 17 Quelle est la valeur ajoutée de votre agent?
A 17 J'ai été contacté parce que les éditeurs se demandaient ce que j'étais devenu après mes premiers livres? On m'a demandé si j'écrivais encore et si j'avais un agent. Si ca m'intéressait d'en avoir un. J'ai répondu que ca m'intéressait pour trouver un nouvel éditeur et en un mois j'en ai eu un. => http://pierreastier.com/foire-aux-questions/

Q 18 Vous aviez prévu deux livres?
A 18 Non un seul au départ. Puis il y a eu tellement d'informations que j'ai divisé l'histoire en deux tomes. Un livre sur l'Angleterre et un livre sur l'Italie. J'ai fait lire les livres à l'agent puis à l'éditeur et ils ont voulu inversé l'ordre que j'avais prévu. Ils m'ont demandé pourquoi j'avais écrit d'abord Gloria car c'est le début de l'histoire. Je pensais faire T1 Gloria puis T2 Lily et eux on voulu faire T1 Lily et T2 Gloria. Lire Lily en premier ajoutait du suspens, on avait en 1 l'arrestation/la traque/thriller et en 2 la fabrication avec Gloria. Comment le monstre est né ? Les questions importantes sont le comment et le pourquoi ?

[J'ai raté une question sur l'écriture de livres bilingue]

Q 19 N'avez-vous pas cherché à changer les choses ? Car vous avez tous les pouvoirs sur vos personnages ?
A 19 Non j'ai voulu rester très proche de l'affaire. Avoir de l'empathie. Et me mettre à la place de chaque personnage. Une partie de moi était en colère.

Q 20 Est-ce que vous ressentez de la colère /frustration par rapport à certains personnages? Avez-vous montré vos émotions? Votre dégout? Dévoiler des choses personnelles?
A 20 J'ai eu besoin d'écrire pour évacuer cette colère, j'étais scandalisée par tout ca, dégoutée par un homme le père, par sa bassesse.

Q 21 Existe-t-il de la littérature en Italie sur cette affaire?
A 21 Oui le livre du journaliste de l'émission Chi l'ha visto et du frère de la victime, qui raconte les faux témoignages ( Federica Sciarelli, Gildo Claps, Per Elisa. Il caso Claps: 18 anni di depistaggi, silenzi e omissioni, Milano, Rizzoli, 2011, ISBN 978-88-17-05160-6) et un autre journaliste a écrit un essai « l'homme qui aimait en tuant ».

Q 22 Avez-vous prévu un prochain roman? Avez-vous des idées?
A 22 oui mais je suis encore dans la recherche. Ca ne sera pas un polar sombre mais plutôt des réflexions sur ce qui pousse les gens à passer à l'acte. Par exemple, prenons le cas du dépeceur/cannibale de Montréal, pourquoi-a-t-il tué et mangé son colocataire? et pourquoi avoir filmé les faits et les avoir diffusé sur youtube? Une réflexion sur la compréhension de l'âme humaine.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luka_Rocco_Magnotta

Q 23 Avez-vous l'impression d'avoir rempli votre contrat?
A 23 Oui. J'ai l'impression d'avoir été la seule personne a débrouillé l'affaire. (rires) Mes conclusions tiennent debout, j'ai peut-être rendu un peu de dignité/justice mais je ne suis pas pleinement satisfaite car il reste de nombreuses questions sans réponse pour la famille. Est-ce que le coupable va s'exprimer un jour?
Pour la petite anecdote :
Je suis enseignante d'italien, et j'ai reçu un assistant italien dans ma classe, il venait de la région de Potenza. Je lui ai dit que j'écrivais un livre sur l'affaire Claps. le lendemain, il m'a expliqué qu'il était surpris que cette affaire soit connue en France. Son frère faisait un documentaire sur l'affaire. Il connaissait bien la famille et la victime, c'était une famille de buraliste et il avait fait du baby-sitting pour la famille. Jai attendu et j'ai pu voir le documentaire de son frère. [L'idée ici est que l'auteur devait écrire ce livre et qu'elle est poursuivie par cette affaire.]

Q 24 Il y a donc une responsabilité collective de la ville?
A 24 Oui. Il y a eu beaucoup de choses de cacher.

Q 25 Est-ce que cette affaire à changer des choses en Italie par rapport à la police?
A 25 Oui. Maintenant on ne dit plus spontanément qu'un enfant a fugué. On part du principe que c'est un enlèvement et que ce n'était pas un départ volontaire, on mène directement l'enquête.

* j'ai noté ce mot comme je l'ai compris je ne suis pas sure de l'orthographe

Pour des informations en anglais => https://en.wikipedia.org/wiki/Danilo_Restivo et http://www.theguardian.com/uk/2011/jun/29/danilo-restivo-murder-conviction-iceberg
En italien => https://it.wikipedia.org/wiki/Omicidio_di_Elisa_Claps


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1993:Italie

Une jeune ado est enlevée à la sortie d'une église et retrouvée assassinée. un jeune homme est bien vite suspecté: il faudra 17 ans pour le confondre.

Cette affaire, bien réelle,met en exergue les fléaux italiens: une mafia omnipotente, une église encore bien présente et une forte corruption généralisée.

L'auteure présente son histoire à la manière d'un puzzle: les divulgations de l'enquête par la presse forment la trame du livre.

En conséquence, pas de suspens ni de rebondissements , encore moins de souffle romanesque!

Ce roman peut vous plaire si vous aimez vous replonger dans les grandes affaires criminelles.
Si, comme moi, vous êtes plutôt à la recherche de roman noirs ou polars haletants, vous serez décu par la lenteur et la monotonie de l'histoire.

Mais ce n'est que mon humble avis.

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Prendre Gloria.
Une histoire simple et bien écrite. On ne s'y ennuie jamais, même s'il y a parfois des longueurs. Une sorte de polar. Nouvelle façon. Contrairement au polar traditionnel, l'auteur ne tient pas le lecteur en haleine, en le menant par le bout du nez. Là, le lecteur s'attend à ce qui va arriver. L'intérêt du roman est dans le déroulement patient de l'enquête, et la description par le menu du contexte et de l'environnement dans lequel, policiers, victimes, proches des victimes, suspects et proches des suspects évoluent.
Cela se passe à P. Une ville d'Italie. L'action se déroule, entre 1993 et 2010.
12 septembre 1993. Un dimanche. (précision le 12/09/1993 était bien un dimanche) Gloria et Elena, deux adolescentes de 16 ans, ont menti à leurs parents en disant qu'elles se rendaient à la messe, à l'église de la Miséricorde. En fait, Gloria Prats a rendez-vous avec Damiano SolIvo, un adolescent travaillé par le sexe, qui est direct avec les femmes en général. Ce dernier veut lui offrir un cadeau.
Elle a peur et demande à Elena de l'accompagner.
La consigne est précise. 11H40 : Si je ne suis pas aux cabines téléphoniques, près de l'église, vient me chercher aussitôt sur le parvis.
Elena attends, attends jusqu'à 12h30, plus de Gloria, pas davantage de Damiano. Elle cache pendant un temps la vraie raison de leur venue à l'église puis le dévoile aux frères de Gloria.
S'ensuit une course poursuite dans la ville. A l'église. Chez Damiano. Rien.
Contactée, la police plaide en faveur de la fugue. La famille en faveur de l'enlèvement et pire. L'histoire est construite sur ce malentendu qui conduit à une enquête bâclée. Une tentative d'inculpation d'Elena pour faux témoignage.
Elle déclare :
« Et là, il faut que je précise quelque chose. Pour répondre aux accusations qui ont été proférées contre moi et qui m'ont valu un procès, une condamnation avec sursis et une amende : je n'ai pas omis de parler de Damiano pour dissimuler quoi que ce soit dans un but scélérat. J'ai juste cru bon de ne pas enfoncer le clou parce qu'à ce moment-là, ce 12 septembre 1993 à midi et des poussières, je ne pouvais absolument pas concevoir qu'une jeune fille entre dans une église, lieu public le plus fréquenté ce jour-là et à cette heure-là, dans une petite ville de province où tout le monde se connaît, et ne plus jamais en ressortir. »
Coup de théâtre 17 après, des ouvriers roumains, dont Nicolae, découvre le corps de Gloria, dans les combles de l'église. Un endroit dont Elena de Sanctis nous dit :
« Elle était là, sous notre nez. Ou plutôt non, pas sous notre nez mais juste au-dessus de nos têtes. Sous un toit. Un sous-toit. Les combles, baisodrome notoire, de l'église de la Très-Sainte-Miséricorde. »
Le récit alterne entre 1993 et 2010, à des rythmes différents. L'auteur retrace à merveille l'état d'esprit des protagonistes dans les deux époques.
On penche, comme la mère de Gloria, Giuseppa, pour la culpabilité de Damiano Solivo. Et la famille ne comprend pas pourquoi il n'est pas arrêté.
Les témoignages se succèdent. La plupart confirment que Gloria aurait été vue dans différents endroits du village après 12h30.
Le village est vite coupé en deux. Partisans contre partisans. Fugue contre enlèvement. Les relations se tendent. La police et la justice n'aident pas à l'apaisement en prenant clairement le parti de la fugue, contre la famille.
2010. La vérité éclate. Tout est remis à plat. Et au fond, c'est là que le roman commence réellement. Pourquoi ce corps se retrouve-t-il 17 ans après, là où la victime a disparue ?
Le 13 septembre 1993, la police déclare :
« Nous, ce qui nous embête un peu, c'est que personne ne peut nous dire ce qu'a fait Damiano entre 11 h 30, où il a rencontré Gloria à l'intérieur de la Miséricorde, et le moment où on l'a retrouvé aux urgences. Un trou de deux heures dans une affaire de disparition et quand on est le dernier témoin, c'est délicat. »
La conviction autour de la culpabilité de Damiano se confirme à la lecture de fragments du récit en italique. 1993, 1985,
Par ailleurs certains témoignages paraissent à charge :
Audition de Sabrina Falchi, connaissance de Damiano Solivo, 13 septembre 1993, 12 h 45 « Il essayait de me toucher et à diverses reprises m'avait proposé de me retirer dans un coin tranquille avec lui. Il disait qu'il voulait parler ou qu'il avait un petit cadeau pour moi. »
« Il est apparu également que par le passé SOLIVO Damiano, âgé seulement de quatorze ans, s'était rendu coupable d'actes de violence à l'aide d'un canif sur la personne d'un camarade de jeu. »
En 1994, Damiano est en prison, à l'isolement. Son père Vittorio déclare :
« Je me permets de vous rappeler que des témoins ont affirmé l'avoir croisée l'après-midi, sur ses deux pieds et frétillante comme une truite, en compagnie de ce petit rastaquouère, cet Albanais dont le nom m'échappe, et je pense qu'on ferait bien de continuer à fouiller la piste albanaise au lieu de s'acharner sur un pauvre garçon. »
Plus on avance dans le récit, plus les questions sur la culpabilité réelle de Damiano Solivo deviennent prégnantes. Des interrogations, des doutes apparaissent. Quel a été le rôle du curé qui en 2010 a déclaré avoir vu le corps deux mois avant sa découverte.
Et Alicia Toscanini, le Procureur, pourquoi a-t-elle tant de mansuétude à l'égard des Solivo ?
En 2011 :
« Gloria a maintenant un tombe et une histoire. Mais elle n'a toujours pas d'assassin. »
Nouvelles approximations découvertes dans l'enquête. Les vêtements sur le cadavre n'ont pas fait l'objet d'une recherche d'ADN.
Enfin, les recherches aboutissent et le coupable est confondu.
J'ai retenu de ce roman : la performance de l'écriture, les descriptions précises et jamais ennuyeuses, le travail méticuleux pour présenter par le menu le détail d'une enquête qui a foiré et les tentatives pour la remettre sur les rails. L'analyse des profils des différents protagonistes.
Un roman qui vaut le détour.

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Dans ce pays on ne se pose même pas la question de si on croit en Dieu ou pas. Dieu, évident et indéfectible, structure tes pensées et ta société. J'ai connu des punks qui avaient le petit bénitier avec le rameau d'olivier au-dessus de leur lit.
Ici tu peux hurler à l'anarchie, être communiste, homosexuel, pute, camorriste, assassin, tu as une image sainte dans le portefeuille.
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Au final, l'histoire de Gloria Prats restera telle qu'elle avait toujours été : le sacrifice d'un petit animal insignifiant, passe-temps d'un fils à papa gâté.... Pauvre petit chéri : je le l'avais pourtant répété cent fois, qu'il ne fallait pas serrer aussi fort. On t'en paiera une autre.
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Il avait appris depuis le temps à mesurer ses gestes de façon à ce qu’aucune tension dans les cheveux n’incite la fille à se retourner ou à y porter une main
instinctive. Il écarta les doigts pour entrouvrir les lames. Ça se trancha net, juste sur la nuque.
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On diffusa des portraits vieillis.
Mamma Giuseppina regardait ses portraits, l'altération de la rondeur fraîche des traits de sa fille comme des coups de griffes arbitraires, les paupières creusées par logiciel, les pattes d'oie autour des yeux comme si on avait donné à Gloria le temps de trop sourire, et songeait que ce n'était là qu'une étrangère. Comment pouvait-on se permettre de décider à quel endroit la peau de sa fille avait été touchée par le temps ? Qui mieux qu'elle connaissait sur son visage les creux et les fossettes susceptibles de se sculpter différemment avec l'âge ? Comment pouvait-on supporter la cruauté de ce cadeau, cette femme de presque trente ans qu'on faisait surgir du néant, grossièrement truquée, comme un lapin surgissant d'un chapeau ? Gloria ne pouvait pas avoir trente ans. Elle ne le pouvait pas parce qu'elle n'avait jamais eu dix-sept, ni vingt, ni vingt-cinq. Parce qu'il n'y avait eu que seize bougies sur le dernier gâteau et que le temps s'arrêtait là, sur ces seize flammes joyeuses.
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J'ai fait trois va-et-vient, putain la trouille que j'avais, à chaque fois que je me faufilais dans ces combles j'avais l'impression que tout l'au-delà me regardait et me jugeait, l'enfer surtout et le purgatoire parce qu'il n'y avait rien de paisible ni de paradisiaque dans cette vision de cauchemar, c'était vraiment un cauchemar parce que j'avais immédiatement compris qui c'était ce mort, ou cette morte plutôt, j'avais compris que c'était Gloria Prats que tout le monde cherchait depuis dix-sept ans et dont on avait laissé filer l'assassin parce que vous savez, en Italie, on a peut-être les plus grands artistes, mais certainement pas les plus grands flics.
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