Dans ce deuxième roman que je lis de cette auteure, après le brillant "
Un petit jouet mécanique", nous suivons le quotidien de Lisa, une jeune prof d'italien dans un collège marseillais. Elle n'enseigne pas, elle survit. À la médiocrité ambiante, à un monde violent qui n'a plus de limites, où des gamins de seize ans l'intimident et font de sa vie un enfer en la contrôlant par la peur. Cela se déroule, est-ce utile de le préciser, dans l'indifférence totale de sa hiérarchie.
Ses journées sont à des années lumières de ce qu'elle imaginait, elle qui a repris le flambeau de son père, lequel était respecté et adulé dans le petit bahut de campagne où elle était élève.
Peu à peu, la haine éclot en elle... Jusqu'où va l'amener son dégoût grandissant de ces petites racailles décidées de transformer ses jours en cauchemar ?
Si ce roman est incontestablement très bien écrit, je n'ai pour autant ressenti aucune empathie pour le personnage principal, voire de l'antipathie. Cette fille à papa jouissant au demeurant d'une vie ultra protégée aux côtés de son libraire de mari, est bien trop encline au mépris généralisé (envers la totalité de ses élèves, même ceux qui ne font pas de vague, ainsi que ses collègues)... Bien qu'on entende que ce qu'elle vit est d'une violence inouïe, absolument intolérable, Lisa ne m'a pas touchée. Ce qui m'a vraiment dérangée et poussée à supprimer le téléchargement de ce livre, c'est cette impression nauséabonde de racisme ambiant. Il y a deux élèves en particulier décrits comme ingérables, dangereux, comme par hasard l'un est d'origine maghrébine et l'autre comorienne. Outre ce cliché, la manière dont la narratrice crache sa haine sur ces gamins incultes, pas éduqués, intellectuellement limités... C'est pas joli-joli, et perturbant. Comme si pour elle le métier d'enseignant était uniquement au service de sa satisfaction intellectuelle, et qu'avec un tel public ses attentes étaient déçues. À aucun moment elle ne s'efforce de montrer de la bienveillance vis-à-vis d'eux...
Ce petit livre que j'ai lu d'une traite offre néanmoins une réflexion intéressante sur la violence du métier d'enseignant et le manque de considération de sa difficulté. Mais je ne le relirai pas.