Ce roman est pour le moins singulier. En effet, l'écriture se veut fluide et très simple et la trame repose sur les sentiments d'une professeure désabusée face à des élèves incorrigibles voire même dangereux.
L'essence de ce roman réside dans la désillusion d'une technique d'enseignement fondée sur la compréhension et la pédagogie, technique qui s'avère infructueuse face à des comportements insoupçonnés. La seule méthode réside donc dans le crime.
L'auteur nous ouvre donc la porte à une restructuration de notre système d'enseignement qui a pour enjeu d'intégrer à la fois des élèves en manque de repères et des enseignants en manque de reconnaissance.
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Un livre intéressant qui dénonce le quotidien de certains professeurs qui subissent tout au long de l'année, les élèves délinquants. Ici, Lisa, professeure d'italien, nous fait part de sa peur, de son dégoût d'enseigner à ces jeunes français issus de l'immigration qui ne respectent en rien le corps enseignant, les règles et j'en passe. Pour eux, le cours d'italien est un terrain de jeux où les insultes, bagarres et règlements de compte fusent dans tous les sens. Elle, fille d'un professeur retraité, aimé par ses élèves, loin du brouhaha des grandes villes et des banlieues, rêvait d'être à sa hauteur. Hélas, son rêve est devenu cauchemars, dans ce collège, en plein Marseille.
La relation qu'entretien Lisa avec ses élèves est vraiment surréaliste. Tout au long du livre elle passe son temps à se plaindre et fait ressortir tout son mépris, sa haine envers eux. Alors, oui, je comprends tout à fait qu'il n'est pas facile d'enseigner dans une classe qui s'en fout royalement d'apprendre ; qui passe son temps à s'insulter ou à l'insulter. à dégrader son image en dessinant des choses obscènes sur son compte. Forcément, la motivation se décline et une lassitude s'installe. Sauf qu'ensuite, l'auteur, dans cette fiction, qui sonne comme une vérité "très réaliste", se lâche par des pensées trop haineuses, presque racistes, envers ces ados. J'avais l'impression de ne plus être dans un collège avec des enfants (même les plus terribles), mais face à des truands, des meurtriers, des violeurs, des gangsters. C'est comme si la nana était envoyée dans la pire prison et qu'elle n'avait pas d'autre choix que de subir les phrases salaces et gestes dégradants des prisonniers. Ils sont déjà catalogués et vont forcément mal finir : prison ou mort. de plus, et la c'est le pire pour moi, elle décrit ces jeunes comme des êtres inutiles et nuisibles qu'il faut supprimer de la surface de la terre. Je sais que c'est humain et que ça arrive à tout le monde d'avoir des pensées négatives, parfois meurtrières, surtout quand on touche le fond, mais là, j'avoue, j'ai vraiment eu du mal avec ça.
J'avais également cette impression que Lisa n'avait pas l'amour, cette passion du partage, d'enseigner à l'autre. Pour moi, à partir du moment où elle a atterri dans ce collège dit dégueulasse... a été le point déclencheur pour la suite. Pas une seule fois, je n'ai senti de l'autorité et de la fermeté chez cette femme. Merde, quoi ! Ça reste quand même des gosses avant d'être des soi-disant délinquants. Dès le départ, elle n'a pas su mettre le holà, le respect. Je pars du principe que les élèves savent très bien chez quel prof ils peuvent se permettre de faire ou de ne pas faire, et qu'à partir du moment où tu montres ta faiblesse, c'est terminé ! Alors, sans juger cette femme, parce que c'est tout de même un thriller avant tout, mais écrit comme un récit biographique, l'adulte est censé être l'autorité et trouver une solution pour faire régner l'ordre et faire aimer son cours. Certes, un professeur n'est pas un flic mais ça reste sa classe. Lui seul doit régner en maître.
Pour moi, trop de messages haineux avec une fin qui m'a laissée sans voix... Quoi qu'il en soit, l'histoire est prenante, mais je ressors toute de même mitigée après lecture.
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Une vision bien négative de l'enseignement en quartier prioritaire. Ce roman décrit le quotidien bien maussade d'une jeune enseignante.
Le dénouement arrive de nulle part et est peu réaliste ce qui gâche la construction du roman.
Les chapitres et le roman comportent un faible nombre de pages ce qui facilite la lecture.
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Je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture, j'ai acheté ce livre intrigué bien sûr par son titre. le bouquin se lit très rapidement je l'ai commencé et terminé hier soir en 2 heures mais je sais qu'il sera très rapidement oublier. La fin m'a également dérangée.
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Le roman peut être dérangeant au début, si nous travaillons dans le milieu scolaire : il nous rappelle les craintes que chaque enseignant peut ressentir, même sans avoir vécu ces situations extrêmement difficiles, où l'heure de classe est un calvaire, où la classe ne devient plus que votre ennemi, où votre porte se ferme sur le reste du monde et de l'établissement. Ce roman remet également en question les relations des collègues entre les "vaincus" et les "vainqueurs" comme les nomme si bien l'auteur. Il nous confronte à l'échec du système scolaire pour certains, à la tendance de la société et de l'éducation à victimiser les "bourreaux". Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que cette situation ne concerne pas l'enseignement en général, que des élèves apprécient encore leur professeur, que la transmission est une valeur active. Il ne faut donc tout simplement pas oublier que ce roman est une fiction, la fin en témoigne heureusement, et nous soulage en partie.
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