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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelque part entre la blanche et la noire, Mathilde est revenue est l'histoire d'une disparition. Celle de Mathilde, bien entendu, celle de l'amour, peut-être aussi.
Mathilde et Jérôme ont décidé d'avoir un enfant. Louis arrive et il pleure. Tout le temps. On s'adapte, on déménage vers la Bretagne où l'air est plus pur et la vie plus simple et les sentiments s'étiolent.
Cela aurait pu être un roman de plus sur la crise du couple ou, pire, un roman de trop sur un thème rebattu. Mais Grégory Nicolas ne va pas forcément où on l'attendait.
Grâce à une construction qui lui permet de dire beaucoup sans en faire des tonnes, d'abord. Ainsi le récit commence-t-il à la troisième personne avant de laisser la place à Mathilde, puis à Jérôme et d'abandonner à Louis la conclusion. À chaque fois un ton différent et, surtout, la capacité de l'auteur à ne pas se laisser entraîner sur la pente glissante du pathos à outrance. Car Grégory Nicolas aime bien le drame, certes, mais n'est pas du genre à s'y complaire.
Ensuite parce que, alors que se dévoile l'histoire de ce couple, les points d'achoppements entre Mathilde et Jérôme, les bonheurs et malheurs plus ou moins grands, la plume demeure légère et sait capter, comme c'était déjà le cas dans les nouvelles de la part de l'orage, les petits détails qui viennent à la fois détendre l'atmosphère mais en disent aussi souvent beaucoup de ces personnages qui se construisent sous nos yeux : des rêves de moustache, l'envie de faire de la trottinette, d'irritantes chansons d'Adamo…
C'est tout cela qui fait le sel du roman de Grégory Nicolas ; cette façon à la fois grave et légère de saisir les rouages des sentiments humains sans en faire des objets d'études que l'on dissèque ; cette manière de dire qu'en fin de compte c'est toujours la vie qui gagne. Fut-elle parfois bien vacharde, on l'aime quand même, on la dévore et on la boit (elle a apparemment un petit goût de Cornas, cuvée « sans soufre » 1999 de chez Thierry Allemand). Et on lit Grégory Nicolas de la même manière, avec le coeur parfois pincé mais, au bout du compte, un peu plus léger. Ça ne peut pas faire de mal.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ce roman est divisé en trois parties distinctes qui se chevauchent. La première est racontée par un narrateur externe, la seconde par Mathilde et la troisième par Jérôme. Les deux premières parties se finissent par un point culminant (je préfère le terme anglais de climax). Ce n'est pas la première partie la plus passionnante mais quand je suis arrivée à la deuxième partie, j'ai eu l'impression que ce démarrage en douceur avait été nécessaire. L'auteur est (était?) professeur des écoles et ça se sent, lorsqu'il décrit le développement moteur de Louis, on sent qu'il sait de quoi il parle et ça fait du bien. Il n'hésite pas à parsemer quelques touches d'humour bienvenues: en même temps, un prof de maternelle, y avait toutes les chances qu'il soit homo. Si comme moi, vous ne connaissez pas le sens du mot priapisme, vous irez le chercher dans le dictionnaire et sourirez sans doute, comme à la lecture de son paragraphe qui commence par C'est malhonnête d'être drôle. Il réussit à l'être, drôle mais aussi à émouvoir et il décrit très bien les lieux, la Bretagne comme les îles lointaines. Il décrit le moment qui a fait basculer la vie de Jérôme du bonheur à ce qui ne peut plus jamais en être avec brio. Il prend fait et cause tour à tour pour ses deux personnages, avec (mais peut-être n'est-ce qu'une impression) une tendresse un peu plus prononcée pour Mathilde. Mathilde m'a beaucoup touchée et pour cause. Et puis, une femme qui appelle son amour "mon chat", que voulez-vous, ça me fait craquer ( à chacun des faiblesses). J'ai aimé la plume de Grégory Nicolas et je lui souhaite de rencontrer le succès qu'il mérite.
Lien : http://parenthesedecaractere..
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Mathilde est une femme sans borne. Capable de se donner entièrement pour les siens, elle est aussi dotée d'un puissant instinct de survie, celui qui la fait prendre ses cliques et ses claques un beau jour, presque sur un coup de tête.

Nous assistons à sa rencontre avec Jérôme, au fondement de leur couple, l'arrivée de leur enfant Louis, les hauts et les bas, les très bas même, les pleurs incessants, les nuits qui n'en sont plus, les coups durs, leurs envies aussi, leurs projets de nouveau départ, leur déménagement au vert, dans un joli coin de Bretagne, et progressivement au sentiment pernicieux d'insatisfaction chronique qui s'installe.

Avec des phrases courtes et des mots simples, Grégory Nicolas tisse un texte très sensible et dévoile l'envers du couple. Il creuse les sentiments, et même plus loin que ça, les ressentis. Un regard très réaliste qui questionne, interroge les notions de couple et de famille, l'amour dégringolant, décrit avec beaucoup de justesse le manque d'air, la tentation de tout plaquer, le brin de folie et l'égoïsme suffisant au franchissement de la ligne.

L'histoire est évoquée sous plusieurs angles, un peu à la manière d'un roman choral. Eux d'abord avec la voix du narrateur, puis Mathilde prend la parole, et enfin Jérôme. Une même histoire où les éléments s'entrecroisent, s'ajoutent, se retirent, se nourrissent, avec au fil des pages, la clé du drame qui s'inscrit.

Un roman qui chavire par sa justesse. Une histoire simple qui s'épaissit progressivement, subtilement, touchante et étourdissante.
Lien : http://casentlebook.fr/mathi..
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