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3,81

sur 843 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai passé un très beau moment de lecture avec ce roman, qui a su me surprendre par la beauté de son écriture et de son récit. Suivre Eliza durant toutes ces années fut un réel plaisir !

Je savais que lire ce roman reviendrait à naviguer entre des mots et des phrases d'une beauté ahurissante. Ce fut bien le cas. La plume de Gaëlle Nohant est vraiment belle, c'est indéniable. Elle réussit à modeler des phrases comme de la véritable dentelle littéraire, à distiller les bonnes émotions au moment propice, à travers une poésie qui lui est propre. Gaëlle Nohant est une autrice dont on reconnait immédiatement la prose, et j'apprécie énormément son identité littéraire. J'ai particulièrement apprécié la manière dont elle décrit les scènes de foule, de manifestations comme de liesse.

En plus d'une plume admirable, elle nous propose une histoire très belle, à la fois émouvante, moderne et engagée. Elle balance entre roman féministe et historique, entre l'émancipation d'une femme seule et l'Histoire du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. J'ai été surprise que l'autrice nous parle des Etats-Unis, et retrouver des figures de lutte pour la paix américaines, que j'avais vu en documentaire, m'a beaucoup surpris, d'autant plus que le roman est extrêmement documenté, notamment dans la seconde partie du récit, que j'ai adorée et dévorée.

J'ai également beaucoup apprécié la première partie, mais j'avais tout de même l'impression que l'autrice n'allait pas assez dans le détail concernant l'évolution de son héroïne, et dans la description de ses émotions. Je suis donc ressortie du roman avec l'impression de ne connaitre que peu Eliza, et d'avoir été bien plus impactée par ses convictions que par ses émotions. Peut-être est-ce le fait que je ne sois pas mère qui m'a fait ressentir cela, toujours est il que je ressentais une certaine distance par rapport à l'héroïne du roman.

Malgré un petit bémol, je ne peux nier avoir passé un excellent moment de lecture avec ce roman ! C'est un roman très puissant dans les thématiques qu'il traite, et dans son écriture. Un très joli moment !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Ce roman est très facile à lire et très prenant. Je l'ai lu en deux soirées. L'héroïne reste en retrait mais est attachante avec ses contradictions. Elle traverse de nombreux événements avec le recul de son appareil photo. C'est peut-être aussi pour ça qu'elle semble toujours en retrait, tout passe par ses photos. Par contre, le retour à Chicago, je l'ai trouvé long et "compliqué" car je ne connais pas la politique américaine et les différents mouvements de l'époque. Cela reste un beau portrait de femme et une belle rétrospective de l'époque.
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Paris, fin des années 1940. Une femme se retrouve seule dans un hôtel vétuste du neuvième arrondissement. Elle a été Eliza Donnelley, elle est devenue Violet Lee. Elle songe à cette autre femme dont elle a pris l'identité, si elle va hériter de sa vie qui a probablement été triste et dure. Elle culpabilise d'avoir récupéré le passeport d'une disparue. Tout comme d'avoir abandonné son fils, son unique et cher enfant, son petit Tom avec qui elle échangeait des messages secrets. Pourtant, elle n'avait plus le choix. Elle devait laisser derrière elle le luxe, l'argent, un époux sans coeur, séducteur, raciste et manipulateur. Quitter Chicago et fuir sans se retourner, ne pas faire comme Orphée.

A Paris, Eliza/Violet va survivre comme elle peut et grâce à une prostituée, Rosa, elle va pouvoir intégrer un foyer avec une chambre plus décente. Et essayer de vivre, revivre. Sans avoir de réel objectif de carrière vu sa situation elle va photographier tout ce qu'elle voit, les gens qu'elle rencontre ; elle n'avait que peu de bagages lors de la traversée de l'Atlantique mais elle a toujours gardé à son cou son bien le plus précieux : un Rolleiflex. de son regard elle accrochera celui des autres. Bien que mère au foyer, elle a toujours photographié et c'est ainsi qu'elle a fixé sur le papier les errances humaines, car Chicago, bien qu'au nord des Etats-Unis, était aussi le théâtre de la ségrégation et de nombreux ghettos. Une injustice qui a choqué et qui continue à choquer la jeune femme. Elle aimerait tant pouvoir montrer au monde la souffrance de ses oubliés. Peut-être qu'en rencontrant des compatriotes, elle arrivera à forcer le destin : avec le photographe Robert ou bien avec l'énigmatique Sam rencontré dans une cave de St-Germain des Près. Rive droite, rive gauche, sa vie parisienne ne sera pas un long fleuve tranquille.

L'auteure Gaëlle Nohant signe à nouveau un roman qui vous gardera éveillé jusqu'à la dernière page, et même le livre refermé, le parfum de la protagoniste enivrera encore votre esprit pendant de longs jours. Eliza/Violet, une femme libre, révoltée, sacrifiée mais jamais résignée. Elle va se battre dans cette France qui l'accueille et renaîtra de ses cendres dans une Amérique qui ne veut plus d'injustice contre les plus faibles. Des années 50 à la fin des années 60, c'est non seulement le combat d'une femme que raconte la romancière mais celui d'une jeunesse engagée refusant le bruit des armes et le silence des opprimés.

De l'action, du mystère, de l'amour, des idéaux. Tous les ingrédients sont réunis pour que cette fiction tienne dans la réalité d'un monde d'hier mais qui subsiste encore aujourd'hui. C'est à la fois poignant et réconfortant, brutal et apaisant. Une écriture qui coule dans les veines de la sensibilité, une musique de vocables qui donne le rythme pour un hymne à l'humanité. En un mot, cette femme ne se révèle pas uniquement, c'est une révélation.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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J'ai eu un peu peur aux premières pages... J'ai cru entrer dans un roman traitant de clichés (Paris des années 50, une femme abandonnique à l'âme artiste...). Et puis au fil des feuilles j'ai découvert un auteur avec une belle âme, la chronique d'une séquence de l'histoire peu connue (les émeutes de Chicago, la ségrégation silencieuse des états du Nord des Etats-Unis), deux histoires d'amour, des personnages qu'on aimerait croiser. Et je n'ai plus laché le livre.
Si l'héroïne, Eliza, a un don pour la photographie humaniste, Gaëlle Nohant en possède le pendant littéraire...
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Paris en 1950, Eliza Donneley, fuit Chicago et devient Violet. Une plongée dans le Paris de St Germain-des-près, les boîtes de jazz, les rencontres, les chemins de vie qui d'entrecroisent, Violet se dévoile. Toujours accompagnée de Rolleiflex, elle capture les grands moments de sa vie, et les grands changements liés à son époque.
Ce n'est pas seulement l'histoire de Violet, c'est aussi l'histoire d'une époque folle de l'après-guerre. Deux livres en un, deux mondes, deux continents qui s'opposent et qui s'attirent.

Une fois de plus, Gaëlle Nohant m'a transportée dans son univers. Une plume fine, légère et intense à la fois. Une histoire forte au sein de la grande Histoire, cette capacité à vous faire découvrir via des personnages fictifs une époque où le monde pris un vrai tournant.

Si vous souhaitez aller plus loin, je ne saurai trop vous conseiller de lire "La légende d'un dormeur éveillé", une pure merveille, mon coup de coeur 2019. Ou comment ramener à la vie l'un des plus grands poètes et, homme engagé du XXème siècle Robert Desnos.

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La femme révélée de Gaëlle Nohant est un roman qui nous embarque dans le Chicago des années 50-60, et avec lequel se poursuivent également les déambulations parisiennes qui m'avaient tant charmée dans Légende d'un dormeur éveillé. J'ai beaucoup aimé cette lecture.
Violet Lee, nouvelle identité pour une femme aux abois qui a tout quitté brusquement, Chicago, son mari, son fils pour s'exiler à Paris. Histoire d'une fuite, celle d'une femme qui semblait tout avoir et qui n'a pourtant eu d'autre choix que de disparaître. Histoire d'une ville surtout, dans sa flamboyance et sa noirceur.
Avec son nouveau roman, Gaëlle Nohant nous emmène à Chicago et derrière les mots on perçoit très nettement la fascination de l'auteure pour cette ville, ses recherches minutieuses et passionnées. Il y a une telle ferveur, un tel lyrisme quand elle nous parle de Chicago que cette dernière s'impose au lecteur comme la véritable héroïne de ce livre.
J'ai trouvé ce roman passionnant dans son traitement de l'histoire de la ville sur cette période des années 50-60, du racisme, des ghettos, de la lutte pour les droits civiques. J'apprécie beaucoup l'écriture de l'auteure également, fine et poétique. Seul bémol pour moi, le personnage de Violet, femme insaisissable, qui se dissimule derrière son appareil photo pour mieux observer le monde qui l'entoure, qui se raconte sans vraiment en dire sur elle mais plutôt sur ceux qui ont fait partie de sa vie. Ce personnage donne parfois tellement l'impression de s'effacer qu'elle ne m'a laissé aucune accroche et je n'ai malheureusement pas réussi à m'attacher à elle. Par contre, j'ai été emportée par son regard sur les choses, sur la ville (que ce soit Paris ou Chicago), sur les autres à l'exemple de Rosa, personnage extrêmement touchant. Tout ce qu'elle nous donne à voir à travers ses yeux et ses photographies prend le dessus sur son histoire personnelle.
Une femme révélée est un roman foisonnant, fresque sociale sur quelques décennies ancrée dans une ville emblématique des États-Unis et récit urbain poétique.
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Je connaissais déjà Gaëlle Nohant de nom pour le roman « La part des flammes » qui a récemment inspiré une série télévisée. Pour autant, même si il se trouve dans ma pile à lire, je ne l'ai pas encore lu et je découvre donc cette écrivaine avec ce roman « La femme révélée ».

J'y ai trouvé une réelle sensibilité dans l'écriture. L'histoire de cette femme qui est parti du jour au lendemain en laissant derrière elle son enfant et son mari est narrée avec brio. Elle ne part pas seule mais accompagnée de son appareil photo, personnage quasiment à part entière qui va occuper une place non négligeable dans ce roman avec une réflexion sur le poids des images. le lecteur s'interroge dès le début sur les raisons ayant entraîné son départ pour Paris en laissant tout tomber. On trouve bien évidemment les réponses à nos questions au fur et à mesure de la lecture par des retours en arrière bien amenés.

Ce roman, c'est aussi la découverte de plusieurs personnes gravitant autour du personnage principal. Des personnes bien ancrées dans le réel et que l'on a donc aucun mal à se représenter. Chacun de ces protagonistes a une histoire propre bien mise en avant par l'auteur.

Ce roman, malgré quelques longueurs, arrive à trouver un second souffle avec une deuxième partie plus axée sur la politique et le sujet des discriminations raciales aux États-Unis. Quelques passages vont tenir en haleine le lecteur qui va être quasiment en apnée comme lorsque le personnage principal se retrouve en plein cœur des émeutes raciales de Chicago.

Un livre agréable à lire, très romanesque, avec une bien belle écriture et des personnages que l'on prend plaisir à suivre. On retrouve aussi une réelle interrogation sur des sujets de société qui sont d'ailleurs encore d'actualité bien que l'action du roman se déroule dans les années 1950. le rythme est parfois un peu inégal mais cela reste une découverte sympathique.
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Un joli roman sur une femme libérée, révélée à elle-même, une femme moderne. C'est aussi et surtout le pouls d'une époque que prend Gaëlle Nohant, nous emportant dans les tourbillons du siècle passé (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/01/25/la-femme-revelee-gaelle-nohant/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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« La femme révélée » de Gaëlle Nohant présente le portrait d'Elisa Donneley, jeune américaine, mariée à Adam, homme de quarante ans, revenu de sa mobilisation en Europe d'une durée de deux ans en développant des affaires un peu louches. Leur fils Timothy est né peu de temps avant son départ. L'histoire commence avec l'arrivée d'Elisa en catastrophe à Paris sans son fils et sous l'identité de Violet accompagné par son appareil photo offert par son père avant sa mort.
En expliquant cet exil vécu comme une impérieuse désertion, la première partie du roman présente l'installation de la jeune femme dans un Paris qui découvre le quartier de Saint-Germain-des-près au moment où celui-ci est inondé par les clubs de jazz et où la jeunesse essaye d'oublier la guerre en redécouvrant l'insouciance. C'est une véritable immersion historique que Gaëlle Nohant présente dans ce quatrième roman. le romanesque n'est pas oublié, puisque la jeunesse de Violet lui fera découvrir sa liberté.
La seconde partie raconte le retour à Chicago en 1968 au moment où la ville est blessée par l'assassinat de Martin Luther King avec ses émeutes des ghettos noirs. Elle prépare la convention démocrate quelque mois plus tard. Lors d'émeutes violentes, les Yippies et le MOBE (Comité formé contre la guerre du Vietnam) vont affronter la police municipale. On suit la montée de Robert Kennedy et son assassinat. Là encore, le romanesque soutient le travail de précision des éléments historiques et permet au lecteur de vivre les événements de l'intérieur.
En plaçant son roman sur la problématique de l'exil et du retour, loin des actualités européennes, Gaëlle Nohan choisit de nous en donner les caractéristiques habituelles : la souffrance, la culpabilité, le doute mais la renaissance nécessaire pour sa survie.
La photographie est un personnage à part entière puisqu'elle est le fil conducteur du roman. Son statut d'artiste, Violet/Elisa va l'acquerir et le porter en étendard de son identité. de nombreuses références rendent réaliste l'artiste dans la personnalité de Violet/Elisa
En plus de ces aspects qui signent déjà un roman très réussi, le personnage de Violet/ Elisa est particulièrement attachant. A travers cette fiction, Gaëlle Nohan affirme l'indépendance et la liberté de son personnage qui saura dépasser les difficultés énormes qu'elle rencontre. Avec tendresse et réalisme, Gaëlle Nohan lui donne une consistance réaliste et sensible.
En démontrant qu'on ne peut abandonner ses valeurs, sans s'oublier soi-même, Gaëlle Nohan apporte beaucoup d'humanité à son portrait de Femme révélée. Mais aussi, elle démontre que malgré des erreurs, il est toujours possible de rattraper la trajectoire de sa vie, même si le prix à payer est énorme, comme de ne pas voir son enfant grandir. Mais fuir l'humiliation et la violence n'a pas à être discuté… Grâce à l'éducation transmise par son père, sociologue, Elisa a choisi le camp du respect des différences et de l'égalité.
A travers les deux continents, de Paris à Chicago, Gaëlle Nohan livre un portrait de « La femme révélée » attachant, sensible et libre reliant deux événements historiques qui ont aidé à « décorseter » une société arc-boutée sur son passé. Mais, au delà de l'importance de la présentation de ces faits historiques, Violet / Elisa occupe notre mémoire par sa détermination à retrouver la partie de sa vie qui l'a an fait souffrir.
Il est à noter que la photographie de la couverture est réalisée par Saul Leiter, photographe américain, considéré comme le photographe des rues de New-York .
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Une plume fluide et une belle histoire de femme sur un fond d'Amérique des années 50.
On suit l'exil d'Eliza Donnelley à Paris et on en découvre peu à peu les raisons.
Des caves de St Germain baignées de jazz à un Chicago fracturé par les inégalités raciales et sociales, Gaëlle Nohant livre un récit très cinématographique sur une femme qui doit vivre avec un choix douloureux pour conquérir sa liberté.
Peut-être aurait-il pu y avoir plus de profondeur mais c'est un plaisir de lecture.
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