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3,81

sur 843 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux identités, deux vies, deux continents, ainsi pourrait se résumer la vie de « La femme révélée »

Lorsque nous faisons sa connaissance, c'est à Paris que Violet essaie de se reconstruire, après avoir mis quelques milliers de kilomètres entre elle et celle qu'elle était avant.

Installée dans un hôtel de passe, on comprend rapidement qu'elle a peur et tente de passer inaperçu.
A cours d'argent, après le vol des bijoux qu'elle comptait vendre, elle doit gagner sa vie et trouve une place dans une famille bourgeoise, pour s'occuper des enfants.
Ses nombreuses déambulations dans la Ville Lumière vont lui permettre d'assouvir sa passion pour la photographie. Munie de son Rolleiflex qui ne la quitte jamais, elle observe et fixe sur la pellicule des visages, des sourires, des rides, des instantanés de vie comme autant de rencontres qui l'ont bouleversée l'espace d'un instant.

Qui où quoi fuit-elle ? Pourquoi a-t-elle quitté « Son rêve américain fortuné » est la question que nous nous posons dans la première partie du roman, jalonnée de belles rencontres, de belles amitiés.

Les personnages secondaires sont intéressants, parfaitement décrits. On comprend que Violet ne veut pas les blesser en gardant le flou sur les fantômes qui la hantent.
Rosa, la prostituée est une figure majeure du récit.

L'écriture de Gaëlle Nohant est parfaite et rend tout à fait l'angoisse, mais aussi l'espoir qui habitent son héroïne.

La seconde partie du livre est le retour aux sources, une sorte de voyage à l'envers vers Chicago, ville où tout paraissait possible.
Elle se replonge dans le ghetto où son père, médecin engagé dans la défense des noirs l'emmenait régulièrement.
« Mon père estimait que je grandirais mieux s'il me montrait le monde tel qu'il était ».

La violence la rattrape pendant les émeutes qui secouent la ville, elle arpente inlassablement les scènes d'émeutes, toujours munie de son appareil photo pour témoigner et laisser une trace tangible.

Par son écriture subtile et romanesque, Gaëlle Nohant a l'art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.
L'écrivaine restitue aussi à merveille l'ambiance du Paris des années 50 avec ses clubs de jazz où elle aime traîner jusqu'au bout de la nuit.

A Chicago, c'est une partie de l'histoire de la ville et du racisme qui nous est décrite, du crash de Wall Street jusqu'en 1968 avec l'attentat de Martin Luther King.

En mêlant la petite histoire à la grande, l'auteure nous offre une belle fresque romanesque et historiques foisonnante et réaliste, ancré dans l'histoire et la société, porté par une plume poétique, visuelle et une héroïne mystérieuse qui peu à peu va se révéler.

Une magnifique lecture pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Grasset.
#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance


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Gaëlle Nohant a l'art de peindre, outre des histoires de vie passionnantes, des époques bien documentées...
"La part des flammes" parle de la fin du XIX ème siècle et y campe de belles figures féminines ; " La légende d'un dormeur éveillé" évoque la vie de Desnos et les poètes qui l'ont entourés..
Dans " Une femme révélée", nous sommes juste après la deuxième guerre, années 50 et Eliza Donnelly a quitté son mari, son fils, et les beaux quartiers de Chicago pour se réfugier à Paris sous le nom de Violet Lee. Sa passion, la photographie, elle peut alors la vivre sans barrières.
Violet donc va de rencontres en découvertes. Avec elle et ses photos Paris des années 50 nous est révélé. le jazz dans les caves, les quartiers sombres , le monde des proxénètes et des prostituées.
Elle découvre aussi l'amour , Violet, et peut un instant oublier la douleur de l'exil et ses brûlants souvenirs .
Dans la deuxième partie du roman, de retour à Chicago, fin des années 60, elle trouve une ville à feu et à sang, une population qui se bat pour la liberté, contre les injustices raciales.
J'ai beaucoup aimé cette femme sensible, traquée, et son rapport à l'autre à travers la photographie.
En fin d'ouvrage, une liste magnifique de titres de morceaux musicaux... Ne pas passer à côté de l'écoute!
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Que fuit donc Eliza , une jeune femme américaine pour avoir laissé derrière elle à Chicago son petit garçon, Tim , et être devenue Violet réfugiée à Paris dans un sordide hôtel de passe .

L'appareil photo qu'elle a emporté avec elle, lui sert à la fois de masque et de miroir et c'est par lui qu'elle va faire la connaissance de Rosa, une prostituée qui lui fait découvrir le Paris nocturne de ces années cinquante , les caves et les concerts de Jazz et va la sortir des griffes de la mère maquerelle . Entre ses premiers pas parisiens et ses rencontres, Violet se remémore l'enchainement des faits qui l'ont poussé à disparaitre.

La partie américaine est palpitante, sombre, montrant le malaise profond lié à la ségrégation et la face obscure d'hommes blancs hauts placés . Celui qui a le courage de dénoncer ces pratiques ou de s'y opposer risque sa vie .

Violet est une femme courageuse, elle a fait un choix difficile et même si quelques rencontres marquantes lui apporte une certaine sérénité , la béance énorme de son coeur ne se referme pas .

Bien sûr, sa passion pour la photographie évoque Viviane Maier dont Gaëlle Josse nous a raconté la vie dans Une femme à contre jour mais Gaëlle Nohant a le talent de faire vivre les photos par les détails qu'elle sait instiller et j'ai vraiment vu ces clichés ...

La deuxième partie se déroule au moment de la mort de Martin Luther King et la montée des mouvements de jeunes contre la guerre du Vietnam, les faits racontés sont centrés autour des événements de 1969 lors d'une marche de mobilisation contre cette guerre . Une pirouette élégante de Gaëlle Nohant pour plonger Violet parmi les protestataires avec son fidèle Rolleiflex et livrer son propre combat, celui du pardon et de l'amour de son fils qu'elle a conquérir .

Même si mon coeur de mère s'est offusqué du choix initial fait par Eliza-Violet , c'est un beau portrait de femme et une réflexion pertinente sur une Amérique qui a si peu changée ...

Je remercie NetGalley et les Éditions Grasset de leur confiance .

#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance
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« La quête de liberté de l'exilé volontaire est inséparable
de sa nostalgie de la terre natale.
Plus ou moins enfoui dans l'inconscient,
cet écartèlement dure toute la vie. »
Susha GUPPY, A Girl in Paris

Violet Lee/Eliza Bergman Donneley, photographe américaine, a épousé l'un de ces nababs de l'immobilier qui, par avidité, ont laissé toute morale sur le palier. Pour des raisons que je ne peux dévoiler, elle a dû fuir son pays, pour la France, laissant derrière elle son petit garçon.
Une fuite en avant vers l'inconnu, avec la peur d'être traquée, et un récit qui nous plonge dans le Paris du milieu du siècle dernier, abîmé par la guerre.
Elle est une femme en fuite, une femme libre, à la recherche d'une nouvelle vie, à la recherche de son indépendance.
Mais qui est-elle vraiment ?
« Mais la vérité, c'est qu'il y a dans nos vies des impasses dont on ne peut s'échapper qu'en détachant des morceaux de soi. »
J'ai déploré quelques longueurs dans la première partie du roman, mais l'histoire passionnante de cette photographe et le suspense installé ont fini par m'embarquer.
La plume est poétique, enlevée. Un maelström romanesque, garant de quelques heures d'évasion. et d'un bon moment de lecture qui nous fait traverser deux décennies riches en événements historiques.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Un livre prenant. On suit avec beaucoup d'intérêt l'histoire de cette américaine du Chicago des années 50 en fuite à Paris, ayant tout laissé derrière elle : nom, mari, enfant, fortune, mode de vie ... N'en dévoilons pas les raisons ici. Elle se reconstruit dans l'ambiance jazz de Saint Germain des Prés, avec de nouvelles rencontres improbables en découvrant ses talents de portraitiste. Révélée est bien le mot qui convient pour elle qui se réalise tout autant que ses tirages photographiques. Elle revient après cet exil forcé pour boucler la boucle, en livrant une lutte qui lui tient à coeur aux côtés de son fils retrouvé adulte et des jeunes anti-racistes de 68 face au maire corrompu de Chicago.
On a tout à la fois, roman historique, social, histoire d'amour et d'amitié dans les années où les femmes engagées et courageuses n'acceptent plus un destin trop tracé à l'avance.
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J'avais eu le plaisir d'écouter Gaëlle Nohant lire un passage de ce livre lors d'un festival de lecture organisé en février dernier par la librairie lyonnaise (et croix-roussienne) "Vivement Dimanche" et j'étais ressorti de la librairie avec son livre agrémenté d'une belle dédicace. J'ai laissé passer quelques mois avant de retrouver Eliza-Violet, l'héroïne de ce roman à la double identité. Cette jeune femme se retrouve presque sans le sou dans le Paris des années 50 après avoir dû quitter précipitamment la vie dorée – du moins en apparence – qu'elle avait à Chicago avec son mari et son fils Tim dans le quartier huppé de la Golden Coast. Nous apprendrons progressivement les circonstances de cette fuite, et nous suivrons la jeune femme se réinventer une nouvelle vie dans un environnement très différent de sa vie américaine... jusqu'à son retour aux Etats-Unis.

J'ai trouvé dans ce roman un vrai talent de conteuse qui ne m'avait pas sauté aux yeux lors de la lecture d'un précédent roman "L'ancre des rêves". J'ai particulièrement aimé le récit de la vie parisienne de Violet avec ce point de vue joliment décrit de la photographe et de la femme indépendante qu'elle se révèle être. J'ai beaucoup aimé les personnages secondaires de cette période du récit, prostituées, musiciens, reporters... La tension qui habite Violet lors de cette période est très bien rendue. J'ai un peu moins apprécié les derniers chapitres "américains" du livre où le travail de documentation de l'auteur sur les émeutes de Chicago d'août 1968 prend un peu trop d'importance, à mon avis, au détriment de l'histoire romanesque et des personnages. Mais cette légère réserve n'a pas su gâcher le plaisir que ce roman m'a procuré tout au long de sa lecture.
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Ce roman passionnant dresse à la fois un très beau portrait de femme et le portrait de deux villes : Paris bouillonnante après la guerre et Chicago rongée par les violences raciales, la lutte pour les droits des afro-américains et la remise en question de la guerre du Vietnam à la fin des années 60.
J'ai tout de suite été emportée par la belle plume de l'auteure, je me suis régalée à parcourir les rues de Paris dans une ambiance jazz( il y a d'ailleurs une playlist à la fin du livre que je me suis empressée d'écouter), je me suis attachée à cette femme moderne, forte qui trouve sa voix et son indépendance à travers la photographie.
Une très belle lecture que je ne peux que vous recommander et qui me donne envie de découvrir d'autres romans de Gaëlle Nohant.
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Eliza, une femme américaine, a brusquement tout quitté. Son mari, son fils de huit ans et sa vie confortable à Chicago. Elle a dû faire une croix sur son passé, sa cage dorée pour venir s'installer à Paris et tout recommencer à zéro. Elle change d'identité et se nomme désormais Violet.

La jeune femme atterrit dans un hôtel de passe miteux et tente de se reconstruire une nouvelle vie malgré la peur qui la tenaille d'être découverte. Armée de son Rolleiflex derrière lequel elle se réfugie, Violet scrute les gens dans la rue, capture les visages et les émotions.

Mais quelles sont les causes de cet exil forcé? Pourquoi est-elle partie en laissant tout derrière elle?

Le contexte historique de ce récit est passionnant. Une toile de fond foisonnante qui navigue entre le Paris des années 1950 et la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 1960. 

La plume est fluide, superbe et envoûtante. Une lecture romanesque et vraiment captivante grâce à un formidable travail de documentation fourni par Gaëlle Nohant.

L'amour, les mensonges, la ségrégation raciale ou encore le pardon, cette histoire est composée de thématiques plurielles qui m'ont embarquée, ainsi que de personnages secondaires finement dépeints.  

Le portrait fascinant d'une femme forte, libre et indépendante, d'une mère qui doit affronter la douleur de l'absence. Un roman où toute une époque se matérialise sous nos yeux avec un réalisme saisissant. Un excellent moment de lecture.   
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Je ne sais pas si la critique sera véritablement utile car le livre a connu un gros succès et Gaelle Nohant semble en effet un des auteurs phare du moment.
En tout cas, l'histoire est bien ficelée. Elle se découpe en deux parties distinctes : l'arrivée en France et le retour aux Etats Unis . le départ du livre ne laisse pas indifférent car Eliza, alias Violet débarque dans une ville inconnue, semble perdue, et déstabilisée. On devine très vite que secret il y a, que cette arrivée à Paris n'est pas un voyage d'agrément et que la vie de l'héroïne n'est pas si simple. Mais qui est elle, d'où vient elle, que fait elle dans cet hôtel de passe ? Ce sont des questions qu'il faudra élucider après quelques chapitres de lecture. Cette Eliza est un personnage assez silencieux, qui ne veut pas être remarqué mais qui a toujours l'appareil photo autour du cou pour immortaliser le moment ou dévoiler un portrait. le début du livre m'a semblé très long .. Peut être est ce l'intrigue qui a du mal à s'installer ou l'ambiance mystérieuse autour de Violet qui nécessite ces longueurs ... Mais une fois passé ce passage, l'intrigue s'installe, le personnage prend forme et le passé refait surface. Dans une deuxième partie, après 17 ans d'absence, Eliza rentre au pays , dans cette ville de Chicago, qui l'a vu naître. Cette ville agit aussi comme un personnage à part entière. Elle est particulièrement présente et l'auteur insiste beaucoup sur sa description. L'ambiance historique dans laquelle Eliza est plongée alors, fait référence aux mouvements sociaux de mai 68. Une violence, une rage font suite à l'assassinat de Martin Luther King. C'est une ambiance tout à fait différente de la première partie. C'est l'heure des règlements de compte pour L Histoire mais aussi pour le personnage central . Une bien intéressante lecture qui nous fait mieux appréhender cette période historique des plus marquantes pour notre société d'aujourd'hui. Merci aux éditions Grasset et à netgalley pour le prêt de ce roman.
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Après avoir dévoré La part des flamme, j'ai eu envie de poursuivre ma découverte de Gaëlle Nohant avec La femme révélée.

A travers le regard de Violet on découvre Paris, ses quartiers qui s'éveillent au jazz, la jeunesse qui reprend espoir et s'amuse après cette période sombre de l'Histoire contemporaine. Par le biais des photos, Violet et donc l'auteure nous fait partager des situations pleines d'humanité, de violence, elle capture des instants de vie.


Pour nous faire découvrir le passé de Violet, l'auteure utilise des épisodes précis de la nouvelle vie de l'héroïne pour nous renvoyer dans son passé, dévoilant peu à peu les véritables raisons de sa fuite qui nous ramène à des sujets toujours très actuels malheureusement.


Grâce à Gaëlle Nohant, j'ai découvert un épisode la vie politique américaine, celle de la convention démocrate de 1968 à Chicago et de tous les évènements qui ont eu lieu autour. Les descriptions des évènements présentes dans le livre sont si vivantes que j'avais la sensation d'être aux côtés des protagonistes, à courir, à perdre haleine, à sentir la haine émanant des forces de l'ordre américaine. Si cette violence semblait moins présente il y a quelques années, les actualités nous rappellent que le racisme est encore très ancré dans les mentalités des deux côtés de l'Atlantique, que les afro-américains continuent de vivre dans cette peur perpétuelle et que cela ne devrait plus exister.

Avec La femme révélée, l'auteure remet au centre de son roman l'emprise que peuvent exercer l'homme, le mari sur la femme et son épouse, qu'il y a toujours une inégalité entre les sexes, qu'il y a toujours une relation de domination entre l'homme et la femme.


Avec La femme révélée Gaëlle Nohant a réussi à m'emporter dans son récit. Si la première partie peut paraitre un peu longue, elle permet de découvrir une femme reconquérant sa liberté et sa vie tandis que la seconde partie traite plus en profondeur d'un sujet encore très actuel.
L'écriture est vibrante d'énergie avec des descriptions criantes de vérité et des sujets tellement contemporains.
Petit bémol, je trouve dommage que la 4ème de couverture dévoile autant la trame de l'histoire. Malgré ce léger défaut c'est un très beau roman.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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