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sur 1262 notes
La trame de cette histoire se situe autour de l'incendie du Bazar de la charité à Paris le 04 mai 1897. le Tout Paris s'y retrouve comme pour une représentation mondaine, et cette manifestation est présidée cette année là par la Duchesse d'Alençon, la soeur de l'Impératrice Sissi. 1200 invités y paradent en grande pompe pour verser quelques subsides aux nécessiteux. Mais malheureusement tout tourne à la tragédie.
Cette histoire romanesque autour d'un fait réel s'articule autour de trois femmes, et surtout sur la condition féminine de l'époque, le carcan patriarcal et social qui pèse sur les mentalités de l'époque.
L'auteur a une très belle écriture, très descriptive, très imagée, surtout au niveau de l'incendie, elle donne vie au feu, qui avale et ravage tout sur son passage. C'est impressionnant et terrible à la fois. Les corps et les âmes sont marqués à vie.
Plusieurs sujets sont évoqués :
- le rôle des journalistes de l'époque, de la recherche du scoop ou de la tragédie qui marquerait les esprits (ça n'a pas beaucoup changé). de la propension à lancer des accusations fondées ou non, que saisit la rumeur.
- du traitement de l'hystérie et de l'internement abusif des femmes qui manifestent trop d'indépendance vis-à-vis de leur père ou mari.

Sur la base d'un fait marquant historique et tragique, l'auteur nous décrit avec talent les rapports entre hommes et femmes de cette société du fin 19ème, ainsi que l'évolution des technologies, des maladies et traitements, bien qu'à côté de tout cela, la misère soit là, omniprésente et donne bonne conscience aux âmes charitables réelles ou non.
On sent que l'auteur a fait un travail de recherche très important, à travers les journaux et les témoignages de l'époque.
Un très beau livre, un coup de coeur, et pour son écriture et pour sa trame.

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3 femmes qui se connaissent à peine vont voir leur destin s'unir lors de l'incendie du Bazar de la Charité qui fit à l'époque plus de 125 victimes, essentiellement des femmes.
C'est un récit historique assez classique, bien écrit et qui se déroule dans un Paris de la fin du 19 ème siècle dont l'ambiance est parfaitement rendue.
Il est questions de lutte des classes, de médisances, de duel, de féminisme, d'amours contrariés, d'Église, de deuil, de courage et de lâcheté.
Un roman qui se lit bien.
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Admirablement écrit, ce roman nous remémore la noble figure de la Duchesse d'Alençon et le drame que fut l'incendie du bazar de la charité à la fin du XIX siècle.
Gaëlle Nohant accompagne les victimes dans "l'après" et ce parcours évoque par comparaison celui des familles des victimes de l'attentat du 13 novembre et autres catastrophes. Ces portraits de femmes, et de quelques hommes laissés dans la pénombre, en phase de deuil et de reconstruction sont poignants et m'ont profondément ému.
La part des flammes est un livre inoubliable à recommander sans réserve.
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Se basant sur le terrible incendie du Bazar de l'Hotel de Ville en Mai 1897 où plus d'une centaine de victimes seront à déplorer , Gaëlle Nolant mêle des personnages de fiction à ceux qui ont vécu ce drame .

J'ai toujours une petite réticence lorsque le sujet concerne le monde fermé des familles aristocratiques , avec leur mode de vie et leurs codes qui sont si éloignés de la vraie vie mais justement Gaëlle Nolant à travers l'histoire de trois femmes nous montre une autre réalité .

Il faut d'abord expliquer que cet incendie a concerné un entrepôt qui accueillait une vente de charité avec des stands tenus par des femmes appartenant à la plus haute noblesse .

Ce sont dans les oeuvres caritatives que ces femmes pouvaient trouver un peu d'indépendance car si à cette époque on était en république, la condition féminine avait fait, elle, un net retour en arrière.

Violaine de Raezal, veuve depuis peu, espère en aidant à tenir un de ces stands faire taire les rumeurs qui la poursuivent. Elle y rencontre Constance, une jeune fille tourmentée , sous l'emprise d'une foi exigeante .

Toutes deux sont en compagnie de Sophie d'Alençon , jeune soeur de l'impératrice Sissi , très impliquée dans les oeuvres caritatives, comme une fuite en avant d'un passé douloureux et d'un présent sans issue ; cette dernière a vraiment vécue et perdra d'ailleurs la vie dans l'incendie.

Pour les deux autres femmes, sauvées des flammes mais au prix de séquelles physiques et morales importantes, cette épreuve est le passage à autre chose et Constance totalement déboussolée, incomprise par des parents rigides est enfermée dans une clinique sur la recommandation d'un médecin: un aliéniste féru des nouvelles découvertes sur la santé mentale et persuadé d'avoir là un beau cas d'hystérie .
La dernière partie du roman est plus rocambolesque et apporte une touche de fantaisie dans une histoire aux racines bien dramatiques.

Finalement, une lecture qui sort de l'ordinaire avec de beaux portraits de femmes servis par une écriture élégante.
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Le 4 mai 1897, l'incendie du Bazar de la Charité va bouleverser le destin de trois femmes : Sophie d'Alençon, petite soeur de Sissi, à la générosité sans bornes, Violaine de Raezal, jeune veuve victime d'une très mauvaise réputation au sein de la noble société et Constance d'Estingel, fragile et dévote, qui vient de rompre ses fiançailles …

C'est un roman comme je les aime. Sur fond de vérité historique, il narre un événement tragique et lourd de conséquence que je ne connaissais pas, mêlant personnages fictifs et réels. Une belle fresque sociale au goût de romance, il n'en faut pas plus pour que je sois comblée !

Eh bien ... non ... pas vraiment !

J'attends encore l'étincelle qui aurait permis à ce roman de m'embraser, de m'envelopper de ses flammes, de me consumer d'admiration, quoi !
N'en déplaise à Gérard Collard, célèbre chroniqueur du blog de la Griffe noire, je suis loin de qualifier ce roman de « coup de folie ».
Tout simplement parce que je m'y suis ennuyée...

Gaëlle Nohant navigue sans cesse entre les divers protagonistes et même si cette narration aux points de vue internes et multiples ne me gêne pas d'habitude, ici, elle ne m'a jamais vraiment permis de m'identifier ou d'accrocher avec un des personnages de l'histoire. J'ai tout de même été touchée par Lazlo, le jeune fiancé éconduit, qui n'hésitera pas à épingler la riche et bonne société de cette fin de XIX ème siècle et également par Joseph, le cocher de Sophie d'Alençon, fidèle et valeureux.

Ceci dit, ce livre n'est tout de même pas à jeter. C'est une peinture honnête de la haute société, avec ses petits travers mesquins et ses jolis ronds de jambe. Promis, je ne m'en servirai pas pour attiser le feu dans la cheminée cet hiver...
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Je connais Gaelle Nohant depuis fort fort fort longtemps. Bien avant son "Ancre des rêves", c'est dire si ça remonte à loin !
Nous nous sommes suivies pendant des années par blogs interposés, jusqu'à abandon plus ou moins simultané du sien et du mien...

Ce n'est pas une auteure prolifique, mais elle a du talent. Ici, ce roman historique de fin de siècle traite de l'incendie du Bazar de la charité, et surtout de la condition des femmes en cette fin de XIXème siècle, c'est d'actualité, d'ailleurs, avec la série du même nom sortie il y a peu à la TV, puis sur Netflix.

Dans un style absolument impeccable, l'auteure nous narre en premier lieu cet événement dramatique, décrivant des scènes insoutenables, avec brio. Ses protagonistes sont à la fois des personnages fictifs et des personnages réels (le duc et la duchesse d'Alençon, soeur de l'impératrice Sissi, par exemple). Tous les événements décrits sont véridiques... Les entorses à la réalité concerne les personnages à qui sont arrivés certaines choses, comme la diffamation postérieure à l'événement du comte Robert de Montesquiou qui est reportée dans le roman sur Laszlo.

Le personnage de Constance est le plus travaillé. Je ne sais pas ce qu'a vécu l'arrière-grand-mère de l'auteur (dont elle dit s'être inspiré pour ce personnage), mais il est visible que c'est celui qui lui tenait le plus à coeur. Pour des raisons qui me sont personnelles (bien que personne de ma famille n'ait été présent lors de cet événement), toute cette histoire m'a beaucoup touchée... J'ai dévoré ce livre cette nuit, j'ai pleuré, l'histoire de Constance m'a révoltée.
Ces fichus apprentis sorciers d'aliénistes qui avaient tout pouvoir sur ces pauvres jeunes femmes internées de force en ont brisé combien à force de tortures diverses et variées ? En ont emprisonnées combien histoire de bien maintenir leurs revenus ? Quelle bande de pourritures...

Bref, mon avis est tout sauf objectif, j'assume. J'ai beaucoup aimé ce livre, malgré de petits défauts dont je suis consciente, hein, notamment un survol des autres personnages, à part peut-être Violaine, une intrigue un peu trop optimiste et peu réaliste sur la fin.
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L'incendie du Bazar de la Charité comme si vous y étiez !

L'évènement, complètement inconnu pour moi, que j'ai découvert grâce à la série télévisée, est très bien décrit.

Paris, 4 Mai 1897 : ce jour-là, les femmes de la haute société se retrouvaient au Bazar de la Charité, évènement mondain, et faisaient preuve de générosité en achetant des objets et vêtements vendus pour aider les plus pauvres.

Le bâtiment accueillant l'événement prend feu (suite à une manipulation de l'appareil de cinéma et d'une allumette) et prit des dizaines de personnes au piège.

Cet incendie détruisit en quelques minutes le Bazar de la Charité, faisant plus de 120 morts ; essentiellement des femmes de la haute société et leur personnel…

L'auteur sait nous immerger dans cette fournaise et nous fait suivre le destin des hommes et des femmes marqués et traumatisés à jamais par cet incendie.

Mais elle sait aussi nous rappeler les problèmes de l'époque (dont certains sont toujours contemporains)
- la position de la femme dans la société, piégée dans une éternelle minorité entre son père et son mari, son absence de liberté.
- le sexisme, le mépris de classe, les tensions sociales de cette fin du XIXe siècle.

Un superbe roman historique.
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Nous sommes en plein dans ce qui sera appelé plus tard La belle époque. Chez les aristocrates les hommes se rencontrent à leur clubs avant de retrouver maîtresses et petites danseuses. Les femmes se reçoivent selon des règles non écrites mais cependant très rigoureuses, font oeuvre de charité et surtout vivent en fonction de deux grands moments de leur vie, leur propre mariage, puis celui de leurs filles.

Dans ce roman je distingue trois moments : la présentation des différents destins, l'incendie du Bazar de la charité et les nouvelles orientations de vies des principaux personnages.

La comtesse Violaine de Raezal a un passé que l'on dit ne pas être sans tache. Elle doit se conformer au désir de son mari récemment décédé qui voulait qu'elle se créée un réseau dans la bonne société lorsqu'il ne serait plus là pour la protéger. Elle souhaite donc obtenir l'une des places très convoitées de vendeuse au Bazar de la Charité et offre ses services dans un sanatorium pour ouvriers. Elle espère y rencontrer une grande dame qui y passe plusieurs heures par semaine, et se lie ainsi avec la duchesse d'Alençon.
Constance d'Estinguel, jeune fille très pieuse et indifférente aux conventions sociales, peu aimée de ses parents, a été élevée dans un couvent. Lorsque Laszlo de Nérac qu'elle aime la demande en mariage elle accepte puis se tourne vers la directrice du couvent qui lui conseille de ne plus le revoir. Elle sera la troisième vendeuse au comptoir de la duchesse suite à un désistement.

Le bâtiment en bois qui accueille pour la première fois cette vente de charité, a un décor particulièrement inflammable. de plus une nouvelle invention le cinématographe y prend place. C'est de lui que par une maladresse viennent les premières flammes. En très peu de temps l'édifice devient un piège mortel. Il y aura de nombreuses morts, en grande majorité des femmes, quelques hommes et enfants. Et beaucoup d'autres gravement brûlés. Gaëlle Nohant met superbement en scène l'incendie, les comportements égoïstes ou altruistes, le désarroi des familles qui recherchent leurs proches, et les souffrances des survivants.

J'ai beaucoup aimé ce roman historique qui parle de la meilleure société, mais aussi des domestiques, des conditions de vie des pauvres, leur logement, leurs maladies en particulier la tuberculose, des “maisons de santé” et du début des tentatives de guérison des aliénés mais aussi des internement abusifs. Bref c'est toute une époque dans sa diversité, servie par une belle langue.


Challenge ABC 2017-2018

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Un très bon roman historique. A travers trois destins de femmes de l'aristocratie, Gaëlle NOHANT décripte le 19ème siècle.

Trois femmes déçues par leur place dans la société où la part belle est faite aux hommes.

« Ils avaient créé ce grand théâtre où les hommes venaient en voyeurs – disculpés par la recherche médicale – se repaître de cette folie des femmes à travers laquelle éclatait toute l'imperfection de leur nature, les vices et les faiblesses inhérents à leur sexe. Bien entendu, il s'agissait de les guérir, de les rendre dociles au rôle que leur assignait la société, et de discipliner les secousses sismiques de leurs corps par la maternité et une sexualité rigoureusement contrôlée. »

Avec ce roman Gaëlle NOHANT s'élève à la hauteur de Jane AUSTEN. Il mérite amplement les prix reçus.
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Violaine de Raezal, jeune veuve souhaite consacrer une partie de son temps aux oeuvres de charité et rejoint la Duchesse d'Alençon - une des jeunes soeurs de l'impératrice d'Autriche-Hongrie Sissi - et l'une des grandes participantes et animatrices du Bazar de la Charité, un évènement mondain annuel, destiné à venir en aide aux plus démunis. Au stand N° 4, elles seront rejointes par Constance d'Estingel, jeune fille sortie du couvent, qui vient de rompre ses fiançailles. En ce début mai 1897 et au deuxième jour de l'évènement, la foule et toute la crème de l'aristocratie parisienne, est nombreuse au Bazar, d'autant plus qu'une démonstration de cinématographe est organisée comme attraction moderne, attirant autant de curieux. Malheureusement, une erreur d'un des techniciens du cinématographe, craquant une allumette près des émanations d'éther de la lampe, va embraser les toiles ainsi que le velum tendu sur toute la longueur du plafond. L'embrasement est rapide et laissera plus de 130 morts et 200 blessés par brûlures ou par contusions, une partie du toit s'effondrant sur les victimes - principalement des femmes (dames patronnesses) et des enfants. Ce drame va marquer le milieu aristocratique et révéler les facettes les plus noires de la nature humaine : comment expliquer les négligences et le manque de sécurité, l'aide au victimes défaillante, la lâcheté des quelques hommes présents mais ayant fui rapidement, l'organisation de l'évènement dans un tel lieu et les rumeurs de piétinement dont vont être accusés certains survivants.

J'ai beaucoup aimé le sujet du roman de Gaelle Nohant, La part des flammes, je connaissais cet épisode dramatique, qui avait vu entre autre, la mort de la soeur de Sissi et qui avait rofondément marqué l'époque.
Le récit est très bien documenté et l'on en apprend énormément à la fois sur les mentalités de l'époque, les us et coutumes ainsi que sur la Duchesse d'Aleçon en particulier; j'ai trouvé la reconstitution de l'état d'esprit de l'époque extrêmement cohérente, évidemment avec la vision contemporaine, difficile d'imaginer certaines réactions de l'époque - mariage de convention plutôt que d'inclination (c'est à dire par amour), maintien de l'étiquette à tout prix... La psychologie des personnages est bien rendue également mais comme j'ai pu le lire dans d'autres critiques, il m'a manqué un je ne sais quoi pour être complètement transportée par ce roman, peut-être un style que j'ai trouvé quelque fois un peu emphatique et ampoulé ou une narration qui manquait un peu de punch, un peu trop lisse.
La part des flammes est une lecture intéressante, très instructive qui séduira les amoureux des romans historiques, mais attention aux âmes sensibles pour les descriptions très détaillées de l'incendie.
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