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sur 1262 notes
Le roman raconte donc ce tragique épisode de l'histoire mondaine de France. le 4 mai 1897, un incendie embrase le Bazar de la Charité où des femmes de la haute bourgeoisie parisienne se réunissent pour leurs oeuvres caritatives. le départ de feu provient du cinématographe Joly-Normandin installé dans une salle en guise de divertissement.

En une vingtaine de minutes, la charpente de bois est dévorée par les flammes et 121 victimes trouvent la mort. On compte sept hommes, “dont trois vieillards et trois enfants” écrit Gaëlle Nohant. Doublant la catastrophe incendiaire, l'inaction des hommes de la bonne société est un scandale que l'on tente d'étouffer à Paris. Ce sont les garçons de café, les hommes de la rue qui se sont précipités pour porter secours aux femmes et non leurs époux, maris et pères qui eux, ont fui les lieux pour sauver leur peau.


Gaëlle Nohant propose un roman complexe : traiter des conséquences d'un drame à travers plusieurs personnages. Finalement, elle narre la vie qui continue, les douleurs des pertes humaines, les esprits écorchés et changés à jamais. Nous suivons plusieurs destins : ceux de Violaine de Raezal, Constance d'Estingel et Pauline de Fontenilles.

Violaine est une jeune veuve qui tente de se trouver une occupation dans la vie, Constance est une jeune fille promise à journaliste et Pauline de Fontenilles est une femme respectée à l'assise sociale solide. Leur point commun, à part le fait qu'elles sont victimes de l'incendie, est de faire partie de la haute bourgeoisie. On suit leur histoire et la façon dont cette classe de la société, toujours hautaine et sûre d'elle, est ébranlée dans ses racines les plus profondes.

En plus d'être un roman sur un tragique accident, La Part des Flammes choisit un traitement féministe du sujet. Les personnages principaux, hormis le fiancé de Constance, Laszlo de Nérac, sont des femmes. Les sujets abordés concernent la vie des femmes de cette époque-là à l'instar des mariages qui, loin d'être des symboles d'émancipation féminine, permettent uniquement de passer d'une tutelle masculine à une autre.


L'écriture de Gaëlle Nohant est fluide et agréable. Ses descriptions nous replongent sans problème dans le Paris de la fin du XIXème siècle. Pourtant, sur le fond, j'ai été déçue du manque d'aboutissement de certains personnages comme de certaines situations. L'incendie en lui-même n'est pas décrit. de même, on ne suit pas la Duchesse d'Alençon (pourtant argument de vente dans le synopsis) et elle n'est évoquée qu'à travers les souvenirs de Violaine et de Mary Hogart. Par ailleurs, l'amitié entre ces deux personnages se scelle trop rapidement et le passage où elles se livrent mutuellement à des confidences apparaît bien trop hâtif dans une relation, particulièrement à cette époque où il était d'usage de se méfier des autres.

C'est le problème de ces romans “sans péripéties”. Il s'agit ici de raconter les conséquences d'un événement mais l'action se place au début du roman. Par conséquent, l'intrigue est un peu plate même si on se laisse emporter par ses différents destins et les descriptions de la vie parisienne mondaine.


Si vous cherchez un roman plein d'actions et de rebondissements, La Part des Flammes n'est pas celui qu'il vous faut. En revanche, si vous souhaitez une lecture calme et truffée d'anecdotes sur la médecine et les habitudes de l'époque, il est fait pour vous !

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Epigraphe : C'est si rare maintenant quand une femme a du tempérament, que quand une femme en a , on dit que c'est de l'hystérie.

Jules Barbey d'Aurevilly

Voici un épigraphe qui résume très bien ce roman que je viens de terminer, roman parfait pour une période de fêtes.

Au-delà des faits, l'incendie du Bazar de la Charité à Paris qui fit en Mai 1897  plus d'une centaine de morts, principalement des femmes, ce récit fait le portrait de plusieurs femmes à la forte personnalité. En premier lieu la Duchesse d'Alençon (soeur d'Elizabeth d'Autriche (Sissi)), épouse du duc d'Alençon, appartenant à la famille royale, qui périt réellement dans l'incendie, femme de caractère, de bonté et de justice.

Puis Violaine de Raezal, personnage principal, veuve, qui s'entend difficilement avec les enfants nés du premier mariage de son époux mais qui va trouver en Constance d'Estingel, fille mal-aimée de parents plus préoccupés par leurs vies mondaines et le qu'en dira-t-on, qui après avoir décliné la demande en mariage de Laszlo se réfugiera dans la religion. Ces deux femmes vont se retrouver elles aussi prises au piège des flammes, verront leurs beautés altérées par les brûlures et leur destin remis en cause.

Et puis comme dans tout bon roman, il y a les malfaisants, Pauline de Fontenilles, Armand et Léonce, les beaux-enfants de Violaine, il y a les rumeurs, les traquenards, un duel et puis les "petites gens" Joseph, le cocher de la Duchesse d'Alençon etc.....

J'aime trouver dans un récit des faits réels, surtout quand je ne les connais pas, qui m'amènent à aller vérifier, me documenter et dans le cas présent, je ne connaissais pas du tout les événements relatés, cet incendie particulièrement meurtrier, la mort de ce personnage royal dans les flammes.

Pour le reste c'est un roman de plus de 500 pages, idéal lorsqu'on veut se détendre, suivre les rebondissements qui surgissent dans la vie des différents personnages, ils se croisent, s'aiment, se détestent, se font du mal, se vengent et s'aiment.

C'est surtout un livre sur les femmes et surtout des femmes de caractère, volontaires, modernes, qui assument leur choix, leur vie et leurs pensées. Des femmes très modernes sur un fond d'aristocratie, de bourgeoisie et de convenances.

Première lecture d'un roman de Gaëlle Nohant, écriture fluide, facile, captivante quand on ne cherche qu'à se détendre. Il n'y a pas de réelles surprises (à part celles de faits historiques que je ne connaissais pas bien sûr) mais il faut également des livres de ce genre et l'on passe un bon moment.
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J'arrive un peu après la bataille, ce roman a reçu déjà tant de compliments et suscité tant de chroniques élogieuses... sans oublier la cerise sur le gâteau, le Prix des Lecteurs du Livre de Poche, décerné en septembre dernier. le risque après tout ça, c'est la déception. L'effet inverse, celui que j'ai ressenti, c'est la double ration de plaisir en découvrant au fil des pages que c'est encore mieux que ce que l'on pensait. J'ai vibré, je n'ai pas quitté les personnages même lors de mes quelques pauses, j'ai apprécié d'améliorer ma connaissance de ce fait divers dont je n'avais jamais entendu parler jusque-là, je me suis laissée emporter par une trame romanesque vraiment enthousiasmante.

D'abord le contexte. Cet incendie dramatique du Bazar de la Charité, en 1897, un vaste hangar réunissant des dizaines de stands de ventes de charité, où l'on se bouscule pour être vu. Un événement mondain soudain transformé en horreur, un feu qui se propage à la vitesse de l'éclair faute de normes de sécurité suffisantes, des robes qui s'embrasent, des corps calcinés, des foules apeurées et hystériques qui n'hésitent pas à piétiner ceux qui sont à terre pour tenter d'échapper au brasier. Scènes de panique, scènes d'horreur. Voilà un épisode incroyablement bien rendu, et un fait divers auquel on rend tout ce qu'il a eu de tragique en nombre de pertes humaines et de blessures irréversibles.

Mais encore fallait-il réussir à créer une trame romanesque qui dépasse ce simple fait divers. Gaëlle Nohant semble ressusciter Alexandre Dumas. Il y a du mousquetaire dans le personnage de Laszlo de Nérac (originaire de Gascogne, n'est-ce pas ?), flamboyant, ambitieux, passionné, prêt à défendre son honneur pour conquérir sa belle. Il y a du mousquetaire aussi dans le très beau personnage de Violaine de Raezal, qui, avec des armes différentes a également à coeur de conquérir Paris et sa liberté malgré l'accueil plus que tiède de la bonne société, aggravé par son veuvage récent. Au cours du drame du Bazar de la Charité, les destins de Laszlo, Violaine mais également Constance d'Estingel, la jeune femme dont Laszlo est amoureux et de la duchesse Sophie d'Alençon (soeur de Sissi) vont se trouver irrémédiablement liés et transformés. Et je vous garantis une chose : on ne lâche pas l'affaire avant la fin (qui arrive trop vite, forcément).

J'ai vraiment apprécié la subtile reconstitution historique qui en dit beaucoup sur la condition des femmes à l'aube d'un 20ème siècle dont on ne sent pas encore les transformations à venir. Les différences de classe, les différences de traitements entre les riches et les pauvres qui existent même dans la mort, comme si certaines victimes avaient plus de prix que d'autres (mais est-ce que les choses ont changé de nos jours ?).

L'auteure a réussi son pari : me faire passer un moment qui mixe plaisir et découverte. Elle mérite très largement tous les lauriers qui lui ont été tressés. J'y ajoute une petite couronne personnelle et j'attends avec intérêt son prochain opus.
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La part des flammes raconte le dramatique incendie du Bazar de la charité le 4 mai 1897 à Paris, incendie qui a fait plus d'une centaine de morts surtout des femmes, plus ou moins célèbres. C'est un livre qui se lit avec plaisir, avec des péripéties multiples et sans excès dans les grands sentiments. J'ai eu un peu de mal au démarrage, mais le drame survient et tout s'enchaîne. le mélange des personnages tantôt réels, tantôt fictifs fonctionne bien.
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Un roman avec pour toile de fond l'incendie du Bazar de la Charité où 126 personnes périrent le 4 mai 1897.
Les "dames patronnesses" de la haute aristocratie organisent leur annuelle vente de bienfaisance. Pour accéder au poste de vendeuse, il faut montrer patte blanche. La duchesse d'Alençon, petite soeur de Sisi, prend sous son aile Violaine de Raezal, jeune veuve en quête de reconnaissance sociale et Constance d'Estingel, jeune fille tourmentée, qui vient de rompre ses fiançailles.
Cette année-là, elles ont innové en invitant une équipe de projectionnistes qui, malheureusement, vont être à l'origine d'un gigantesque incendie.
- "Quelques secondes de silence avant que les bavardages se changent en hurlements, en ordres, en suppliques. Quelques secondes suspendues, le temps de réaliser ce qui était en train d'arriver. Un feu. Un feu avait pris dans ce hangar bondé, dans cette foule près de tourner folle sous l'emprise de la peur. "
Pour décrire cette phase du roman, Gaelle Nohant s' est appuyée sur une foule d'articles de l'époque. Si le romanesque prime, les détails historiques sont impressionnant. Un vrai travail d'orfèvre. Un roman riche en rebondissements, en anecdotes.
Un vrai bon moment de lecture. On attendrait presque une suite !
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Gaëlle Nohant nous invite à suivre une tranche de vie de trois femmes qui vont se retrouver victimes de l'incendie du Bazar de la Charité le 4 mai 1897. Sophie d'Alençon se dévoue entièrement aux plus pauvres. Son cocher Joseph qui jouera un grand rôle dans ce roman, se fait du soucis pour elle car elle va jusqu'à côtoyer de près des tuberculeux sans se préoccuper des risques de contagion. A ses côtés, Violaine de Raezal, jeune et belle veuve, va ouvrir son coeur et apprendre à prendre soin des plus démunis. Constance d'Estingel, la plus jeune des trois femmes, se cherche. Elle hésite entre sa fidélité à la foi et son amour pour Laszlo. Si les femmes font montre de courage dans ce roman, certains hommes font tout pour sauver leur peau, y compris au détriment des femmes présentes au Bazar de la Charité. Il est question d'entraide dans ce livre, d'amour, de foi, de psychiatrie, d'honneur, de fidélité. J'ai dévoré ce livre tellement je me suis laissée embarquer dans cette histoire dont j'ai beaucoup apprécié le style. J'ai mené des recherches sur internet, écouté une émission de France Culture et j'avais vu la série inspirée de ces faits réels.
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Avec La part des flammes, Gaëlle Nohant nous livre de manière romancée un fait historique, un peu oublié pour avoir été peut être un peu trop proche de la période troublée post 1870 de la défaite de Sedan et de la Commune de Paris.

Partons à la découverte de ce Paris si semblable et pourtant si différent du notre avec les descriptions extrêmement vivantes de Gaëlle Nohant. J'ai été transportée dans ce Paris, dans ces rues de la rive gauche, dans les cercles mondains de cette fin du XIXème siècle à travers le regard de Violaine de Raezal et Constance d'Estingel.


L'incendie du Bazar de la Charité est un évènement tragique où le feu agit comme aussi comme un révélateur exacerbé de la réelle personnalité des individus l'ayant vécu. A travers le narrateur, l'auteure semble porter un regard très critique sur la société et n'hésite pas à montrer la superficialité, le monde de paraitre dans lequel évolue ces personnages principaux.


Même s'il ne s'agit pas d'un coup de coeur, je suis vraiment ravie d'avoir pu enfin lire La part des flammes. Ce roman m'a vraiment donnée envie de découvrir les autres écrits de Gaëlle Nohant qui a su m'emporter dans le Paris de la fin du XIXème siècle.
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J'ai découvert un superbe style d'écriture qui colle à l'époque, à l'univers et aux personnages décrits.
J'ai découvert dans ce magnifique roman de très belles descriptions me faisant penser aux romans De Balzac ou Flaubert.
L'histoire relate un événement tragique réel, l'incendie du Bazar de la Charité en 1897.
Vont se rencontrer trois femmes et leur destin sera bouleversé à tout jamais.
La rédemption sera le lien entre ces femmes issues d'un milieu où les convenances sont reines.
Magnifique découverte.
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S'appuyant sur un fait historique, un incendie dramatique à la fin du XIXè siècle, et une composition de personnages réels et fictifs, Gaëlle Nohant a construit un roman qui mélange fulgurances et passages plus ternes.
J'ai beaucoup aimé la première partie du roman, mise en place du contexte et des enjeux entre personnages. La scène de l'incendie est l'une des plus visuelles et dramatique qu'il m'ait été donné de lire. C'est sans doute le contraste qui fait que la deuxième partie du roman m'a semblé terne, un peu longuette, s'accélérant sur le final avec la tentative de libération d'une jeune femme enfermée contre son gré. C'est une réussite du livre que de réussir à faire comprendre les mentalités d'une époque où la condition féminine était loin de celle d'aujourd'hui – du moins dans la plupart des pays occidentaux.
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Je termine cette lecture toute chamboulée. Autant par la profondeur du sujet que par la justesse des émotions utilisées.

Quand j'ai débuté cette lecture j'ai eu peur de savoir si l'auteure allait réussir à maîtrisé son sujet tout du long de ce roman. Souvent on perd en intensité, le sujet se tari ou alors on se retrouve coupé dans notre action. J'ai été agréablement surprise lorsque de A à Z j'ai pu constater que le roman maintenait sa puissance sans jamais en perdre la dynamique.

On pénètre ce Paris d'époque. Tout y est, la pression sociétale pour les femmes et l'obligation de se marier le plus tôt possible. le besoin des hommes de se démarquer, de se mettre en avant et de se battre pour la moindre broutille. Une époque qui regorge de charme et qui parvient à recréer cette ambiance si particulière d'une capitale encore frémissante et remplie de belles promesses.

Mais dans ce texte, c'est avant tout l'incendie au Bazar parisien qui va déclencher toutes nos actions ainsi que notre intrigue. Une capitale ravagée par un incendie dévastateur, mais également salvateur pour certains ou certaines. On découvre les véritables intentions de chacun, et malgré un épisode aussi triste soit-il, cet événement sera nous montrer la vérité. On va suivre trois jeunes femmes, trois destins qui vont être liées par les flammes. Comment se révéler plus libre et plus forte après une telle tragédie ?!

Un véritable cri de libération des femmes, se livre nous permet de suivre ce destin et de puiser autant de courage que nécessaire. Nos femmes sont terriblement belles et terriblement seules face aux dangers, mais elles se révèlent également forte. Sans peur, elles prennent des risques et se révèlent être des exemples pour nous.

J'ai été touchée par ce texte, qui loin d'être aussi simple que l'on pourrait croire à première vu. Il nous émeut par la douceur de son récit mais également par la force de nos protagonistes. Des femmes fières et libres qui tentent de jouir de leur pouvoir dans une société encore bien trop fermée d'esprit. Une lecture très enrichissante, qui ne tombe pas dans des niaiseries inutiles. Dans ce roman je trouve que tout démontre de son importance. le tout pour nous laisser le souvenir très agréable d'avoir passé un excellent moment en compagnie de ce roman. C'est donc avec beaucoup de plaisir que l'on referme ce roman. Là où la grâce et le courage résonneront encore longtemps en nous.
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