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4,2

sur 1526 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le bureau d'éclaircissement des destins aborde le thème de la Shoah sous un angle inédit : celui des archives Arolsen. Leur rôle est de proposer, encore aujourd'hui, de la documentation précise sur les persécutions nazies et leurs victimes, pour le grand public comme pour les descendants desdites victimes.

Irène, notre héroïne, y est employée comme enquêtrice et doit notamment chercher à qui restituer des objets du fonds Arolsen : un petit pierrot et un médaillon avec une photo. Elle se plonge corps et âme dans son enquête, et nous plongeons avec elle.

Ce faisant, elle va remonter le fil de plusieurs histoires singulières et tragiques, nous rappelant les Lebensborn ou la barbarie particulière de Treblinka et nous faisons découvrir Thessalonique, certaines régions de Pologne... et beaucoup d'êtres humains magnifiques.

Car l'amour n'est pas absent de ce récit, bien au contraire. Il est présent à toutes les pages et sous toutes ses formes : amour maternel, coup de foudre, amitié inconditionnelle, amour fou, tendresse fraternelle, bienveillance pour un enfant inconnu.

C'est cet amour qui donne du corps au récit et fait de ce livre bien plus qu'un documentaire sur ces archives aussi indispensables que bouleversantes.
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Le dernier livre de Gaëlle Nohant ne pouvait que me faire très envie alors je l'ai sollicité sur Net Galley et obtenu en version numérique.

Gaëlle Nohant est une auteure que j'aime beaucoup et dans sa bibliographie il ne me reste plus beaucoup de livre à découvrir d'elle.
Et dans toutes mes lectures, il y a un de ses livres qui reste tout au creux de moi comme une lecture précieuse :

" Légende d'un dormeur éveillé " est un livre qui restera en moi longtemps.
J'ai fait là une très belle rencontre avec cet homme,
ce poète doué pour vivre et pour aimer
que vous m'avez fait aimer à mon tour.
Un homme éperdu de liberté, d'amour et d'amitié.
Un poète qui fait danser les mots pour couvrir les maux !
Un homme bon et généreux.


J'ai appris d'ailleurs que c'est grâce à l'écriture de "Légende d'un dormeur éveillé " que Gaëlle Nohant a découvert l'existence de l'International Tracing Service !

https://lubartworld.cnrs.fr/its-archives-bad-arolsen/

Et c'est à partir de ce lieu qu'elle a tissé la trame de son histoire.

Irène est le personnage principale de ce livre, cette femme qui travaille dans ce lieu et se consacre à remettre aux descendants de déportés, d'exécutés, des objets trouvés dans des camps de concentration.

J'ai fini ma lecture depuis longtemps et je suis embêtée pour en faire un billet. Non pas parce que que je n'ai pas aimé, mais justement et au contraire car j'ai vraiment apprécié ce livre et que j'ai peur d'en abîmer la teneur tant celle-ci est riche ...

Comment ne pas être encore une fois sidérée par toutes ces destins brisés par toutes ces horreurs commises …

Irène a donc comme mission de restituer des objets des disparus aux descendants.

C'est par ce prisme que Gaëlle Nohant enquête sur toutes les horreurs que les déportés, les déplacés, les exterminés ont eu à subir. de nous plonger dans le noir de tous ces destins brisés, de ces vies volées.

Trouver les descendants n'est pas chose aisée et Irène a à coeur de le faire pour apporter des éléments parfois très ténus à des personnes qui vivent avec en eux, des silences, des fêlures immenses. Elle redonne des racines à des vivants. Elle éclaircit les destins.

Dans ce livre, j'ai aussi appris des choses, en premier l'existence de ces archives mais aussi celle des enfants juifs (ceux qui avaient le plus de caractères physiques de types aryens) kidnappés pour être donnés à des familles allemandes pour leur donner une éducation allemande. Tous ces enfants qui ont été "reconditionnés" avec un total mépris de leur véritable famille.

Je suis toujours stupéfaite de ce que les hommes ont pu, peuvent (hélas encore...), faire subir à d'autres hommes, ça m'a toujours beaucoup tourmenté et stupéfaite.

Alors, ce travail engagé par ces archives me parait essentiel, fondamental. Il permet de redonner des liens, des réponses de redonner un peu d'existence à toutes les personnes disparues, exterminées.

On raccommode les filiations brisées et Gaëlle Nohant à grâce à ce livre fait parler le passé mais aussi s'intéresse aux répercussions de cette guerre sur le monde contemporain.

Dans une interview de Gaëlle Nohant dans le magazine Page (offert par ma librairie ♥), l'auteure nous dit :

" Je tenais beaucoup à la dimension contemporaine de ce roman qui n'est pas sur la Seconde Guerre mondiale mais sur les traces transgénérationnelles de cette guerre dans nos vies actuelles".

Gaëlle Nohant a réussi parfaitement grâce à ce livre à nous faire remonter dans cette histoire terrible, avec un travail de documentation extrêmement riche et intéressant.

Par le biais de la restitution de ces objets et avec les personnages fictifs de son roman elle nous plonge dans le destin de toutes ces "Petites" histoires ( au sein de la grande qui se répercutent encore sur tous les descendants.

Je vous invite à découvrir les personnes qui peuplent ce roman : Irène, Lazar, Eva, Wita, Elvire et les autres (si j'ai un bémol à émettre pour cette lecture, c'est d'avoir eu du mal, parfois, à comprendre tous les liens entre les uns et les autres).

Merci à NetGalley, aux éditions Grasset
et surtout à Madame Gaëlle Nohant pour avoir éclairci ces destins
tout en nous parlant des répercussions contemporaines
de la Seconde Guerre Mondiale avec justesse et originalité.
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Je remercie #NetGalleyFrance et Audiolib pour m'avoir permis de découvrir #LeBureaudéclaircissementdesdestins.

Irène travaille à ITS (l'International Tracing Service - Archives Arolsen) pour percer les mystères que recèlent des objets récupérés après la Seconde Guerre Mondiale, dans le but de les restituer aux descendants des personnes spoliées, maltraitées, enlevées, emprisonnées, torturées... Irène tente de rendre leurs voix aux personnes à qui ses objets ont appartenu ou auxquelles ils devraient appartenir depuis tant d'années. Comme le dit Stéphane, Irène "aide les gens à renouer les fils que la guerre a brisés. [Elle] leur rend quelque chose d'essentiel, même si ils ne le savent pas encore"
C'est aussi, en parallèle, le récit d'une maman des années 2000, d'un enfant devenu grand, Hanno, 20 ans. Elle raconte leurs jeunes années et dévoile patiemment ce qui l'a séparée de son père.

La multiplicité des personnages et des histoires demandent une bonne dose de concentration en audio. Mais la voix d'Anne le Contour est tellement belle, ses intonations tellement justes et Gaëlle Nohant écrit est tellement bien que j'ai réussi à m'accrocher aux personnages (principaux et secondaires), si émouvants, et à suivre les différentes enquêtes.
Le style travaillé, journalistique, parfois presque documentaire, convient parfaitement à L Histoire, relatée avec juste ce qu'il faut d'émotion pour rendre hommage aux courages et aux horreurs racontées. Chaque chapitre est intitulé par un prénom, fantôme d'un passé ténébreux, inavouable, terrible. Gaëlle Nohant mélange les styles, les périodes (années 1940, 1970, 1990 jusqu'en 2016) pour donner vie à des personnages fictifs presque réels, dans leurs époques plus ou moins troublées. Elle met tout son talent d'autrice au service de l'Histoire, comme pourrait le faire l'historienne qu'elle n'est pas. Autre originalité de l'ouvrage : la parole est donnée aussi à quelques bourreaux ou repentant.e.s de l'Allemagne Nazie, ce qui est assez rare.

Ravie de retrouver la belle plume de Gaëlle Nohant que j'aime tant, j'appréhendais un peu d'y coller une autre voix que la mienne. J'ai été happée dès les premières secondes par la magnifique voix d'Anne le Contour, lectrice hors pair ! Elle change d'accent, de ton et d'intensité pour donner tout leur sens aux mots. Pour rendre au mieux les dialogues et confidences des protagonistes, elle modifie sa voix et enchaîne les tonalités différentes, ce qui facilite allègrement l'écoute audio. La diction d'Anne le Contour est absolument parfaite, y compris lors des changements de langue (Allemand, Anglais, Polonais...). Sa lecture est suffisamment théâtrale pour être totalement immersive, sans pour autant tomber dans l'exagération : aucun sur-jeu et aucune fausse note ! D'ailleurs, les quelques notes de piano entre chaque chapitre, en plus de faciliter la visualisation du livre, sont très agréables.

#LeBureaudéclaircissementdesdestins #NetGalleyFrance
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Cela faisait longtemps que je tournais autour de Gaëlle Nohant. Plusieurs de ses derniers romans me faisaient de l'oeil mais mon planning lecture plutôt chargé m'avait jusque-là empêché de tenter l'expérience. Heureusement que le livre audio est là pour pallier cet obstacle.

Le thème de la seconde guerre mondiale et de ses atrocités est assez éculé. Beaucoup de choses ont été racontées et on a l'impression d'avoir déjà tout vu ou entendu. Et pourtant, l'autrice met sur le devant de la scène un établissement dont la plupart des gens ignorent l'existence.

Ce lieu situé au coeur de l'Allemagne, regroupe toutes les archives relatives aux actes des nazis. Les descendants des victimes peuvent contacter ou être contactés les services de ce bureau afin de retracer le parcours de leurs ancêtres.

L'autrice utilise ce point d'ancrage pour nous narrer le destin de trois personnages qui sont passés par les camps de concentration. Les histoires se croisent au fil des indices trouvés par l'enquêtrice. On découvre le passé des personnages ainsi que toutes les relations qu'ils ont pu se faire.

Malgré une narration un peu pragmatique, les émotions sont multiples et le lecteur est baladé entre tristesse et espoir. A travers l'histoire de ces femmes et de ces hommes, qui ont fait preuve d'un courage incroyable, on assiste aux répercussions sur les familles et leur postérité. L'écrivaine aborde les différentes facettes de la tragédie grâce à la fiction et propose une vue d'ensemble du carnage humain.

La lecture d'Anne le Coutour est fidèle au texte et lui rend justice. Loin d'être un énième livre sur la Shoah, cette fresque romanesque constitue une pierre supplémentaire à la mémoire collective. Encore un livre nécessaire pour que les actes du passé ne se reproduisent jamais.

En prime, cette aventure m'a permis de rencontrer la belle plume de Gaëlle Nohant ! Que demander de plus ?
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Le bureau des éclaircissements des destins de Gaëlle Nohant est une parfaite réussite ! Un vrai coup de coeur ! Comme une enquête à l'envers, l'écrivaine donne dignité à ceux qui, à Tréblinka, à Ravensbruck, au camp de Mitteverda ou ailleurs dans les camps ont subi les exactions de l'Allemagne nazie.

Le centre des recherches des victimes, géré par La Croix rouge française, se situe à Bad Arosen au coeur d'un bourg allemand où le prince était un nazi notoire. Devenu l'ITS (International Tracing Service), des archivistes s'activent pour retrouver le fil du passé de victimes des persécutions nazies selon la politique de leurs différents directeurs successifs.

Archiviste au centre depuis un certain temps, Irène doit relever un nouveau défi : restituer certains des objets à leurs propriétaires, ou leurs descendants. le centre en a hérité à la libération des camps de concentration.

Un pierrot en tissu usé, une mèche de cheveux, posé au coeur d'un médaillon, un mouchoir brodé… Autant d'objets, témoins de l'enfer que leurs propriétaires ont vécu. Il faut les écouter pour saisir les quelques signes permettant de reconstituer leurs histoires et si possible les transmettre à leurs descendants.

Ce travail, Irène sait qu'elle ne peut s'en détacher dès qu'elle quitte le centre. D'ailleurs son fils qu'elle a élevé seule en sait quelque chose. Alors, lorsqu'il s'agit de redonner une identité, plus rien n'existe ! Elsie Weber, gardienne à Ravensbruck, est le point de départ que choisit Gaëlle Nohant pour immerger dans l'horreur des assassins nazis.
Ce que nous révèle ce roman…

Dès les premières lignes, Gaëlle Nohant plonge son personnage principal au coeur des recherches où les archivistes sont hantés par un prénom sorti du passé, un regard sur une photo…

Son talent d'écrivaine imagine, orchestre les recherches et crée la mise en relief nécessaire pour redonner vie et réalité à tous les détails pour qu'enfin une silhouette puis une personnalité se dessinent de façon de plus en plus précise. Et du coup, le lecteur est happé par ces investigations avec rebondissements et fausses pistes.

Combien de Wita Girscsack ? de Lazar Engelmann ? Combien d'autres encore ? Les recherches d'Irène l'amènent à relever d'autres violences, comme celles du programme de « germanisation » de l'Allemagne nazie, les expérimentations médicales, et tant d'autres. On songe aux enfants ukrainiens kidnappés. Six mille, à ce jour ! L'Allemagne nazie, deux cent mille ! Ces ombres deviennent nos frères aux coeurs ravagés !

Mais lorsque la narration donne vie à la réalité, la littérature devient mémoire indispensable. Ici, l'horreur est lisible, tangible : les résistantes de Lublin. La visite de Treblinka. Les victimes des chirurgies invalidantes nazies. le jeu trouble De La Croix rouge d'après-guerre. Rien n'est évité. Mais, les mots se font pudiques et respectueux de la souffrance vécue.

Le bureau des éclaircissements des destins colore d'humanité l'horreur. La solidarité, le courage et l'espoir y sont omniprésents dans les actes racontés. Gaëlle Nohant fait triompher la générosité, la force de vie et l'altruisme sur ces horreurs.

Gaëlle Nohant nous offre ce délicat message, formidable d'espoir, avec le Bureau des éclaircissements des destins. Quels que soient les différents visages du mal, la valeur à opposer est notre humanité ! Qu'elle passe par le soutien d'un enfant, la restitution d'un jouet, le partage d'une pomme, l'enfouissement d'archives, tous ces gestes petits et grands nous protègent !

Pas forcément besoin de redire que j'ai aimé ce roman. Je souhaite seulement avoir donné envie de le découvrir car, dans les temps troublés que nous traversons, au-delà des faits historiques que nous ne devons pas oublier, il nous montre la croyance qu'il nous faut toujours garder.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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En 2016, Irène travaille en Allemagne à l'International Tracing Service qui a pour mission de restituer les objets ayant appartenu à des déportés des camps de concentration à leurs descendants. Elle trouve un petit pierrot de chiffon dont le propriétaire aurait été un jeune adolescent déporté à Buchenwald, objet qui lui aurait été donné par le jeune Lazar Engelmann. Parallèlement, Irène va s'intéresser à l'histoire de Wita Sobieska, une polonaise qui a accompagné jusqu'au crématoire un enfant juif. Irène découvre que Lazar a survécu à la guerre et aurait même eu un enfant en Grèce. Pourra t-elle remonter jusqu'aux descendants de Lazar et Wita qui aurait eu des enfants avant d'être déportée ?

J'ai beaucoup aimé ce roman qui se passe longtemps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale et qui a pour thème la recherche des descendants d'anciens déportés. En abordant la question de la restitution d'objets ayant appartenu à des déportés, l'auteur aborde un sujet original et très intéressant. Je ne sais pas si cette organisation a existé ou existe toujours mais dans le livre, il s'agit d'un vrai travail d'enquête, de généalogiste, d'historien.
Le lecteur voyage dans de nombreux pays avec ce roman et découvre certains camps de concentration et leur fonctionnement macabre.
Le roman est dense, le travail de recherche fourni mais il y a tellement de personnages et de ramifications ici que si on ne lit pas le livre tous les jours, on se perd facilement. C'est le gros point négatif de ce roman. de ce fait, je pense que je relirai cette histoire dans quelque temps pour mieux relier entre elles les différentes avancées de l'histoire.
J'ai trouvé ce texte très émouvant et instructif, on ne peut pas rester insensible aux passages qui évoquent les camps de concentration et le destin des déportés.
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En Allemagne, la ville de Bad Arolsen abrite la plus grande collection d'archives au monde documentant les victimes et les survivants du régime nazi. Qui l'eût cru ? le plus grand mérite du roman de Gaëlle Nohant est de nous faire connaître l'endroit et de nous décrire son importance et son activité mémorielle, parfois rédemptrice pour la résolution d'énigmes paraissant insolubles au premier abord. le rappel d'une réalité inconnue ou oubliée est illustré de façon magistrale par la fiction du roman ou des petits riens ( un mouchoir, un médaillon, un pantin) convoquent des souvenirs et des retrouvailles improbables, malgré l'ancienneté des évènements qu'ils ravivent.
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Au sein de l'International Tracing Service, Irène a pour mission de rechercher les descendants ou collatéraux de personnes mortes des persécutions nazies afin de leur remettre les objets qui leur appartenaient. 

Dans une enquête d'archiviste, de généalogiste, qui fouille dans les courriers, les compte-rendus, les récits épars, heureusement numérisés et classés, référençant tant les auteurs des missives que les personnes évoquées, Irène va remonter la trace de ce petit  Pierrot rapiécé et d'un médaillon. 

Elle part en Pologne rencontrer une famille, glane d'autres informations ; reboucle le périple européen puis américain d'un survivant... 

Un roman passionnant qui donne à voir un autre aspect des suites de la seconde guerre mondiale, ainsi que les conséquences de ces années noires qui tachent encore la Pologne et l'Allemagne de la fin du XXème siècle et les comportements de leurs ressortissants. 

Une enquête minutieuse pour reconstituer ces destins, mais je m'interroge sur l'existence réelle de ce centre, de son financement et sur les facilités induites par le roman quant à la remontée des pistes... 

Gaëlle Nohant sais écrire, et sans tomber dans le récit détaillé des atrocités trop souvent tartinées dans ce genre de roman, donne à voir des tranches de vie, des errances, des reconstructions. 

Un beau roman.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Ce roman basé sur des faits historiques est une belle réussite.

J'ai ainsi découvert le travail méthodique de l'International Tracing Service qui est chargé de restituer des objets ayant été découverts suite à l'ouverture des camps de concentration.
Les archivistes/enquêteurs, d'une implication totale, font un travail très méticuleux et pointu pour retrouver des descendants ou des proches des personnes massacrées et ainsi transmettre ces objets.

J'ai été extrêmement émue à la lecture de cet ouvrage qui nous transpose dans ce passé horrible de l'Histoire.

Je vous conseille la lecture de ce livre très instructif.


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Comment ne pas être touché voire bouleversé à la lecture de ce livre ? J'avoue avoir eu les larmes aux yeux plus d'une fois en parcourant l'histoire de ces hommes et de ces femmes dont la vie a été balayée par le nazisme et la seconde Guerre Mondiale ! le sujet est grave, d'autant plus empli d'émotion qu'il s'agit d'un pan de notre histoire, honteux, douloureux mais bien réel. Dans ce roman, Gaëlle Nohant nous entraîne à la suite de Irène, française installée en Allemagne par amour et depuis divorcée, qui travaille à l'ITS, un Centre qui collecte et archive les documents, les objets ayant trait aux victimes du nazisme. Irène, qui fait son métier avec rigueur et passion, se voit confier la mission de retrouver les propriétaires d'objets archivés, leur descendance, leur famille. Avec Irène, au fil des pages, nous partons donc sur les traces de ces objets, et finalement de ces femmes ou de ces hommes, déportés, disparus, peut-être morts. Et nous allons découvrir l'histoire de personnages forts, attachants, des histoires individuelles ou collectives mais des histoires intenses et poignantes.

L'auteure a souhaité à travers ce livre aborder par un chemin détourné, les atrocités qui ont été commises pendant la guerre, l'aveuglement ou l'indifférence dont certains ont été capables, la cruauté et l'opportunisme dont d'autres ont fait preuve, profitant de la détresse d'autrui, volant, pillant, ... La guerre a malheureusement cette faculté de révéler le meilleur ou le pire en chacun. Mais aussi s'interroger sur les vivants, les descendants, ceux qui ont attendu, dans l'ignorance, avec l'espoir ; sur l'importance de savoir, de comprendre et d'accepter. Et finalement, sur le devoir de mémoire qui incombe à chacun, l'importance de raconter, de transmettre, pour surtout ne pas oublier malgré la volonté et les actions de certains pour taire, cacher, fuir ce passé et ces horreurs ! J'ai visité le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon lors d'un voyage scolaire et je garde en mémoire une citation qui résonne particulièrement dans le contexte géopolitique actuel : « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre... ».

Avec ce roman grave, émouvant et passionnant, j'ai découvert Gaëlle Nohant ; dont la plume est agréable à lire, le style, fluide et soigné ; un style que j'ai presque trouvé un peu trop didactique lors de certains passages mais j'imagine qu'il était difficile d'adopter un style plus léger ou romancé. Car ce livre est vraiment très bien documenté. Enfin, une mention spéciale à la magnifique lettre d'amour d'Allegra à Lazar, une lettre emplie d'une beauté rare et profonde, une lettre lumineuse malgré la tristesse qui s'en dégage.
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