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4,2

sur 1518 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Française d'origine, Irène s'est installée en Allemagne où elle a trouvé un emploi à l'International Tracing Service, le plus grand centre de documentation concernant les persécutions nazies. Irène et totalement investie dans sa mission – et comment ne pas l'être ? - au grand regret de son fils dont elle est séparée du père. C'est à l'automne 2016 que le travail d'Irène va prendre une nouvelle tournure. Elle est chargée de restituer des milliers d'objets qui sont stockés au Centre depuis la libération des camps. Ces objets n'ont pas de valeur marchande mais une forte portée symbolique. Autour d'un pierrot en tissus ou d'un médaillon va se bâtir toute l'histoire de leurs propriétaires et, bien au-delà, de leurs descendants.

Les écrits autour de la seconde guerre mondiale et en particulier des camps d'extermination et de concentration sont évidemment nombreux. Les témoignages de ceux qui ont traversé ces inqualifiables moments sont terriblement bouleversants et auront toujours plus de force qu'un roman.

Mais Gaëlle Nohant ouvre ici une porte sur des destins inventés qu'elle sait rendre parfaitement crédibles. Surtout, elle jette des ponts entre ces êtres brisés et ceux qui sont leurs descendants, directs ou non, et ont un lien avec ce passé. C'est ici moins le travail d'enquêtrice d'Irène que son rôle de passeuse d'histoires, d'éclaireuse du passé, qui constitue le socle du roman.
Eva, Karl, Lazar, Wita... prennent vie et chair sous la plume de l'auteure.

Il est intéressant de voir ainsi les réactions de chacun à ce qu'Irène leur apporte, qu'ils aient eu connaissance du passé de leurs ascendants ou non.

Les plaies sont encore à vif, les deuils pas forcément fait ou incomplètement, des pans entiers ignorés. Et en réveillant tout cela Irène doit aussi s'attendre à ne pas recevoir que de la bienveillance en retour.

Certaines scènes sont magnifiques d'émotion sous la plume de Gaëlle Nohant, comme les retrouvailles d'Agata et de Karl, son frère enlevé pour être élevé par une famille allemande ou encore le témoignage d'Elvire.

J'ai retrouvé avec grand plaisir la plume de Gaëlle Nohant qui, si elle va à l'essentiel des choses, est toujours empreinte d'une grande sensibilité. Encore une fois, l'auteure prouve qu'elle possède un don certain pour dresser des portraits intimes et profonds, que ses personnages soient réels ou fictifs.
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"NE RESTENT QUE LES LARMES", phrase tirée du roman, je pense que ce titre aurait clairement été plus approprié à ce roman que ce titre à rallonge par forcément très attractif. Par ce que oui, à l'heure où j'ai lu ce roman, à l'heure où j'écris ces lignes, il ne reste plus que les larmes de ceux qui ont perdu un proche. Larmes de colère, larmes de joie, larmes de soulagement, larmes d'incompréhension, larmes d'espoir, ce roman renferme une pléthore de sentiments mais pas forcément bien exploités.

Encore une fois, je suis déçue par la forme du roman mais pas dans son fond. Les sans cesse aller-retours entre de nombreux personnages et les époques font qu'il est parfois difficile de suivre le fil et j'ai dû m'accrocher quelques fois pour reprendre le cours de ma lecture. C'est donc un roman exigeant et qui demande de le lire presque d'une traite pour s'imprégner de ces histoires au combien douloureuses pour les morts comme pour ceux qui restent.

Pourtant j'ai particulièrement apprécié dans ce roman, la mise en avant des conséquences encore présentes de nos jours, ces générations qui pour exister dans le monde actuel ont besoin de connaitre leur passé, la vie de leurs ancêtres pour savoir d'où ils viennent pour décider d'où ils veulent aller. L'autrice a particulièrement bien réussi le pari de lier L Histoire à ces histoires qui ont une répercussion encore aujourd'hui. Très intéressée par la partie concernant la Pologne de nos jours, j'ai été surprise, tout simplement, prise au dépourvue de ce qu'il se passe actuellement dans ce pays à moins de 2000 km de chez nous.

La Pologne est aussi traitée dans le passé avec un sujet que je connaissais également mais que j'ai aimé retrouver plus profondément, est le programme de germanisation, ces enfants volés par les allemands pour en faire de vrais aryens. En revanche, je ne savais tout simplement pas qu'ils étaient placés en Lebensborn avant leur adoption. Je pensais naïvement que ces lieux étaient tout simplement des foyers d'enfants de père SS mis au monde par des mères porteuses dans le but du développement de la race aryenne. Gaëlle Nohant aborde ce sujet délicat en revenant sur la "bataille entre les Allemands, le gouvernement militaire américain et les représentants de leurs pays d'origine" lors de la fin de guerre et leur potentielle réattribution. J'ai trouvé cette partie passionnante.

"Même si on répare personne, si l'on peut rendre à quelqu'un un peu de ce qui lui a été volé, sans bien savoir ce qu'on lui rend, rien n'est tout à fait perdu."

On va suivre Irène dans son travail d'investigation pour restituer des objets à la famille de disparus. Irène ne m'a rien provoqué, malgré une vie ni minable ni extraordinaire, elle est tout simplement normale pour un travail qui lui, ne l'est pas. J'ai trouvé ce personnage fade, sans saveur. L'autrice distille un peu de mélodramatique dans sa vie qui ne m'a nullement touchée. Je l'ai trouvé totalement transparente. Mais inversement, il y a des personnages qui marquent et qui m'ont fait vibrer et je parlerai de Hanka, cette petite fille que nous allons suivre sur seulement 4 pages sur un total de 416 pages, moins de 1% d'un destin tragique avec une intensité incroyable, où mes larmes ont jailli sans m'en rendre compte et qui a été mon déclencheur pour m'immerger complétement dans la fin de ce roman.

J'ai donc perçu ce roman comme presque un journal intime. Pas un coup de coeur mais un roman qui au fur et à mesure fait ressentir à la fois espoir et tristesse où je me suis attachée à ces hommes et à ces femmes et à leur histoire et j'entends encore cette mélodie qui flotte autour de moi en refermant ces pages.
Lien : https://exulire.blogspot.com..
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Des éclaircissements à ces horreurs commises pendant la 2ème guerre mondiale, je crois que j'en aurai toujours besoin. Malgré mes nombreuses lectures sur ce conflit, j'ai encore de grosses lacunes, des interrogations, des incompréhensions... et ce livre en a comblé quelques unes.
Jamais je n'avais entendu parler des archives de Bad Arolsen en Allemagne et de l'ITS (international tracing service) qui regroupent plus de 30 millions de documents depuis 1948.
Ce roman est un peu un docu- historico-fiction, mais j'ai trouvé que ces personnages étaient tout à fait crédibles.
Gaëlle Nohant nous embarque dans la vie d'Irène, enquêtrice passionnée à l'ITS. Elle traque et fouille des indices partout pour restituer des objets retrouvés dans les camps aux descendants des victimes de la Shoah. C'est un travail de fourmi et les années passant, ces recherches sont de plus ardues. Il lui faut démêler les fils entremêlés pour retrouver les propriétaires d'un pendantif, d'un Pierrot, d'un mouchoir... et combler les vides dans l'histoire de ces victimes et de leur famille. Mais elle mène plusieurs enquêtes à la fois, et c'est là le petit hic !
J'aurai adoré mettre 5* à une tel récit mais, même si j'aime la plume de cette autrice, elle m'a obligée à beaucoup de concentration pour m'y retrouver dans tous ces personnages. Il me fallait parfois retourner en arrière pour les associés les uns aux autres et renouer les fils.
Mais allez jusqu'au bout du récit, ça en vaut la peine et l'un des derniers chapitres est bouleversant. Je me serai bien laissée réconforter par la belle berceuse polonaise de Babcia Agata "lulajze Jezuniu" que je vous conseille d'aller écouter !
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Irène est une française qui est arrivée toute jeune dans un village du centre de l'Allemagne pour suivre son mari. Elle a rapidement trouvé du travail comme enquêtrice à l'International Tracing Service, un centre d'archives créé après la seconde guerre mondiale pour effectuer des recherches sur les personnes disparues pendant le conflit. Il s'agit alors de croiser des sources, chercher des témoins, recouper des informations... Cela fait près de 25 ans qu'elle travaille dans ce domaine quand la nouvelle directrice lui demande d'effectuer des recherches sur un nouveau domaine : essayer de retrouver les descendants des personnes à qui appartenaient un nombre conséquent d'objets retrouvés à la libération des camps.

Voilà donc Irène sur les traces de vies brisées, faisant le lien entre le passé et le présent, à la recherche de descendants.

Se pose aussi une question très intéressante : est ce que, révéler à des contemporains l'histoire méconnue et atroce de leurs aïeuls, sans qu'ils l'aient demandé, est bénéfique ou négative ?

J'ai beaucoup aimé ces quêtes d'identité. Les personnages sont forts, émouvants et fragiles. Alors que j'ai lu de nombreux livres sur la seconde guerre mondiale, j'ai appris énormément sur les camps, les exactions, rafles, pillages ou détournements.

Par contre j'ai trouvé que l'autrice voulait peut-être trop en dire, et j'ai parfois été perdue par le nombre de personnages et leurs imbrications tortueuses. Tout va très vite, les coïncidences sont parfois un peu faciles.et du coup je ne suis pas sûre de garder beaucoup de souvenirs de ce livre, qui est pourtant un travail de mémoire.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Au terme de son roman, l'auteure, comme souvent, remercie les personnes qui l'ont accompagnée dans son travail d'écriture.
Je pense qu'il serait bon de remercier également Gaelle Nohant pour son travail de "passeuse de mémoire" à une époque où on a tendance à oublier qu'une guerre est une guerre et qu'il n'y a pas de vainqueur...Seulement des victimes.
Dans cette histoire, l'auteure explique le travail de l'ITS, un service dont l'objectif est de rendre à qui de droit les objets confisqués aux Juifs par les nazis.
Et il ne faut pas croire que c'est une petite tâche car il reste encore quelques milliers d'objets à rendre.
IGaëlle Nohant ne fait pas de cadeau au CICR pour la position prise lors de la Shoah. Mais, dans le mesure ou le CICR a fait son mea culpa public, il est bon que le roman relate les faits tels qu'ils ont eu lieu.
J'ai appris beaucoup de choses en lisant ce livre. D'abord, l'existence de l'ITS. Et puis, l'importance pour chacun de savoir d'où il vient et vers quoi il va.
J'apprécie beaucoup la plume de Gaëlle Nohant même si, dans ce récit, je n'ai pas retrouvé la magicienne des mots comme dans ses autres romans que j'ai adoré.
Mais, au travers de ses mots, c'est la pudeur, l'émotion, le chagrin et l'espoir qu'on côtoie.

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Le bureau d'éclaircissement des destins.
Gaëlle NOHANT

Un pierrot en tissu sale avec un numéro sur le ventre, un médaillon avec une photo, un mouchoir brodé…
Voilà quelques uns des objets que l'International Tracing Service basé en Allemagne est chargé de remettre à leurs propriétaires ou à leurs descendants.
Ces objets de la honte dérobés par les nazis qui ont été découverts lors de la libération des camps de concentration allemands.
Et celle qui fait ce travail de fourmi c'est Irene depuis maintenant 25 ans n'hésitant pas à se déplacer en France, en Pologne, en Argentine ou en Grèce.
Mais ces histoires la hante, lui laisse peu de temps à partager avec son grand fils et trouvent peut-être leurs origines en elle aussi…
Nous connaissons tous ces ignominieuses histoires de déportations, spoliations et exécutions qui eurent lieu sous le nazisme.
Mais la façon dont ce livre traite le sujet est un peu différente car nous sommes à la fois pendant les drames et après quand il s'agit de retrouver pour réparer.
C'est écrit avec beaucoup de bienveillance, d'émotions et c'est très intéressant de s'informer, tenter de comprendre pour encore une fois ne jamais oublier.
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Un texte bouleversant qui à travers le romanesque et le beau portrait d'une femme qui va nous entraîner dans les recherches d'éclaircir les destins. Ce texte questionne sur la mémoire, sur la transmission, sur l'écoute des victimes, sur la question de ne pas oublier.
Au coeur de l'Allemagne, l'International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d'investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu'elle élève seule depuis son divorce d'avec son mari allemand.
A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d'objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé... Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l'Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Ce texte parle de façon délicate mais très documentée de la vie dans les camps, du retour des camps, de la question de la mémoire des victimes et de la transmission. A travers des personnages de fiction, l'auteure parle de différents sujets liés aux camps (expérience médicale, solidarité ou pas entre les prisonniers, cas des jeunes enfants volés-adoptés), aux retours (mise en place de lieux de mémoire, de lieux d'archivage ..) de la façon de transmettre des souvenirs, à travers des paroles ou des objets. Quelles étaient les possibilités pour les survivants à leur retour, se taire et passer "à autre chose", témoigner, enquêter et tenter de retrouver les bourreaux (mise en place des tribunaux ou faire justice soi même).
Ce texte m'a troublée, émue mais ai apprécié cette façon de romancer pour nous parler de l'histoire.
Malgré la multitude de sujets, l'auteure a réussi à mêler le présent, le passé et un texte qui rend hommage à des personnes obstinées, qui continuent à chercher, à transmettre et à ne pas oublier.
Hasard de mes lectures, je viens de lire juste après un texte très émouvant et qui a quelques thèmes commun, c'est l'enquête et recherche de Beata Umubyeyi Mairesse , "le convoi" qui raconte sa vie de survivante du génocide du Rwanda.
Il y a des échos dans ces deux textes, sur le rôle de la mémoire, des archives, de la transmission de ces moments si douloureux de l'histoire.

Lebureaudéclaircissementdesdestins #NetGalleyFrance
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Je suis ressortie assez mitigée de cette lecture. D'un côté j'ai littéralement adoré mais de l'autre c'est le genre de lecture que j'abandonne tellement facilement.

Le sujet du livre est assez prenant, je dois dire que personnellement je n'avais jamais lu un livre sur l'ITS et je ne connaissais absolument pas. J'ai appris énormément de chose dans ce livre. Malheureusement, les histoires des déportés étaient beaucoup trop romancées. En fait, je m'attendais à de vrais témoignages (ou du moins à des histoires que le personnel de l'ITS aurait vraiment « vécues »).
Pour moi aussi, certains passages étaient un peu too much.

Concernant le personnage principal, je n'ai pas forcément trouvé sa vie spécifiquement intéressante ni désintéressante, mais tout simplement je n'ai pas vraiment accroché.

Concernant la fin, elle est un peu trop romancée à mon goût malheureusement.

Pour conclure, je suis assez mitigée sur ce livre. Je ne m'attendais pas forcément à autant de romance.
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Coucou les amis, j'espère que vous allez tous bien, moi, je profite à fond de mes vacances 🌴 mais les choses promise, nouvelle chronique sur le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle nohant chez Grasset.

Au coeur de l'Allemagne, l'International Tracing Service, What! me diriez-vous ? Pour ma part, je n'en avais jamais entendu parler avant. Eh bien, C'est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. Sa tâche principale du service de recherches sont les éclaircissements du destin d'anciens persécutés du régime nazi,
l'organisme aide les descendants à retrouver la trace de leurs ancêtres disparus, ou bien la recherche de parents proches, ainsi que la délivrance d'informations aux survivants et aux familles des victimes des nazis
L'ITS sauvegarde la mémoire des victimes des crimes nazis et contribue à la culture du souvenir à Bad Arolsen en Allemagne.

Mais, partons sur les traces d'Irène, une Française qui travaille en tant qu'archivistes enquêtrice qui se voit confier une mission inédite, restituer les milliers d'objets dont le centre a hérité à la libération des camps.

« D'un objet qui attend de retrouver son propriétaire, on dit qu'il est en souffrance. »

Pour chaque objet, il lui faudra des heures d'investigations, de coopération, d'entraide. Fouiller le passé, retrouver les survivants, suivre les pistes, chercher les descendants. Rendre l'objet dont la valeur symbolique est inestimable. L'engagement d'Irène envers les vivants et les morts m'a bouleversée.

Mais au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets "hantés" ?

La plume de Gaëlle Nohant est tout en pudeur face aux horreurs relatées dans ce récit. Une grande intensité émotionnelle.
Un roman sur lequel je me suis documenté et j'ai eu envie d'en apprendre plus.
Un équilibre parfait entre le romanesque et l'historique, un magnifique travail de recherche, le roman est richement documenté.
Cependant, une lecture riche avec, c'est trois enquêtes qui s'entremêlent, ou l'on peut facilement mélanger les multiples prénoms.

Un roman poignant et bouleversant.

Un livre qui cogne douloureusement dans la poitrine
Un point de vue différent sur la Seconde Guerre Mondiale, il offre une nouvelle vision qui interroge davantage et l'importance du devoir de mémoire.

Et pour tous les curieux comme moi, il faut savoir que l'ITS de Bad Arolsen existe réellement et l'on peut également consulter leurs archives sur leur site internet.

Aussi éprouvant qu'il soit, un livre à lire absolument !

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La première vertu de ce roman, c'est de m'avoir appris l'existence de l'International Tracing Service, le plus grand centre de documentation sur les crimes nazis. Créé en 1948, situé à Bad Arolsen, il avait pour fonction première de rechercher les traces des dizaines de millions de morts, des millions de disparus et de déplacés. Mis en place par les puissances alliées, il portait alors le nom de Bureau Central des recherches. La seconde force du roman c'est de montrer, et il le faudra toujours, la cruauté et la perversion du régime mis en place par Adolf Hitler, ainsi que, combien ces atrocités ont durablement impacté la vie, non seulement des survivants, mais également celle des familles des disparus et sur plusieurs générations. Irène est française, mariée et divorcée et l'on apprendra pourquoi avec Wilhelm un allemand, elle trouve un emploi dans le centre en 1990, elle y rencontre Eva, une ancienne déportée avec qui elle travaille. En 2016, son fils, Hanno a 15 ans, c'est alors que la directrice, lui confie une nouvelle mission, rendre aux descendants des disparus des camps, les objets qui sont stockés à l'ITS. Elle se lance dans des recherches, consulte des documents, interroge Henning un éminent collègue, un as de l'internet. Si passionnant soit son travail, il cannibalise sa vie de famille. le premier objet est un petit pierrot de tissu sur lequel est inscrit un numéro qui lui permet de remonter à un juif résistant, Lazar Engelmann. le second est un médaillon dont elle va apprendre qu'il appartenait à Wita une polonaise, grâce à une lettre abominable de Elsie Weber une ancienne gardienne à Ravensbrück. Au cours des recherches pour trouver la trace de ces deux disparus, Irène va découvrir les témoignages des terribles pratiques des SS. Elle va à Varsovie, à Berlin, à Paris, pour rencontrer les descendants. Toutes les horreurs du régime nazis surgissent au fil des pages, les camps d'exterminations, les chambres à gaz, la destruction des ghettos notamment celui de Varsovie, les enlèvements d'enfants, les expériences médicales provoquant des mutilations, et tant d'autres sévices. Une autre force du livre réside dans le fait qu'au fur et à mesure des pages le lecteur s'attache aux personnages ainsi qu'à leurs descendants et lorsque, qu'il découvre le sort abominable qu'ils ont connus, le choc est violent, mais lorsque les enquêtes d'Irène aboutissent, l'émotion des descendants à connaître le destin de leurs parents, grands-parents est forte et touchante. C'est une fois encore la supériorité de la fiction par rapport au récit. Mais au delà des enquêtes de Irène, c'est toute cette funeste période dans laquelle nous immerge Gaëlle Nohant sans oublier ce qu'il est advenu des nazis, combien ont eu recours à la complicité de certaines nations, où organismes pour sauver leur peau. Elle nous rappelle nombreux ceux qui ont fait les beaux jours de certaines dictatures, d'Amérique Latine notamment. Ce livre m'a fait penser à La peste d'Albert Camus, attention la maladie disparaît mais le virus ne meurt pas et peut réapparaître.
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