Citations sur Le sens de nos pas (138)
Ne te contente pas de graviter autour de ce qui te tente. Ouvre plutôt la main, et attrape chaque instant de joie qui te sera offerte. Sinon, tu resteras toujours à la périphérie du bonheur, en ayant le sentiment de le vivre mais en comprenant plus tard que tu n'as fait que le regarder de loin.
« Le courage, c’est la vertu qui permet d’oser entreprendre et avancer malgré ses doutes.
C’est aussi affronter les épreuves en surmontant sa peur.
C’est encore continuer à marcher malgré la fatigue.
Et c’est enfin trouver la force de se relever à chaque fois que l’on tombe à terre, écrasé par la douleur » .p183.
Auguste s'était alors levé sans un mot, s'était dirigé vers le téléviseur, l'avait allumé. C'est ainsi qu'ils avaient pris l'habitude de dîner avec un nouvel hôte. De guerres en faits divers, ils avaient fini par oublier le silence de l'absence , l'échappée de ce fiston parti démarrer sa vie tandis que ses parents amorçaient une descente vers la fin de la leur.
- Face à de tels chagrins, il n'existe pas de recette miracle. On fait comme on peut. Laisse le temps faire son oeuvre, mon phénomène...
- Il ne me rendra jamais ma mère, Auguste.
- Non, mais il te fera grandir.
Pour couper court à leur échange, elle se leva. Auguste fit de même et, en silence, ils se remirent en marche.
Certaines douleurs nécessitent l’absence de tout témoin.
Oui, parce que tu n'es plus qu'un petit vieux sans armure. Lâché par un corps que tu pensais solide, lâché par un fils que tu espérais protecteur. Sur qui s'appuyer lorsque l'on ne peut plus compter ni sur soi ni sur les siens ? Cela a un prix. Celui de la liberté, de la dignité, aussi.
Vieillir, c'est beau lorsqu'on n'oublie pas que chaque jour qui nous est offert est une chance de profiter des plaisirs de la vie, ou encore des gens que l'on aime. De goûter et se délecter de chacun de ces instants en prenant conscience de la chance que l'on a … Mais pour s'en rendre compte, il faudrait en avoir conscience en permanence du temps qui passe, vite, si vite…
Vieillir lui avait enseigné la fragilité. Il découvrait aujourd’hui la vulnérabilité. La différence, de l’une et de l’autre, résidant dans le degré de dépendance.
Il me semble qu'accepter de laisser partir un proche, c'est à n'en pas douter l'aimer aussi...
- Avez-vous des regrets ?
Auguste réfléchit longuement avant de répondre :
- Je n’en ai qu’un : m’être souvent fait un sang d’encre pour des broutilles qui n’en valaient pas la peine… Pour des choses qui ne se sont jamais produites alors que je les redoutais, ou pour d’autres sur lesquelles je n’avais de toute manière aucun pouvoir d’agir. Mais de cela on se rend compte bien trop tard…