Ayant lu il y a quelques mois « Un tout autre
Sartre », du même auteur, que j'avais beaucoup apprécié, j'ai été tentée de découvrir ce nouveau livre traitant d'un sujet totalement différent, très personnel et qui me touche beaucoup.
Ce texte se divise en trois parties bien distinctes dans lesquelles , pourtant, se retrouvent l'idée de l'exil forcé ou volontaire, l'amour de la France, la souffrance et le poids de l'héritage génétique et historique.
L'auteur raconte tout d'abord la vie de ce grand-père fuyant les Pogroms d'Europe de l'Est et pensant trouver en France une patrie accueillante, idéale, et qui y trouvera la guerre et la folie. Puis l'on découvre le destin du père que l'histoire et les conflits rattraperont une fois encore. Et enfin, la troisième partie, dans laquelle l'auteur nous livre sa vision personnelle et ses ressentis face à ces destins bousculés puis brisés, en tentante comprendre ce qu'ont pu vivre ses proches et les conséquences sur sa propre existence.
Très éloigné d'une simple auto-analyse,
François Noudelmann en tire des leçons à l'échelle humaine et universelle qui nous nourrissent et nos poussent à la réflexion.
Ce livre, porté par une écriture belle, claire et fluide, même en l'absence de dialogues, m'a profondément touchée tout comme l'avait fait un style différent, «
la carte postale » d'
Anne Berest, auquel il fut malheureusement récemment comparé lors de la polémique relative au Prix Goncourt 2021.
Il y a de la place sur la scène littéraire pour ces deux très beaux ouvrages que l'on ne devrait pas opposer mais considérer comme complémentaires.
A lire absolument, tous les deux.