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Critique de traversay


Quatrième de couverture de Muse : "A Londres, une actrice déchue hante les rues noyées dans le brouillard. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme le désir pour celui qu'elle n'a jamais réussi à oublier (Synge, célèbre dramaturge irlandais du début du XXe siècle). Joseph O'Connor fait revivre deux êtres d'exception dans ce roman forgé de lumière et d'airain."
Postface de l'auteur à destination du lecteur : "La situation de Molly, à la fin de sa vie, bien que difficile ne fut jamais telle qu'elle est décrite ici. La plupart des faits racontés dans ce livre ne se sont jamais produits."
Bien, alors ce n'est pas une biographie, c'est une fiction ? Oui, il y a même indiqué roman sur la couverture, gros nigaud. Avouez qu'elle est ambigüe quand même cette affaire : une histoire réelle, mais réécrite, et qui laisse libre cours à l'imagination de l'écrivain. O'Connor n'est pas le premier à agir de la sorte et, vu la qualité de ses livres précédents (A l'irlandaise, par exemple), pourquoi ne pas se laisser aller et voguer sur les ailes d'un récit "presque"vrai ? Certains s'abandonneront sans doute, mais pas tout le monde. Après un début plutôt réussi où l'actrice décatie à l'allure d'épouvantail erre dans Londres en faisant peur aux oiseaux, on s'attend à un flashback, 50 ans plus tôt, quand Molly, la muse, et Synge, son Pygmalion, vivaient d'amour et de poésie. Il arrive bien ce retour en arrière, mais rapidement la chronologie s'affole et les époques s'entrechoquent dans un chaos savamment désorganisé. Au secours, s'écrie le lecteur perdu dans cet embrouillamini, alors que O'Connor fait un peu le malin, passant d'un style à un autre, spirituel ou trivial, avec une aisance déconcertante, mais sans se soucier de tendre la main à ceux qui tentent de le suivre. Comme s'il avait la crainte de ne pas être à la hauteur de Synge ou de Yeats (très présent). Alors, on se lasse, un peu, beaucoup, définitivement. D'autant plus regrettable que certaines scènes valent le détour et que le romancier a de la moelle. Il y a enfin cette impression, peut-être est-elle fausse, que la traduction française ne rend pas toutes les subtilités de la langue originelle. Tout n'est pas négatif, cependant. Par bribes, Muse parvient à retenir l'attention, voire à toucher, mais pas sur l'intégralité du roman. Impression subjective, cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant.
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