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3,19

sur 83 notes
Molly, comédienne de théâtre évoque évènements, sensations, sentiments, souvenirs le temps d'une journée...Une enfance dans un quartier pauvre de Dublin, une soeur attirée par le théâtre, une rencontre avec John Synge un auteur de théâtre avec lequel elle vit une histoire d'amour, des tournées aux États-Unis, puis les seconds rôles, la solitude, le déclin d'une actrice dont seuls quelques rares admirateurs se souviennent encore...
Muse est une biographie très libre et romancée d'une comédienne irlandaise Molly Allgood, dont la soeur Sara était également actrice. Molly a fréquenté dans sa jeunesse de grands auteurs comme William Yeats, Lady Gregory ou John Synge, connus pour avoir renouvelé le théâtre irlandais.
Joseph O'Connor - frère de la chanteuse Sinead O'Connor - s'est attaché à l'histoire d'amour entre Molly et John, la sublimant quand la véracité de la liaison reste discutée...L'intérêt reste un portrait de femme assez touchant et la description des souvenirs liés à Dublin, de la scène artistique théâtrale toujours en filigrane, les immigrés irlandais aux Etats-Unis.
Le bémol pour moi, un récit au fil des pensées, dont la narration est déstabilisante, en passant du "tu" au "je" puis à de nombreux dialogues où les interlocuteurs ne sont pas toujours présentés, une narration qui demande constamment un effort de mise au point, et me faisant quelquefois perdre le fil de la pensée de Molly...
Muse reste une évocation intéressante mais j'ai dû assez rapidement consulter les sites évoquant Molly ou John Synge pour suivre leur histoire, faute de quoi le propos n'est pas toujours clair et sans ces informations, je serais passée à côté du roman.
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J'ai beaucoup aimé cette solitude de fin de vie pleine de souvenirs.
J'ai beaucoup aimé ces longues balades dans les landes.
Cette odeur de tourbe, ces cieux gris.
Cet amour caché.
Cette sensibilité élégante.
Cette belle leçon de théâtre. Respirations, ressenti physique du public.
Les acteurs se vouent au public, nous donnent tout. Et nous, spectateurs nous prenons.

Une belle histoire servie par une très jolie écriture.
Des phrases qui enveloppent, qui étourdissent.

Un coup de coeur
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J'aime les histoires d'amour impossible. Parce qu'elles sont souvent les plus poignantes, les plus haletantes.
Et c'est ce qui m'a attiré quand j'ai lu la quatrième page de couverture de « Muse ». Molly est pauvre, belle, rebelle et comédienne. Elle n'a que dix-neuf ans. John a trente-sept ans et c'est l'un des plus grands dramaturges irlandais.
Face à eux, l'incompréhension, le dédain....et je cite cette phrase de l'éditeur : «  Leur passion aurait-elle pu résister au poids des conventions à l'hostilité de leurs proches ? »
Une quatrième de couverture bien aguicheuse ! Alors, forcément, la simple et faible lectrice que je suis a plongé !

Ce fut tout d'abord la déroute. L'emploi de la deuxième personne du singulier.
Voici les premières phrases du roman. «  Au dernier étage de la demeure délabrée, de l'autre côté de la petite rue, la lumière a brillé toute la nuit. Tu la voyais depuis ton lit chaque fois que tu te retournais vers la fenêtre pour prendre la bouteille, par terre. »
Mais qui parle à qui ??
Bon, ce n'était pas trop difficile à comprendre finalement. Au bout de deux ou trois pages, j'ai pris mes repères, et j'ai suivi la « voix » de Molly. Car, selon moi, il s'agissait bien de la voix de Molly Allgood, de son nom de scène Maire O'Neill, qui s'adressait à elle-même de façon à la fois caustique et tendre.C'est cette petite voix intérieure qui m'a traînée, emportée, ballottée, remuée et promenée sur les chemins de la vie de John Millington Synge et de sa muse Molly.
J'avoue que j'ai souvent eu le sentiment de m'être perdue. C'est qu'il n'est pas facile à suivre le fil des pensées de l'actrice vieillie, ivrogne et tombée bien bas, cinquante ans après sa rencontre avec Synge. Et si les méandres de ses souvenirs me parurent parfois ardus à suivre, il n'en reste pas moins de jolis instants de poésie. J'ai aimé parcourir le comté de Wicklow, savourant les moments de solitude et d'intimité des deux héros, dans la sauvage campagne irlandaise. J'ai aimé leur doute, leur désarroi, face à cet amour qui ne les mènerait nulle part, mais aussi leurs échanges légers, à la fois courtois, tendres et bourrés d'humour. J'ai aussi aimé le regard que Molly pose sur les gens et sur la vie. Un regard lucide, qui se veut détaché et malicieux, mais qui n'en reste pas moins imprégné de regrets et de tristesse lancinante.

On ne peut pas dire que j'ai eu un réel coup de coeur pour ce roman mais il est une belle surprise, en ce sens où je ne m'attendais pas du tout à ce style d'écriture. J'en ai même oublié le but premier de ma lecture, qui était, je vous le rappelle, de suivre une histoire d'amour impossible. Ce roman est bien plus que cela.. Il est comme un vieux journal intime dont on tourne les pages de façon désordonnée, s'immobilisant sur un passage marquant, puis relevant la tête vers la fenêtre parce qu'il pleut dehors pour finalement écraser une larme, le regard perdu sur les derniers mots.
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Roman de Joseph O'Connor.

Londres, 1952. Dans une chambre sordide, on découvre une vieille femme rongée d'alcool et de souvenirs. Une voix s'adresse à elle et la replonge dans le passé. Pendant toute une journée, nous suivons les errances d'une actrice oubliée, d'une amante méprisée et d'une femme ruinée. Molly Allgood, dite Maire O'Neill, a connu le succès sur les planches au tournant du siècle. Son talent servait les pièces que son amant, le dramaturge irlandais John Millington Synge, écrivait pour elle. Molly était belle, libre, irlandaise et exigeante. Et tellement plus jeune que Synge. « Parce que c'est vrai, les commères, les curieuses, les fouineuses en ont toujours fait toute une histoire de votre différence d'âge. » (p. 14) Qu'importait les cancans, elle était son « Enchanteresse », il était son « Vagabond ».

Mais la belle histoire d'amour prend l'eau de toute part. Les fiançailles resteront inabouties. D'abord sourde aux mises en garde, Molly ouvre les yeux et voit son rêve s'étioler. Elle sera la muse de Synge, son amante passionnée, « une maîtresse perpétuelle, une doublure » (p. 189), mais son épouse jamais. Synge s'emploie à dégrossir la jeune Irlandaise pour en faire une femme du monde, avec des manières et de la tenue. Mais on n'enchaîne pas un poulain sauvage. Et la relation amoureuse se teinte d'amertume : « Il est l'exemple type que bien des femmes ont connu : l'amant qui se meurt d'amour, mais qui en secret rêve d'être éconduit. » (p. 113) le couple se déchire et exprime dans son art une passion délétère. « Elle le trouve bizarre. Il est nerveux, l'informe-t-il. Comme tous les écrivains. C'est le prix de l'art. Or elle sait le prix de l'art, elle le paie depuis un moment. Certains des poèmes d'amour qu'elle lui a inspirés sont des hurlements de douleur. » (p. 106)

Molly avait tout pour déplaire à la bourgeoisie bien-pensante et presbytérienne d'Irlande : elle était femme et des plus libres, elle était catholique, elle était une actrice. Les différences d'âge, de religion, de milieu social et d'éducation signaient l'arrêt de mort du couple. À la mort de Synge, elle n'a droit à rien. Elle vit un moment sur la vague de leurs deux succès, elle se grise de la reconnaissance d'un public qui célèbre l'auteur et l'actrice. Mais l'oubli s'approche d'autant plus vite que Molly plonge dans le réconfort mensonger de l'alcool. Les décennies ont filé et Molly n'a pas oublié l'amour de sa vie. Mais il y a si peu à en dire désormais. « Mais que dire ? Il a vécu. Il est mort. Nous nous désirions l'un l'autre. Il avait peur. Quelle mauvaise pièce cela ferait sans héros ni héroïne, les meilleures répliques restant en coulisses. » (p. 31) Entre passé et présent, les remous d'hier font les souvenirs d'aujourd'hui.

Joseph O'Connor distille subtilement des références au fil des pages. On croise Daphné du Maurier et Manderley, Horace Mc Coy et un certain linceul, Oscar Wilde et Dorian Gray, etc. Entrecoupant le récit comme une voix à part entière, les ballades irlandaises donnent au roman une profondeur nostalgique aussi insondable que la solitude dans laquelle se replie la vieille Molly. La voix qui s'adresse à l'actrice déchue quelle est-elle ? Est-ce Molly qui s'admoneste une dernière fois ? Est-ce Synge, d'outre-tombe, qui parle encore à son bel amour ? Est-ce Sara, la soeur également actrice, qui contemple la triste fin d'une artiste qui n'a pas su s'envoler vers l'Amérique ? Peu importe, cette voix devient celle du lecteur et nous accompagnons Molly tout au long de sa journée, comme on accompagne un pèlerin sur le chemin de ses souvenirs.

L'auteur fait revivre avec brio et finesse un couple d'amants maudits. Il place avec justesse Molly sur le devant d'une scène qu'elle n'aurait pas du quitter. Et Synge reprend ses droits d'auteur et d'homme sur le coeur de la jeune fille. Pygmalion d'un nouveau genre, Joseph O'Connor rend à Molly Allgood sa place sur un piédestal éternel. Ce roman, habilement construit et superbement écrit, soulève le rideau d'un théâtre immuable, celui des passions humaines.
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Dépaysant mais un peu lourd : tel est l'effet d'un discours indirect libre utilisé de façon en quasi permanente, et assaisonné de multiples digressions ou métaphores, par ailleurs souvent percutantes. Raconter une histoire en transcrivant ce qu'on croit être les pensées de son personnage, mais qui ne sont le plus souvent que les analyses de l'écrivain, est toujours à haut risque et a souvent pour conséquence de dépersonnaliser le dit personnage. Et c'est un peu ce qui se passe ici où l'auteur semble hésiter sans cesse entre la fiction et la biographie. La tentative de narrer de manière synchronique les diverses périodes de la vie de l'actrice Molly Allgood et de ses liens avec son amant le dramaturge John Millington Synge permet de naviguer facilement entre plusieurs époques et de relier aisément le passé au présent, chose qui se passe fréquemment quand on vit dans ses souvenirs, mais finit par lasser, et si dans l'ensemble j'ai admiré le style, j'avoue avoir poussé un soupir de soulagement en refermant le livre ; à la fin du reste je comptais les pages restantes. Mon conseil : ne pas lire d'une traite , mais par petites étapes pour savourer vraiment ce livre.
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Comme plusieurs, je n'ai pas réussi à "entrer" réellement dans ce livre.
Ceci a surement été en partie dû à une lecture un peu hachée (j'ai éprouvé le besoin de "respirer" d'autres livres de ma PAL) d'un roman qui ne s'y prête pas: de par ses nombreux allers retours passé/ présent, et la difficulté à identifier le narrateur lorsque l'on reprend la lecture.

Mais j'ai apprécié de belles pages de beaux descriptifs (et pas uniquement "la mer qui avale les galets" ou la bourrasque qui glousse en balayant la rue).
Bien sûr l'essentiel est l'amour impossible de Molly. Mais je retiens surtout l'impression légèrement acide de pudeur, de retenue, de lucidité triste... et de sentiments intenses, souvent camouflés par l'ironie, mais qui, parfois, parviennent à s'exprimer.
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excellent résumé de la fin de vie dramatique de certaines actrices.
trop de digressions. j'ai pris la diagonale
Un amour patient, inconditionnel comme parfois, une grande passion
Joseph O'Connor nous y entraîne facilement.
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Quatrième de couverture de Muse : "A Londres, une actrice déchue hante les rues noyées dans le brouillard. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme le désir pour celui qu'elle n'a jamais réussi à oublier (Synge, célèbre dramaturge irlandais du début du XXe siècle). Joseph O'Connor fait revivre deux êtres d'exception dans ce roman forgé de lumière et d'airain."
Postface de l'auteur à destination du lecteur : "La situation de Molly, à la fin de sa vie, bien que difficile ne fut jamais telle qu'elle est décrite ici. La plupart des faits racontés dans ce livre ne se sont jamais produits."
Bien, alors ce n'est pas une biographie, c'est une fiction ? Oui, il y a même indiqué roman sur la couverture, gros nigaud. Avouez qu'elle est ambigüe quand même cette affaire : une histoire réelle, mais réécrite, et qui laisse libre cours à l'imagination de l'écrivain. O'Connor n'est pas le premier à agir de la sorte et, vu la qualité de ses livres précédents (A l'irlandaise, par exemple), pourquoi ne pas se laisser aller et voguer sur les ailes d'un récit "presque"vrai ? Certains s'abandonneront sans doute, mais pas tout le monde. Après un début plutôt réussi où l'actrice décatie à l'allure d'épouvantail erre dans Londres en faisant peur aux oiseaux, on s'attend à un flashback, 50 ans plus tôt, quand Molly, la muse, et Synge, son Pygmalion, vivaient d'amour et de poésie. Il arrive bien ce retour en arrière, mais rapidement la chronologie s'affole et les époques s'entrechoquent dans un chaos savamment désorganisé. Au secours, s'écrie le lecteur perdu dans cet embrouillamini, alors que O'Connor fait un peu le malin, passant d'un style à un autre, spirituel ou trivial, avec une aisance déconcertante, mais sans se soucier de tendre la main à ceux qui tentent de le suivre. Comme s'il avait la crainte de ne pas être à la hauteur de Synge ou de Yeats (très présent). Alors, on se lasse, un peu, beaucoup, définitivement. D'autant plus regrettable que certaines scènes valent le détour et que le romancier a de la moelle. Il y a enfin cette impression, peut-être est-elle fausse, que la traduction française ne rend pas toutes les subtilités de la langue originelle. Tout n'est pas négatif, cependant. Par bribes, Muse parvient à retenir l'attention, voire à toucher, mais pas sur l'intégralité du roman. Impression subjective, cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant.
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Ce livre débute sur l'image d'une vieille femme imbibée d'alcool ressassant ses souvenirs d'une époque révolue. Nous sommes à Londres en 1952 face à Molly Allgood ou Maire O'Neill, ancienne actrice qui connu le succès et muse du célèbre dramaturge John Millington Synge.

Dans ce roman, nous suivons l'actrice déchue durant une journée dans les rues de Londres mais aussi dans les ruelles de son passé, évoquant son amour pour Synge et ses rêves. Leur amour sera bref, les différences trop importantes pour cette époque aux moeurs fragiles : différence d'âge, religieuse et sociale, tout pour déplaire à la famille Synge si à cheval sur les conventions. Aucune union entre les deux amants, le sacrifice d'une séparation et la mort de l'homme de sa vie rongé par la maladie auront raison de la fragilité de Molly, noyant son chagrin dans l'alcool.



Un voyage entre les époques qui finit tout de même par être un peu lourd s'y ajoute également trop de platitude à mon goût, l'histoire en elle-même est passionnante à n'en pas douter mais je persiste sur le fait que les nombreuses métaphores et descriptions trop longues ont alourdi le récit de détails inutiles.



Roman nostalgique et belle ballade irlandaise autour d'un amour perdu et de la solitude.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Que je suis contente d'avoir terminé ce livre, non sans mal. S'il est indéniablement bien écrit, il est d'un abord difficile, voire parfois très difficile. Même lu à petites doses, ce livre ne parviendra pas à me séduire
C'est surtout le changement de narration qui m'a mis mal à l'aise ; non pas que je n'aime pas cela ; bon nombre d'ouvrage fonctionne de cette manière-là. Mais en ce qui concerne ce roman, l'auteur en use et en abuse sans que cela soit clair au départ.
En toute simplicité : je me suis ennuyée.
O'Connor s'inspire des amours passionnelles entre une comédienne et un dramaturge de 18 ans son ainé pour bâtir, de manière assez brouillonne pour moi, une fiction très libre, puisque lui-même l'explique au terme de son ouvrage.
Tout commence à la fin, alors que Molly erre dans Londres, imbibée d'alcool, à recherche du cachet pour survivre. Son grand amour n'est plus depuis longtemps, elle se souvient…..grand retour à ses débuts de comédienne. C'est sous la forme du « tu » qu'elle s'exprime, se parlant à elle-même….. C'est lourd D'autant plus lourd, que cela change souvent.
Que retirer d'une telle histoire ? Que cette histoire d'amour était vouée à l'échec : Synge, protestant bien né, dans une famille attachée à ses principes ; Molly , catholique moins bien lotie. Tous deux sont obligés de se cacher, et sont l'objet d'un rejet de leur famille et de leurs amis comédiens ? le monde un peu spécial des comédiens ? En réalité, je me sens assez démunie, et à court d'argument à propos d'une lecture souhaitée, attirante sur le papier, et décevante à l'arrivée.
Un grand merci aux éditions Phébus et à Babélio pour m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique.


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