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Critique de cuisineetlectures


Inspiré d'un meurtre jamais résolu, l'assassinat de la jeune Jobénet Ramsey', ce fascinant thriller psychologique offre un regard intime et dérangeant sur une famille américaine, à travers les yeux du jeune frère de la victime.

Lire la prose cynique d'un adolescent névrosé, mal dans sa peau et sa famille peut vite lasser mais Joyce Carol Oates laisse le lecteur abasourdi par l'histoire de « Petite soeur, mon amour » et ébloui par son talent d'écrivain.

Trainé depuis l'assassinat de Bliss, dans de riches établissements médicalisés, Skyler n'a des nouvelles de sa mère que par le biais des médias.

Agé de dix-neuf ans, délaissé par ses parents, drogué par des médecins sans scrupules, il affronte seul ses vieux démons et vit rongé par la culpabilité.

« SKYLER AIDE MOI SKYLER JE SUIS SI SEULE ICI SKYLER
J'ai si peur J'ai si mal Skyler
Tu ne vas pas me laisser dans cet endroit horrible, dis Skyler
Cette voix dans la tête »

Bliss transformée en poupée patineuse dès son plus jeune âge était devenue une icône pour les médias tandis qu'elle s'étiolait derrière le vernis de la famille américaine parfaite.

Les parents Rampike ont en effet une soif de réussite et de reconnaissance sociale telle qu'ils vont pour cela instrumentaliser leurs enfants jusqu'à l'écoeurement le plus total du lecteur, les médias, la religion, la médication à outrance, la désocialisation progressive de leurs enfants, tout est bon pour servir leurs projets.

Mais qui a tué la jeune Bliss, âgée de six ans ? Un détraqué sexuel, ses parents ou Skyler lui-même ? La police semble incapable de faire son travail correctement.

C'est un portrait au vitriol de la société américaine qui glace le sang parce qu'il parle de l'horreur ordinaire.

Ce récit psychanalytique surprend jusqu'à la fin par sa justesse et sa profondeur tout en ménageant un suspens qui tient en haleine jusqu'à la dernière page.
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