Betsey est invitée à expliquer aux téléspectateurs comment elle a lancé les produits Touche Céleste en 1998 pour "tâcher de guérir les plaies purulentes" de sa tragédie personnelle. Un certain nombre de ces produits sont en exposition : trousse de beauté Touche Céleste, parfums Touche Céleste, bain moussant Touche Céleste, chocolats de Noël Touche Céleste, accessoires Touche Céleste (foulards,ceintures,bracelets, etc.),cake de Noël Touche Céleste selon une recette spéciale de Betsey : tous articles livrables immédiatement. Puis un brouhaha admiratif s'élève dans le studio quand Betsey montre avec fierté une poupée Bliss Rampike Touche Céleste : une reproduction en miniature de Bliss Rampike, saisissante de ressemblance, yeux de verre bleu vif qui s'ouvrent et se ferment, adorable bouche en cerise, peau ultraréaliste et fins cheveux blonds mi-longs, bras et jambes articulés, petits patins détachables. La poupée Bliss Rampike Touche Céleste est vendue avec un choix de perruques,diadèmes et costumes de patineuse ( tulle ballerine, soie plissée, mousseline, satin et paillettes Cendrillon, Blanche-Neige, cow-girl de Las Vegas, salle de bal,disco,flamenco,etc) - "Bliss" est proposée avant les fêtes au prix de base de 99,99 dollars ; sa garde-robe complète, patins compris, ne coûte que 49,99 dollars de plus".
"QUI SE PLAINT ?" ÉTAIT L'UNE DES PHRASES FAVORITES DE papa à la maison. Et aussi "Qu'est-ce qui coince ?", "Où est le problème ?", "Où est la ligne de touche ?" Avec une véhémence enjouée, papa déclarait "Pas de problème !", "Homo Homin Lupus" Papa chassait peurs, pleurs et terreurs enfantines d'un claquement de doigts car papa avait un dicton ou une réplique percutante pour toutes les situations : "Tiens le cap !" (papa avait été élève officier au lycée militaire de Bleak Mountain de Gallowsville, Pennsylvanie, dans sa jeunesse) ; "On limite la casse !" (papa avait abandonné Bleak Mountain au bout de deux ans) ; "Ne jamais dire jamais!" (papa avait été un sportif très célébré au lycée et à l'université) ; "On ne jette pas son argent aux chiens !" (l'essence de la sagesse financière, transmise à papa par son père financier et industriel). Pour un type encore relativement jeune, Bix Rampike avait déjà accumulé assez de sagesse universelle pour farcir de devises tout un Grand Canyon de beignets chinois.
Ah ! mais les souvenirs. Qu’est-ce que l’enfance sinon une mine vertigineuse de souvenirs !
Sans culture humaine, il n'y a pas de nature humaine.
"Car en Amérique, la saison de Noël est décrétée familiale. (Rongez-vous d'envie, vous les misérables solitaires qui n'avez pas de famille ? Si mélancolique que soit Thanksgiving, la période des fêtes de fin d'année est bien pire et dure bien plus longtemps, offrant une mine d'occasions d'automédication, de dépressions nerveuses, suicides et débordements publics avec armes à feu. En fait, on pourrait avancer que la période de Noël -jour de l'An, est aujourd'hui la période centrale de la vie américaine, son sens, son but existentiel brut. Vous qui n'avez pas de famille, comme vous devez nous envier, nous qui baignons dans l'amour parental, dans la chaleur des bûches qui brûlent dans l'âtre, attisées par le robuste tisonnier de nos pères, nous qui sommes gavés à éclater des repas de fête frénétiquement cuisinés par nos mères ; comme vous devez regretter de ne pas être nous, ces enfants chouchoutés/protégés qui au pied du sapin le matin de Noël déchirent les emballages coûteux de cadeaux trop nombreux pour qu'on les compte, tandis que maman les réprimande gentiment : "Skyler ! Bliss ! Montrez à papa et maman les paquets que vous venez d'ouvrir, s'il vous plaît ! Et gardez les petites cartes pour savoir qui vous a fait d'aussi jolis cadeaux.")
Quand vous êtes un nageur presque noyé, que vous avez coulé sous la surface, si quelqu'un vous tend une paille − mince, tordue, prête à casser − avec laquelle respirer, vous respirez.
Et vous êtes sacrément reconnaissant. Vous ne vous plaignez pas de la mauvaise qualité de la paille.
Populaire ! En Amérique, y a-t-il autre chose qui compte ?
Un homme est fort dans la mesure où il est capable de pardonner à ceux qui l’ont blessé. Un homme est faible dans la mesure où il est incapable de pardonner.
- D’accord, tocard, je vais t’expliquer. C’est avec – Calvin désigna l’entrejambe de son pantalon de velours bien repassé avec une expression à la fois lubrique et dégoûtée – qu’ils se “tringlent”. La femme a un trou entre les jambes dans lequel le machin de l’homme rentre. Quelquefois, ils font un bébé. Ce truc blanc qui sort de ta quéquette riquiqui… c’est “semainal”. Ça se retrouve projeté à l’intérieur de la femme comme avec un spray et ça peut s’accrocher là-dedans et se transformer en bébé, comme un ver solitaire qui devient énorme.
Dans l’ensemble, nous évitons de priser, sniffer, injecter. Les aiguilles nous fichent la trouille. Nous « avalons des cachets », exactement comme nos mères.
Uniquement des drogues « légales » dans les banlieues chic : celles qu’on peut acheter en pharmacie.