Obion au Musée

Ce petit livre est un travail de commande. En quelques planches, Obion nous raconte sa visite au Musée Gallo-romain de Lyon. C'est un musée d'histoire, et Obion n'hésite pas à mettre en scène son ignorance, le ton n'est pas du tout didactique, mais plutôt décalé, il confronte les interprétations scientifiques à ses interprétations humoristiques, de béotien, mais aussi d'artiste. C'est drôle, simple, et pour ce qui est de l'archéologie, on n'en a un bref aperçu, mais cela donne envie de visiter ce musée assez méconnu.
Et surtout, il nous présente une manière naïve et ludique de visiter un musée, pas besoin d'être un expert pour s'offrir une petite visite, regardons les oeuvres et objets avec notre simplicité, notre ignorance, comme un moment d'amusement, et profitons d'attraper quelques petites notions de connaissances au passage sans chercher à se prendre pour un grand érudit.
Il n'y a pas que le Louvre, visitez aussi les musées plus modestes !

Quand Obion va au musée, cela nous donne un album à la fois très beau (c'est du Obion), très drôle (c'est du Obion) et très émouvant. Comme un enfant rêveur, il a l'imagination qui démarre au quart de tour devant le moindre fragment d'écriture ou de statue. Ces passages fantasmés sont régulièrement interrompus par la-dame-du-musée, conservatrice à chignon et tailleur, qui le ramène à la réalité, à savoir : comment on produit du savoir archéologique (que l'on retrouve d'ailleurs en fin de volume). On se doute que c'est le musée qui a passé commande de l'album, mais on n'a qu'un regret : qu'il soit si court.
Challenge Bande dessinée 2022

L'auteur Obion est invité à Lyon. En partenariat avec le festival de bande dessinée et le musée gallo-romain, il va parcourir les allées du site et dessiner ce qu'il en pense.Vous ne verrez plus jamais un musée comme avant…

Le festival de Lyon a la bonne idée d'inviter chaque année un auteur dans un de ses nombreux musées. En 2015, c'était Boulet. Il est suivi en 2016 par Obion, au musée gallo-romain. A première vue, l'idée est farfelue. le lecteur, habitué des jeux de mots de l'auteur le voit aussi à l'aise dans un musée qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine… ou alors on s'attend à ce qu'Obion fasse du Obion. le résultat est aussi surprenant qu'agréable.
Suivre Obion et sa guide alexandra c'est s'abandonner au plaisir de visiter un musée. Outre les jeux de mots, l'auteur utilise toute son imagination. Il n'hésite pas un seul instant à utiliser les clichés inhérent à un tel endroit (Indiana Jones, Complots, etc). En quelques pages, « l'austère » catalogue devient un terrain de jeu pour la vision « néophyte » d'Obion. On se plaît à imaginer une visite où chaque détail devient un jeu.
Le trait semi-réaliste d'Obion permet de s'immerger dans son univers, d'apprécier son humour et les postures cartoonesques de ses personnages. A l'inverse, son sens de l'observation permet de reconstituer les pièces du musée. Quant à son travail de colorisation, il est toujours aussi impressionnant. La fin de l'ouvrage permet d'avoir des explications plausibles sur les objets vus par l'auteur. Si on peut rire, on peut aussi rire en apprenant.

Cette promenade aux côtés d'Obion fut aussi récréative que pédagogique. Un vrai régal . Si les musées font de plus en plus d'efforts pour attirer les visiteurs différemment, celle d'inviter un auteur de bande dessinée est une excellente idée. On espère que cette initiative s'étendra à tout l'hexagone.
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