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Critique de choupynette


Malheureusement, je ne suis pas totalement convaincue par ce roman de Sofi Oksanen. Si le lecteur est rapidement pris à la gorge, les tripes nouées par le destin que l'on devine vite terrible de Zara; si le récit du passé d'Aliide est parcouru de drames (qu'elle provoque parfois elle-même), arrivée à la moitié du roman, j'ai commencé à me lasser, j'ai trouvé des longueurs.

Oksanen propose un récit sans concession, de la vie de ces femmes. C'est finalement un récit sur les femmes et leur place dans un monde soumis au diktat du mâle. Où leur corps n'est qu'un objet: de plaisir, de torture. Monnaie d'échange, moyen d'enrichissement. Communisme ou capitalisme sauvage, l'individu qui ne fait pas partie de la caste dominante - quel que soit d'ailleurs le ou les critères définissant cette dernière - n'est rien. de ce point de vue, le roman d'Oksannen est édifiant. Ces deux femmes sont des survivantes. Mais cela suffit-il pour en faire un chef d'oeuvre comme l'annonce la citation de Nancy Huston (lisez Lignes de faille!)?

Je rejoins l'avis d'Ys sur l'absence de psychologie dans ce roman où tout est factuel. Oksanen ne nous épargne rien du quotidien, au point que c'en est parfois fastifieux. de longues descriptions des tâches que remplissent Aliide et sa soeur Ingel. Mais nous n'entrons jamais dans la psyché de ces personnages qui pourtant sont idéaux: torturés, vies parsemées de drames, de secrets, de trahisons et de haine. le personnage d'Aliide est vraiment particulier. On a envie de la prendre en pitié par moments, mais ce qu'elle fait est tellement égoïste et à la limite de l'inhumanité que l'on ne peut ressentir que du dégoût à son égard. Zara, hormis sa peur, reste une énigme pour moi. Oui, comme beaucoup de jeunes filles de l'ex-URSS, elle rêve de l'Ouest (mais juste pour sa faire assez d'argent pour pouvoir se payer des études et revenir au pays), elle se fait prendre par un réseau de proxénètes (certains passages m'ont rappelé l'excellent mais terrible film Lilya 4 ever, que je déconseille fortement aux âmes sensibles)...mais après? On n'en sait pas plus sur elle.

De plus, je me suis retrouvée à ricaner (et croyez-moi, c'est quand même rare quand je ricane en lisant) devant certaines descriptions. Elles m'ont donné l'impression que l'auteure cherchait les termes les plus invraisemblables à accoler à un nom/verbe. Exemple: "son larynx avait l'air éparpillé". Il y en a d'autres dans ce style, mais je ne les ai pas notés. Enfin, je regrette tout de même que le contexte historique soit une toile de fond si mince dans ce récit. Et la très synthétique chronologie en fin de roman n'apporte pas grand chose (en tout cas pas à moi).
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
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