Il a poussé de quatorze centimètres l’été dernier, dit la fermière, et il n’est pour ainsi dire pas sorti de son lit en juillet et en août ; il dormait dix-huit heures sur vingt-quatre et ne se réveillait que pour manger.
Les enfants de cet âge ont une vilaine peau, il faut prendre rendez-vous chez le dermato six mois à l'avance, leur procurer de la crème aux stéroïdes qui amplifiera encore leur esprit contestataire. Ils grandissent trop vite, un segment du corps à la fois, se réveillent de mauvaise humeur, n'aèrent jamais leur chambre; quand il leur arrive de faire leur lit, ils ont l'impression d'avoir entretenu la maison un mois durant; ils gardent leur anorak aux fêtes d'anniversaire, ne décrochent pas de leur chambre la guirlande lumineuse de Noël bien que Pâques soit déjà passé, collectionnent les chaussettes sales sous leur lit.
Par ailleurs, je n'emporte pas grand-chose avec moi, l'essentiel étant de ne pas s'encombrer de vieux trucs. Je n'ai pas le projet de fuir quoi que ce soit, je pars seulement en reconnaissance de mes territoires les plus intimes ainsi que de terres inconnues avec mon petit compagnon de voyage de quatre ans malentendant et malvoyant, à la recherche de nouvelles sensations dans une résidence d'été fraichement installée au flanc d'une ravine terreuse.
Je cours après le petit, sentant les coquillages aigus et les froides lanières d’algues sous la plante de mes pieds; la vase gicle entre mes orteils, l’eau salée mouille mes chevilles. Je le rattrape dans un bac d’algues flottantes, le recouvre de mon pull-over, soulève le petit corps froid et le place à califourchon sur mes épaules. Il a du sable noir entre les doigts de pied. Il caresse le lobe de mes oreilles. Je jette un dernier coup d’œil à l’océan avant de repartir au pas de course. (p. 350).
J'ai non seulement un temps d'avance, mais je me prends moi-même constamment au dépourvu, je finis même par me rattraper.
- Sans aller jusqu'à dire que ton oie soit exactement comme celle de maman, elle a quelque chose de spécial, de personnel.
- Je te remercie.
- ça a été un vrai plaisir de te connaître...je veux dire, de t'épouser...et de vivre avec toi...mais parfois les choses évoluent autrement que ce qu'on avait prévu...différemment. Tu as aussi été plutôt occupée ces derniers temps...on ne s'est pas beaucoup vus...
Il faut un cimetière pour traverser la vie .
Les femelles veillent sur la progéniture les unes des autres, c'est en tout cas ce que font les canes du lac.
Qui ne tente rien de neuf,rate une occasion de s'amuser,lance un homme âgé.
Être mère,c'est se réveiller le matin,faire de son mieux,puis se coucher le soir en espérant que tout ira pour le mieux.